Citation :

Ce RP se déroule 2 jours après les missions.

Le message avait été transmis par papillon de l'Enfer cette fois-ci. En urgence, il n'avait pas le temps de faire plus officiel. De même, l'on se passerait de réunion encadrée, même si la situation pouvait paraître l'exiger. Ce n'était pas l'instant, pas encore. Car quelque chose d'important se préparait. Le message avait été clair : il recommandait à ses Capitaines de se présenter, mais ce n'était pas là un ordre impérieux. De là, il ferait avec ceux ayant pu se libérer. Ceux qui n'avaient pas traîné après réception du message. Les indications sur le lieu y étaient précises. La colline du Sôkyoku – toujours appelée ainsi par abus de langage, même si le Sôkyoku n'existait plus depuis une bonne décennie – était donc le lieu de rendez-vous. Et en attendant que les premiers Capitaines répondent à son appel, il se refaisait le bilan des dernières opérations. La réception de très maigres informations venant du dénommé Koshiro n'était bien sûr pas sa préoccupation. En plus de toutes les questions qu'il se posait encore, un nouveau mystère venait de faire son apparition en provenance des Maho Tsukaï. Urahara Kisuke avait été rendu. Il ne semblait avoir que peu changé, étant en tout cas très affaibli. Ne pouvant lui faire confiance absolue face à son incompréhension – pourquoi ces Ombres avaient elles rendues leur otage ? – Urahara-san avait été placé en détention dans l'Ujimushi no Su. Dans l'opération, deux Shinigamis avaient perdu la vie. Asasutsu Masaye, Vice-Capitaine des Nécromanciens et Nakatoto Otsu, ancienne Capitaine de la Huitième Division, déchue au simple rang de troisième siège depuis. Elle était manifestement la cause de ce drame : la perte de contrôle de son Hollow avait conduit à la perte de sa partenaire, mettant les autres Dieux de la Mort sur les lieux dans l'obligation d'abréger son existence. Comme s'il avait vraiment besoin de ça...

C'était peut être tout bête mais durant toute sa vie de Shinigami jamais le Kireru n'avait foulé le sol de la colline. Pas une fois. Les occasions ne manquèrent pas pourtant entre les Ryōka, les invasions, les cérémonies en l'honneurs de défunts... Mais jamais il n'y avait participé, retenu ailleurs, sur Terre ou dans son bureau... Ou tout simplement juste Goseki. Bref, le message du Sotaishō n'appelait pas à l'ordre, mais à l'invitation. Inutile de préciser la raison elle était assez claire : un Monolithe était tombé, avait été détruit et avait livré Urahara Kishuke au Gotei. Quoi de plus étrange ? Le Kireru n'en savait guère plus sur ce qui s'était passé mis à part la mort de certains officiers dont l'ancienne Capitaine, Otsu... C'était dur mais face aux Mahō Tsukai, la mort peut arriver pour n'importe qui.

Délaissant ses quelques dossiers en cours le Taishō se mit en route vers la colline du Sokyoku. Arme antique aujourd'hui disparue. Peut être qu'elle aurait pu être utile, elle, contre les ombres qui menaçaient non seulement la Soul Society mais aussi la Terre ? Intuile de se poser la question. Si arme il devait y avoir ce ne serait pas lui qui la manipulerait, ni même ne la fabriquerait. Non.

Il posa le pied droit sur le sol élevé du lieu de la réunion sans aucune appréhension ou autre connerie du genre, ce n'était qu'une petite montagne comme les autres, quoi qu'elle ai put soutenir par le passé, ce n'était que de la terre... Et en l’occurrence une salle de réunion improvisée. La seule question qui brûlait les lèvres du Rageux était simplement pourquoi ici ? Seul le Kyoraku pourrait y répondre certainement. Souhaitait-il simplement casser l'habitude des réunions sérieuses pour quelques chose de plus ouvert convivial ? Probable oui. Reisen arriva face à lui, le pas lent, il profitait de la vue qui lui était offerte sur le Seireitei avant de tourner sa tête vers son supérieur. Comme à son habitude, un salut simple.

> Kyoraku-Sama.

Akiji-san, tu sais ce qu’il te reste à faire !

Je venais de le recevoir alors qu’il était à côté de moi. Un papillon des enfers de la première Division. Une invitation à rejoindre le Shotaisho dans un endroit où je n’étais aller que trop rarement. Une colline historique où beaucoup des faits les plus importants de la Soul Society c’était déroulé mais où je n’étais que trop peu allez, ma période d’activité ayant été trop calme et peu d’événement s’y étant produit ! Pourtant j’en avais parfois cauchemardé de cet endroit où j’aurais pu être amené si l’on m’avait attrapé après ma Désertion et où l’on m’aurait donné la sentence final. J’en avais encore des sueurs froides dans le dos, même en sachant que le Sôkyoku n’existait plus.

J’avais laissé des consignes clairs à celui qui occupait en quelque sortes la place de mon Vice-Capitaine même s’il ne l’était pas réellement, il allait devoir gérer la Division pendant mon absence. Il y avait tellement de chose à faire. S’occuper de gérer tous les retours du Rukongaï après la désastreuse mission qui s’était produit. Deux morts... Une plus triste que l’autre car je connaissais la personne. Et surtout une mort qui remettait sur le tapis un sujet qui ne me plaisait pas tant que ça. La fiabilité des gens comme nous, des Vizards.

L’ex-Capitaine Nakototo avait perdu le contrôle de son Hollow intérieur et avait tué l’une des nôtre, obligeant un Shinigami du groupe à l’éliminer. Triste sort... Elle qui n’était plus que l’ombre d’elle même avait péris dans d’une manière bien désolante ! Et je savais bien que nous serions au centre de tous les regards nous qui étions comme elle. Même si je ne doutais pas que les trois autres Vizards réussiraient à se contenir. Une légère pensée pour Kamui qui haïssait son propre Hollow et cet événement n’allait pas lui donner tord...

Mais la donnée la plus importante de toute cette histoire était bien évidemment le retour du Kirin. J’avais beau avoir exulté de joie en apprenant la nouvelle je ne pouvais décemment pas y croire. Pouvais-ce réellement être si facile ? Les Maho-Tsukai le kidnappé pour nous le rendre comme ça ? Soit avait-il réussi à extirper de lui des informations qu’ils désiraient, soit, la solution qui me stressait le plus, il le renvoyait en tant que Cadeau piégé... Un espèce de Cheval de Troie. Et je n’aimais vraiment pas ça !

J’arrivais d’un Shunpô final sur la colline où l’on nous avait donné rendez-vous. A ceux qui viendrait bien entendu. Personne n’y était forcé, même si en l’occurrence je me l’étais sentis. J’avais trop de chose à savoir pour louper une réunion si importante à mes yeux ! Il y avait bien entendu déjà le Shôtaishô, mais aussi Reisen qui était arrivé le premier. Je le saluais d’un signe de la main, avant de m’incliner respectueusement devant le Capitaine Commandeur.

Il avait appris la nouvelle par l'envoi d'un message de la part d'Uragami. Lequel lui avait bien sûr fait un rapport des plus détaillés de l'histoire. Comment la mission s'était déroulée, comment elle avait tourné au fiasco. Encore une fois. Comment elle était morte, elle qui portait beaucoup d'espoirs, de promesses de vie. Il n'avait pas pipé mot, s'étant muré dans un silence contemplatif, pour comprendre ce que tout cela signifiait pour lui. Malheureusement, il n'avait pas le temps ni de s'apitoyer, ni de pleurer les morts, car déjà la situation requérait son attention. Comme disait un certain philosophe, les soldats vivent, et se demandent pourquoi.

On avait placé le paquet récupéré par l'équipe de reconnaissance - à savoir, le scientifique Urahara Kisuke - en détention provisoire. Un choix tout à fait avisé. L'homme était puissant, certes, mais c'était retrouvé entre les griffes des Mahô Tsukai bien assez longtemps pour tourner son cerveau en purée de citrouille. En tout cas, la logique aurait voulu que ce soit le cas, connaissant les bâtards d'en face. La prudence restait la meilleure des attitudes à prendre. De toute façon, si cela n'avait pas été le cas, Noboru aurait pris sur lui de le faire tout de même coffrer, au risque de s'attirer les foudres de son supérieur direct. Et ce n'était nullement à cause de la paranoïa sans borne dont l'abreuvait Uboron depuis plusieurs semaines - il était maintenant à peu près certain que ce sentiment exacerbé provenait de lui, à l'aune de ce qu'il avait vécu dans son entrainement avec les gars de la Neuvième et...mauvais de penser à ça pour le moment.

Un papillon de l'enfer était venu le trouver alors qu'il vérifiait que tout était en ordre au niveau du Repaire aux Asticots. Encore une fois. Le mec était capable de faire sauter la moitié du Seireitei avec un Hadô, et même s'il conservait son air de gentil tête en l'air, le Kyuusei gardait le sentiment tenace qu'avoir une taupe était tout à fait possible - et jusqu'à présent chacun de ses presciences avaient été fondées. Il ne voulait pas pécher par excès de confiance - même si le terme ne convenait guère, dans ce cas précis - mais tout de même, c'était troublant. Bref, ce messager minuscule l'avait mandé d'urgence auprès du Sôtaisho, et ce au niveau de la colline du Seikyoku. L'endroit même où, quelques temps plus tôt, il avait rencontré Imari, cette Quincy ayant maintenant pris sur elle de porter à bout de bras les défenses de la Terre, depuis la destruction du Kanshu - et l'enlèvement de Kisuke.

Il avait donc filé avec sa célérité habituelle, trouvant dans cet échappatoire un bol d'air frais lui permettant de mettre sa tête en pause, rien qu'un moment. On ne pouvait pas dire qu'il était de bonne humeur, ça non. Renfermé, il arborait cette mine qu'on les types ayant du mal à avaler quelque chose, cette même chose leur laissant une amertume insupportable au fond de la bouche. Le temps de s'en rendre compte, il était déjà au sommet de l'éperon rocheux, avisant le Capitaine Commandant, toujours aussi bariolé, accompagné de quelques autres Capitaines.

- Au rapport.

On ne pouvait pas dire qu'il était prolixe aujourd'hui. En même temps, c'était pas non plus la joie de vivre personnifiée. Mais c'était un être humain, après tout. Il avait bien droit à son petit coup de calcaire.

Ai avait reçu le message du capitaine alors que, surprise, elle n'était plus faible du tout. Elle avait parfaitement récupéré de ses blessures autant physiques que mentales, à une vitesse qui avait bluffé les gens delà quatrième division qui l'avaient observé pendant les deux derniers jours. Ils l'avaient laissée sortir, et elle avait donc pu être informée de la réunion impromptue dans son bureau. Mais c'était un véritable dilemme. Elle avait plusieurs angoisses. La première était bien sur qu'on lui fasse porter le chapeau pour ces deux morts sous sa responsabilités, et que cette réunion au demeurant extraordinaire se transforme en procès à huis-clos. Mais elle avait une autre source d'inquiétude:

En effet depuis deux jours, depuis l'explosion donc, elle sentait qu'elle changeait. Et si les changements dus à l'age étaient imperceptibles chez les humains, elle en revanche changeait vite. Et si elle avait étudié le phénomène scientifiquement au départ, elle avait ensuite été de plus en plus angoissée, de plus en plus instinctive, et non, ça ne lui ressemblait pas. Ses cheveux prenaient peu à peu une teinte plus clair et ses yeux se nimbaient de gris. Ses traits étaient toujours là, mais le reste changeait à vitesse grand v. Et elle se sentait bouillir. Elle se sentait incroyablement vivante et au bord du gouffre à la fois. Elle se sentait plus femme, plus belle, et pourtant plus vulnérable. Et lorsqu'elle arriva sur la colline, elle regardait ses pieds.

Elle ne voulait pas croiser de ses nouveaux yeux gris les regards de ses condisciples, et pourtant elle savait qu'ils les verraient. Elle serait simplement le centre de toute l'attention ou presque dans cette réunion, ayant mené l'expédition qui les tracassait tous et qui leur avait surement valu cette réunion.

- Bonjour...

Elle prit lentement place, n'ayant pas cette fois ci de lignes à respecter, et releva la tête, faisant une légère courbette au sotaisho afin de respecter la forme. Elle ne regarda pas les autres. Elle savait qu'ils s'apercevraient du changement par eux mêmes, et que des questions seraient posées à ce sujet. Elle se tenait droite, pourtant, et, chose peu commune, arborait un décolleté plongeant qui ne laissait presque rien à l'imagination. Elle avait pourtant agencé cela naturellement, ce matin, sans même s'en rendre compte. Elle se mordit la lèvre, attendant l'ouverture des hostilités.

L'information était bien entendu partie comme une traînée de poudre. Le monolithe en lui-même n'avait pas causé autant de dégâts que le premier dont ils avaient été victimes. Mais la finalité en elle-même coûtait beaucoup plus cher au Gotei 13. S'ils avaient perdu moins d'âmes errantes, deux Shinigamis étaient par contre à compter parmi les pertes. La Vice-Capitaine des Nécromanciens, mais surtout l'ancienne Capitaine de la Huitième Division, Nakatoto Otsu. Bien sûr, il n'était pas temps de s'apitoyer sur ces pertes. Ce n'étaient pas les premières disparitions et ce ne seraient pas les dernières.

À côté de cela, il y avait en effet bien plus important... Urahara Kisuke avait été restitué à la Soul Society... Emprisonné depuis son retour par mesure de sécurité. Aucune possibilité de savoir si après son passage entre les mains des Maho Tsukaï le scientifique était toujours maître de ses pensées et de ses actes. L'ancien Kirin pouvait donc être dans cette situation soit un grand atout – de par son intelligence, ses capacités et son expérience des Ombres – aussi bien qu'un immense péril...

Pas étonnant donc que le Sotaishô requiert l'avis de ses Capitaines, bien que le format de la réunion l'étonne. En lieu et place des quartiers de la Première Division, c'était la colline du Sokyoku qui avait été choisie. De même, l'appel n'avait pas été officiel, passant par des papillons de l'Enfer à la place des messagers plus réglementaires. Ajoutons à cela le fait que ce n'était pas là un ordre mais une simple recommandation... Quelque chose d'autre devait se tramer pour que cela se déroule de cette manière.

Bien entendu, Tenzen comptait bien s'y rendre et ne rien en perdre. Pourtant, il n'arriverait pas parmi les premiers pour une fois. Un fait imprévu qui allait le retarder. Pourquoi avait-il pensé à lui au moment de partir ? Et surtout pourquoi s'inquiéter de sa présence ? Ce n'était pas comme si l'intellect de cet homme allait manquer à la réflexion. Que pourrait-il bien apporter par ses interventions d'autre que « taper » ? Et pourtant, le Yakushiji se donna la peine de réaliser le détour. Car de la part du Kenpachi, connaissant assez bien le macaque, il serait fort peu probable qu'il ait accepté de plein gré qu'un papillon « magique » se pose sur son doigt...

Aussi avait-il pris la décision de se rendre à la Onzième Division. Rapidement. Juste le prévenir, et ensuite, Shinjirô en ferait à sa tête. Avec rapidité, il déboula donc dans le bureau de son antagoniste, sans s'attarder à respecter les convenances.

Colline du Sokyoku. Maintenant.

Et sans s'attarder plus longuement, il alla rejoindre les autres Capitaines déjà présents au lieu de rendez-vous. Sans un mot. Il n'y avait plus qu'à attendre que la discussion débute pour de bon...

Il y a des choses qui ne peuvent changer. Il en va de l'équilibre des mondes. Et quel que soit le danger qui rôde autour du Seireitei, il ne pouvait en être autrement. L'une d'elle était évidemment l'amour inconditionnel que portait Shinjirô à ces créatures parfaitement immondes qui voletaient régulièrement au travers de la Soul Society pour délivrer divers messages. Des créatures appelées communément "papillon de l'Enfer". Et qui selon la logique implacable de Shinjirô, auraient mieux fait d'y rester dans cet enfer d'où elles provenaient. Mais non. Il fallait que ces foutus Shinigamis continuent d'utiliser ces choses. Il les avait pourtant avertis de ne pas en envoyer au sein de sa division. Il les avait prévenus qu'il détruirait chaque bête ailée qui oserait franchir les frontières de son territoire. Et une fois n'est pas coutume, ils ne l'avaient pas écoutés.

Pas étonnant alors qu'il ait réagi de la sorte. Faut dire qu'il avait été pris par surprise. Alors même qu'il se reposait un peu, la créature était arrivée comme sortie de nulle part. Un enchantement qui ne plaisait évidemment pas au colosse. Mais si ce n'était que ça... Le papillon avait alors eut l'audace de se poser sur son épaule. SON EPAULE ! Putain de sorcellerie de merde ! Bien entendu, ce fut une erreur qui lui fut fatale car avant même qu'elle n'ait le temps de diffuser son message, elle se retrouva écrasé par la main du géant. Et c'est avec dégoût qu'il avait enlevé les résidus de son épaule. Pas de magie chez lui. Ce point-là n'était pas discutable.

Qu'importe le message qu'il avait cherché à lui transmettre, le papillon venait tout simplement de rejoindre le cimetière déjà bien garni qu'entretenait personnellement le Kenpachi. Et c'est pendant de longues minutes qu'il pesta contre les imbéciles qui avaient osés lui envoyer ces choses. S'il ne savait pas qui était le coupable, il comptait bien se renseigner pour lui faire passer l'envie de lui renvoyer à l'avenir ces messagers. C'est là que l'autre fit son apparition. Haussant un sourcil, dubitatif, il entendit la consigne et vit Tenzen quitter presque immédiatement après son bureau. Il n'eut même pas le temps de lui demander pourquoi qu'il s'était déjà barré.

C'est là que son cerveau fit le lien. Papillon. Sorcier. Colline. L'addition de ces différents points signifiait qu'une chose. BAGARRE ! Et c'est avec un sourire féroce qu'il s'empressa de prendre la direction des lieux. S'il avait été doté d'un minimum de bon sens ou de capacités sensorielles, il aurait compris que ce n'était pas une invitation à combattre. Mais le Kenpachi n'était pas réputé pour sa logique, quoi qu'il en pense. Et c'est en courant qu'il apparut près de Tenzen, ignorant purement et simplement les autres. Disons qu'il ne les ignorait pas réellement mais plutôt qu'il ne les avait pas vu, pris par l'excitation du combat.

- Eh Tenzen ! T'es quand même qu'un vieux con mon pote ! J'veux bien une p'tite bagarre de temps en temps mais t'es gentil, arrête de m'envoyer ces putains de papillons de merde. J'vais finir par te les foutre...

Mais avant qu'il ne finisse d'exprimer ce qu'il souhaitait faire avec ces bestioles et l'anus du Yakushiji, son regard croisa celui du Commandant. Puis enfin de chaque Capitaine déjà présent.

- ... Au cul !

Trop tard ! Là, il avait l'air d'un con. Levant la main pour les saluer, il resta figé là où il était, près de Tenzen, murmurant alors à son attention :

- T'aurais pu me dire qu'il y avait tout le gratin. Blaireau !

Un à un, ses Capitaines se présentaient autour de lui. Bien moins solennel que lors d'une réunion classique. Aucune place n'était désignée, aussi leur suffisait-il de se placer autour de lui. La circonspection était de rigueur, peu de mots étaient échangés. Jusqu'à ce que... Shunsui soupira, secouant la tête d'un air dépité. Même dans une situation aussi grave que celle actuelle, ces deux-là parvenaient encore à se chercher des poux.

Assez !

Un ordre simple, sans avoir à hausser la voix. Son autorité naturelle ferait le reste, cela devrait suffire. Et s'ils ne comprenaient pas qu'il n'était pas temps de s'entre-déchirer, alors le Capitaine-Commandant serait prêt à prendre des mesures contre eux et leurs querelles qui duraient déjà depuis trop longtemps. Peu importe leur force, peu importe leur statut, la cohésion en cet instant se devait de primer sur tout le reste.

Quoi qu'il en soit, il était temps à présent de poursuivre, de leur faire savoir pourquoi il les avait fait venir ici. Eux en premiers, ils devraient savoir. Eux en premiers devraient savoir à quoi s'attendre !

L'heure est grave. Et il est grand temps de redresser la barre. Malheureusement, nous n'y sommes pas encore parvenus, et la situation ne fait qu'empirer. C'est pourquoi je vous ai fait venir ici. Une aide va nous être apportée. Et bien que légèrement en retard, cela ne devrait plus tarder...

Shunsui tourna alors le dos à ses Capitaines, et leva la tête pour pointer son œil unique vers le ciel.

Le pilier s'abattit à l'emplacement prévu, au mètre près. Malgré la violence du choc, celui-ci ne s'était pas disloqué. Quoi de plus normal, puisqu'il s'agissait là du moyen de transport prévu à cet effet. Original, certes, mais efficace en diable ! Lui-même se souvenait de la première fois où il l'avait vu alors qu'il n'était encore « que » l'un des capitaines du Gôtei 13, à l'issue de la première bataille contre les Quincys et des lourdes pertes qu'elle avait entraîné. Une aide avait alors été requise, et c'était ainsi qu'il avait pour la première fois rencontré ceux qui occupaient ce poste avant lui. Oui, les dégâts avaient été considérables, mais ce qu'il en retenait, c'étaient avant tout les pertes humaines. Zaraki Kenpachi, Kuchiki Byakuya, et...

Ah, Yamamoto ! Il lui arrivait souvent de regretter le vieil homme et la proximité qu'il avait pu nouer avec lui alors qu'il n'était encore qu'un enfant, une relation inespérée entre un homme et un renard (?)... Mais l'heure n'était hélas pas à la nostalgie, et l'ex-Capitaine de la 7e Division aurait maintes fois préféré n'être revenu au Seireitei que pour lui rendre hommage. Hélas, c'étaient des affaires bien plus graves qui l'appelaient aujourd'hui et le forçaient à « sortir de sa retraite »... Encore que faire partie de la Division Zéro ne soit pas de tout repos, loin de là ! Preuve en était que c'était à lui qu'il incombait de faire lumière sur cette sordide affaire...

Son « moyen de locomotion » s'ouvrit sans plus attendre, laissant sa massive silhouette apparaître. Si elle n'était certes pas grand chose à côté de la colonne, prévue pour accueillir cinq personnes et même plus, sa silhouette n'en était pas moins massive. Près de trois mètres de haut en avaient jadis fait le capitaine doté de la plus haute stature au sein des armées de la cour, du moins à son époque. Pourtant, ce n'était pas la taille qui étonnait le plus chez lui. Plutôt son visage. Ou fallait-il dire son museau ? Hybride entre l'homme et l'animal, Komamura Sajin était aisément reconnaissable, à n'en point douter... Enfin, pour ceux qui l'avaient connu autrefois.

Malheureusement, peu nombreux étaient ceux qui avaient survécu à cette épreuve : il ne reconnut qu'une poignée de visages au milieu d'une marée d'inconnus, bien que certains soient plus anciens que lui en tant que Shinigami. Trouver Shunsui en tête du cortège lui permit de trouver ses repères tandis qu'il se dressait de toute sa hauteur devant eux. La mine grave. Car l'heure l'était, et ce qu'il avait à leur dire aussi, sans l'ombre d'un doute. Ceux qui auraient été habitués à voir une tête animale greffée sur un corps vaguement humain auraient pu aisément soupçonner que quelque chose n'allait pas. Rien de très étonnant à cela, on ne dérange pas la Garde Royale pour rien...

Cela faisait longtemps, mon ami. J'aurais préféré te revoir en d'autres circonstances.

- Woooooooooh ! Mais c'est quoi ça ?

Shinjirô venait d'occulter complètement la première réprimande du Sotaishô. L'arrivée de l'engin et l'apparition de ce monstre avait tout simplement balayé son amertume de ne pas pouvoir cogner Tenzen. Il avait véritablement espéré pouvoir le combattre et voir que ce n'était pas la raison de cette convocation avait eu le même effet que de dire à un enfant qu’il n'aurait pas de cadeau d'anniversaire. Sa remarque pouvait en tout cas être interprété de plusieurs manières différentes, ce qui pouvait évidemment sauver les apparences. Pour qui ne connaissait pas l'Argenté, on pouvait supposer qu'il parlait du "véhicule" qui avait amené Komamura jusqu'ici. Mais pour qui le connaissait un temps soit peu, on ne pouvait se faire d'illusion sur la cible de sa remarque.

Car bien entendu, c'était du monstre à poils dont il parlait, toute son attention étant focalisé sur le Capitaine. S'il en avait déjà entendu parler, il ne l'avait jamais vu de ses propres yeux, n'officiant pas encore lorsque ce dernier était Capitaine de la Septième division. La division Zero hein... Un immense sourire apparut sur le visage du colosse. Qui prit alors une décision allant à contre-courant de la norme habituelle, sans le moindre doute. Il émit un sifflement admiratif et s'approcha de l'animal. Là, il en fit le tour complet, lentement mais en gardant tout de même ses distances, dès fois que la créature soit encore trop sauvage. Il essayait de mémoriser le plus de détails possibles, abasourdi par ce qu'il voyait.

Shinjirô n'était pas un capitaine très conventionnel et ici, tous le savait. Son attitude n'était donc pas un manque de respect mais de la pure curiosité. Mal placée, très certainement, mais curiosité tout de même. Une fois son petit tour d'observation terminée, il se recula de plusieurs pas, plaçant sa main sur son menton, dubitatif. Il avait beau ne pas être un expert dans ce domaine, il devinait ce qu'était véritablement Komamura. Une révélation pour lui. La seule chose qui restait encore inconnue, c'était la raison de sa présence ici. Shunsui avait dit qu'ils attendaient de l'aide extérieure. Et la lumière fut !

- Hum ! C'est un putain de renard.

La remarque n'avait pas été faite à voix haute mais sa voix portait suffisamment pour être entendu de ceux l'entourant. Peu à peu, son esprit particulier faisait le lien entre les événements. Mais sa conclusion allait une fois encore souligner son extrême intelligence. Tout du moins sa logique implacable. Une fois n'est pas coutume.

- J'ai capté, mouhahahahaha ! Il va retrouver les Mahô Tsukai avec son gros nez, c'est ça ? Ouais c'est ça ! Z'ont aucune chance les mecs avec lui dans nos rangs !

Et le pire dans tout ça, c'est qu'il n'était même pas ironique...

Le soupir de Tenzen fit totalement écho à celui du Sotaishô. Shinjirô... ce type... ne méritait réellement aucune considération ! Une force qui n'était plus à prouver, mais à côté de cela, un esprit bien trop lent et archaïque. Si l'homme descend du singe, le Kenpachi en est réellement un digne représentant, méritant plus encore son doux surnom de macaque donné par le Shirohasu. À la limite le Yakushiji en viendrait presque à regretter de s'être donné la peine de l'inciter à venir. Et plus encore lorsqu'il put considérer sa réaction face à un héros de guerre...

En effet, un pilier de la Division Zéro s'était écrasé sur la colline du Sokyoku, contenant sans doute l'un des gabarits les plus remarquables que la Soul Society ait portée. Komamura Sajin, un hybride de près de trois mètres et tout bonnement réputé pour son sens de la loyauté et de la chevalerie ainsi que pour sa puissance colossale sur le plan destructeur. En bref, quelqu'un qui ne méritait certainement pas qu'un idiot s'amuse à se donner en spectacle en tournant autour de lui et en le moquant par des remarques enfantines. Et encore plus lorsque le crétin en question portait un Haori...

Ssssshht ! Cet... « homme » mérite plus de respect que cela, Shinjirô.

De plus... L'épaisseur de sa mâchoire, le fuselage de son museau... Il me semble qu'il s'agisse plutôt d'un Akita Inu...

À voix basse, la remarque entièrement destinée au Kenpachi et à lui seul. Il n'avait pu s'empêcher de débattre de la race de cet illustre personnage, bien que cela soit totalement secondaire. Mais dès lors qu'il était question de contredire le Capitaine de la Onzième Division, Tenzen ne se gênait plus vraiment.

Quoi qu'il en soit, son arrivée voulait sans doute dire beaucoup. La Division Zéro n'avait pas pour vocation de se mêler des affaires du Gotei 13. Leur fonction était uniquement de servir de gardes du Roi des Âmes, et n'avait donc dans ce but pas à redescendre du palais de ce dernier, bien au contraire. S'il était là, c'est que le Reiô avait jugé la situation réellement gravissime, nécessitant une aide au plus tôt. À deux reprises ils s'étaient présentés lors de la dernière grande guerre, mais cela n'avait été que parce que sans cela, la Soul Society et le monde en son intégralité auraient été perdus. Même face à la menace posée par l'Espada d'Aizen, ils n'avaient pas bougé le petit doigt...

Pour que l'un d'eux en vienne présentement à être envoyé à la rescousse... les Maho Tsukaïs inquiétaient même le Roi... De quoi réellement se faire du souci, donc.

Regard résolument baissé sur ses sandales, la petite capitaine ne bougeait pas. Elle observait, percevait, écoutait, et pour l'instant elle devait bien admettre qu'elle était soulagée que les deux vieux ennemis habituels qu'étaient Shinjiro et Tenzen se chamaillent une fois de plus. Un tel, écart de style, ça se remarquait bien vite, et ça créait bien évidemment des dissensions palpables lorsqu'ils se retrouvaient comme aujourd'hui en présence d'un public. La jeune femme lançait régulièrement des œillades dérobées au Kenpachi. Depuis leur séance d'entrainement privée d'il y a quelques semaines, elle se sentait étrange dès qu'elle se trouvait en sa présence, et aujourd'hui ne faisait pas exception à la règle. Mais depuis quelques jours, pourvue d'un surplus d'assurance ou de sens pratique, elle avait mis le doigt sur son problème: cet homme lui plaisait.

Mais ce n'était ni l'heure ni le lieu, et le regard solennel du Sotaisho la fit inconsciemment se redresser. Elle avait eu l'impulsion de commencer à ouvrir la bouche comme pour réprimander Shinjiro, mais elle était restée muette, toute ouïe quant à l'annonce que leur fit leur commandant. C'est à peine si elle avait remarqué l'arrivée de Tojo, le capitaine de la septième division, qu'elle ne connaissait pas si bien que ça, finalement. Son regard gris passa sur ce dernier avant de se concentrer sur un engin qui arrivait à grande vitesse depuis les airs. La division zéro ? Vraiment ?

Elle était bien sur en fonction depuis peu de temps et était de surcroit une jeune âme comparée aux autres ici présents. Mais elle lisait énormément, et lorsqu'on fait partie du département de recherche technologique on était amené à avoir un large éventail de connaissances sur des sujets divers et variés, dont les moyens de transport. Et ce cylindre était reconnaissable entre mille. Elle attendit donc, patiente mais excitée, jusqu'à en voir sortir... L'ex-capitaine Komamura. Rien que ça. Le gigantesque lycanthrope, dominant l'assemblée de toute sa taille, constituait donc à lui tout seul les renforts que venait de mentionner le Sotaisho. Elle ravala sa déception: Elle aurait préféré revoir le capitaine Hirako, mais Shinji n'aurait peut être pas aussi bien convenu à la situation du Gotei.

- Bienvenue, Komamura-Sama.

La jeune femme, sans vraiment réfléchir plus avant, fit une révérence en direction du membre de la garde royale, consciente de s'adresser à une sommité. Elle était tout le contraire de Shinjiro sur ce point. L'aura que dégageait cette créature était tout bonnement fascinante, et elle se prenait même à avoir envie de l'étudier en laboratoire. Pas très respectueuses pensées, donc. Mais elle était une scientifique avant tout. Même si elle se doutait que le canidé n'avait pas la moindre idée de qui cette minuscule rousse pouvait bien être, comme ça, au débotté. Mais elle avait bon espoir que sa courbette lui avait permis d'apercevoir l'emblème de la douzième dans son dos.

Sérieusement ? Ils osaient parler d’un tel être ainsi ?! Etaient-ils si sûr d’eux même que le respect ne faisait plus partie de leur manière ? Entre la remarque de Shinjirô et la messe basse de Tenzen que personne à part son «camarade» ne put entendre l’ambiance semblait voler haut... J’avais beau n’avoir jamais vu l’un d’entre eux j’avais pourtant un jour appris ce que ce pilier descendant du ciel signifiait. Mon Capitaine m’en avait parlé une fois lorsqu’il me formait à devenir son successeur. La Division Zéro, chacun des hommes de cette Division valait selon les rumeurs plusieurs d’entre nous qui formions pourtant l’élite du Gotei 13. Et en voir un en vrai ne signifiait évidemment rien de bon pour personne ! Car ils n’étaient pas censé intervenir dans nos affaires ce qui signifiait que la menace que nous affrontions était bien plus grande que nous n’osions l’imaginer ! Et donc peut importe l’apparence de cet homme la seule chose étant réellement sûr et certaines était que sa puissance dépasser de loin celle de tous les hommes et femmes qui se trouvaient ici.

Ils sembleraient pourtant que certains connaissent cet homme, peut être l’avaient-ils côtoyé avant qu’il ne soit choisi par le Reiô pour devenir l’un de ces défenseurs ! Un homme à l’allure de renard extrêmement étrange mais qui devait avoir accomplie de grande chose pour avoir reçu un tel privilège ! Semblerait-il tout du moins. Je me demandais ce qui allait bien pouvoir se passer par la suite, l’homme renard allait-il prendre le relais et affronter les Mahô Tsukaï à notre place ? Avait-il le niveau que nous ne possédions pas ? Ou allait-il mener une escouade composer de nos meilleurs hommes vers la victoire ? Tout était possible à vrai dire, j’avais lu des rapports disant qu’il y a quelques années lors de l’attaque des Quincys sur le Seireitei les hommes de la Division Zéro était descendu et à eux seul en avait fini avec tous les Quincys, cette fois-ci cela se passerait-il ainsi ?! C’était à vrai dire dur à savoir tant les possibilités étaient importantes avec un homme de ce gabarit dans nos rangs...

Je restait stoïque pour l’instant, ne lâchant pas un mot et me contentant d’observer ce qui allait bien pouvoir se passer. Reisen et Noboru n’avait comme moi pas pris la parole et n’allait peut être même pas le faire. Il n’y avait rien à dire. L’on nous avait fait venir ici pour nous présenter notre nouvel allié, ou peut importe ce qu’il serait dans le déroulement du combat à venir. Le plus important serait sans doute la prochaines prises de parole du Shotaishô qui devrait enfin nous expliquer ce qui allait se passer. Car jusqu’à preuve du contraire nous n’avions toujours aucunes possibilités de faire quoi que se soit étant donné que personne ne connaissait le monde d’où viennent nos ennemies. Et tant qu’il en serait ainsi nous n’aurons d’autre choix que d’attendre leur prochaines attaques qui risquaient d’être toujours plus dévastatrice...

C'est bien moi. Content de te revoir. Si je m'étais attendu à te voir un jour avec ce manteau sur les épaules...

Revoir Tôjô après tout ce temps aurait pu améliorer sensiblement son humeur s'il n'y avait eu les messes pas si basses que ça échangées par les capitaines de la neuvième et de la onzième division. Car s'il avait effectivement des caractéristiques animales, une ouïe finie en faisait elle aussi partie ! Ainsi purent-ils voir son oreille se tendre et frétiller alors qu'ils ne trouvaient rien de mieux à faire que de débattre de son espèce. Le regard noir qu'il leur adressa en réponse saurait les convaincre de cesser là leur tentative de percer ce mystère. Et s'il n'y suffisait pas, le léger grondement qui remonta de sa gorge le ferait à sa place...

Comment ces impudents osaient-ils se perdre en pareilles conjectures alors que Soul Society était peut-être en grand danger ?! S'il n'avait pas été si pressé, il leur aurait volontiers enseigné les bonnes manières, à ces deux-là, oh oui ! Car s'il avait particulièrement le colosse en ligne de mire, l'autre avec son air sévère n'était pas non plus exempt de reproches... Laissant l'animosité retomber non sans les garder à l'oeil, il embrassa l'assemblée du regard. Tous n'étaient pas présents au rendez-vous, mais il lui faudrait s'en contenter. Il ne pouvait se permettre d'attendre que leur cercle soit au complet.

Sa tête se releva pour toiser l'assemblée ici réunie.

Plusieurs d'entre eux devaient sans doute être occupés à le jauger, à chercher ce qu'il avait de si spécial pour être reconnu comme étant « meilleur qu'eux ». Lui-même avait mis un certain temps à le comprendre, à cerner quel rôle il avait à jouer « là-haut » plutôt que de rester parmi eux. En un sens, il préférait être perçu comme une bête de foire pour cette raison plutôt que pour son apparence. Même si celle-ci ne le complexait plus autant qu'autrefois, loin s'en faut, ce devait être un choc pour tous ceux qui n'avaient jamais eu la possibilité de le rencontrer. Mais il leur fallait cesse de s'en préoccuper séance tenante pour se concentrer uniquement sur ce qu'il avait à leur dire. L'instant était solennel : il était temps qu'éclate enfin cette lugubre vérité !

Écoutez-moi tous, capitaines des Treize Divisions ! Je suis Komamura Sajin, Capitaine de la Division Zéro ! Si je suis venu jusqu'ici, c'est pour vous transmettre un message de la plus haute importance au nom du Roi des Esprits. La personne que vous avez récemment recueillie lors de la chute du dernier monolithe et ensuite placée en détention provisoire... N'est pas Urahara Kisuke !

Le Sôtaisho les avait convoqué pour une raison précise, même s'il n'avait pas jugé bon d'aviser quiconque de la nature de celle-ci, comme à son habitude. Laisser tout le monde dans le flou total était le meilleur moyen de maintenir le contrôle sur tout le monde. Enfin, contrôle...Shinjirô était arrivé en grande pompe, dans le plus pur style qui le caractérisait, et la réprimande du Kyoraku n'eut pas l'air de faire quoi que ce soit...cela eut au moins pour effet d'adoucir la crispation de son ancien Lieutenant, qui s'autorisa même le luxe d'esquisser un sourire.

La chute d'un pilier mit fin à l'affaire. Alors on en était donc arrivé là...la Division 0 prenait le relais. Que pouvait bien être le but de cette manœuvre? Au fond de lui, le Capitaine entendait le Hollow tout à son aise, se gausser de lui, entamant une petite rengaine horripilante à souhait.

Ils viennent pour te remplacer, remplacer, remplacer...ils viennent pour te remplacer...

Un grognement sourd fit vibrer la gorge du Vizard. L'autre ne pouvait plus tant l'atteindre - du moins, pour le moment - mais avait laissé tombé le silence radio pour privilégier un échange à base de monologues goguenards. De toute manière, la sortie du nouvel arrivant fit taire toute discussion intérieure entre le Kyuusei et son parasite. Nan mais...

Ouais, c'est un putain de renard!

Pensée muette au dialogue passionné qui comprenait le Yakushiji et le Kenpachi, véritables gamins de cours d'école. Le Vif Argent - arbitre malgré lui des joutes tant verbales que physiques entre les deux puissants - allait répliquer qu'en tant que bestiole ressemblant vaguement à ce genre de truc, il devait avoir l'ouïe assez développée pour les entendre jacasser, quand l'oreille frémissante du géant roux sembla confirmer ses supputations. Et le grognement sourd, aussi. Le renard écoutait tout et n'était pas patient, un trait de caractère jusque là inconnu pour ce genre de petites bêtes...ou alors cela venait-il en prenant de la taille...bref, Noboru était perplexe. Et perplexe, il le fut d'autant plus lorsque la grosse bête se présenta comme le Capitaine de la Division 0, et annonça de surcroît que leur "invité" terrien n'était pas ce qu'il paraissait être. Cela fit l'effet d'un coup de poing en plein plexus, laissant le shinigami désarmé, rien qu'un instant. Puis, en bon soldat de la Onzième, il se reprit très vite, affichant un air dur qui lui était familier dans ce genre de situation.

- Kyuusei Noboru, Capitaine de la Deuxième. Et si vous nous disiez qui est le type qui crèche dans mon Repaire aux Asticots, au lieu de faire durer le suspense?

Comment l'information avait elle pu parvenir de ce côté ci de la barrière entre les monde? Et qui diable avait voulu se travestir pour infiltrer ainsi la Soul Society. Des mesures avaient été prises pour limiter les agissements de quelqu'un ayant la puissance du Kisuke, mais peut être étaient ils inadaptés à la situation présente. Et peut être même qu'en ce moment, le Seireitei tout entier courait un grave danger.

- Et si on allait ensuite le choper entre quatre yeux, histoire qu'il tombe le masque? On a enfin un moyen d'en savoir plus sur ces empaffés, et on coure le risque que cet inconnu nous saborde de l'intérieur. Il faut agir vite!

Le mal était peut être déjà fait.

Alors qu'il allait en rajouter une couche, juste pour le plaisir de contredire Tenzen, le grognement de Komamura se fit entendre. Un large sourire apparut sur le visage du colosse qui prit cela comme un défi. Il fallait évidemment être parfaitement idiot pour oser contester la supériorité d'un des Capitaines de la Division Royale mais cela n'effrayait pas le Kenpachi. Sa propre existence était faite de défi en tout genre et un de plus ou un de moins ne changeait pas vraiment la donne. Ce fut seulement lorsqu'il comprit les mots du renard qu'il se calma. Bien qu'il ne soit pas un adepte des rapports en tout genre, il avait évidemment entendu parler du fils prodige de la Soul Society qui avait été capturé puis récupéré par l'élite du Seireitei. Et pour dire vrai, il ne s'y était pas vraiment intéressé. Chaque Shinigami louait le génie de cet homme ainsi que sa force, il était un des héros des guerres passées. Pour autant, cela ne signifiait rien aux yeux du géant.

Par contre savoir qu'il n'était pas ce qu'il semblait être changeait la donne. Et même un idiot comme Shinjirô pouvait comprendre le danger dans lequel se trouvait la Soul Society. On avait réussi à infiltrer l'ennemi parmi les rangs du Gotei et ce n'était pas un mince exploit. Les avantages stratégiques sautaient aux yeux du Kiryû. Et laisser l’intrus hors contrôle était à exclure. Fort heureusement, le Commandant avait pris des dispositions particulières à l'encontre du faux Kisuke, le plaçant en détention. De là-bas, il ne saurait faire autant de mal qu'en liberté. Cela n'excluait pas pour autant une intervention rapide.

S'avançant de plusieurs pas, Shinjirô attrapa Kaimetsu et fit basculer l'arme sur son épaule, prêt à en découdre. Bien sûr, l'ennemi ne se trouvait pas ici mais se déplacer avec son arme en main ne le gênait absolument pas. Au moins était-il fin prêt pour écraser le traître. Et c'est avec son tact habituel qu'il reprit la parole, autrement plus sérieux que précédemment cette fois.

- Perso, qui est vraiment ce mec, j'en ai rien à foutre. Mais Noboru à raison. On a pas de temps à perdre à tailler une bavette alors faut y aller et au trot. Commandant, j'peux ?

Si l'envie était forte d'y aller en premier, histoire de ne rien rater de la petite sauterie qui se préparait, Shinjirô savait quand même lorsqu'il devait arrêter de jouer au con. Ici, seul Shunsui décidait. Si ce dernier en donnait l'ordre, ils iraient. Sinon, il attendrait. Et si ces derniers temps, les autres Capitaines avaient eu le loisir de se mettre en avant dans diverses missions, Shinjirô devait admettre qu'il rongeait son frein. Il était grand temps que le Sotaishô désigne enfin des hommes capables de faire face à la situation. Pour changer. Et cela nécessitait selon l'Argenté sa propre présence. Rien de plus normal quoi. La seule autre question que se posait le Kenpachi, il allait la balancer de but en blanc à l'intéressé.

- Hey ! Tu viens avec nous mon gars ?

Bon... Le terme "gars" ne convenait pas mais vu l'état d'esprit de l'animal, il préférait ne pas froisser plus encore sa susceptibilité. Pas avec un ennemi au cœur du Seireitei. L'amusement viendrait après.

Le regard ambré de Komamura ne fut pas long à se poser sur l'énergumène venant de prendre la parole. Capitaine de la Deuxième Division, lui ? Étrange, il l'aurait plutôt vu à la Onzième, ne fut-ce que pour une question de dégaine... Même s'il n'était pas bien épais en comparaison de celui qui lui avait précédemment manqué de respect. Mais peut-être était-il le digne héritier de Soi Fon, qui sait ? Le ton sur lequel celui-ci prit la parole n'était pas beaucoup plus courtois que l'avaient été les deux autres, mais c'était compréhensible dans son cas : qu'il doive descendre lui-même de la Division Zéro pour faire part de cet état de faits pouvait paraître déshonorant pour celui qui aurait dû le remarquer en premier lieu.

Après tout, comme l'avaient mentionné les anciens membres de la Garde Royale à l'époque, il n'était normalement pas de leur ressort de défendre le Seireitei puisqu'ils devaient se dévouer entièrement à la protection du Reiō – et ce même si celui-ci était généralement hors d'atteinte. Qu'ils doivent intervenir dans les affaires du Gotei laissait entendre que celui-ci n'avait pas été à même de remplir ses fonctions et remettait durement en cause son efficacité. Un discours qui à l'époque ne lui avait pas fait plus de bien qu'à Noboru à cet instant...

Je ne le sais pas moi-même. Son camouflage était presque parfait. Preuve en est que même le Roi a mis un certain temps pour voir à travers. C'est pour cette raison que je ne me présente devant vous que maintenant pour régler ce problème dans les plus brefs délais... De crainte qu'il ne devienne une menace même pour nous.

Par « nous », il voulait dire tous les capitaines de la Division Zéro y compris lui-même ainsi que par extension le Roi des Esprits. Si même lui avait mis si longtemps à se rendre compte de la supercherie, il ne serait guère surprenant que cet intrus représente une menace comme ils n'en avaient plus vu depuis longtemps, bien plus grave que ce que leurs batailles frivoles et routinières contre le Hueco Mundo pouvaient entraîner. Cette fois, l'ennemi se situait au coeur même de Soul Society et pouvait frapper à tout moment ! La main gantée de Komamura Sajin se posa sur le pommeau de son zanpakutô tandis qu'il se redressait pleinement, répondant par la même occasion aux questions posées par les capitaines de la Deuxième et de la Onzième Division. Qu'importent les manières pour cette fois.

C'est la raison de ma présence ici. Découvrir son identité... Et éliminer la menace avant qu'il ne soit trop tard !

Tout comme la majorité de ses Capitaines, Shunsui avait gardé le silence suite à l'annonce de Komamura. Mentalement il tâchait déjà de peser tout ce que cela pouvait impliquer. Noboru fut plus prompt que lui pour poser la question que lui-même allait formuler. Pas plus d'informations dans la réponse qui fut donnée... Le temps était venu de dispenser ses ordres.

Kyûsei-kun, conduisez Komamura à la cellule du captif. Que tous les autres Capitaines ici présents retournent à leurs Quartiers et préparent leur Division. Nous sommes en état d'alerte ! Si la situation devait mal tourner... j'autorise l'utilisation du Bankaï en les murs du Seireitei !

État d'alerte... cela voulait tout dire ! Tous les Shinigamis du Gotei 13 allaient être mobilisés, et mis en surveillance de zones données. En espérant bien sûr que Komamura et Noboru allaient pouvoir trouver le captif toujours à sa place, et élucider le mystère de cette menace... mais mieux valait tout de même prendre les devants et prévoir le pire dans une situation comme celle-ci !

L'animal n'avait pas l'air d'apprécier les commérages. Plutôt que de laisser parler, il pourrait apporter le fin mot de l'histoire. Mais non, sa préférence va au grognement, confirmant par là qu'il tenait en effet bien plus du chien que de l'humanoïde. Pourquoi se vexer alors, lorsque sa vraie nature se trouvait si évidente ? Celui-ci avait beau être un héros de guerre, actuel membre de la Division Zéro soit la plus grande distinction. Servir le Roi des Âmes en personne ne faisant cependant pas de lui un être qui se respectait réellement, qui assumait entièrement ce qu'il était, tout simplement.

Quoi qu'il en était, l'important ne se trouvait pas là. Tenzen opta pour le silence néanmoins, mais ce n'était que pour moi entendre ce que le canidé avait de si important à dire qu'il venait de se rendre au Seireitei en personne. Et puis l'information arriva, subitement. Urahara n'était au final pas Urahara. Cela était sans doute encore pire que ce à quoi l'on pouvait s'attendre. Car s'il avait été le véritable Kisuke, la probabilité de lui faire reprendre ses esprits aurait peut-être pu être possible. Mais dans le cas présent... ce n'était plus qu'un cheval de Troie, un ennemi se trouvant en les murs du Seireitei. Aucune bonne intention n'était à envisager.

Et toujours, le silence est roi. Jusqu'à ce que Noboru et son âme-sœur prennent l'un après l'autre la parole. Des questions, rapidement élucidée. Du moins, dans la mesure de ce que Sajin pouvait apporter. Camouflage parfait, ou presque. Le Reiô, lui, avait pu voir au travers, et il fut bien le seul. Une aide providentielle nécessaire. Sans cela, quels dommages aurait-il pu causer ici ? Au moins la situation pourrait-elle ainsi être désamorcée à temps. Et, encore une fois, le Yakushiji n'avait rien à répondre. L'ordre avait été donné. Chacun dans ses quartiers, et les vaches seront bien gardées... En principe, tout devrait bien se passer. En principe...