Yoshiko semblait amorphe. Quelque peu éteinte à dire vrai. Fallait dire que depuis qu'elle avait eu cette discussion avec Tōjō, et bien, disons qu'elle n'était plus vraiment la même. Elle qui était, en toute circonstance, souriante, qui avait la pêche et qui était optimiste ... Là, on aurait pu dire qu'on venait de lui manger sa soupe. Façon de parler, bien évidemment. Puisque c'était plus grave que cela. Et tout ça ? La faute à Tōjō. Heureusement, pour elle, que ça ne jouait pas vraiment sur son travail. Sinon, et bien ... On en avait viré pour moins que ça. Oh, bien évidemment, elle l'aimait son Tōjō. Mais fallait pas se mentir. Elle était un peu refroidie, beaucoup même, par les derniers événements. Un Tōjō assoiffé de sang. Elle n'aurait jamais cru cela. D'aussi loin qu'elle se souvienne, il avait toujours été quelqu'un de gentil et de calme. Et elle n'aurait jamais cru cela de lui à dire vrai. Elle n'aurait jamais cru qu'il était capable de telles atrocités. Que sous son air de gros nounours se cachait une autre personne. Quelqu'un de terrifiant. Quelqu'un qui ... quelqu'un qui pouvait tuer sans aucun remords.

Etait-ce là la fin de leur relation ? Non. La belle ne pouvait se résoudre à l'abandonner comme une vieille chaussette pourrie. Elle l'aimait. C'était un fait. Et lui tourner le dos, ça serait cruel. Bien trop cruel. Surtout qu'elle était, comme il lui avait si bien dit, son médicament. Celle qui allait l'empêcher de pêter un plomb et de tout envoyer en l'air. Elle resterait ... Elle resterait à ses côtés. Et elle ferait comme si elle allait bien. Certes, ce n'était pas une solution. Mais elle ne voyait que cela comme solution dans l'immédiat. Peut-être devrait-elle avoir une discussion avec Tōjō dans quelques jours. Oui, ça serait bien.

Perdue dans ses pensées, Yoshiko cligna des yeux quand elle entendit la porte s'ouvrir. Un Shinigami apparut. Ce qu'il faisait là . Elle en avait foutrement aucune idée à dire vrai. Mais il n'était, sans doute, pas là pour le plaisir. Ou du moins, en avait-elle l'impression. Parce qu'il avait un barda avec lui. Elle eut un haussement des sourcils. Le regardant. Interrogative. De toute manière, il était tout aussi étonné qu'elle. Dans le sens où ... Et bien, il ne devait pas vraiment s'attendre à la voir ici. Pour sûr. Vu le regard qu'il venait de lui lancer. "Mais qu'est-ce que ..." Oui, elle se demandait bien ce qu'il faisait là. Mais ils ne parlèrent pas de cela dans l'immédiat. Mais plutôt du fait qu'ils s'étaient peut-être déjà rencontrés avant cela. Yoshiko pencha la tête sur le côté, l'observant. Elle le regardait. Elle cherchait dans sa mémoire. "C'est fort possible." En même temps, elle ne pouvait pas se rappeler de tout. Surtout à cause de ce qui s'était passé ces derniers jours. Elle avait la tête ailleurs.

Mais Yoshiko n'eut pas réellement besoin de chercher dans sa mémoire. Le jeune Shinigami venait de travailler pour elle, en quelque sorte. Car voilà qu'il lui disait où et à quel moment ils s'étaient rencontrés. Elle eut comme une sorte d'illumination. Enfin, façon de parler, bien évidemment. Elle eut un hochement de la tête, tout en clignant des yeux. "Pote, pote, façon de parler." dit-elle en secouant la tête vers la droite et vers la gauche. Yoshiko reprenait les termes du jeune Shinigami. Bien évidemment, elle aurait pu lui faire quelque reproches concernant son niveau de langage. Elle aurait pu lui dire qu'ils n'avaient pas élevé les cochons ensemble, certes, et qu'il n'avait pas à s'adresser à elle comme à l'un de ses amis. Mais elle n'en fit rien. Même si elle aurait pu lui faire une remarque à un moment ou à un autre. Elle verrait plus tard. "Oui, je me souviens maintenant. Effectivement, nous nous sommes rencontrés à ce moment là." Mais elle se rappelait aussi d'autre chose. Surtout du fait que ... Et bien, qu'il entendait des voix. Yoshiko pencha la tête sur le côté. "Tu entends toujours des voix ?" lui demanda-t-elle. Cash. Elle ne faisait pas dans la dentelle. Mais fallait dire qu'il l'avait bien surprise lors de leur dernière rencontre. Et qu'elle avait envie d'en apprendre plus sur lui. Et de lever le mystère qui entourait Teppei.

Si elle ne devait se souvenir que d'une seule chose concernant chaque personne qu'elle rencontrait, et bien, pour Teippei, ça serait le fait que ... Et bien, que oui. Il entendait des voix. D'ailleurs, Yoshiko se demandait bien, parfois, ce qu'il entendait. Et d'où ça venait aussi. Etait-il fou ? Parce qu'entendre des voix, c'était vraiment étrange. Et elle trouvait ça plus que bizarre. En même temps, leur monde était fait d'étrangeté. Elle avait eu l'occasion de vivre sur Terre durant des lustres et bien, c'était plus simple. Beaucoup plus simple que la vie à la Soul Society. Ne se soucier de rien. Faire ce qu'on voulait, quand on le désirait. Fermer les yeux sur les Hollow et tous les autres problèmes. Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle n'était pas bien au Gotei 13. Mais disons, que ces derniers temps, c'était loin d'être la grande forme à dire vrai. Ca irait mieux. Elle se voulait optimiste. "Non, pour ma part, je n'entends aucune voix." Elle aurait bien ajouté qu'elle était toute seule dans sa tête et qu'elle n'avait pas besoin d'entendre des choses qui n'existaient pas mais bon. En tout cas, Yoshiko aurait bien aimé en savoir un peu plus sur les voix du jeune homme. Histoire ... Et bien, histoire de savoir si, effectivement, ces voix, c'était dangereux. Ou si, au contraire, il ne risquait rien. Que ça soit lui ou les autres d'ailleurs. Chose qu'elle n'aurait pas cru, Teippei en vint à lui faire quelques confidences. Lui expliquant qu'il n'était pas le seul, d'ailleurs, à entendre des voix. "Vraiment ?" Elle se gratta l'arrière du crâne. Étrange. Très étrange. La seule voix qu'elle pouvait entendre, parfois, c'était quand elle parlait avec son trancheur d'âme. Mais c'était bien tout. "Et ces voix ... Tu parles de quoi avec ces voix ?" demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté. Ce n'était pas pour juger. Mais juste ... Pour savoir. La curiosité ... L'homme est animé par la curiosité. Et Yoshiko n'y faisait pas exception d'ailleurs.

Sans plus attendre, Teippei en était revenu avec son altercation avec Haiko. Enfin, ce qui s'était passé dans les locaux de la Quatrième Division. Il était vrai qu'il avait un peu perdu son calme la dernière fois, face à Teippei. Mais Yoshiko n'irait pas lui jeter la pierre. Dans le sens où ... Et bien, il revenait d'un combat très difficile et qu'il avait failli y perdre la vie. Il était blessé. Diminué en quelque sorte. Et la brune aurait été à sa place et bien, sans doute qu'elle aurait réagi de la même manière que lui. Mais elle était restée au Seireitei. Tranquillement. A se tourner les pouces tandis que son homme était, lui, en train de se battre et de risquer sa vie. "Le Vice Capitaine Kaogake Haiko. Tu sais, ce n'est pas qu'il est un mauvais joueur. Les combats, ce n'est pas une chose évidente. Parfois, on pense être assez fort. Et on pense que rien ne va nous atteindre. Et nombreux sont ceux qui se sont retrouvés dans le même état que Haiko. Déprimé ... Sur les nerfs parce qu'ils ont perdu leur combat." Elle n'essayait pas de lui faire la morale. Mais disons qu'elle voulait lui faire comprendre la réaction de Haiko. "Dis-moi ... Tu aurais fait partie de ceux qui sont allés combattre. Tu aurais perdu ton combat et tu te serais retrouvé blessé, diminué. Ta fierté blessée. Ne penses-tu pas que tu aurais été dans le même état ? En rage ? Énervé ?" lui demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté. "Enfin, moi ... je pense que j'aurais eu les nerfs à vif quelque peu." Et plus encore d'ailleurs. Mais elle avait été de l'autre côté. Elle avait attendu, patiemment, que Tōjō se réveille. Et qu'il aille mieux.

Le sujet tourna autour de Yoshiko, par la suite. Il voulait en savoir un peu plus sur elle. Sur sa Division. Et par la même occasion, il se représenta. Elle eut un petit sourire. "Je me rappelais très bien. Ne t'inquiète pas." Et elle se rappelait aussi qu'il faisait parti de la Neuvième Division. Alors, pourquoi, maintenant, à la Quatrième ? Elle aurait l'occasion de lui demander bien assez tôt. "Capitaine depuis quelques mois à présent. Depuis ... le Capitaine Commandant nous a envoyé sur Terre et au Hueco Mundo pour traquer les Maho Tsukai. Je n'ai pas eu l'occasion d'être assignée à cette mission." Elle se demandait toujours pourquoi d'ailleurs. Est-ce parce que Shunsui en avait décidé ainsi ? Est-ce qu'on lui avait glissé un mot ? Ou que sais-je encore ? Difficile de dire. "Quant au but de ma Division, je cherche encore avec mon Vice Capitaine." Il était vrai qu'elle se rappelait d'une vieille discussion avec Shinjirô et Tōjō. Elle se rappelait encore du fait qu'ils avaient discuté, tous les trois ensemble, d'une spécialité pour chaque Division. Ca n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde. Seulement voilà, elle ne savait pas vers quoi se tourner. Dans l'immédiat. "Ce n'est pas une décision évidente." Tout simplement. Elle ne voulait pas se viander, en quelque sorte. Enfin, se planter. "Tu me disais ... Que tu étais à la neuvième Division avant. Que s'est-il passé pour que tu sois transféré dans une autre Division ?"

La question qui tue, d'une certaine manière. Parce que y'avait eu un blanc. Un gros blanc même. Apparemment, sur le coup, Teippei avait été surpris. Peut-être qu'il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui pose la question. Ou peut-être pensait-il qu'elle n'aborderait pas le sujet. Parce qu'il est vrai que les Shinigami n'aiment pas spécialement parler de leur réaffectation dans telle ou telle division. Yoshiko, elle, avait eu du mal à le vivre au départ. Le fait de s'en aller de la Septième. Pour venir à la Huitième. Oui, bien évidemment, elle savait qu'elle ne pourrait pas rester définitivement avec son homme. Mais disons qu'au départ, elle avait été surprise. Mais une bonne surprise au final quand même. Yoshiko eut une certaine grimace quand elle entendit le jeune Shinigami lui dire qu'il avait un peu ruiné le jardin de son Capitaine. "Effectivement ... C'est jamais une bonne idée de toucher au jardin de quelqu'un d'autre." dit-elle en secouant la tête. "Il est vrai que c'est une réaction peut-être un peu violente que de transférer un Shinigami pour cela. Mais d'une certaine manière, je peux comprendre. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'aurais eu la même réaction." Comment pourrait-elle réagir si ... Et bien, si un de ses Shinigami en venait à détruire totalement son jardin ? Elle le prendrait mal. Elle avait vu son homme dévasté après la destruction totale de son champ de thé. Il était resté seul un moment. Et elle se disait que ... Et bien, que si une telle chose arrivait à son merveilleux jardin fleuri, elle réagirait, sans doute, de la même manière.

Yoshiko eut, néanmoins, un petit rire amusé lorsque ... Et bien, lorsque Teippei en vint à lui dire que c'était peut-être la faute à Noboru. Qu'il avait été jaloux de son inspiration. Elle secoua la tête. "C'est une théorie intéressante mais je doute que ça soit réellement le cas." ajouta-t-elle dans un sourire. "Dis-toi une chose ... Tu devrais éviter de recommencer. Que ça soit dans n'importe quelle Division d'ailleurs." Enfin, c'était un conseil comme un autre. Le jeune Teippei devait avoir conscience que ... Et bien, que ce n'était pas quelque chose qu'il devait faire. Il devait éviter de se mettre à dos les Capitaines des Divisions. Parce que s'il le faisait, il risquait ... Et bien, de louper quelques promotions. Et d'autres choses dans le genre.

Teippei lui posa quelques questions sur la Division dont elle avait la charge. Il était normal qu'on se pose, d'ailleurs, la question. Parce que c'était une question récurrente d'ailleurs. Ce système de spécialisation. C'était pas une mauvaise idée en soit. Seulement, qu'adviendrait-il du jour où toute Division aurait une spécialisation ? Et si, au final, ils se retrouvaient avec un problème si énorme que personne ne pourrait résoudre ou s'en occuper parce que ... Et bien, parce que les Divisions étaient bien trop occupées avec les choses dont ils avaient en charge ? Que se passerait-il à ce moment là si l'ennemi en profitait pour attaquer ? "Pas spécialement à tout faire. Mais je dirais que c'est plutôt ... comment dire ... La Division de secours qui ne rentrerait pas dans le moule. Tu sais, quand y'a un problème que les autres Divisions ne pourraient gérer, on pourrait en être en charge." Sur le papier, c'était une bonne idée. Ou presque. Mais après, bien évidemment, faudrait voir ce que ça donnerait sur le terrain. Au niveau communication. Et de savoir qui allait gérer quoi. "Peut-être qu'un jour ou l'autre, on aura peut-être une vraie spécialisation. Mais pour le moment, je ne pense pas ... Enfin, j'en sais rien." Elle passa une main dans ses cheveux. Fallait dire, en même temps, qu'elle n'y avait pas vraiment pensé. Elle était bien plus omnubilée par son histoire avec Tojo qu'autre chose à dire vrai. Et comme c'était pas la grande forme entre eux deux en ce moment ... Normal que ces questions de spécialisation, elle s'en foutait un peu. C'était pas bien, certes, mais c'était comme ça.

"Et au fait, je ne t'ai pas demandé ... Mais à la base, tu venais faire quoi ici ?" demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté. "Je présume que tu n'es pas venu pour te tourner les pouces, non ?" De la tête, elle lui indiqua tout le barda qu'il avait amené avec lui. "Tu sais, si tu étais là pour nettoyer mon bureau, désolée, mais ça ne sera pas pour aujourd'hui. Et avec un peu de chance, peut-être jamais." Parce que même si ça n'allait pas dans sa vie, même si elle avait la tête occupée ailleurs, même si physiquement elle était là mais que mentalement, elle était ailleurs, oh combien jamais son bureau en serait négligé. Jamais. Elle avait des principes. Et elle ne voulait pas foutre le foutoir dans son propre bureau. Pas son style. "Par contre, si y'a un bureau qu'il te faudra visiter régulièrement, c'est celui du Capitaine de la Septième Division." Oh, pour sûr. Parce qu'elle était passée derrière lui à de nombreuses reprises et c'était pas toujours jojo.

Le ménage ? Teippei n'aurait pas à faire ça dans les locaux de la Huitième Division. Ou du moins, pas dans son bureau. Yoshiko n'était pas désordonnée. Tout était soigneusement bien rangé. Et ce même si, parfois, elle aurait aimé tout envoyer chier parfois. Mais elle ne pouvait pas se permettre d'être désordonnée. Ou d'en avoir partout, à droite et à gauche. Elle aimait bien retrouver rapidement ses affaires. Et si tout était sans dessus dessous, comment ferait-elle pour mettre la main sur quelque chose ? Un objet ? Un rapport ? Ou que sais-je encore ? Voilà pourquoi elle l'avait prévenu qu'il n'aurait que peu souvent à passer dans les parages. Il pouvait toujours venir, si ça le chantait, certes, mais il n'aurait pas beaucoup de boulot à faire. Et tant mieux pour lui. Parce que s'il gagnait du temps en ne venant pas dans le bureau de Yoshiko, il gagnait du temps, au final, sur son boulot. Enfin, passons. Elle eut un sourire tandis que Teippei en vint à lui dire que la prochaine fois, il reviendrait uniquement pour discuter avec elle. Ni plus. Ni moins. "Quand tu veux. Mais n'oublie pas de t'annoncer. Parce qu'il est possible que je ne puisse pas te recevoir tout de suite." Après tout, Yoshiko était souvent occupée. Là, elle n'avait que de la paperasse à faire. Et pas grand chose de spécial. Mais bon, elle le prevenait, au cas où.

Yoshiko lui annonçait, aussi, que si Teippei voulait du travail, il pouvait très bien se rendre chez Tōjō. Et apparemment, ils se connaissaient tous les deux. Yoshiko pencha la tête sur le côté. "Ah, vraiment ?" Elle était curieuse de savoir comment ils se connaissaient tous les deux. "Tu l'as rencontré comment ? En te rendant dans son bureau ? En voulant ranger chez lui ?" C'était peut-être bien le cas. Dans le sens où Teippei n'hésita pas à lui dire que Tōjō l'avait viré de chez lui parce qu'il foutait le bordel. "Vraiment ? Bizarre. J'aurais pensé qu'il t'aurait accueilli à bras ouverts. Parce qu'il n'aime pas ranger." Quand elle était avec lui, dans la même division, il était vrai que c'était difficile pour elle de lui faire ranger tout le barda qu'il pouvait avoir. Elle n'haussait pas le ton. Elle ne disait rien. Mais elle lui faisait clairement comprendre, à chaque fois, qu'il valait mieux qu'il range son bordel parce qu'elle ne vivrait pas dans une porcherie. C'était ça le plus amusant. Quand elle se rendait dans le bureau de Tōjō, c'était ... le dawa. Et quand on se rendait dans le bureau de sa lieutenante, c'était nickel chrome. "Il a une méthode de rangement bien à lui. Plus c'est en bordel, et plus j'ai l'impression qu'il arrive mieux à retrouver ses affaires." Parce que oui. Quand on range, c'est bien connu. On n'arrive plus à retrouver ses affaires par la suite. Et on cherche, on cherche, on refout le bordel. Et au final, c'était comme si on avait rien rangé. Enfin, ce que j'en dis.

Teippei semblait être bien là. Dans le sens où il rigolait. Où il s'amusait. Où il parlait avec la jeune femme. Elle ne l'avait pas fichu à la porte. Elle aurait pu. Prétextant qu'elle avait tout un tas de choses à faire et qu'elle n'avait pas le temps. Mais non. Elle n'en avait rien dit. Peut-être parce que ça faisait du bien à Yoshiko qu'il soit dans les parages. D'une certaine manière, il la distrayait. Et ça lui évitait de penser sans cesse à Tōjō et à ce qu'il avait pu lui dire. Et lui montrer la dernière fois, au Rukongaï. Oh, bien évidemment, elle n'en oubliait pas moins qu'ils devraient avoir une discussion sérieuse à un de ces moments, mais bon, encore fallait-il ... qu'elle trouve le moment opportun. Pour sûr. "Je n'ai pas réellement eu l'occasion de travailler avec le Capitaine Commandant." Elle n'avait jamais été dans sa Division. "Mais de ce que j'ai entendu dire, il est vrai qu'il était plutôt sympathique. Et que sa Division était placée sous le signe de la zénitude. Ce n'était pas fait exprès de garder cette zénitude. Mais parfois, il faut du calme. Et de la serennité." Ca paliait les excès de colère de certaines Divisions. "Et j'espère que je pourrais garder cette chaleur dont tu me parles durant de longues et de longues années. Voire plus encore." Tant qu'elle serait à sa tête d'ailleurs. Mais rien n'était moins sûr. Si ça se trouvait, demain elle pourrait être virée de son poste pour telle ou telle raison. Ce qu'elle ne souhaitait pas, même si elle n'avait jamais réellement demandé à avoir le poids d'une telle responsabilité. Mais elle avait fini par s'y habituer, en quelque sorte.

"Mais dis-moi. Tu me disais, un peu plus tôt, que tu ne comprenais pas les gens." Elle rebondissait sur ce qu'il avait pu lui dire. "Qu'est-ce qui te fais dire cela ?" lui demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté. "Tu as des problèmes avec certains Shinigamis ? D'autres Divisions ?" Yoshiko ne savait pas trop pourquoi elle lui posait la question. Par civilité peut-être. Ou peut-être parce qu'elle avait envie d'en savoir un peu plus sur lui. "C'est à cause des voix ?" Peut-être que oui. Peut-être que non.

De ce qu'elle en retenait, c'était que Teippei ... était un Shinigami à part, en quelque sorte. Parce qu'il ne s'entendait pas spécialement avec les autres. Parce qu'il partait, souvent, bien vite dans ses délires. Parce qu'il aimait rire. Et se foutre de tout. Et sans doute qu'il se fichait aussi des conséquences de ses actes. Ou du moins, il ne les mesurait pas. En quelque sorte, il apportait un peu de fraîcheur à Yoshiko. Il lui permettait de s'évader. D'éviter de penser à tous ses ennuis. De penser à son homme, à ses révélations, et ce qu'il avait pu faire, la dernière fois, au Rukongaï. Il était vrai que c'était un gros morceau de ses soucis, dans l'immédiat. Et que Yoshiko n'arrêtait pas de penser à cela. Néanmoins, depuis que Teippei était là, il fallait bien l'avouer. La belle brune ne pensait pas vraiment à cela. Et c'était pas plus mal. Elle avait besoin de se libérer l'esprit un peu. De penser à autre chose. Parce que si elle restait focalisée sur la même chose, la pauvre allait finir par devenir chèvre et perdre complètement la tête. Et ce n'était pas ce qu'elle voulait. Loin de là. Tout ce qu'elle voulait, c'était avoir, à un moment ou à un autre, une discussion avec son homme. Mettre les choses à plat. Et faire en sorte que tout marche entre eux. Il y aurait sans aucun doute d'autres accrochages. Parce qu'elle était sa bouée de secours et que si elle n'était pas dans les parages, ça partirait en cacahuète. Et ce n'était pas ce qu'elle voulait. Tōjō lui avait demandé son aide. Alors, elle n'allait pas le laisser de côté. Elle ne le pouvait pas. Ca ne serait pas bien.

En tout cas, Teippei était, plus ou moins, parti dans ses délires. Et il faut l'avouer. Yoshiko avait décroché, et ce à plusieurs reprises. Elle était complètement perdue. Non pas qu'elle n'écoutait pas ce qu'il lui disait. Mais elle avait du mal à le suivre. Il passait du coq à l'âne. Il aurait fallu qu'elle se concentre réellement sur ce qu'il lui disait. Et elle ne l'avait pas fait. Il lui parlait de choses qui n'avaient rien à voir avec ce qu'ils avaient évoqué. Le pire, peut-être bien, c'était sa réponse ... 42. Mais 42 quoi ? Elle l'avait regardé, comme si c'était un extra-terrestre. Comme s'il débarquait d'une autre planète. Yoshiko ouvrit, d'ailleurs, ses yeux en grand. Elle cherchait où il voulait en venir. Et elle se gratta la tête. "Ok ..." se contenta-t-elle de dire par rapport à sa réponse 42. Y'avait des moments où Yoshiko regrettait de lui avoir posé des questions. Parce qu'il partait tellement vite sur autre chose qu'il la perdait. D'ailleurs, elle ne savait même plus quelle question elle lui avait posé ... Peut-être bien de savoir ce qui n'allait pas avec les autres. Elle ne savait plus trop. Mais à dire vrai, c'était pas bien important.

Teippei repartait dans son délire. Il était loin, bien loin de Yoshiko, en quelque sorte. Là, elle décrochait carrément. Parce qu'il faisait des grands gestes, quand il parlait. Elle n'allait pas partir dans son délire avec lui. Parce que si Yoshiko commençait à lui dire qu'il était, effectivement, bizarre, et bien ... Non, ça n'irait pas. Il péterait, à coup sûr, un câble. Ou du moins, il allait se lancer dans un long monologue, une nouvelle fois, dont elle ne capterait pas grand chose et elle serait perdue, bien vite, une fois encore. "Dis-moi ... Ca t'arrive souvent de changer de sujet, comme ça ?" dit-elle en se grattant le crâne. "Enfin, j'dis ça, j'dis rien." Elle n'aurait peut-être pas dû poser la question, d'ailleurs. Va trop savoir comment Teippei allait réagir. Mal ? Bien ? Elle n'en savait trop rien. Mais mieux valait-il jouer la garde de l'indifférence pour éviter de s'attirer ses foudres. "Mais pour en revenir au fait de transformer les jardins à coups de flammes ..." Elle secoua la tête. "Evite quoi ... Dans le sens où tu risquerais de t'attirer, à nouveau, les foudres des Shinigami des Divisions en question. Enfin, tu fais ce que tu veux, mais c'est un conseil comme un autre que je te donne." Libre à lui de le suivre, de l'envoyer paître, ou que sais-je encore.

Teippei était difficile à suivre. Yoshiko s'y perdait dans le flot de paroles qu'il déversait. A se demander si, effectivement, il n'avait pas un grain. Peut-être ... Qu'il était un peu fou. Peut-être que les voix qu'il entendait ... Non, les voix étaient peut-être réelles. Après tout, ça arrivait à Yoshiko de discuter, de temps à autre, avec son Zanpakutoh. C'était pas la même chose, certes. Parce que Shinzell ne lui faisait pas faire des folies. Mais bon. Elle aurait aimé savoir ... quelle était la véritable influence des voix sur le comportement de Teippei. Peut-être que ce n'était pas si grave que tout cela après tout. Ces voix pouvaient lui donner un certain ... comment dire ... Une certaine compagnie. M'enfin. Teippei lui avoua qu'il entendait pas mal de choses dans sa petite tête. Elle devait bien le croire. Ca devait se chambouler à une ou deux reprises là dedans. A dire vrai, elle n'aurait pas aimé ... se retrouver à l'intérieur de la tête de Teippei. Elle était certes curieuse, mais bon. Elle ne voulait pas être atteinte elle-même de folie. "Effectivement, je pourrais en toucher quelques mots à l'un d'entre eux. Quand j'aurais le temps." Bien évidemment. Et en ce moment, elle n'avait pas réellement le temps. Du moins, pas tant que cela à dire vrai. Disons qu'elle était partagée entre ses devoirs au sein du Gotei 13. Mais aussi entre ses devoirs par rapport à l'homme qu'elle aimait. Il était peut-être temps ... d'aller lui parler. De mettre les choses au plat. Et de faire en sorte que ça fonctionne entre eux. Oui.

Teippei était parti dans son délire. A nouveau. Il se parlait tout seul. Ou du moins, il parlait de choses dont Yoshiko avait dû mal à comprendre. Encore. Une discussion plus que décousue, à nouveau. Elle fronça des sourcils, quelque peu, lorsque Teippei en était venu à lui dire que ... Et bien, qu'il avait déjà foutu le feu à quelque chose. "Vraiment ? Il va falloir que tu me racontes cela." Sauf que ... le jeune Shinigami n'avait, semble-t-il, plus de temps à lui accorder. Parce que ni une, ni deux, il avait récupéré ses affaires. Et il s'était tiré. Surprenant au plus haut point la jeune femme qui ne s'attendait pas à ce qu'il file aussi rapidement. "Et bien ... ça veut donc dire ... qu'il y aura une prochaine fois." dit-elle d'un hochement de la tête, se parlant à elle-même. En même temps, ça lui permettrait, peut-être, de résoudre le mystère dénommé Teippei. Oui. Ca pouvait être intéressant d'en apprendre un peu plus sur lui avant leur prochaine rencontre. Ou du moins, si elle avait le temps, bien évidemment, de se renseigner sur lui. Pour sûr.

Je comprends tout à fait ^^ Merci à toi pour ce RP