Le bandeau frontal de Teippei était recouvert de sueur. La journée atteignait des records surprise de chaleur, loin des habituelles normes de la saison. Depuis qu'il avait retrouvé un semblant de raison, les souvenirs de sa vie semblaient refluer chaque jour un peu plus. Voilà quelques semaines qu'il était perdu par un rêve récurrent . il avait appris à reconnaître le fait qu'un songe revienne sans cesse dans ses nuits, généralement des morceaux de mémoire tombant goutte à goutte dans son giron mental.

Ce dernier rêve, le perturbait pourtant plus que les autres, le laissant songeur au réveil, les sourcils froncés. Il s'était même surpris à fixer le vide pendant de longs instant, pris dans sa mini-quête de vérité. Durant sa chute dans l'empire de la folie, le shinigami avait perdu quasiment tout souvenir et capacité au combat. Aujourd’hui, il se maîtrisait de nouveau et ses mains qui lui semblaient être celle d'une autre personne devenaient de nouveau l'extension de ses membres, l'avatar de ses pensées. Il sentait son reiatsu s'en échapper, particulier, dérangeant et par là, lui rappelait sans cesse l'arme lourde qui lui pendait à la ceinture.

S'il faisait partie de la quatrième division, corps d'armée de soutien par excellence, il n'en restait pas moins soldat. Son rêve venait dès lors jeter un caillou dans la mare. Il se rappelait ce qu'il avait accompli, utilisant son partenaire métallique au combat. Il se rappelait même les longues heures à tenter de maîtriser le symbole d’excellence des shinigamis pour enfin l'atteindre : Le Bankai.

Seulement, entre se souvenir et ressentir, il y avait un monde d'écart. De là lui venait ses « absences », plongé dans sa mémoire retrouvée, il n'arrivait pourtant pas à sentir la garde dans sa main, l'adrénaline du combat, l'appel du sang. Alors il était venu aux terrains d’entraînement en cette belle journée. Ces larges espaces parcourraient le Sereitei. Salle d’intérieur, long parterre de terre, il y en avait même avec des étendues d'eau ou des forêts pour s’entraîner à tout type de situation. Certaines divisions avait leurs lieux réservés, bien gardés par des larges murs voire carrément des gardes de faction.

Teippei avait choisi d'ignorer toutes ces zones. Recherchant le calme pour mieux se concentrer, déjà qu'avec une tête remplit d'une cinquantaine de voix, ce n'était pas facile alors avec de vraies personnes autour, c'était mission impossible. Malheureusement pour lui, il avait eu beau s’escrimer, frapper, tailler pendant des heures, il n'avait que fait augmenter la température de son corps sous la canicule ambiante. Prenant une pose, ses yeux se posèrent sur les nombreux mannequins et autres homme de paille laissé seul au monde. Situé aux limites du Sereitei, peu de monde venait parfaire leurs dons au combat en ce lieu. Personne à part le Midorima...et un inconnu.

Les yeux du schizophrène se posèrent sur le corps musclé du soldat étranger, de sa chevelure blanche et de ses cigares à la bouche. Son haori ne laissait aucun doute sur sa fonction bien que, venant de face, il ne laissât apercevoir le symbole de sa division. Sans un mot, le blondinet observa son collègue entré dans l'enceinte pour aller se positionner non loin. Une pensée ne tarda pas à naître dans son esprit, soutenu par toutes ses voix mentales, criant au meurtre et à la pluie de sang. Aussi, c'est avec un sourire vicié, qu'il s'avança à l'encontre de sa victime de choix.

-Hey. Au vu de ton costume t'es capitaine. Bravo, tu viens d'être désigné volontaire pour mon entraînement.

Le médecin se disait qu'affronter quelqu'un du niveau d'un des dirigeants de division serait le moyen parfait pour lui rappeler ses capacités. Il n'avait cure de mettre la barre haut, si ses souvenirs ne le mettaient pas en bateau, ce qui était encore possible, il ne devait pas se situer très très loin. Il avait le bankai après tout . Il fallait juste réussir à l'invoquer...d'où la recherche d'affrontement. Le serpent se mordait la queue ici. De plus, soit le capitaine le mettait au pied du mur, le forçant à se surpasser et donc, à débloquer, de force, ses souvenirs, soit le Midorima créait un enfer et il faudrait bien quelqu'un de ce niveau pour en prendre plein la gueule et continuer à marcher debout.

-Je suis Midorima Teippei de la Yonbantai. Aujourd’hui, tu vas me servir de plot vivant, félicitations.