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|  Sujet: Yakushiji "Shirohasu" Tenzen  Sam 27 Oct - 20:15 | |
| Yakushiji Tenzen Âge : Un peu plus d'un millénaire.
Race : Vizard.
Siège demandé : Capitaine de la 9e division Description de votre personnage Une quarantaine d'années tout au plus, voilà bien la tranche d'âge que l'on donnerait volontiers à Tenzen. D'une taille avoisinant le mètre quatre-vingt et doté d'une musculature aussi fine qu'élégante, taillé à force d'entraînement rigoureux et de longues méditations, difficile en effet de le voir comme l'un des plus vieux Dieux de la Mort encore de ce monde. Bien loin de l'imaginer presque millénaire, les affres du temps ne semblant pas avoir de prise sur lui... S'ajoutant à cela, sa peau reste lisse et pâle, garante des nombreuses heures passées en isolement volontaire.
Malgré cela, l'on ne peut non plus le taxer de personnage avenant. Ni laid ni particulièrement beau, c'est plus particulièrement ce qui se dégage de sa personne qui tendrait à écarter l'étiquette de compagnie plaisante. En effet, Tenzen est un solitaire dans l'âme et cela se perçoit parfaitement dès le premier coup d'oeil. En bien des circonstances, son visage reste fermé et froid. Ce genre de faciès qui laisse deviner que la conversation et la sociabilité ne font pas partie de ses attributs les plus évidents. Tandis que les rares qui l'ont vu sourire ou rire n'ont pu en ressentir que quelques frissons dans le dos. D'après eux, mieux vaut sans doute qu'il reste impénétrable sous ce masque de cire... Mais la question ne se pose pas particulièrement, Yakushiji-sama n'aimant pas à se montrer en public et donc n'ayant croisé durant sa présence à la Soul Society que d'autres Capitaines ainsi que les membres de sa propre division, cette règle ne souffrant que de rares exceptions.
Dans sa tenue, quelques particularités qui pourtant ne sont pas originales au point de le faire passer pour un excentrique. Juste quelques menus détails... Il arbore par exemple le haut de son shihakusho - qu'il aime à porter très ample - au dessus de sa ceinture blanche, celle-ci demeurant alors invisible. Il en porte par contre une seconde plus discrète de par sa couleur noire. À cette dernière est accrochée une fine cordelette au bout de laquelle pend mollement son Zanpakutô sur le flanc droit, afin que celui-ci soit toujours facilement atteignable en cas de besoin. Son Haori quant à lui est à manches courtes - jusqu'en dessous des épaules - plus pour une question d'aisance que d'esthétique, ce dernier point n'ayant pas la moindre importance pour lui. En effet, l'être est plus important que le paraître au regard de ce Dieu de la Mort, mais nous y reviendrons plus tard.
Cela peut se sentir par exemple dans la tenue de sa chevelure. Oh, ce n'est pas à une touffe disgracieuse que nous avons droit, pas jusqu'à ce point tout de même, non. Sa crinière d'ébène est longue et lissée vers l'arrière, à l'exception d'une "mèche folle" de chaque côté de son crâne et redescendant telles des cornes de bélier - quoique moins incurvées - devant son visage. Ajoutons à cela de longs favoris négligés tombant presque jusqu'au bas de ses mâchoires et nous avons là le descriptif de cette toison passant pour n'avoir que guère croisé le chemin d'une paire de ciseaux.
Dans la rubrique des détails de son visage, ajoutons-en quelques uns en vrac :
Ses épais sourcils sombres - dont la pilosité semble s'accroître auprès du centre de sa morphologie sans pour autant qu'ils ne s'y rejoignent - ne font qu'ajouter encore à le dureté de son regard. Aussi obscurs que sa coiffe, ses prunelles semblent n'être que de simples points noirs au centre de ses yeux perpétuellement entrouverts. Son nez et ses lèvres sont fines, sans disposer de particularités notables que pour les décrire plus avant. Par contre, un détail tout particulier peut être noté pour les plus observateurs. En effet, ses lobes d'oreille arborent chacun une petite boule en leur centre, comme des piercings faits de chair et de peau et non d'un quelconque métal. Simple difformité aussi secondaire que futile, dont lui-même ne pourrait sans doute pas fournir d'explication quant à leur provenance.
Voilà en somme comment le physique d'un être tel que Yakushiji Tenzen pourrait être décrit, mais cela ne saurait être suffisant pour brosser son complet portrait.
En effet, que serait un être si on ne se contentait de le voir que par son apparence ? Bien peu de chose, certes. Et c'est bien pour cela que nous allons tenter de voir plus avant de quoi celui-ci est fait. Surtout en considérant l'importance que celui-ci accorde au physique et au paraître. C'est-à-dire... pas la moindre ! Tenzen est en effet plutôt tourné vers les qualités intérieures et personnelles. Ce que le coeur perçoit plutôt que ce que l'oeil capte. Ceci n'est bien sûr qu'une base, qu'un simple élément de ce qui compose sa psyché.
Tenzen est de nature calme et réfléchie. Il aime à penser intensément à chaque acte et aux répercussions probables que cela pourrait avoir. De même, il tente toujours d'envisager toutes les possibilités et prévoir ainsi à l'avance ses coups et échappatoires. Pas de quoi en faire le plus immense stratège que le monde ait connu, à base de "j'avais tout prévu", mais il tire néanmoins de sa sagesse quasiment paranoïaque les bases d'une efficacité certaine. Pourtant, cela ne l'a pas empêché de connaître quelques échecs, dont un particulièrement cuisant encore fortement gravé dans sa mémoire. Soit...
En parfait amateur de réflexion et de méditation, il est de ceux qui méprisent la colère, l'ignorance, la jalousie ainsi que l'orgueil mal placé. Tout être devrait pouvoir en permanence se remettre en question, ainsi que de se détacher des choses insignifiantes afin de mieux se concentrer sur ce qui prime : l'âme libérée de ses liens composés de souffrances inutiles, et ce dans une quête de vérité qualitativement bien supérieure. Voilà bien pourquoi il se fait si solitaire. Seul face à lui-même, il peut oeuvrer à l'élévation spirituelle la plus profonde au lieu de perdre de son temps pourtant illimité avec des êtres futiles, encore bien trop humains et perfectibles sous bien des aspects. En voilà un qui aime à s'isoler tant que le choix lui est laissé...
Parmi ses valeurs figure également un point primordial, qui est celui de toujours chercher à suivre le chemin du juste. Après tout, n'est-ce pas par l'inactivité des hommes de bien que les oeuvres du mal peuvent prospérer ? C'est pourquoi il est tant attaché aux préceptes de la justice, l'amenant à occuper le plus haut siège de la neuvième division. Selon lui, il est tout simplement du devoir de ceux qui en sont capables d'agir efficacement afin que le mal soit repoussé jusque dans ses derniers retranchements, jusqu'à l'annihilation la plus complète. Tous malheureusement n'ont pas cette même foi, et ne pensent donc pas utile d'agir en toute circonstance afin d'éradiquer les causes de la souffrance. Ce triste constat l'amènera à prendre la décision la plus importante de sa très longue existence, avec de bien funestes conséquences...
Son comportement néanmoins est sujet à quelques brusques changements, n'étant bien souvent que temporaire. En effet, depuis que son Hollow intérieur représentant ses pulsions enfouies a commencé à lui susurrer ses "bons conseils" à l'oreille, l'on peut considérer que la stabilité mentale de Tenzen est bien chamboulée. Ses réactions en deviennent donc imprévisibles car à tout moment il peut succomber à l'agressivité et l'orgueil démesuré du nouvel habitant de son monde intérieur...
Mais pour mieux comprendre tout cela, mieux vaut tout d'abord en passer par le récit des faits marquants de la vie qu'il a pu mener... Description du Zanpakutô Kagami BirakiLa forme scellée de Kagami Biraki est tout ce qu'il y a de plus classique. Un simple Katana dont le saya (fourreau) et le tsuka (poignée) sont noirs. Le tsuba (garde) est d'une forme carrée tout à fait basique, cerclé d'une sepa dorée. La lame est éclatante et parfaitement tranchante, signalant un entretien rigoureux. Kagami Baraki est un Zanpakuto de type Kido, principalement défensif. Ses pouvoirs se basent majoritairement sur les reflets (mirages, renvoi d'attaque).
Kaku hanabira no sonzai o han'ei shite iru, Kagami Biraki Lorsque cette libération est effectuée, le katana disparaît pour laisser place à un bouclier-miroir d'environ quatre-vingt centimètres de diamètre, dont le cadre est de bronze. Sur le dos du bouclier, un chaîne lui permet de pouvoir récupérer son arme après avoir été lancée.
Yata no Kagami Lors de la libération du Bankaï, c'est de cinq bouclier-miroirs dont il dispose. Tous font deux mètres de diamètre environ, et il peut désormais les mouvoir par simple action de son Reiryoku. Histoire Vie terrestre- Spoiler:
Il est de coutume que la plupart des âmes ne gardent pas ou peu de souvenirs de leur précédente vie dès lors qu'ils rejoignent le Rukongaï. Tenzen ne déroge pas à la règle, aussi n'est-il pas bien utile de s'attarder longuement sur celle-ci. D'autant plus qu'une trentaine d'années ne constitue qu'une bien maigre goutte dans l'océan d'une existence presque millénaire. Ne perdons donc pas plus de temps que nécessaire et parlons-en brièvement.
Yakushiji Tenzen est natif du Japon durant l'époque de Heian. Une époque marquée par une longue période de paix, mais qui ne signifie pas pour autant le bonheur pour tous. En effet, le pays connaît alors une grande crise, la pauvreté faisant partie du quotidien de la grande majorité, la monnaie venant même à disparaître tout simplement, ramenant le peuple à un système de troc ancestral. Et la misère, le jeune Tenzen a pu parfaitement la connaître !
Ainsi, très jeune, l'austérité vint à faire partie de lui, dans cette famille de paysans de la région de Kyôto. Le labeur était difficile, mais l'on n'avait rien sans rien, surtout durant cette période. Aussi, le travail au champ prit le pas sur son éducation. Il faut ce qu'il faut pour que l'estomac n'en vienne pas à trop crier famine. C'est dans ce climat que son enfance se déroula, jusqu'au décès tragique mais inévitable de son père alors qu'il ne devait pas avoir plus de huit ou neuf printemps. Drame qui en amènera d'autres en conséquence : plus de possibilité de travailler le champ avec un minimum d'efficacité, et donc perte de celui-ci.
C'est alors que désireuse de préserver son seul enfant, sa mère le confia à un Temple réputé afin qu'il puisse y trouver subsistance. L'Enryaku-ji sur le mont Hiei devint ainsi sa nouvelle demeure, où un monde entièrement nouveau lui fut offert. Celui de l'enseignement du Sûtra du Lotus Blanc de la Loi Merveilleuse. C'est là que durant douze années pleines, il appris les principes du Grand Véhicule indiquant que Bouddha se trouve au sein de chaque esprit humain, et donc que tous sans exceptions peuvent atteindre le nirvana ultime. Cette vie d'ascète le faisait se tenir dans un niveau de vie encore plus rigoureux que ce qu'il avait pu connaître durant ses premières années, mais pourtant tout était tellement différent...
Car à présent, il avait un but, quelque chose de fort en lequel il pouvait croire corps et âme. Tenter de sublimer les passions et les souffrances est en effet un état bien loin de celui de se questionner sans cesse sur l'aspect quantitatif du probable futur repas... Méditation, marche intensive, prière... Un quotidien auquel il s'est rapidement acclimaté, et dans lequel il finit même par prendre plaisir en contemplant l'accomplissement de l'âme qu'il souhaite dès lors atteindre.
Élève attentif et discret, il devient moine accompli à l'âge de vingt ans, devenant même peu à peu précepteur à son tour. Pourtant, il n'avait encore connu l'éveil, ne s'était pas encore défait des dix entraves, l'illumination et la vacuité absolue n'étant pas si facilement atteignable. Et cet état de pureté, il ne le connaîtra malheureusement jamais, du moins pas dans cette vie... Une dizaine d'années de plus n'y suffirent en effet pas, Le temps de briser ses cinq premières entraves - indiquant qu'il ne devrait plus renaître qu'une seule et unique fois au plus sur le plan humain - que la maladie venait à le forcer à s'exiler et à mourir en solitaire, loin de ses frères...
Ainsi est fait le bilan d'une vie courte et probablement ennuyeuse pour l'oeil extérieur, à la fin aussi brutale qu'insipide. Quoique... comment qualifier cela de "fin" alors que ce n'est que le début d'une existence bien plus longue ?! Arrivée au Rukongaï- Spoiler:
Des souvenirs qui s'effacent à une vitesse folle quoi qu'il en soit, jusqu'à ce qu'il n'en reste presque plus rien que des impressions marquantes ainsi qu'un fonctionnement et une philosophie de vie empruntés de cette existence terrestre, sans toutefois y veiller de manière aussi stricte. Car en effet, s'il est possible de se plonger sur la durée d'une vie dans la quête de l'illumination, l'âme "immortelle" quant à elle n'a que faire du temps qui passe et se trouve donc moins pressée de parvenir à l'éveil. Surtout avec les nouvelles connaissances qu'il put obtenir alors.
C'est au sein du soixante-deuxième district Est qu'il découvrit cette nouvelle vie. Son corps est alors débarrassé des cloques d'un sombre purpurin qui avaient pu y prendre place durant ses derniers mois de vie humaine. Le paysage est bien différent également, même si la misère règne pareillement en cet endroit. De moine maladif il devint donc loqueteux au sein de la violence qui prend place dans ces districts éloignés de ce qui semble être désormais la "Terre Promise" : le Seireitei ! Mais tout comme le nirvana, c'est un chemin pavé d'obstacle qui y mène, et il est exclu que tous puissent y parvenir.
Ce pourquoi Tenzen ne se perturba pas plus que nécessaire dans cette quête, cherchant en priorité à apaiser son âme ainsi que voir et comprendre les vérités de ce nouveau plan d'existence. Il ne s'embarrassa donc pas, comme tant d'autres, de se constituer une famille avec d'autres âmes errantes. En quoi un être qui estimait n'avoir besoin de rien pouvait bien vouloir s'encombrer du besoin de la présence d'autrui ? La méditation en solitaire serait donc son quotidien...
Mais ce qu'il finit par trouver ne fut pas la vérité absolue. Ce ne fut pas non plus la paix intérieure... Dans les ténèbres de ses paupières closes, dérivant au plus profond de sa conscience, Tenzen finit par percevoir une voix. Très indistincte tout d'abord, le Yakushiji ne fut dans un premier temps pas capable de comprendre quoi que ce soit à ce murmure lointain et lui laissant pourtant une terrible impression de proximité. Douce, elle semblait néanmoins l'appeler, l'inviter à s'en rapprocher, Ce qu'il s'évertua bien entendu à faire, se laisser couler plus loin encore...
De plus en plus claire, il put en découvrir davantage. Point qui fit de moins en moins de doute : c'était là une voix féminine qui s'adressait à lui. Son raisonnement intérieur, plutôt que de trouver là une réponse, en vint à se poser une multitude de questions supplémentaires. Comment se faisait-il que la méditation le mène à entendre la voix d'une femme ? Cela lui paraissait totalement incongru tant il ne s'y était jamais attendu. Une voix lourde et grave aurait pu pour lui symboliser la sagesse, tandis qu'un timbre proche du sien lui serait venu à l'esprit de manière évidente. Mais là... Mystère !
Freiné momentanément par la futilité de ce questionnement, il ne s'y replongea que plus avidement encore. Car au bout du chemin, il ne pouvait trouver que des réponses, n'est-ce pas ? Et c'était bien là ce qu'il avait toujours cherché... Les syllabes, de plus en plus précises... Une invitation de plus en plus limpide... Une présence qui semble peu à peu l'englober... Et finalement un nom qui se grava à jamais dans son esprit. Un nom que sa propre voix, prononcée sans que sa volonté y joue un grand rôle par son corps qui lui paraissait si lointain désormais.
Kagami... Kagami Biraki...
Littéralement "ouvrir le miroir". Et ce fut exactement ce qu'il ressenti. Une douleur... non, pas exactement. Un pincement, plus exactement. Une torsion au sein de son âme, de son coeur, de sa conscience. Mentalement, sa main se porta vers une autre, tendue à sa rencontre qu'il pouvait ressentir et non voir. Physiquement, ses doigts vinrent se crisper sur sa poitrine dans un étincellement de lumière. Lorsque ses yeux finalement se rouvrirent, il prit conscience de sa respiration hachée et de la sueur qui était venue perler sur sa peau, le rafraîchissant brusquement. Cependant, le fait le plus notable était tout autre : la présence de ce bouclier de bronze miroitant reposant entre ses mains... Accession au Seireitei- Spoiler:
Ce qu'il ignorait encore, c'était que ceci représentait son billet d'entrée au Seireitei. Il venait ni plus ni moins de découvrir son Zanpakutô, dont il n'apprendrait que plus tard les nuances. Là, en l'instant, il n'avait donc qu'un nom et un objet y étant lié dont il venait d'hériter. Quelques instants plus tard, le bouclier se transforma en simple katana sous ses yeux effarés. Une lame simple mais de bonne facture. Bien entendu, un lot de nombreuses questions lui vint alors à l'esprit sans qu'il puisse, une nouvelle fois, y apporter de réponses claires. Pouvait-il rapprocher cela à ce qu'on lui avait appris des habitants du Seireitei, ces fameux Shinigamis aux pouvoirs étranges ? Sans doute... Tenzen n'avait de toute façon à sa disposition que deux méthodes pour en apprendre plus. Essayer de recontacter cette voix, dont le simple fait d'avoir prononcé son nom avait amené à l'apparition de cette arme lunatique dans sa matérialisation. La seconde était de se rapprocher des premiers districts afin d'en apprendre plus sur ces Dieux de la Mort...
Le Yakushiji s'attela alors aux deux démarches de front. Et si la seconde prendrait un certain temps, la première était atteignable plus aisément. Enfin... dire que cela fut facile et de tout repos ne correspond pas tout à fait à la réalité des choses. Disons simplement qu'il n'avait pas à se déplacer mais juste à se concentrer et méditer. L'effort fourni alors, lorsqu'il trouva ce qu'il s'évertuait à chercher, fut tout autre. En effet, Tenzen se retrouva soudainement à marcher, et non plus seulement à flotter, se laisser couler dans cet océan de ténèbres. Ses yeux s'ouvrirent pour découvrir une belle journée de printemps. Ses pas se trouvaient en train de le mener au sommet d'un modeste mont verdoyant, comme guidés une nouvelle fois par la voix douce et chantante qui parvenait à ses oreilles. Et de fait, en parvenant au sommet, il put enfin l'apercevoir. Un parasol rouge et blanc reposait sur son épaule, offrant une ombre bienvenue sur sa peau délicate. Ses longs cheveux corbeau coulaient tout au long de son dos jusqu'à son fessier, où ils s'étalaient alors autour d'elle tel une sombre représentation solaire. En contraste, un kimono blanc que quelques touches d'orangé et de sable venaient égayer.
Assise, il ne la voyait que de profil jusqu'alors. Puis, elle tourna son visage vers lui, lui coupant le souffle au passage par ce regard si charismatique qu'elle pourrait faire plier devant elle n'importe quelle volonté. Et ce sourire qui venait fleurir à présent sur son faciès... Qu'en dire sinon que ces lèvres furent sources de soupirs pour Tenzen ?
Te voilà, Tenzen... je t'attendais !
Elle lui indiqua alors d'un simple mouvement de main qu'elle attendait de lui qu'il vienne prendre place auprès d'elle. Voilà qui tombait bien pour lui qui ne sut que répondre.
Était-il en train de rêver ? Tout cela avait pourtant l'air d'être si réel... Les songes peuvent l'être parfois, certes, mais jamais à ce point. Il prit une profonde inspiration, puis fit ce qu'elle attendait de lui. Qu'arriva-t-il ensuite ? Et bien, une longue discussion qui n'a pas à être contée par le menu ici. Tenzen n'aimerait pas que certaines de ces informations viennent à filtrer, en effet... En substance disons simplement qu'il apprit ce qu'était et représentait un Zanpakutô. Qu'elle, qui se tenait face à lui, était le sien, et que leur âme n'étaient que deux parties d'un tout. La notion de Shikaï fut également révélée, au moment fatidique où elle le força à l'affronter, lui, l'ennemi de la violence gratuite et des souffrances qui en émanent inexorablement. De cet affrontement d'ailleurs, il n'y aura pas non plus le moindre détail, pour des raisons plus évidentes encore. Certaines choses se doivent de rester secrètes jusqu'à l'instant propice, c'est ainsi... Mais oui, il s'est battu, contraint et forcé devant la hargne que Kagami se plaisait à employer. Et la somme des choses qu'il a pu apprendre en ce jour lui parut tout à fait colossale de prime abord...
* * *
D'autres rencontres avec Kagami se produisirent encore assez fréquemment, afin que Tenzen puisse progresser au plus vite dans cette nouvelle voie qui lui était offerte. Son cheminement jusqu'au Seireitei fut quant à lui moins évident. Certes, la distance jouait, mais s'il venait à user de ses pouvoirs avec son corps et non plus seulement avec son âme dans son monde intérieur, le chemin serait réalisé en un rien de temps. Mais il ne le fit pas pour la simple raison qu'il préférait à garder cela secret, tant il était évident que les Dieux de la Mort n'étaient pas particulièrement appréciés dans le Rukongaï. Cependant, c'est un fait plus important encore qui le retarda. En effet, de terribles combats se livraient alors dans la direction qu'il suivait. Il ne saurait jamais exactement ce qu'il se passait, et ne poserait même jamais la question. Tout ce qu'il put en savoir est que les puissances déchaînées étaient encore bien plus immenses que la sienne, encore à l'aube de son développement. Autant dire qu'il ne souhaitait tout simplement pas se trouver au milieu de tout cela pour le moment.
D'aucun pourraient dire que c'est là une marque de couardise. Lui préférerait penser qu'il vaut mieux un couard en un seul morceau qu'un téméraire réduit en quelques paillettes scintillantes... Ce qui se déroulait là-bas ne le concernait pas, et il convenait de veiller à ce que la porte qui venait d'être entr'ouverte pour lui ne se referme pas à jamais. Se tenir loin des problèmes donc. Attendre que cela cesse pour ensuite reprendre sa marche vers les murs du coeur de la Soul Society. De réfléchir à ce qu'il ferait alors, aux différentes manières qui pourraient s'offrir à lui afin d'y pénétrer et d'en apprendre plus, toujours plus, sur les vérités de ce monde qu'il découvrait chaque jour un peu plus.
Et finalement, ce jour vint. Les combats avaient cessé il y a quelques semaines, un couple de mois tout au plus. Là, tous les scenarios qu'il avait pu prévoir ne lui servirent à rien. En effet, la présence de ce katana à son flanc ainsi que la présence inévitable de son Reiatsu furent de prodigieux sésames quant à l'ouverture des lourds portails du mur d'enceinte.
Tenzen fut alors confronté à deux formateurs chargés d'évaluer son niveau. Du moins, c'est ce qu'il put en comprendre tout d'abord. Et bien, si c'était ce qu'on attendait de lui... Il serait heureux d'enfin pouvoir en user autre part que dans son monde intérieur ! Tenzen tira donc son Zanpakutô de son fourreau et d'une voix monotone et sereine, il matérialisa donc son Shikaï.
Sans attendre, la transformation s'opéra, et dans un étincellement de lumière, le katana laissa place à un bouclier de bronze miroitant. L'un des formateurs, ayant d'apparence un âge similaire au sien, se rapprocha de lui et l'invita à montrer de quoi ce miroir pouvait bien être capable dans un affrontement amical. L'échange fut bref mais visiblement suffisant. Lorsqu'à la question "qui t'a enseigné à t'en servir ?" Tenzen répondit que c'était seul qu'il avait progressé, le second formateur tourna le dos et s'en alla. Ce crâne dégarni et scarifié n'avait même pas prononcé le moindre mot, et se contentait juste de quitter les lieux sans même avoir manifesté son avis... Une certaine frustration qui se fait ressentir, mais qu'il tente de balayer aussitôt, toute base de sentiment de colère étant à éradiquer. Sur le fait que le regard du nouvel impétrant soit fixé sur le dos de cet homme, l'autre lui offrit un éclaircissement : si Yamamoto-dono n'avait pas jugé bon d'apporter de commentaire, c'était une très bonne chose et donc rien ne s'opposait à son recrutement immédiat... S'il avait su que son intégration serait aussi simple... Cela lui aurait évité bien des maux de crâne ! Soit, le principal est acquis désormais... Kyû Ban Tai Taishô- Spoiler:
Suite à cette première rencontre, Tenzen fut incorporé aux troupes du Gotei. En manque d'effectifs suite à la récente et violente bataille qui avait ébranlé ces terres, pourquoi donc se passer d'un être capable de communier suffisamment avec son Zanpakutô que pour en invoquer le Shikaï ? Aussi n'eut-il pas à passer par la case Académie, du moins il ne lui fut pas imposé de suivre le cursus dans son entièreté. Il pouvait donc déjà se montrer actif et participer sans plus attendre aux différents chantiers de cette institution. Ainsi put-il améliorer ses connaissances auprès de divers précepteurs tout en se faisant inclure dans certaines missions. Sa marge de progression se montra plutôt intéressante, sans pourtant se montrer comme clairement exceptionnelle.
Seul, il était parvenu à gérer son Reiryoku, seul il avait été capable de communiquer avec son Zanpakutô. Son calme, son esprit aiguisé et curieux ainsi que sa volonté de progresser le menèrent à rapidement se montrer efficace dans l'art du Kidô. Ce ne fut par contre qu'au prix d'un gros effort qu'il se hissa au rang de bretteur correct, tandis que le Hakuda ne serait de manière évidente jamais son truc. La maîtrise de son Zanpakutô ainsi que sa vitesse d'exécution, voilà bien ce qui se montrait comme ses principales qualités de combattant.
Oui, de combattant... Car il avait été désormais donné à Tenzen de comprendre que sans les actions des Dieux de la Mort, il y aurait encore plus de souffrance pour un plus grand nombre d'âmes. Lutter contre les esprits malins - nommés Hollow sur ce plan d'existence - serait donc désormais sa voie, sa marche à suivre, même s'il n'oubliait pas les préceptes si profondément ancré en lui. Sa vision des choses se faisait donc simplement bien moins nombriliste, car ce n'était plus sa propre accession à un état supérieur qu'il cherchait, mais bien de choisir ses actes en fonction du profit d'un plus grand nombre. Viser l'ensemble plutôt que l'unité...
C'est dans cette philosophie qu'il gagna peu à peu ses galons et la confiance de ses pairs. Oh, il ne s'en faisait pas d'amis, ce caractère social n'avait jamais fait partie de lui, mais pour autant l'on savait que l'on pouvait compter sur lui, qu'il était capable de se servir de sa tête et qu'il se montrait suffisamment polyvalent que pour être utile dans chaque combat ou mission.
Parallèlement, Tenzen et Kagami poursuivaient leur entraînement ensemble, le Dieu de la Mort perfectionnant ses techniques au fur et à mesure des séances. Tant et si bien qu'une dizaine d'années après son arrivée au Seireitei, il tenta l'étape suivante de la matérialisation... Ne plus affronter Kagami dans son monde intérieur, mais l'invoquer en tant qu'âme, la confronter et la soumettre totalement. Un rude affrontement de deux jours et deux nuits au cours duquel Tenzen crut bien que jamais il n'y parviendrait. L'apparence de Kagami s'était montrée différente : ses pieds flottaient à quelques centimètres du sol, et sa tenue se faisait bien plus impériale. Blanche toujours, de larges lignes rouges venant appuyer les contours de ses formes principales. Le corset portait ces couleurs également, et un large cercle rubicond se trouvait sur chacune de ses manches. Sa longue chevelure était cette fois retenue sur le haut de sa tête par une tiare magistrale d'or, et des appendices de même prenaient place sur ses épaules. Les détails concernant la nouvelle représentation de son arme ainsi que du combat resteront une nouvelle fois tus, bien entendu. Si Tenzen souhaite ne pas répandre les capacités de son Shikaï, ce n'est pas pour divulguer la moindre précision sur son Bankaï, n'est-il pas ? Mais oui, c'est bien de cela qu'il s'agit.
Une seule et unique personne fut tenue au courant de cette nouvelle libération de pouvoir qu'il était capable ainsi d'accomplir. Celui-là même qui lui avait tourné le dos le jour de son arrivée sans lui accorder le bénéfice d'entendre le son de sa voix. Cette deuxième rencontre en amena une troisième, où d'autres Capitaines furent conviés. Devant eux, il dut faire montre de ses capacités et dès la fin de la séance, un blanc manteau recouvrait ses épaules. Un sentiment fort lui enserra le coeur. Un sentiment qu'il avait durant une autre vie tenté d'étouffer, comme tant d'autres, mais contre lequel il ne pouvait plus rien ici. De la fierté !
* * *
Ce poste fut occupé quelques siècles durant, ainsi que celui de formateur au sein de l'Académie dans un cours de Jinzen - méditation de l'épée, ou comment communiquer avec son Zanpakutô - plutôt logique compte-tenu de son parcours et de ses aptitudes. Bien sûr, ces longues années lui ont permis de parfaire lui-même son entente avec Kagami, résultant en une maîtrise avancée du Bankaï, bien qu'il n'utilise ce dernier qu'en de très rares occasions. Moins il en montre, mieux c'est. Tenzen est de ceux qui visent à utiliser juste ce qu'il faut pour arriver à ses fins, ni plus, ni moins.
Capitaine de la Neuvième division, il reste peu loquace avec ses subordonnés bien que tous lui accordent le respect dû à son rang. C'est d'une manière plus ou moins similaire qu'il a pu gérer ses élèves : avec distance, mais toujours avec justesse. Ceux qui ne sont pas dignes sont écartés, tandis que les âmes volontaires prêtes à progresser pouvaient bénéficier de ses conseils et de sa longue expérience. C'est ainsi qu'il put dès l'Académie repérer le prometteur Kagura Kamui et le prendre sous son aile. Bien plus discipliné que son jumeau, il méritait son attention, amenant même Tenzen à le recommander dans sa propre division, où il ne lui fallut que quelques années pour prouver sa valeur et se hisser au rang de Vice-Capitaine, siège vacant depuis une petite décennie déjà. S'il fallait absolument citer une personne proche de Tenzen, son nom serait sans doute le seul et unique à venir naturellement à l'esprit...
Que dire d'autre de cette époque ? Rien d'autre qu'une routine fermement installée, entre cours, gestion de sa division et méditation. L'on pourrait presque appeler ça un profond ennui. Mais les choses allaient bientôt en venir à changer... Trahison(s)...- Spoiler:
Une réunion des Capitaines comme les autres, dans un premier temps tout du moins. Depuis quelques temps, Tenzen ressent une certaine lassitude. Des désaccords avec la gestion des troupes notamment qui usaient sa motivation. Après tant de siècles, est-ce réellement si étonnant que cela ? Toujours est-il que c'est ainsi marqué que des sentiments négatifs avaient tendance à prendre place dans sa psyché habituellement si posée. Rien qui pouvait transparaître cependant, jusqu'à ce fameux jour... Le Capitaine de la Troisième division venait de faire un rapport sur l'activité des Quincys, groupuscule apparemment néfaste qui faisait tout doucement jaser le Gotei. Ils n'avaient pour l'instant pas à être considérés comme une menace tant que leur nombre ne venait pas à grossir par trop. Sujet conclus par la mention du Capitaine-Commandant au fait que les effectifs des Shinigamis n'étaient pas suffisants en l'instant pour se préoccuper d'eux plus qu'il n'en fallait. Cela aurait pu s'arrêter là, s'il n'y avait pas eu ce ricanement aussi bref qu’incontrôlable de la part de celui que l'on surnommait parfois le Lotus Blanc. Bien entendu, ce genre de réaction n'avait pas sa place au sein d'une réunion de la sorte. Il le savait, tous le savaient. Et il était évident que le tempérament de leur leader à tous ne pouvait y rester muet. Et lorsque le fond de sa pensée lui fut demandée, Tenzen pour une fois ne se priva pas d'en faire part.
Et bien... Avec tout le respect que je vous dois, Commandeur, je ne puis que reconnaître mon désaccord quant à votre dernière déclaration. Comment pouvoir prétendre que nos effectifs sont insuffisants pour quoi que ce soit lorsque l'on sait tout le temps passé par les nôtres en nos quartiers ? La majeure partie de nos troupes perd son temps dans les murs du Seireitei alors que nous serions bien plus utiles sur le terrain. Nos missions sont trop rares, et ce pendant que nos ennemis deviennent chaque jour plus nombreux et puissants en les terres désertiques du Hueco Mundo... Et j-
Coupé net dans son élan. Mais pas par celui qu'il pensait devoir entendre. Le Capitaine de la Troisième qui revenait en galop en demandant en quoi cela pouvait bien concerner le sujet du jour, en plus d'apporter son soutien inconditionnel à Yamamoto. Ce dernier mis un terme à cette discussion à peine entamée afin d'éviter tout débordement - qu'il n'y aurait de toute façon pas eu. Virilement recadré par son supérieur, Tenzen ne cherche pas le conflit et se contente de baisser la tête en acquiesçant et présentant de plates excuses. Le fait qu'il ne l'ait pas fait plus tôt s'expliquait sans doute par la surprise d'entendre un Capitaine si sage et discret s'exprimer de la sorte si soudainement, telle une casserole qui déborde sur un feu trop vif.
Ce que pouvaient en penser les autres, il l'ignorait totalement. À l'exception d'un seul autre d'entre eux... Pas n'importe lequel de plus. En quelques mots, Kuchiki Tokiomi venait de lui faire comprendre que son avis était peut-être partagé. Une information précieuse gravée dans un coin de sa mémoire, tout comme toute chose utile qu'il pouvait apprendre.
Ensuite, Tenzen s'évertua à ne plus faire parler de lui. Mais la somme de ses sentiments négatifs poussaient son esprit à trouver une solution à cette situation dans laquelle il estimait qu'ils s'enlisaient tous, au détriment du plus grand nombre. Petit à petit, un plan vit le jour...
* * *
Deux Capitaines, chacun accompagné de son Lieutenant. Ces derniers sont jumeaux, mais pourtant si différents... L'objectif ? Un criminel du monde des âmes, parvenus à se rendre sur Terre. Il était bien sûr impératif de l'arrêter au plus vite. C'est nul autre que Tenzen en personne qui mène l'équipe, qu'il a d'ailleurs dû constituer en personne. Tout cadrait en fait parfaitement. L'occasion s'était présentée bien plus vite qu'il n'aurait pu le penser... Le Capitaine de la Troisième division, chargé de l'observation terrestre et celui de la Neuvième, en charge de la Justice et de l'application des peines. Deux hommes qui ne se portaient pas vraiment en grande estime mais qui devraient travailler ensemble dans cette expédition. Les frères Kagura suivaient le train, offrant une occasion si parfaite que ce ne pouvait être qu'un signe du destin...
Ce qu'il se déroula exactement fut bien loin du rapport effectué à leur retour.
Un adversaire plus surprenant et puissant que prévu. Pas de quoi réellement les inquiéter cependant, si ce n'était le coup de folie incompréhensible de Kagura Kyôya, le menant à frapper son propre Capitaine dans le dos, provoquant la mort de celui-ci. Déjà bien connu pour son instabilité, il ne se souvient de rien, et il est plutôt recommandé de ne pas recourir à la peine capitale à son encontre, cet élément étant sans doute récupérable malgré son méfait fort dommageable pour le Gotei. L'emprisonnement et le suivi paraissent mieux indiqués, ses capacités pouvant se montrer utiles dès lors que son tempérament pourra être temporisé. Dans cette situation particulière, il s'est également avéré préférable d'éliminer le criminel qu'ils étaient venus récupérer, tâche à laquelle Kagura Kamui s'est attelé avec brio, faisant montre des qualités certaines de son Bankaï.
Oui, une version réellement bien éloignée des faits. Cependant, la parole de Tenzen est considérée comme d'or après un peu plus de six siècles de bons et loyaux services. Comment pouvoir imaginer qu'un être aussi droit que lui s'était arrangé pour éliminer un Capitaine opposé à ses idées afin de placer à sa place son fidèle Lieutenant, tout en écartant de celui-ci l'influence néfaste d'un frère qui pourrait s'avérer gênant ? Ce n'était là rien qu'une première étape. La mise en place d'un chantier de plus grande envergure...
* * *
Une cinquantaine d'années depuis l'enfermement de Kagura Kyôya. Au lieu de se calmer, ce dernier avait fait parler de lui et pas en bien, tant que la décision fut finalement prise de le faire exécuter. Cette sentence proclamée par le Commandeur allait précipiter le plan de Tenzen... Et les forces qu'il avait décidé de mettre dans la confidence étaient encore minces. Il était parvenu à se rallier deux Capitaines. Son allié de Kagura et le sympathisant Kuchiki. Le pouvoir particulièrement intéressant du très jeune noble prénommé Straw avait poussé le Yakushiji à l'enrôler et même récemment à lui accorder le poste de Vice-Capitaine, de nouveau vacant depuis peu. Une bonne manière pour s'attacher les faveurs d'un petit ambitieux encore malléable de par sa faible expérience. Renverser le pouvoir à quatre semblait tout sauf une tâche aisée ! Cependant, en choisissant le bon moment avec la bonne stratégie... La chance était jouable ! Kamui ne laisserait pas mourir son frère, au risque donc de perdre les deux Kagura en un seul acte s'il n'agissait pas.
Le tout était d'éliminer Genryûsai sans que lui-même puisse être impliqué. Il espérait que de par son ancienneté et sa prétendue sagesse, la relève soit alors placée entre ses mains. Peut-être cela était-ce trop précipité. Que plus de temps était nécessaire pour huiler au moins les rouages de cette machination. Mais au final, son esprit émoussé n'était-il peut-être pas si sage que cela, l'amenant à commettre des imprudences. Il ne parvenait peut-être tout simplement plus à trouver la patience de supporter cette gestion bancale à ses yeux, de cette immense perte de temps dans laquelle les troupes des Dieux de la Mort semblaient se complaire. Décision trop précipitée sans doute, mais il prit le parti d'agir dès maintenant.
Plaidant le fait qu'il se considérait comme responsable de la mauvaise tournure qu'avait pris Kyôya, et que sans son rapport laxiste à son égard il aurait dû être abattu un demi-siècle plus tôt sans pouvoir donc faire plus de victimes, il demanda à être celui qui devait accompagner le condamné sur le Sôkyoku, mais il se trouva qu'un incident devait troubler le convoi, permettant l'évasion du désaxé. Rien d'autre qu'un nouveau coup monté... Profiter du fait que de nombreux Shinigamis se trouvaient déjà sur place pour assister à l'exécution. Que le Commandeur qui devait s'y rendre au dernier moment pouvait donc être intercepté. Et si tout se déroulait à merveille, il serait abattu avant d'avoir pu montrer la colossale puissance supposée de son Bankaï. L'addition des pouvoirs des cinq concernés - Kamui et lui ayant longuement préparé le mensonge qui pourrait adjoindre Kyôya à leur cause - semblait tout à fait adéquate aux yeux de Tenzen...
Dernière étape avant de passer réellement à l'action : amener le "jumeau maléfique" au devant de son frère pour laisser ce dernier à son explication fraternelle pendant qu'il verrait en personne les derniers détails avec leurs deux autres acolytes. C'est précisément à cet instant que ce fut le drame... Des flammes se dressèrent autour d'eux, tandis que le typique "Yare yare" du Capitaine-Commandant vint résonner à leurs oreilles. Bien entendu, il n'était pas seul... Voilà ce qu'on appelle un échec critique, n'est-ce pas ? Pas de question à se poser. Une seule et unique solution : la fuite ! Parlementer ne pouvait plus servir à rien dès lors que le vieil homme faisait usage de son Shikaï.
Passons sur les détails de cette échappatoire épique tracée dans le sang. Si la somme de leurs pouvoirs paraissait bonne pour abattre Yamamoto-dono, cela ne valait que s'il était seul ou faiblement accompagné. Par contre, dans le cadre d'une évasion, ils avaient leur chance. Et ce cas avait bien sûr était finement étudié également, le cas d'un échec ayant été très logiquement éventualisé. Et si le périple fut difficile, ils parvinrent tout de même à se retrouver sur Terre avec quelques blessures parfois graves, mais néanmoins toujours en vie... Retour sur Terre- Spoiler:
Face aux cinq tombes contenant les Gigais qu'il avait placé là pour eux, une évidence le frappe. Son esprit n'avait jamais été pleinement dirigé vers la réussite de son entreprise. Un plan d'évasion plus fignolé et précis que le plan d'attaque, allant même jusqu'à placer à l'avance ces enveloppes charnelles. Se rendre compte que son esprit avait tout ce temps était plus tourné vers la défaite que la réussite, le pessimisme ayant primé. Tenzen en ressentirait presque la bile lui monter à la gorge. Sans parler du fait que la manière dont ils avaient été surpris n'avait pas grand chose de logique, maintenant qu'il avait le temps d'y penser. C'était arrivé bien trop rapidement après la libération de Kyôya, avec des troupes plus importantes que l'improvisation ne l'aurait permise. Alors... une trahison ! Le traître trahi, un comble auquel il ne goûtait que peu. Qui ? Aucune manière de le savoir avec certitude. S'il avait pleine confiance en Kamui, il ne connaissait le petit nobliau que depuis trop récemment. Mais c'est vers le Kuchiki que son regard se pointa instinctivement. Sa décision est prise en tout cas : s'il restait seul, personne ne pourrait plus le trahir. Ainsi, alors qu'il était la cause de leur déchéance à tous les cinq, il les abandonnait soudainement, leur tournant le dos pour poursuivre sa route en solitaire...
* * *
Presque deux siècles se sont écoulés. Deux siècles au cours desquels Tenzen a parcouru l'Asie tout entière, se passant de Gigai la plupart du temps. Sauf quand la solitude venait à trop lui peser, et qu'il s'amusait à profiter de quelques années parmi les humains. Jusqu'à ce qu'il ne supporte plus ces êtres si futiles au final et se réfugie à nouveau dans son état d'ermite.
Deux siècles au cours desquels il avait étudié de multiples courants de pensées, durant lesquels il avait assisté à bien des massacres. Celui des Quincys avait fini par se produire peu après après leur "coup d'état" qui n'avait même pas eu l'occasion d'y ressembler vaguement... Le plan spirituel n'était pas le seul à avoir fait montre de sa rage, les humains se montrant parfaitement capables de faire couler le sang par hectolitres. Et pour cela, ils étaient capable de la plus grande des ingéniosités. Les Shinigamis avaient les Bankaïs, les humains les bombes nucléaires... De très récentes marques scarifiaient cette planète qui ne pourrait de toute évidence jamais rester en paix bien longtemps. De quoi faire de très nombreuses âmes errantes, un festin autant pour les corbeaux que pour les Hollows.
Un entraînement plaisant pour Tenzen, qui trouva matière à apprécier ces nouvelles méthodes guerrières des humains. Attendre sagement là où de nombreux morts avaient été faits, s'entraînant à jouer de son guqin - instrument à cordes dont il s'était entiché - et mettre en pièce toute âme souillée qui pourrait croiser son chemin. Un passe-temps qui aurait été impensable lorsqu'il tenait son rôle de Capitaine au sein du Gotei 13, mais dans lequel il prenait plaisir désormais. Après tout, c'était pour lui une parfaite manière de passer le temps tout en pratiquant ses capacités afin de ne pas les laisser dépérir.
Plus brutal qu'il ne l'avait jamais été, donc. Le poids de ses échecs et de la solitude y jouant sans aucun doute son rôle. Oh, il avait bien tenté de reprendre finalement contact avec ses anciens partenaires, mais cela n'avait rien donné. Et si le Tenteikura n'avait rien donné, cela ne pouvait pas donner lieu à de trop nombreuses explications... Soit ils se trouvaient trop éloignés de lui pour que le contact puisse s'opérer, soit... et bien... si Shigekuni était parvenu à mettre la main sur eux, l'emprisonnement et la mort se trouvaient être les seules possibilités plausibles. Était-il donc le dernier ? L'instigateur en seul et unique survivant ? Un fardeau de plus à porter pour le Yakushiji, dont la rigidité mentale tendait à s'étioler encore et encore... Réintégration au Gotei 13- Spoiler:
Une mentalité fissurée par les douloureux coups de butoir répétitifs. Une migraine constante et lancinante le forçant à un isolement plus intense encore. Depuis un temps, il n'essaye même plus d'entrer en contact avec Kagami. Le paradoxe de l'ermite se plaignant de sa solitude mais qui se refuse pourtant à la briser, ne supportant plus la moindre présence, sienne incluse. Le phénomène lui est inconnu. Ses méditations ont été remplacées par une quête de silence et de pénombre, tenant d'apaiser par tous les moyens ce crâne qui menaçait d'exploser. Ce qui, d'une manière imagée, finit par se produire sans qu'il s'y attende, d'une manière à laquelle il n'aurait jamais pensé.
Alors qu'une nouvelle fois il cherchait le repos en vain, son esprit fut tout entier happé dans son monde intérieur. La colline verdoyante n'était que gadoue sous une pluie battante et glaciale. Que l'InnerWorld puisse être entaché par les sentiments de son Shinigami, il ne l'ignorait pas. Tenzen n'avait pas été professeur de Jinzen à l'Académie pour rien, c'était là un registre qu'il connaissait parfaitement. Mais le sien avait toujours été tel qu'il l'avait toujours connu. Jamais le climat n'avait jamais, et dans le cas présent, cela n'avait tout simplement plus rien de comparable. Arrivant au prix de lourds efforts au sommet de ce mont désormais boueux, ce ne fut pas face à Kagami qu'il fut confronté. Une présence inconnue, mais dont les traits ne pouvaient pourtant que lui être familiers.
Hoooooy ! Tu dois être heureux d'faire ma connaissance, pas vrai ? Oh, ne dis rien, à ta place aussi j'serais pas capable d'en placer une face à tant d'classe, hé !
Qu... qui...
Le sourire de celui qui lui faisait face était amer, mais s'étendait néanmoins jusqu'à étirer cette peau anormalement blanche. Une pointe de colère dans ses yeux noirs. La question ne lui plaisait manifestement pas, amenant à un changement de ton brusque.
J'vais t'en foutre moi ! Écoute bien ce nom pendant que tu l'peux encore : Ikarib ! Voilà pour le qui. Maintenant... Crève !
Ses mots furent plus aboyés que prononcés, se terminant par un rictus carnassier. Moment précis où apparut sur le bras de ce fameux Ikarib un bouclier qu'il connaissait parfaitement. Quoi d'étonnant alors que l'être face à lui était son parfait reflet en négatif... Un combat éreintant eut alors lieu, les deux opposés s'affrontant sans merci. Et pendant ce temps, il était loin d'imaginer que son corps, dont le visage se recouvrait d'une substance blanche, était en train de perpétrer un véritable massacre que les historiens imputeront à l'Agung indonésien...
* * *
Une cinquantaine d'années se sont écoulées. Depuis sa victoire contre Ikarib, ses maux de tête sont bien moins fréquents. L'on ne peut pas considérer que son Hollow soit des plus dociles, mais il a au moins compris pour un temps qui était le capitaine de ce navire, même s'il n'hésite jamais à faire savoir son avis sur le moindre sujet qu'il puisse trouver intéressant. Une mauvaise conscience permanente qui parfois parvient à donner une impulsion suffisante pour faire déraper le Yakushiji. Les difficultés qu'il connait à reconnaître son double comme part de lui-même dureront sans doute encore longtemps. Lorsque l'on a passé un millénaire à chasser les Hollows, ce n'est pas pour ensuite accepter aisément que l'on en devienne un en partie...
Sa vie terrestre est redevenue une simple routine. Méditation et entraînement. Que faire d'autre ? Question qui finit par ne plus se poser... Un tel déploiement de puissance qu'il ne peut que se faire sentir même au travers des mondes. La Soul Society... Ce qu'il se passait là-bas, il l'ignorait encore, et ne comptait pas s'en occuper. Mais il n'était plus l'unique décideur. L'insistance tenace d'Ikarib est donc pour beaucoup dans la suite des évènements. Une main qui glisse sur son visage et fait appel à ce masque. Ce visage bouddhique dont les yeux sont grands ouverts et la mâchoire acérée, une représentation de lotus sur fond de soleil levant sur son front. D'un mouvement du bras, un garganta est ouvert... La suite allait être particulièrement... hum... enivrante !
* * *
Un pur massacre qui s'achète. Des gravats et des corps. Voilà à quoi l'on pourrait résumer le Seireitei désormais. Son arrivée n'avait été qu'à peine remarquée, mais il avait pu laisser s'exprimer toute sa puissance sur ce champ de bataille en désolation. Ce ne fut que plus tard qu'il apprit l'identité de l'ennemi, mais cela n'avait pas la moindre importance à ses yeux. Deux choses surtout avaient été retenues. Le fait d'avoir pu assister à la débauche de force spirituelle du Roi des Âmes en était une. L'absence totale du Reiatsu de Shigekuni en fut une autre... Aussi, lorsqu'il fut convié auprès de celui qui avait été placé à la tête du Gotei 13 - ou du moins du tas de cendre qui en restait - il n'y apporta pas d'objection. Pour son aide et le manque de preuve à son encontre dans la trahison qu'il avait mis sur pied quelques deux cents cinquante années plus tôt, le pardon lui était octroyé. Que pouvait-il bien répondre à ça ? Sa vie pourrait-elle récupérer un but désormais ? Sans essayer, il ne pourrait le savoir.
D'autant plus que la tête de son ancienne division venait d'être laissée libre par la promotion de Muguruma Kensei, proclamé comme un des héros du conflit. Un Vizard, lui aussi... Nom qu'il apprit ici. C'était donc ce qu'il était. Non seulement il n'était pas le seul, mais de plus il ne semblait pas y avoir le moindre souci à l'accession des êtres tels que lui au sein des 13 divisions protégeant le Seireitei.
À présent, la vie reprenait son train, presque comme il l'avait laissé un quart de millénaire plus tôt. Yamamoto n'était plus à abattre. Kamui n'était plus à ses côtés. Une vie si nouvelle mais si similaire à la fois... Seul l'avenir dira ce qui peut en découler !
Dernière édition par Yakushiji Tenzen le Mar 8 Oct - 15:52, édité 2 fois |
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