- Capitaine, la Quincy s'est rendue côté du Seikyoku.

- Fichtre et foutre, elle cherche les coups ou quoi?

C'était la petite attraction de la semaine. Une ancienne membre de l'organisation terrestre ayant été dissoute des suites de la bataille de Karakura, qui s'était rendue à la Soul Society afin de comprendre le pourquoi du comment. Sûrement auprès de Shu ou de ce foutu serpent de Kamui, d'ailleurs, puisque les deux bonshommes venaient de la même bande. Enfin, cette arrivée n'avait pas plu du tout au Kyuusei, qui voyait en elle un moyen sûr d'apporter le bordel aux portes même du Seireitei. La femme en question avait bien sûr bénéficié d'une escorte, tant fournie par la Seconde que par la Onzième, ce qui avait quelque peu apaisé les craintes de Noboru. Mais elle restait une épine dans le pied du Gotei se baladant partout ou elle voulait, le Sôtaisho lui ayant offert une liberté relative, rompant avec les anciennes traditions de tir à vue qui avaient été le quotidien du Seireitei depuis des années. Bref, le Vif Argent perdait ses cheveux à surveiller la dame, et sa disparition soudaine lui donnait des sueurs froides. Sérieusement...une Quincy?

- Bon, je veux un rapport de tous les gars en poste, maintenant. Je m'en occupe en personne.

Il avait pris les devants, ayant placé ses hommes en alerte maximale, le temps que cette visiteuse fasse ce qu'elle avait à faire et reparte. En soi, c'était une combattante de la Terre, qui suivait donc des objectifs louables, mais si on ajoutait qu'elle était dans le même panier à crabe que Kamui, et qu'en plus elle prenait maintenant la peine de jouer les touristes dans les zones critiques du Seireitei, et bien...ça lui perçait un nouveau trou de balle, mais le Capitaine devait encore s'avouer qu'il avait eu raison depuis le début. Il valait mieux la jouer parano.

- Rapport de la section en charge de la surveillance du Seikyoku. Elle est là-haut, Monsieur. Elle ne bouge plus.

Elle contemplait le paysage, ou...?

- Merdmerdmerdmerd...on bouge!

Et c'est ainsi qu'il se retrouva à sautiller comme un cabri de toit en toit, mangeant rapidement la distance entre ses quartiers et la falaise surplombant le Seireitei. Jugeant d'ailleurs que l'urgence primait, il usa de sa vitesse pour distancer ses subordonnés, filant tel un comète vers le sommet du relief. Il avait à peine posé un pied à l'endroit où se trouvait la femme qu'il l'apostrophait, à mi chemin entre la tension et la décontraction.

- Les deux idiots du village ne vous ont pas indiqué que la zone était sujette à restrictions demoiselle? Vous salopez le boulot de ces pauvres gars, et pourquoi donc? Vous exposer à une incompréhension de la part des défenseurs du Gotei. Vous avouerez que c'est quand même un peu limite, hein?

Il fallait quand même qu'elle comprenne que c'était pas une promenade de santé, ici bas. A se balader comme cela lui chantait, elle foutait un coup de pied dans la fourmilière, d'autant plus que le lieux de son escapade était chargé d'histoire et de pouvoir. L'exacte place qui avait vu des Capitaines retourner leur veste, et se servir de la lame rituelle nécessaire aux exécutions pour obtenir l'ascendant sur le Gotei, et le mettre en péril. Autant dire qu'il aurait mieux valu qu'on la retrouve en train de ses saouler dans un bouge.

- Bon alors, c'est quoi la raison de cette petite escapade? Le paysage? La visite? Un coup fourré?

Il se rendait compte qu'il ne s'était pas présenté. En même temps, dans une telle situation, il se voyait mal céder au protocole. Autant débloquer d'abord le truc et voir ensuite comment réagir. Et puis, son haori parlait pour lui.

Elle avait l'air paumée, la petite. Comédie? Elle avait pourtant les accents de la vérité. A trop douter de tout le monde, Noboru allait virer sale con. La rançon du pouvoir...bref, maintenant qu'il était là, et lui qui courait après les informations sur les terriens...

- Ouais, bon. Faut dire que le Sunshui est un éternel optimiste. Vous parlez d'énergie spirituelle attirante pour cet endroit, et vous êtes dans le vrai. Même si c'est morbide. Et c'est bien pour ça que même si on vous autorise la visite des lieux, y a quand même des petites restrictions que je prends sur moi de mettre en place. C'est quand même le lieux où on opère les mises à mort...au cas où vous le saviez pas. C'est un lieux chargé de beaucoup d'émotion, donc, pas le genre de place qui invite à la méditation. Z'êtes sûre que tout va bien? M'avez l'air palote. Je vous l'ai dit, ici ça fleure pas bon le bien être.

Ouais bon, il noyait le poisson depuis un bon moment, mais l'apparente désorientation de la jeune femme le forçait à prendre des pincettes. Un bourru au cœur tendre, le Noboru. Qui invita la petite à s'éloigner un peu de la grande arche où les suppliciés étaient rendus en poussière cosmique.

- Vingt deux ans, hein...ici y en a qui ont mille ans, et qui persistent à faire des gamineries. C'est pas forcément l'âge qui fait la sagesse. Mais je vous ai pas retourné la politesse. Kyuusei Noboru, Deuxième Division. Chargé en outre de la protection du Seireitei, ce qui explique l'entrée fracassante. Vous comprendrez aisément qu'une étrangère se baladant chez nous ça fait grincer les dents de certains, surtout une Quincy, vu que le Gotei a failli disparaitre à cause de ces tarés de Sternritters. Bref, vous disiez que vous vouliez devenir notre interlocutrice privilégiée? J'aurais grand besoin de trouver des gens comme vous, pour assurer la liaison avec la Terre. C'est dans notre intérêt à tous, vu que le Kanshu s'est effondré.

Si elle voulait coopérer pour faire de la Terre une place plus sûre, elle avait trouvé la bonne personne pour l'aider dans sa démarche. Les services de renseignement avaient grand besoin de connaitre la situation au jour le jour concernant le monde des humains, et la dissolution du Kanshu avait causé dans le même temps la fuite dans la nature de bon nombre de sources d'informations. La Treizième, tout comme la Deuxième, tentait de grappiller de ci de là des bribes de données, mais c'était fastidieux. Si cette jeune femme avait l'approbation du Sôtaisho, elle pouvait alors, au même titre que les transfuges aujourd'hui intégrés au Gotei, aider à la protection des différents mondes.

- Si cela vous rassure, je peux toujours vous mettre en relation avec vos anciens partenaires du Kanshu. Ou alors nous pouvons travailler ensemble à rendre Karakura, et par extension la Terre, plus sûres. Vous n'avez que vingt deux ans? Et bien, c'est amplement suffisant pour participer à la défense terrestre dans le Kanshu, semble-t-il. Et donc amplement suffisant pour apporter votre patte dans ce que le Seireitei cherche à faire. De toute manière, ce qui nous a menacé il y a peu touche tout le monde sans exception. Il faut qu'on se serre les coudes. Et je ne suis pas du genre a négliger un avantage de par sa provenance.

Ce qui lui faisait prendre conscience de l'équilibre qu'il devait maintenir auprès de Kamui et de Shu. Ils étaient à la même enseigne, le Capitaine ne devait négliger leur apport sous prétexte de leur passé. Tout comme on sait estimer le tranchant de l'épée que l'on manie. Derrière Imari, les deux hommes de faction assigné par Shinjirô se tenaient les côtes.

- Faut pas l'écouter, depuis qu'il porte le haori c'est dieu le père!

Ouais, il avait toujours eu le respect de ses hommes, à la Onzième. Ça ne les empêchait pas de s'amuser un peu à ses dépends, de temps en temps.

- Voyez, on vous a refilé des glands, c'est bien pour ça que je me suis pointé. Seraient pas fichu de trouver leur trou du cul dans une pièce sans fenêtre, et maintenant ils nous la jouent conseillers philosophes. Je le sais bien, puisqu'avant c'était moi qui devait leur torcher le derche. Oubliez pas que je peux toujours vous faire un deuxième trou et prétendre que vous avez chuté sur vos sabres, les gars, encore plus maintenant!

Ouais, ça les avait douché. Personne n'aime qu'un autre ait le dernier mot. Au moins, la demoiselle savait de quel bois chacun était fait. Ça rendait l'entretien plus "humain".

La jeune femme semblait plus détendue maintenant qu'elle avait été éloignée de l'influence de la potence. Sa voix se faisait moins chevrotante, ses paroles moins hésitantes, encore qu'elle ait l'air toujours un peu impressionnée, pas exactement à sa place. Elle confirma avoir déjà passé un entretien avec Reisen au sujet d'une liaison avec a Terre - foutrechiasse, ce type persistait à bien travailler - et confirmait la présence d'autres humains ayant le potentiel de continuer la défense de la Terre. Ainsi que des anciens shinigamis. Cette information sonna le clairon dans la tête du Capitaine: il devait en savoir plus. On avait offert l'amnistie à bon nombre d'anciens déserteurs, et ceux qui restaient sur Terre avaient donc toutes les bonnes raisons de le faire. Autant garder un œil sur eux, donc.

Imari, puisque c'était ainsi qu'elle s'appelait, avait fini par briser ses appréhensions et converser librement avec son interlocuteur. Elle se permit même de demander une faveur au Kyuusei, à propos de l'historique des lieux, d'anecdotes susceptibles de rassasier sa curiosité de jeune femme. C'était une bonne occasion de jouer la carte de l'échange standard.

- Pas de problème pour les infos, même si je suis loin d'être l'historien en titre du Seireitei. A une condition, cependant. On fait un échange de données, une sorte de petit jeu donnant-donnant, si tu le veux bien. Ca permettra à chacun d'étancher sa soif de savoir. Qu'est ce que tu en dis?

De toute manière, pouvait elle refuser? Il ne lui demandait rien qui ne soit impossible, ou qui lui en coûte. C'était de plus le meilleur moyen de travailler main dans la main, en connaissant toutes les pièces de l'échiquier. Il fallait d'ailleurs que Noboru l'énonce clairement, puisque sa franchise lui interdisait de cacher ses motivations.

- Vois-tu, je suis quelqu'un de pragmatique. Je crois aux bonnes occaz. Et en l'occurrence, tu es pour moi la meilleure des sources d'informations. Il est toujours mieux d'avoir un récit de première main, plutôt qu'une histoire tirée d'un témoignage. Et c'est mon devoir que de savoir à l'avance qui va intervenir dans la partie qui est en cours, ici et sur Terre. Si je peux éviter que le sang soit versé grâce à ces connaissances, je dois absolument savoir. Bien sûr, ne vas pas croire que je vois un vulgaire outil. Ce serait mal me connaitre. Je vois maintenant en toi un camarade de combat, un allié sur qui je peux peut-être compter, et dont je pourrais, dans un avenir proche, couvrir le flanc de mon bouclier.

Ce pouvait être vrai. Cela pouvait se réaliser. Il avait beau être un vieux parano pessimiste fini, le Vif Argent n'en accordait pas moins une confiance en béton, quand on lui donnait de quoi l'accorder.

- Bref, je commence: que sais-tu des shinigamis encore postés sur Terre?

Il aurait bien demandé leurs motivations en prime, et leur localisation, mais c'eut été tricher dans le jeu qu'il venait d'annoncer. Il se contenta donc d'attendre en se préparant à répondre le plus honnêtement possible à la question que lui retournerait la jeune Quincy.

Elle rit à la mention du bouclier, confirmant définitivement que son humeur s'était faite légère. Visiblement, la jeune femme se sentait en confiance. Un sentiment qu'enviait le Kyuusei, tout aigri par son habituel pessimisme. Ou alors, c'était le plus beau jeu d'acteur qui lui avait été donné de voir...non, la candeur de la jeune femme était réelle, c'était ce qui la rendait si spéciale, d'ailleurs. Elle ne put cependant répondre convenablement à son interlocuteur, ses informations n'étant pas palpables, au final. Il s'attendait à du caviar, et on lui avait servi un brouet, à la place. Aucun nom, aucune localisation. En même temps, sa question pouvait être interprétée de bien des façon, au temps pour lui Il devait être plus spécifique. De toute manière c'était à son tour de répondre aux interrogations de la Quincy. Une demande sur la place où les deux combattants se tenaient en ce moment même, une demande d'éclaircissement qui permettrait peut être à la jeune femme de comprendre pourquoi l'environnement semblait interférer sur son état. Il ne perdait rien en lui expliquant les faits. Cela n'endommageait en aucun cas l'intégrité du Seireitei.

- C'est ici que l'événement marquant la trahison de trois Capitaines du Gotei a eu lieu. Ces trois Capitaines se sont emparés d'un artefact créé par Urahara Kisuke et ont rejoint le Hueco Mundo et ont marqué l'avènement de l'Espada, transformant les Menos en Arrancar grâce à la puissance de cet artefact. S'en est suivi la bataille du Hueco Mundo et celle de la fausse Karakura, avec en point central celui qu'on appelle le "Shinigami remplaçant". Je n'étais pas là à l'époque, tout ce que je tire provient de rapports officiels. Bref, ce lieu n'attire que tristesse et espoirs brisés. L'arche que tu vois là sert à suspendre les condamnés à mort, qui se font oblitérer par la puissance d'une de nos armes. La même qui a permis la libération de cet artefact, le Hōgyoku, que ces Capitaines convoitaient.

Il avait livré une version factuelle. Et effectivement, cette version n'attentait pas au Gotei. C'était les faits, ces événements avaient été le tournant d'une histoire qui avait touché tous les mondes. Il valait mieux, au contraire, que chacun soit au courant des faits, et agisse en son âme et conscience. Le devoir de mémoire, ce genre de truc mis en avant par les anciens. Bref, c'était au tour du Vif Argent.

- Je me rends compte que j'ai été très vague sur ma première question, et que j'en ai payé les conséquences. J'en ai une concernant tes ennemis. Qui sont-ils? Les connaitre nus permettrait de faire front commun. Je dois avouer que notre base de données concernant les menaces potentielles ne sera jamais complète puisque chaque jour voit se lever un nouveau gugusse tout bouffi de sa puissance et croyant pouvoir en user pour faire ce qui lui chante. Savoir qui nous pourrions affronter dans l'avenir, comment il fonctionne, quels sont ses talents, ses failles, nous serait tous salutaire. Et puisque c'est une grosse question, je te dois une grosse réponse.

Parce que celle-ci serait un immense pas en avant dans la défense des mondes. Reisen avait avancé ce besoin urgent de se renseigner sur chaque individu croisé par les shinigamis en campagne. C'était ainsi que l'on pouvait aborder la meilleure stratégie pour juguler les dégâts occasionnés par ces phénomènes, et plus loin, les empêcher tout bonnement, par la suppression pure et simple de l'individu jugé dangereux. C'était l'apanage de la Section chargée des Renseignements et Assassinats. Un sale boulot nécessaire, pour le bien de tous.

- Ah, et la fin de l'histoire, c'est que le Hōgyoku a été détruit en même temps que le chef des renégats. Aizen Sosuke, c'était le nom du grand vilain qui a foutu la pagaille partout.

Il n'avait pas raconté l'histoire jusqu'au bout. Son honnêteté l'avait poussé à le faire.

Malheureusement, l'ex-Kanshu était tellement parti en pièce que toute information ne reposait maintenant que sur les mémoires de ses membres. Autant dire que tout pouvait être sujet à critique, puisqu'on avait tendance à maquiller les faits avec le temps. Au moins Imari faisait-elle preuve d'optimisme face à l'ampleur de la tâche de reconstitution qui l'attendait. Prenant le temps de s'installer, elle dressa néanmoins une liste détaillée de noms appartenant à des éléments jugés dangereux, dont elle avait entendu, ou qu'elle avait elle même rencontré. Ce trésor d'information avait certainement, comme elle l'avait souligné quelques temps plus tôt, atterrit directement dans le bureau de Reisen, mais le Kyuusei aimait entendre les choses de première main, et pas par le biais d'un rapport, certes détaillé, mais dénué de toute émotion quand à l'impression que pouvait donner chacun de ces types. C'était grâce à cela que l'on jugeait leur potentiel réel de destruction.

Il avait noté consciencieusement les noms jusqu'à la dernière lettre, se promettant de les confronter à la liste du Capitaine de la Treizième lorsque la demoiselle lui posa sa question. Un truc épineux, en fait, qui à la fois restait trivial concernant le Seireitei, mais aussi affreusement stratégique. Bah...il répondrait comme il pourrait...

- En fait tu te méprends pour Reisen. C'est la Treizième et dernière division de la liste qu'il gère. Tu as donc treize bataillons de soldats dévolus à la défense du Roi des Âmes et des mondes humains. Chaque division a ses charges propres, et tous les Capitaines dirigeant ces unités doit répondre au Capitaine Commandant, qui dirige pour sa part la Première Division. Je suis quant à moi en charge de la Seconde, comme je te l'ai déjà dit plus tôt. C'est à peu près tout ce que je peux dire sur la question, sachant que mes homologues seraient bien plus compétents pour décrire leurs fonctions...

Oui et puis, il n'allait pas lui donner le compte total des forces présentes au Seireitei. Ne serait-ce que pour son bien à elle. Autant qu'elle ne sache rien, si d'aventure elle tombait entre les griffes de ces marionnettistes à la mort moi le nœud.

- Je peux par contre te parler de la mienne, vu que tu pourrais être amenée à coopérer avec mes sbires. Assassinats et Renseignements. C'est le titre officiel. On est aussi les Forces Spéciales, ça ça pète plus. Et accessoirement en charge des geôles. Ça c'est le côté flippant. Et puis je prends aussi sur moi d'avoir un œil sur ce qui se passe entre ces murs. Mais juste parce que je suis parano. C'est pas que je ne fais pas confiance à mes collègues travailleurs, mais récemment les petits malins qui s'amusent à attaquer les mondes nous ont démontré par A + B que notre libre arbitre comptait autant que de la pisse de chat.

Comme d'habitude, il ne mâchait pas ses mots. Issu du Rukongai, il en avait gardé le parlé imagé caractéristique des strates les plus éloignées de cette zone. Ce n'était pas un galon de plus sur sa veste qui allait lui apprendre le parler châtré.

- Bref, on échange les mondanités, c'est super tout ça...Maintenant, je vais changer la règle du jeu! Tu me raconte ce que tu veux au lieu que je te pose une question. Ce que t'as envie, ce qui te passe par la tête, ou ce que tu juges le mieux pour moi. Je ferais pareil à mon tour, et j'irais toucher deux mots à la Douzième, histoire qu'ils te filent un dispositif capable de t'aider à communiquer avec nous, si le besoin s'en fait sentir. Je sais que ça s'est déjà fait par le passé, d'ailleurs je sais pas si votre boss en était pas à l'origine. Toujours est-il que comme ça, tu pourras toujours compter sur notre aide, si t'es dans la mouise, ou juste pour tailler le bout de gras.

C'était en soi le moyen le plus concret de faire perdurer cette alliance pleine de bonne volonté. Et puis, à tout bien réfléchir, ç'aurait été dommage qu'une petite mignonne comme elle finisse sur le carreau, même si le fait même qu'elle se tienne là, après les événements de Karakura, et sa volonté de tout remettre en marche, prouvait qu'elle avait les reins pour tenir.

Malheureusement pour lui, la jeune Imari lui sortit encore une fois la pire des choses qu'il voulait entendre: Reisen l'avait devancé. Saloperie de coup du sort! Rongeant encore une fois son frein, le Kyuusei dû tout de même abdiquer devant la prévoyance des gens de la Treizième. N'empêche que...

- Ouais bon, c'est pas les meilleurs concernant la communication, à la Treizième. Z'auraient pu nous foutre un mémo en interne, histoire que je passe pas trop pour une tanche, surtout que ça me concerne un peu quand même, ce genre de truc...Enfin, quoi que je dise, j'arrange pas mon cas, bien au contraire...

Il avait marmonné dans sa barbe, pendant que la jeune femme lui dévoilait sa vision de l'actuelle Karakura et ses réflexions sur le cas des Mahô Tsukai. La réponse quant à son interrogation était évidente, et avait été pointée du doigt par Tenzen lors de la réunion des Capitaines.

- Non, je ne perds pas mon temps, j'ai plus l'impression que j'ai plutôt pas mal de retard à rattraper. Je vais t'éclairer sur une chose cependant: si les Mahô truc ne nous on pas encore tondu le dos, c'est probablement parce qu'ils ne sont pas en nombre suffisant pour le faire. En tout cas, c'est la théorie qu'on a, nous. On a quand même vu un seul d'entre eux contrôler une bonne vingtaine de combattants sur Karakura, et pas des moindres - des gens comme le Kenpachi, par exemple, pas vraiment le genre de cheval que l'on peut monter sans risque - mais on suppose que le grand nombre de troupes du Seireitei ne leur permet pas de venir nous affronter ici. Ce qui m'interroge sur le fait qu'ils n'aient pas encore pris sur eux d'envahir la Terre. On vous sait maintenant en sous-nombre, livrés à vous même, en proie à une certaine anarchie, comme tu viens de le souligner. Ce serait quand même louper une sacrée occasion que de ne pas profiter de la situation pour asseoir sa domination sur le monde des Hommes.

La situation était pour le moins urgente, le tableau brossé par la jeune femme n'était pas flatteur. Il faudrait peut être à terme envoyer un contingent permanent sur Terre afin de garder en particulier Karakura, qui était un véritable Nexus spirituel attirant toutes les entités assez puissantes pour le ressentir.

- En tout cas, pour en revenir à ces ennemis communs, il semblerait que leur contrôle sur nous ne puisse durer éternellement, du moins lorsque l'on est en nombre suffisant. Nous avons eu des éléments qui ont disparus et qui nous sont revenus l'épée au clair, avec la franche envie de foutre le bordel dans le Seireitei. Il semble donc que ces sorciers peuvent retourner complètement la tête d'un type, pour peu qu'il se retrouve tout seul et qu'ils aient le temps d'en faire quelque chose. Fais donc bien attention à tes alliés d'avant, ceux que tu as perdu de vue. Ils pourraient bien reparaître avec pour mission de te trancher la gorge.

Les différentes factions qui composaient, selon les dires de la Quincy, la Karakura présente, n'allaient encore une fois pas aider à y voir clair dans les affiliations de chacun. Il faudrait sans doute purger un peu le système, avec l'aide de ce qu'Imari parviendrait à remettre sur pied.

- En ce qui concerne les Arrancars, tu dis que le nombre d'individus présents à augmenté ces derniers temps? C'est curieux, sachant que nous avons été leur rendre une visite, il n'y a pas si longtemps...peut être font-ils face à une vague de désertion. Ou peut être qu'ils profitent de la situation pour tenter de grappiller quelques miettes. Dans tous les cas il va falloir frapper vite et fort, pour empêcher que les en humains pâtissent.

Il restaient les premières victimes de ce conflit. Tous ceux n'ayant pas de pouvoir, ou la force nécessaire pour tenir tête à des envahisseurs d'un autre monde. Pour la plupart, le monde ne subissait que des catastrophes sans explications réelles, et les esprits de la populace se créaient des explications rationnelles pour occulter le fait que des forces invisibles combattaient pour la suprématie de leur monde. Il en allait de même, dans un autre registre, avec le Rukongai. Les pauvres âmes errantes avaient déjà bien à faire avec la dure vie qui leur était imposée. Ce n'était pas pour qu'on vienne en plus leur apporter la souffrance et l'horreur.