Un avenir pour la sixième division ? (Promotion) [PV Shinjirô/Noboru/Shu]

Un matin comme Haiko les appréciait, agréablement réveillé par la lumière du soleil filtrant au travers des lattes de son volet. S'étirant bruyamment afin d'évacuer sa somnolence, il se leva en ouvrant sa fenêtre. Ah, vraiment, une bien belle journée s’annonçait sur le Seireitei. Le jeune homme replia sa couche avant de remuer les braises dessous son réchaud. Comme tout les matin, un thé, une cigarette, tout en parcourant les rapports de la journée passée. Rien de bien captivant en vérité. Au sain de la sixième, les écarts étaient rare, à croire que la petite annonce du vice-capitaine avait eu son petit effet. Quelques éléments semblaient pourtant encore montrer de petits signes de désaccord...

Le petit shinigami avait le nez sur le document, Kuchiki Shinsei... Soit disant qu'il ne voulait pas s’entraîner en compagnie d'une « bande de cloporte », voyez-vous cela. Si Byakuya-dono était encore là, une telle attitude n'aurait pas été permise, et elle ne le sera pas. Consterné, l'Ardent rédigea la convocation lui-même. Depuis sa nomination au départ de Rukia-sama et de Renji-senpai, il avait observé les nouveaux recrutements avec attention, son parcours d'instructeur à la septième aidant. Pour lui, peu importait le milieu social, seules les capacités, doublé d'un bon esprit, comptaient. Ainsi, la division comptait depuis peu une nouvelle promotion de shinigami, dont de nombreux originaire du Rukongai. Ça en faisait jaser certains mais il s'en foutait royalement. Il partait du constat qu'un natif du rukongai avait tout autant de chances d'intégrer l'élite qu'un enfant étant né une cuillère en or dans la bouche. Pour cela, il suffisait de regarder d'où venaient la plupart des shinigamis de haut-rang !

Même s'il ne l'avouerait jamais ouvertement, Haiko avait bien plus de respect pour ceux du Rukongai. Là où les nobles amenés à devenir shinigami recevaient un entraînement poussé bien avant leur entrée à l'académie, les enfants des quartiers pauvres n'avaient pas cette chance. Eux, leur avenir se traçait dans la rudesse d'une condition qu'un bourgeois cloîtré dans son manoir ne pourrait jamais ne serais-ce qu'appréhender. De plus, leur caractère endurci les rendait bien plus fiable en cas de coup dur qu'un bien né surprotégé. Les étudiants devaient mériter leur uniforme noir. Le reste n'avait aucune importance.

Levant le nez de la paperasse, le shinigami se délassa le cou d'une main. Observant le mur d'en face d'un air absent, il fut pris d'une soudaine nostalgie. Il regrettais tellement la mort du capitaine Kuchiki, qu'il admirait énormément. Au final, lui au moins était parvenu à ronger ses chaînes dorées en suivant ses convictions.

« Vice-capitaine Kaogake ? Puis-je entrer ? »

Le jeune homme s'extirpa de ses pensées en entendant la voix. Il l'invita à rentrer tout en se levant à sa rencontre.

« Okabe Jubei, quatrième siège de la première division. J'ai un message pour vous lieutenant. Tenez. »

Il le remercia gentiment avant que celui-ci s'en retourne à ses occupations. Haiko déplia alors le papier en se demandant ce que pouvait bien lui valoir une telle visite. Une convocation dans le bureau du capitaine-commandant. Pourquoi ? Peut-être était-ce en rapport avec la récente mise à l'écart du capitaine Shima. Un débriefing de la mission sur terre, cela en avait tout l'air. Mais pourquoi aussi tard ? Le vice-capitaine avait pourtant déjà envoyé son rapport. Perplexe, il se hâta en attachant son brassard à l'épaule avant d'enfiler son zanpakutô à sa ceinture. Quelques secondes plus tard, il quittait son bureau en direction du quartier général.

Entrant dans l'édifice, il se dirigea calmement vers le bureau du chef des treize divisions. Sans aucun mot, les gardes lui ouvrirent la porte. Quelle ne fut pas la surprise du shinigami en constatant la présence du duo de la onzième ainsi que du tout nouveau capitaine de la dixième. Etaient-ils là pour une tout autre affaire ? Non, vu leurs allure, ils attendaient l'Ardent. Cela faisait un certain effet de voir les deux géants argentés porter le haori. Shu faisait assez petit à côté d'eux malgré sa taille. Sérieux, Haiko s'avança vers Shunsui avant de s'incliner respectueusement devant l'assemblée.

« Vous m'avez fait appeler commandant ? »

Un grand jour pour le Gotei 13. L’apparition d’un nouveau Capitaine du Gotei 13. Un grand moment dont j’étais fier de faire partie. J’avais été convié dans la première division avec deux autres Capitaines pour cet événement. Il y avait le Kenpachi, évidemment, l’homme le plus puissant du Gotei 13, comme s’il était devenu l’homme officiel des promotions. Tout comme il m’avait introduit à ma propre division. Et puis il y avait le Capitaine de la Deuxième Division, l’ancien Vice-Capitaine de Shinjirô. Deux anciens membres du Gotei 13 qui n’avait plus rien à prouver à personne, et au milieu de tout cela il y avait moi. Le nouveau Capitaine ancien déserteur celui qui à chacune de ces paroles devait apporter un acte. Qui devait à chaque fois prouver qu’il n’était pas un ennemi et qu’il essayait de tout son être d’être l’excellent Capitaine qu’on attendait de lui qu’il soit ! Oui, aujourd’hui j’allais pouvoir continuer de prouver que j’étais un représentant du Gotei 13 à la hauteur des deux hommes qui me faisait maintenant face.

J’avais ma petite idée des raisons qui avaient pu pousser le Shôtaishô à me convoquer en plus des deux hommes que j’avais en face de moi. Selon mes souvenirs la cérémonie devait en théorie comporter un test, du moins c’est ce que je me souvenais des cours de l’académie. Mais c’était il y tellement longtemps que je ne mettrais pas ma main à couper dessus. Mais si c’était le cas j’imaginais qu’il leur faudrait bien un «magicien» comme ceux de la Onzième appelait les gens comme moi. Des experts en Kidô pour être plus clair. C’était bien le seul endroit où je pouvais me vanter de surclasser le Kenpachi, du moins je pense... Je ne le voyais tout simplement pas utiliser de Kidô, après qui sait peut être en était-il capable ? Après tout il ne devait pas être l’homme le plus fort du Seireitei pour rien...

J’attendais là dans la pièce sans un mot. J’avais simplement à mon arrivé salué le Shotaishô et mes deux confrères, puis m’était placé sur le côté attendant impatiemment le nouveau promu. Je ne l’avais rencontré que deux fois mais pourtant j’en avais toujours eu un excellent ressenti. Il m’avait laissé une excellente impression même si la première fois il avait parlé de me ramener au Seireitei et de me faire juger pour mes actes de désertion, ce que je n’étais à l’époque clairement pas prêt de faire, mais après tout, à part lui personne n’a besoin d’être au courant de ce petit détail de notre relation... Surtout pas le Capitaine de la Deuxième, mais ça je le lui avais fait bien comprendre lors de notre dernière rencontre alors qu’il n’était que le Vice-Capitaine de la Sixième.

Voilà qu’il arrivait enfin, le pauvre devait probablement se demandait ce qu’il avait bien pu faire pour se retrouver devant un tel comité. Même si j’étais persuadé qu’au fin fond de son crâne une petite partie devait déjà savoir. Il devait s’en douter non ?! Qu’il allait rejoindre l’élite du Gotei 13 !

Il le méritait bien après tout !

Pouvoir accueillir un nouveau Capitaine était quelque chose d’important, surtout en ces temps troublés. La Sixième division avait été l’une des divisions les plus touchées par les défections, les Taishô ne restant visiblement jamais assez longtemps pour conduire convenablement ce groupe. Haiko avait vu défiler pas mal de nouvelles têtes et devait certainement désespérer de ne pas avoir un référent fixe. Comme la plupart des membres de cette division. Mais il semble qu’aujourd’hui, les choses changeraient. Shunsui semblait avoir prit sa décision, rassemblant les Capitaines nécessaires au bon fonctionnement de la prise de fonction. Le plus grand secret avait été gardé pour le moment, le temps d’en informer le principal intéressé.

Car le poste semblait avoir trouvé preneur en la personne du Lieutenant actuel. Il ne s’en doutait pas encore mais les recommandations avaient été nombreuses. Et Shinjirô n’était pas le dernier à appuyer l’homme à ce poste. Pour l’avoir vu à l’œuvre en combat et en mission, il le savait parfaitement capable de diriger au mieux un groupe qu’il connaissait mieux que certains. De plus, qui d’autres mieux que lui saurait reprendre là où les autres s’étaient arrêtés ? Et si le choix était arrêté, il restait encore l’étape de la confirmation définitive. Cela passait par cette Assemblée, les Capitaines étant déjà réuni lorsque le Fukutaishô arriva. Shinjirô, Noboru et Shu serviraient de témoins face aux épreuves.

Ce qui rappelait au colosse la fois où avec Tenzen et Tojo, ils avaient joués le même rôle auprès de Namida. Déjà pour la Sixième division. Etrange coïncidence en vérité, qui amusait le Kenpachi. Désormais un habitué de ce genre de cérémonie, il était persuadé que l’homme s’en tirerait à merveilles. Accueillant Haiko d’un signe de tête, il prit d’office la parole. Question d’habitude quoi.

- Yo ! Tu t’es perdu en route ou quoi ?

Il ne s’agissait pas d’un reproche, plutôt d’une pique sympathique. Appréciant le lascar, il souhaitait détendre un peu l’atmosphère. Quoi qu’à bien y réfléchir, ce n’était peut-être pas ainsi qu’il devait s’y prendre. Bah… Trop tard maintenant pour se rattraper.

Bon, je me doute à peu près de mon rôle dans l'affaire...

C'était sans conteste pour cela que le Capitaine Commandant l'avait fait convoquer. Le test tout entier était lui même orchestré. Shinjirô comme pierre inébranlable du Gotei, guerrier le plus puissant de sa génération, volonté de fer au service du Seireitei. Shu, nouveau Capitaine transfuge, représentant de cette nouvelle greffe aux armées du Roi des Âmes. Et lui, le pauvre bougre, symbole des nouveaux venus, Capitaine fraichement promu, de surcroît chargé du bon fonctionnement des affaires internes des Treize. Une belle mise en scène. Le Sôtaisho était définitivement un foutu vieux roublard, et le Kyuusei le respectait pour ça. Quand bien même leur barque traversait des eaux tumultueuses, il savait trouver le cap, dénicher des courants inconnus et surfer sur de nouvelles vagues.

Il était donc là, en compagnie des deux susnommés, à patienter le temps que le challenger arrive. Car le test de ce jour visait à élire un nouveau Capitaine de la Sixième Division, qui viendrait renforcer les rangs encore clairsemés des dirigeants du Gotei. Le choix le plus évident avait été de désigner l'actuel Vice Capitaine, ce bon vieux cigare-man. Le type était un bosseur, droit dans sa tête, les mains fermes, et agréable avec ça. Il mettrait fin à une série de bévues et de directions avortés au sein d'une division ayant été plus touchée que les autres par le défilement de responsables. C'était déjà tout vu pour Noboru. Restait qu'à officialiser la chose, passer par ce petit rituel qui entérinerait son nouveau statut. Et bien sûr de prouver à tous qu'il possédait le Bankai.

Ledit postulant passa les portes de la salle réservée à la petite sauterie. A y repenser, le Vif Argent réalisa qu'il était maintenant beaucoup plus impliqué dans certaines affaire, et il aimait ça. La cerise sur le gâteau, c'était que l'Argenté n'était jamais très loin, ce qui rendait les choses à la fois amusantes et confortables.

- Il a dû passer se chercher des clopes, encore une fois...

Il rentrait dans le jeu de Shinjirô visant à asticoter l'impétrant. Encore une preuve que travailler avec lui était une partie de plaisir. Il reprit, murmurant au passage du jeune homme, une main collée près de sa bouche pour éviter les oreilles indiscrètes.

- Je t'ai déjà dit que t'as pas à aller loin pour ce genre de choses...

Ouais, bon, y a pas de bon ou de mauvais moment pour se vendre, hein. D'autant que c'était pas le Sunshui qui allait prendre la mouche, c'était le premier client en terme de saké issu du petit commerce de la Onzième!

Le shinigami se redressa, observant un instant Shunsui qui sourit à la remarque de Shinjirô. Légèrement désarmé par ces paroles, Haiko fixa le Kenpachi sans vraiment comprendre. Avait-il autant traîné en route ? Non pourtant. Une simple taquinerie que son éternel camarade s'empressa de justifier en mettant cela sur le compte du vice qu'avait le petit shinigami. Celui-ci mima un sourire gêné en observant tour à tour les quatre hommes présent dans la salle. Il revint sur Noboru qui l'interpella sur un air de confidence.

« J'en prend note capitaine. » - Il tourna la tête vers Shinjirô - « Excusez-moi, je n'avais pas du tout l'intention de vous faire attendre. »

Le petit shinigami retrouva un peu de sa contenance, laissant un court silence vagabonder dans la pièce. Il n'avait pas vraiment de quoi se plaindre quant à son stock de tabac. Son paternel lui offrait déjà régulièrement de quoi tenir. D'ailleurs, peut-être que ce point intéresserait ce cher Noboru qui sait ! Enfin, le concernant, il n'était sans doute pas là pour parler business, ni les deux autres d'ailleurs. La vision des quatre capitaines fit enfin percuter l'Ardent qui se figea, brusquement chatouillé par un frisson le long du dos. Ils se tenaient là, devant lui, afin de l'éprouver. Il n'y avait aucune autre explication possible au vu du ton léger qu'avaient précédemment employé les deux armoires à glace. Même si ce genre de cérémonie se devait d'être solennelle, la décontraction affichée par le groupe de gradés prouvait bien qu'il ne s'agirait pas d'une mauvaise nouvelle !

Coupant le silence, le Sotaichô prit la parole, sérieux, mais sur un ton tout aussi léger que ses collègues.

« Kaogake-kun, je t'ai convoqué ici suite aux recommandations que m'ont fait part d'autres capitaines sur ta personne. La perte de Shima-kun me navre sans doute autant que toi et force est d'admettre que la sixième division se doit de relever la tête. Tu la sers de ton mieux et tu n'a pas failli dans la tâche qui est la tienne. Tu es un jeune homme prometteur et il ne tient maintenant qu'à toi de nous prouver que tu as les épaules pour soutenir pleinement ta division. »

Son œil bienveillant et plein d'attentes se posa sur Haiko. Celui-ci n'avait pas envie de ressasser la passé. Concernant Masaru, non pas qu'il soit insensible à sa perte, mais il en avait déjà fait le deuil. Il devait aller de l'avant, apprendre de ses erreurs pour en faire une force. C'était son crédo à la sixième et il ne changerait pas. L’opportunité qui lui était offerte le flattait énormément. Le jeune homme voyait en cette assemblée une véritable occasion de faire valoir ses droits d'administrateur au sain de la sixième, et non pas ceux d'un régent qu'il se contentait d'être depuis des années. Non pas que cette position lui déplaise, mais un poste de capitaine lui permettrait d'agir officiellement.

Inclinant respectueusement la tête devant les propos du borgne, il fit alors face aux trois capitaines que Shunsui avait enclin de commencer le « test » d'un geste de la main. Haiko se tenait droit, l'esprit aiguisé et le regard déterminé. Ceci tranchant radicalement avec l'image de lui qu'il avait affiché à son entrée dans la pièce. Il se donnerait les moyens d'honorer les espoirs que semblaient porter ses pairs à son encontre...

Spoiler:

La décontraction semblait de mise chez toutes les personnes présentes dans cette pièce. Et l’importance du rendez-vous ne semblez pas réellement les pousser à être plus sérieux que cela. Je les observais un ton neutre sur le visage. J’essayais de me tenir, de ne pas être celui qui se ferait remarquer pour avoir déranger ce moment que je jugeais malgré tout solennellement. Je tenais à prouver que j’étais un Capitaine tout aussi important que les autres et c’était le moment de le faire !
La Cérémonie débuta rapidement, le Capitaine-Commandant parlant brièvement, son rôle s’arrêterait probablement là. Une brève prise de parole pour accompagner le début de l’investiture d’un nouveau Capitaine, ce serait ensuite aux trois Capitaines présent dont je faisais partis de s’occuper du «test» qui s’en suivrait. Nous allions devoir tester ses capacités et pas seulement physique pour éprouver ses talents et décider s’il était capable de devenir un Capitaine.

Même si étant donné qu’il avait reçu la recommandation de plusieurs Capitaine la plus grosse partie du chemin était faite pour lui. Il ne restait pour moi plus qu’à lui faire passer quelque test et à tester son arme la plus puissante et nous seront bon ! La routine quoi ! Je pensais un instant à ce qui allait se passer. Imaginant la puissance de son propre pouvoir. Si j’avais déjà vu son Shikaï et saviat donc que son pouvoir reposé sur le Magma je ne pouvais réellement imaginer quel forme prendrait son arme lorsqu’il utilisait la forme ultime de son Zanpakutô ! Tout était possible et je ne le connaissais malheureusement pas assez pour faire des hypothèses sur la forme que son âme prendrait !

Je le regardais, lui laissant le temps d’avaler la nouvelle qu’il venait d’entendre. Après tout l’on venait de lui annoncer qu’il venait de passer Capitaine. Ce n’était pas exactement le genre de nouvelle à laquelle l’on pouvait simplement dire : «Ouais coool merci» et passer à la suite. Cela représentait tellement de chose. La confiance que le Shôtaishô lui conférait, les responsabilités qui lui tomberaient dessus en nombre. Car même s’il gérait pratiquement sa division depuis un moment en être le meneur n’était pas du tout la même chose. Il allait devoir ses propres décisions et faire en sorte que sa Division ne périsse pas sous règne ! Un devoir bien plus dur que l’on pouvait l’imaginer, certain Capitaine n’avait d’ailleurs jamais passé ce test. Je m’avançais donc d’un pas, je commencerais !

Kaogake-san. Vous menez une équipe envoyé s’occuper d’un groupe d’Hollow et Arrancar, bien évidemment vous êtes en infériorité numérique. Vous vous faites coincé par le groupe. Comment réagissez-vous ?

J’avais décidé de prendre la parole en premier, de lancer ce test pour de bon ! Après tout nous étions là pour ça ! Ma question pouvait était toute simple. Pas de piège dans mes mots, je définissais clairement la situation et pourtant il y avait tellement de réponses possible ! Les possibilités étaient infinies et ne dépendait de loin pas que de la Situation. Il y avait surtout deux voire trois possibilités qui était plus importante que les autres et qui m'intéressaient plus que les autres. Serait-ils du genre à fuir alors que les ennemies les bloques en risquant de perdre un bon nombre de son unité dans l’action voire en les sacrifiant ?! A essayer une attaque sur le groupe ennemie sans avoir la certitude de s’en tirer vivant et donc risquer de faire perdre au Gotei 13 des forces dont il a désespérément besoin ? Ou se sacrifierait-il tout seul, en tant que Capitaine, pour sauver son unité d’une mort probable mais qui n’était malgré tout pas certaine ?

Je reculais d’un pas pour reprendre ma place.

Shu s'avança sous les yeux d'Haiko qui l'écouta studieusement. Un rictus malin passa tel un mirage sur son visage. Que ce soit lui qui lui posait ce genre de question lui rappelait le désert. La situation y était quasiment identique, à se demander si le capitaine de la dixième ne lui tendait pas une perche sous-entendue. A l'époque, le surnombre ennemi avait provoqué la retraite des troupes du Gotei. Cependant, dans le cas présent, la situation énoncée était tout autre. Haiko ne s’imaginait pas une seule seconde laisser ses hommes derrière lui. La mission était claire et l'objectif lui tendait les bras. Il répondit quasiment instantanément et de façon posé, comme s'il réfléchissait en parlant.

« Les hommes sélectionnés savent pourquoi ils sont là et ce pour quoi ils se battent. Sans parler d'honneur, il sont prêt à mourir pour le Gotei, tout comme moi. En temps normal, le sous-nombre me pousserait à ordonner la retraite. Toutefois, si l'objectif de la mission se trouve devant moi, cela change tout... Et puis, après tout, le nombre ne fait pas tout... Dans une telle situation, l'appel de renforts est essentiel. Sur quoi les ordres sont de rester groupé et en formation afin de faire face, et ce jusqu'à la venu des renforts. Les hollows ne seront pas un problème et je me chargerais moi-même des êtres les plus dangereux sans m'éloigner de mes hommes afin de leur porter assistance en cas de débordement. Néanmoins, si les pertes s'avèrent trop lourdes, j’attirerais les arrancars les plus teigneux à l'écart de mes troupes afin de leur laisser l'occasion de se retirer. J'attendrais moi-même les renforts en infligeant à ces bêtes le plus de dégâts possible... Au combat, les imprévus sont légions, et la moindre inconnue peut être fatale... Mais dans le cas présent, voilà comment j'aurais agis. »

L'Ardent venait d'énoncer la marche qu'il aurait suivit sans ciller, posément, et sans quitter son examinateur du regard. Pour avoir déjà eu l'occasion de faire part à ce genre de mission, il savait à quoi s'attendre. Il fallait être réactif tout en minimisant les pertes, savoir se retirer au moment opportun, quand contre-attaquer, mais surtout, évoluer avec efficacité les forces en présence. Certains pouvaient se passer de telles considérations, mais pas Haiko. Le jeune homme dévia son regard sur les deux autres en attendant leur réaction. Le « test » venait de commencer et la détermination du petit shinigami restait toujours aussi palpable.

La réponse de Haiko ne tardait pas. Et à mesure qu’il expliquait sa réaction et sa manière de se comporter dans ce genre de situation, Shinjirô ne put réprimer un sourire. Ainsi donc il choisirait de se sacrifier pour ses hommes, le temps que les renforts arrivent. Esprit chevaleresque au possible et qui ne correspondait pas à la mentalité d’un grand nombre de dirigeants de la Soul Society. Aux yeux de beaucoup, un Capitaine devait survivre coûte que coûte. Car la véritable force de l’armée reposait entre les mains de ces Shinigamis expérimentés. Les remplacer n’était pas facile, comme le prouvait la situation actuelle du Gotei. Ainsi, pour certains, son attitude pouvait être qualifiée de condamnable.

Même si lui-même aurait réagi à l’identique. Et même si Shinjirô se cachait derrière sa force et sa grande gueule, il n’en restait pas moins un chef d’équipe soucieux de la survie de son équipe. Par ailleurs, il ne pouvait pas le cacher, lui-même serait resté mais pour le simple plaisir de défoncer le plus d’ennemis possibles, s’évertuant alors à faire plus de morts que son ami, Noboru. Un jeu qu’ils avaient tout deux depuis des siècles et qui constituaient à se vanter, après coup, de ce que l’on avait fait durant le combat. Qui avait tué le plus puissant, qui avait porté le premier coup. Bref quelque chose qui les tenait soudé depuis longtemps et qui n’était pas prêt de disparaître.

D’ailleurs il lui jeta un coup d’œil avant de lui-même s’avancer vers l’homme du jour. Pour sa part, pas de question piège, pas de demande incongrue. Il laissait cela aux autres. Lui, sa décision était toute prise. Car contrairement à Namida à l’époque, il avait eu le loisir de voir évoluer Haiko. En mission et en combat. Il n’avait pas de doute.

- En gros, tu te sacrifies. Intention noble mais qui ne devrait pas plaire au haut commandement. N’oublie jamais une chose, Haiko. C’est plus facile de remplacer des soldats que leur Capitaine. Mais j’te jette pas la pierre. J’aurai fait la même que toi. Seulement je sais que mon comportement n’est pas exemplaire, tu vois.

Son comportement expliquait en grande partie son intransigeance vis-à-vis de l’entraînement de ses gars. S’il était si dur, c’était précisément pour ne pas les voir crever à la première attaque.

- Pour ma part, je n’ai aucune question à te poser. Je veux qu’il soit noté qu’il a mon vote pour le poste de capitaine. Je l’ai vu combattre à mes côtés face aux rebelles du Rukongai et j’ai noté son professionnalisme et son respect des consignes données. J’ai constaté de mes yeux qu’il a non seulement les épaules pour supporter ce genre de pression mais qu’il possède également la puissance nécessaire. Et pour l’avoir affronté avec Noboru, j’peux dire sans me tromper qu’il est tout à fait apte à porter le Haori.

Il s’était adressé autant à Haiko qu’aux hommes présents ici. Pour sa part, il lui paraissait légitime que cet homme puisse intégrer le prestige des Capitaines. Il n’avait pas de craintes : il réussirait. Là où il avait émis des réserves pour Namida, Shinjirô donnait son vote dès à présent pour cet homme.

Les paroles du Kenpachi sectionnèrent la corde tendu de l'arc qu'était Haiko présentement. Il prit ce conseil à bras le corps car il en comprenait parfaitement la portée. Le jeune homme avait agit comme le vice-capitaine qu'il était. A l'avenir, si le manteau blanc lui était donné, il devrait se mettre dans la tête qu'il ne faisait plus parti des shinigami que l'on pouvait remplacer aussi facilement. Il ne suffisait pas de retourner un cailloux pour en voir sortir un capitaine frais et dispo'... Toutefois, l'Ardent ne pourrait jamais se résoudre à abandonner ses hommes sans combattre. Sans eux, le Gotei ne serait rien. C'était donnant-donnant, et que dirait les hommes d'un officier qui ne se soucie guère de leur sort ?

Non, le petit shinigami avait trop partagé avec ses amis à la division pour les laisser à la merci du moindre écart de sa part. Pour certains, il les avait vu évoluer à l'académie, et pas seulement ceux de la sixième. Il lui faudrait trouver le juste milieu entre survivre pour le Gotei, et envoyer ses hommes a l’abattoir. Une tâche beaucoup plus aisée en connaissance de ses troupes. Le Kenpachi quant à lui pouvait se vanter d'avoir dans sa famille divisionnaire des guerriers avérés. Il savait de quoi il parlait et Haiko, honoré, reçut ses paroles en lui renvoyant un sourire franc et sincère. Les « entraînements » de la onzième, il ne les oublierait pas de si tôt !

Les yeux de l'Ardent se posèrent alors sur l'éternel camarade du colosse... Le colosse numéro deux...

Bon, chacun devait y aller de sa petite question, selon la tradition...Shu avait inauguré le bal, avec une banale mise en situation. Ça collait bien dans le genre de la cérémonie, mais c'était pas celui du Kyuusei. A quoi bon demander ce que l'autre ferait dans une situation hypothétique? On pouvait ergoter pendant des heures, jurer d'agir de telle ou telle façon la main sur le cœur, rien ne remplaçait le feu de l'action. Le cas de conscience était pourtant difficile pour ce problème exposé, il fallait l'avouer: mener ses hommes au combat tout en sachant que nombre d'entre eux tomberaient. Mais chacun connaissait son rôle à jouer dans la partition qui devait se jouer en cas d'affrontement contre les ennemis du Gotei. Les hommes d'épée étaient là pour faire rempart de leur lame, et cette cruelle façon de faire leur garantissait aussi de gagner en expérience et en puissance. Tout le monde était passé par là. En théorie.

Shinjirô n'avait quant à lui rien à soumettre au jugement de Haiko. Fidèle à lui-même, il prenait la cérémonie à contre-pied, donnant d'office son consentement. Cela sonnait juste, compte tenu des arguments avancés par le Kenpachi pour justifier le manquement à l'étiquette. Le Kyuusei aurait fait de même si d'aventure il n'avait pas été à cheval sur le règlement. Un truc rigolo, ça, et super paradoxal pour un type qui traine dans des activités louches. Bref, passons, il devait maintenant se creuser la tête pour dire un truc intelligent, une question qui claquerait bien et qui permettrait à Haiko d'exprimer son plein potentiel de leader et de décideur.

Hmmm, un truc sur la baston? Nan, trop naze. Un choix tactique? Non plus, j'aime pas qu'on me réponde des salades qui passeront pas l'épreuve du feu...ah bah ouais, j'ai trouvé!

Il avait eu l'idée de génie qui le ferait entrer dans la postérité. Un truc si simple qui révélerait aux yeux de tous la bonne nature du Kaogake. Bon, après tout le monde ne pouvait pas goûter sa subtilité hein...

- Bah mon petit gars, j'ai pas grand chose à faire pour pousser le bouchon plus loin. Je me rappelle encore de ce que tu m'as foutu dans le trognon lorsqu'on a joué ensemble, donc j'ai pas grand chose à dire de ce côté là, autrement que tu tiens parfaitement la route. Pour ce qui est de ma question, elle va peut être sembler complètement à côté de la plaque, mais je suis de ce qui estime les gens dans leurs gestes quotidiens, et pas avec des grandes phrases.

C'était quand même mieux, quand on s’apprêtait à nommer un type à un poste important pour une durée indéterminée.

- Donc, allons y gaiement: c'est quoi tes habitudes du soir? La dernière chose que tu fais avant de te coucher? Je veux tout savoir.

Ouais, ça paraissait surréaliste, pourtant chaque détail était une information capitale concernant le comportement du futur Capitaine. Il pissait, puis laissait la lunette relevée? Il se souciait peu de celui qui passait derrière lui. Il mangeait avec ses hommes? C'était un fédérateur, voulant garder une cohésion familiale au sein de son unité. Il aurait aussi pu lui demander si il préférait dire "chocolatine" ou "pain au chocolat", mais tout le monde sait que les vrais hommes utilisent le second terme.

- Bon et puis après ça, balance nous la sauce, faut qu'on zyeute un peu ton Bankai.

C'était la suite logique, l'apogée de cette réunion. Le Vif Argent avait hâte de voir ça de ses propres yeux, afin de savoir comment compter sur cet allié à l'avenir. Enfin, vu le Shikai qu'il se payait, pas vraiment d'inquiétude concernant le niveau supérieur...

Malice furtive sur le visage du Kaogake devant les mots sans détours de son futur homologue. Ses lèvres s'étrécirent de nouveau dans un sérieux studieux, il se souvenait des conséquences de cet entraînement. Un bref instant d'égarement fit converger ses pensées vers Otsu. Que faisait-elle en ce moment ? Le jeune espérait vivement qu'elle ne broyait pas du noir un verre à la man. Comment réagirait-elle si le petit shinigami endossait le haori ? De part son passé de capitaine, elle-même pourrait se sentir lésée face à la promotion d'un camarade... Mais peu importe, Haiko saurait aviser en temps voulu. Pour le moment, il fixait toujours le Vif-argent, en attente de savoir ce en quoi retournait sa fameuse question à côté de la plaque.

Le vice-capitaine ne put s'empêcher d'arquer un sourcil tout en jetant un regard dubitatif à Shinjirô. Comme si ce dernier pouvait l'aider à justifier la façon de voir les choses de son frère d'arme. Il en revint à son interlocuteur direct, toujours légèrement décontenancé, pour ne pas dire déstabilisé par le caractère peu commun d'une telle question pour une cérémonie pareille. Sans même regarder le capitaine commandant, Haiko pouvait deviner son sourire amusé. Par quoi ? La tête de l'intéressé ou bien la question en elle-même ? L'ardent ne pouvait s'empêcher de penser à une mauvaise blague, voir même à un coup monté par les deux argentés. Pourtant, Noboru n'avait pas vraiment l'air de plaisanter. Il continua même en invitant à sa manière le futur capitaine à dévoiler son bankai.

Haiko appréhendait cet instant. Non pas qu'il redoutait la critique de ses frères shinigami, mais plutôt parce que la libération ultime de son zanpakutô ne faisait pas vraiment dans la préservation du décor... Chaque choses en son temps, il expliquerait le pourquoi du comment une fois avoir répondu au colosse. En parlant de cela, celui-ci serait sans doute déçu d'apprendre le quotidien... banal, voir routinier du jeune homme. Enfin, les capitaines présents n'en seraient que les seuls juges. Ainsi, se frottant le dos du crâne, Haiko prit la parole en tentant de garder une certaine contenance devant la teneur inhabituelle de la question posée.

« Mes habitudes... du soir ? Et bien... Rien de bien palpitant j'en ai bien peur. Enfin... » - Il fit la moue, son regard voletant un instant au plafond afin de remettre mentalement en ordre ses activités au crépuscule - « En général, avant la tombée de la nuit, je passe en revu les différentes unités de la division. Cela me permet de prendre la température auprès de mes hommes, de me tenir au courant des éventuels problèmes, mais surtout de garder un bon contact avec des shinigami que je connais, pour la plupart, depuis l'académie. C'est l'un de mes instant détente de la journée si on peut dire, car les ennuis sont plutôt rares. »

Il marqua une pause, la mine réjouit par un sourire sans dents. Le petit shinigami paraissait maintenant plus décontracté. Il continua.

« Il m'arrive parfois de partager un bon bol de ramen avec certains d'entre eux. Nous avons pour habitude de nous rejoindre à la huitième, l'un de leur siège fait des merveilles. D'ailleurs capitaine, si vous avez l'occasion, n'hésitez pas. » - Ses yeux jonglèrent rapidement entre les différents gradés présent, comme pour les enjoindre à en faire de même s'ils en avaient l'envie - « Ensuite, nous retournons à la division. Un petit groupe s'en va parfois décompresser dans un établissement du Rukongai... Aux Phalanges Brisées si je ne me trompe pas... »

Haiko lança un regard entendu à Shinjirô. Après tout, un petit coup de pub en face du borgne pourrait aiguiser la curiosité du petit groupe de haut-gradés présent. Même si le vice-capitaine n'y avait pas encore mis les pieds, il se promit mentalement de suivre ses hommes un de ces quatre. Ne serait-ce que pour apprécier l'endroit dont la réputation fait déjà écho dans une grande partie du Seireitei.

« Après, que dire d'autre... Mes soirées sont plutôt calme. Habituellement, soit je reçois l'un de mes ancien élève, maintenant membre de la sixième, pour une partie de shôgi dans les jardins devant mes quartiers. Sinon, je m'exerce à la musique, privilégiant les instruments à son doux afin de ne pas déranger les âmes déjà endormies. La lune est déjà haute dans le ciel lorsque je décide de me coucher. En général, après une cigarette - chacun ses vices -, un thé, et un brun de toilette... »

Le jeune homme marqua une pause finale avant de ponctuer sa réponse d'un vif soupir.

« Rien de bien excitant comme vous pouvez le constater. »

Conclu-t-il enfin d'un franc sourire. Après son énoncé, Haiko n'avait vraiment plus l'impression de se trouver dans le bureau de Shunsui. Le décalage avec le formel auquel il s'était attendu s'était comme évanoui avec les paroles de Noboru. Par gène, le petit shinigami avait tout de même omit certains détails jugés trop prosaïque. De plus, il doutait de l'intérêt que cela pourrait apporter à son discours faisait déjà office d'une réunion tupperware plutôt que d'une cérémonie d'intronisation. Bref, sans temps mort, il empoigna le fourreau de son sabre. Il parut hésiter un court instant en observant son arme. Il en fit part au reste des hommes présent, quelque peu gêné de ne pas pouvoir accéder à la requête du colosse dans l'immédiat.

« Je ne veux pas paraître présomptueux, mais pour ce qui est de mon bankai, je ne pense pas que l'endroit soit tout à fait approprié pour sa libération... Disons que l'arme en ma possession fait plutôt dans l'ostentatoire. Ses effets sont impossibles à contenir dans un lieu fermé comme celui-ci, et je doute que le capitaine commandant ai envie que je refasse la décoration de son bureau... »

Le vice-capitaine s'avança alors vers l'immense ouverture latérale de la pièce, et jeta un coup d’œil en contre-bas. La cour, plus vaste, semblait bien plus adaptée. De plus, en jaugeant les environs du regard, Haiko remarqua que la place était déserte. Se retournant vers ses examinateurs, il les invita à se rapprocher du bord avant d'exécuter un shunpô qui l'amena au milieu de la cours bordant le bâtiment de la première. L'ardent vérifia alors une dernière fois qu'il n'y ai personne autour de lui avant de dégainer. Prestement, la lame se dégagea de son fourreau avant que son détenteur ne fasse appel à elle. L'immense épée à double tranchant faisant son apparition, le bretteur leva la tête en direction des quatre capitaines. Puis, inspirant profondément, il pointa lentement sa lame vers le sol, le bras tendu vers le côté...

Il expira longuement en tentant déjà de contrôler son reiatsu pour ne pas laisser une cicatrice trop importante dans le sol poussiéreux de l'endroit. Enfin, il lâcha l'épée qui s'engouffra dans le sol comme s'il n'était qu'eau. Posément, le mot passa la barrière de ses lèvres...

« Bankai... »

Immédiatement, la hausse de pression spirituelle, quoique réduite par le vice-capitaine, se fit ressentir. Une chaleur montante s'insinua dans l'air en léchant les murs cloisonnant la place. Depuis l'Ardent, une zone calcinée s'entendit brutalement autour de lui, soufflant la poussière qui devint cendre en à peine une fraction de seconde. Haiko avait réussi à retenir la lave à la lisière de terre sous ses pieds, évitant ainsi au décor d'offrir l'aspect infernal propre à la libération de son zanpakutô. Un grondement sourd en résulta, comme si le magma ainsi maintenu sous terre exprimait son mécontentement. Le vice-capitaine ressentait sa partenaire intérieur qui trépignait devant la retenue de son maître.

Le bras toujours tendu sur le côté, le bretteur ouvrit la paume. C'est alors que la matérialisation de son bankai s'extirpa du sol. Comme attirée par sa dextre, le manche de l'épée de rubis vint se blottir entre les doigts du petit shinigami qui resserra l'étreinte. Sans temps mort, il tailla l'air d'un vif coup descendant afin de faire taire toute la pression spirituelle déployée jusqu'alors, la réduisant au maximum. Ainsi, le test semblait terminé. Le bretteur leva finalement la tête. Du moins, seul eux pourrait en décider...

Ne vous préoccupez pas des possibles dégâts, tout à été prévu.

Il avait du se rendre compte en sortant que l’endroit était calme, pas une âme qui vive. La cours avait été renforcé par un Kekkai de protection qui serait refermé à l’instant même où il passerait dedans. S’il pourrait redessiner le sol il ne serait pas capable de détruire les murs alentours. Du moins pas en ne faisant qu’une démonstration. Le Kekkaï en question était celui utilisé pour les combats entre Capitaine et il faudrait plus qu’un Bankaï pour en venir à bout.

De ma position j’observais le Capitaine en devenir incanter les quelques mots nécessaire à la libération de son Bankaï. Un spectacle dont je raffolais pour être honnête. Curieux dans l’âme j’avais toujours du plaisir à découvrir les pouvoirs des autres, et même si je connaissais déjà la nature de son Zanpakutô et ne fut pas choqué outre mesure par la démonstration de pouvoir tant elle était dans les limite de ce que je pouvais imaginer. C’était malgré tout impressionnant et j’étais sûr qu’il devait être capable de créer des quantités astronomiques de magma, tout comme j’étais capable d’en créer avec mes flammes. Nos Zanpakutô était plutôt similaire sur certains point et j’avouais être curieux de savoir qui l’emporterait dans un combat entre le feu et le magma. Mais nous n’étions pas là pour ça et cela ne risquait pas d’arriver avant un moment. Mais qui sait, un jour peut être serais-je capable de m’entrainer avec lui ?

J’imagine qu’on peut en rester là. A moins que Noboru-Taishô ait une dernière requête vous pourrez sceller votre Zanpakutô.

Ma décision était prise depuis le début à peu de chose prêt. Je l’avais vu combattre il y a bien longtemps de ça et l’avait même vue gérer une unité. Je n’avais donc aucun soucis de ce côté de là. Et les réponses qu’il m’avait donné était parfaite pour moi. Je n’avais donc aucun problème à le recommander pour la place de Capitaine qu’il méritait largement au vue de son application dans sa Division ! Il aurait enfin l’autorité nécessaire pour faire taire tout les nobles qui lui pourrissait la vie et je ne doutais pas qu’il ferait un Capitaine exemplaire, tout comme j’essayais moi même en cet instant de le devenir. Ce n’était à vrai dire pas simple pour moi, le jeunot de la bande. Je soupçonnais d’ailleurs le Capitaine de la Première Division de m’avoir fait venir pour me tester aussi bien que Haiko.

Je suis donc moi aussi pour qu’il soit promu en tant que Capitaine de la Sixième Division. J’ai pu le voir à l’oeuvre dans sa Division, il y est déjà reconnu comme un bon Vice-Capitaine. Il fera j’en suis sûr un excellent Capitaine !

Tout était dit !

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