Une nuit parfaite... Elle s'offrait devant moi. J'en déchirais le voile en posant un premier pas sur un sol aride, semblable aux falaises rocailleuse des confins du Yermo. Je m'avançais encore un peu avant que la plaie béante derrière moi ne se referme dans un bruit de craquement lugubre. Mes sens étaient en alerte car, emmitouflé dans une épaisse bure sombre, mes yeux se retrouvaient dans le noir le plus total. Je devais étendre ma perception tout en réduisant mon énergie. Je me doutais que ces shinigamis devaient avoir un sens de la détection proche de nous autres du monde creux. L'intrus que j'étais ne tarderait donc pas à tomber sur la milice locale. Ca, je ne le désirais pas. Je devais me décider rapidement. Trouver le point d'énergie qui constituerait le défi que je recherchais ardemment. Mon pesquissa fit mouche en quelques secondes. Je ressentais un reiatsu imposant mais contenu, entouré d'une bonne vingtaine de foyers énergétiques de toute taille, le gâteau et sa cerise...

Je m'éclipsais d'un pas sonique...

...Avant de réapparaître, quelques minutes plus tard, à destination, devant ce qui semblait être des habitations d'humains. La différence étant la dose de reiatsu composant les bâtiments. Dans ces conditions, mon sonar fonctionnait à merveille, et je touchais déjà au but. Je me tournais lentement vers la porte en tempérant tant bien que mal mon excitation. Un brouhaha étouffé par les murs se faisait entendre de l'extérieur. Des rires, des cris de joie ou plutôt des beuglements incompréhensibles. Je ne savais pas exactement ce qu'il se tramait là dedans, mais à en juger par le positionnement des forces en présence, ils ne m'avaient pas encore repéré. Bien. Je trépignais d'impatience de faire leur connaissance. Je m'avançais alors, entrant dans la cage aux fauves.

Je me tins à l'entrée un petit moment, jaugeant de mes sens la réaction des dieux de la mort. Un silence de mort venait de s'imposer dans la salle auparavant bruyante. Sans doute en étais-je la raison. Il me semblait maintenant évidant qu'il ne me servait plus à rien de me cacher. Ainsi, je découvris mes deux bras gantés d'os avant d'agripper de mes griffes le pan de tissu recouvrant mon heaume. Des pupilles accrochés au dessus de mes phalanges, je me délectais de leur surprise, leurs attitudes, prêt à bondir pour m'embrocher. S'ils pouvaient le voir, je leur aurait offert mon plus grand sourire. Découvrant enfin mon masque, ma voix caverneuse s'en extirpa, calme, froide.

« Jugez-moi comme vous le souhaitez, fou, inconscient, stupide, je n'en ai que faire. Osez dégainer vos armes et je réduis instantanément cet endroit en cendres... »

Je dirigea alors toute mon attention sur celui pour qui j'étais venu, le reiatsu le plus imposant dans la pièce. Je découvris mon immense no-dachi accroché dans mon dos avant de désigner de la griffe, bras tendu, le shinigami à la chevelure argentée se tenant devant un petit comptoir. De forte constitution, cet être pouvait déjà se mesurer à moi de par sa stature. Toujours aussi calme, je l'interpellais cette fois.

« Moi, Alecto, aussi loin de mon monde, mon unique but est d'éprouver ma force en me mesurant à l'un des plus puissant membre de votre armée... Tu sembles être le plus à même de remplir cette condition. Affronte moi et je ferais mon possible pour éviter le trépas aux autres âmes présentes dans cette pièce. »

Je ne manquais pas d'assurance, grisé par l'atmosphère étouffante plombant maintenant l'ambiance. J'avais réellement du mal à retenir mon aura. La tension restait également palpable dans les yeux des autres shinigami m'entourant et cela en était d'autant plus exaltant. Reposant mon bras à mon flanc, je me tenais d'ores et déjà prêt à ce qui allait suivre...

Spoiler:

- J'viens de dégainer mon pote. Et tu vas faire quoi maintenant ? Tout détruire ? T'es qu'un putain de cafard dégueulasse avec des yeux partout. Et chez moi, les cafards, on les écrase.

- Pour ceux qui se trouvent ici et qui n'ont rien à y faire, j'vous conseille de dégager et vite. Va-y avoir du bobo et perso, j'm'en branle d'en buter un ou deux si j'peux me farcir la face d'insecte.

- Tant qu'à faire, autant que tu connaisses le nom de celui qui va t'arracher la tête. Je suis Kiryû Shinjirô, Kenpachi de la Onzième division. Et si y'a une chose que j'peux te promettre, c'est que tu vas douiller sévère. Mais t'as de la chance... J'pourrais jamais faire pire que la gueule que tu te payes déjà. Mouhahahahaha !!!

La fougue de l'argenté braillard et de sa clique de ricaneurs me comblaient au plus haut point. Je ne pouvais maintenant plus m'en empêcher et laissait ainsi mon aura répondre à la hausse progressive de celle de mon adversaire. Il n'avait vraiment pas froid aux yeux ce shinigami. M'insulter, moi ?! Ah ah ah... Je saurais lui faire payer un tel affront en temps voulu. Pour le moment, je ne bougeais pas d'un pousse, fixant mes yeux sur la piétaille sortant de l'édifice en me dévisageant de sourires moqueurs. Grand bien leur en fasse, ils avaient intérêt de détaller loin d'ici s'ils ne voulaient pas être pris dans la tempête à venir. Je m'attardais distraitement sur les dégâts que venaient de causer le tranchoir de ce Shinjirô. Une arme grossière pour un personnage somme tout aussi brutal. Cette petite démonstration de force dénotait la dangerosité de ce guerrier. Il ne se souciait de rien, pas même de ses propres hommes. Avait-il des origines dans le monde creux ?

Quelle chance avais-je là, combattre une bête, j'en avais l'habitude. Toutefois, s'il en avait la verve et la carrure, il n'en restait pas moins un shinigami, pourvu de ses propres compétences. Une inconnue à laquelle je devrais me méfier. J'en jugerais la qualité d'ici peu. Pour le moment, je me contentais d'élever lentement les bras en croix, comme une invitation en réponse à son approche et son rire tonitruant. Accompagnant le geste, une énergie noire, vaporeuse commença à suinter tout doucement de tous les pores de mon hierro. Mon armes, toujours au fourreau dans mon dos, chantait la voix des âmes. Vint alors la hausse brutale de reiatsu, déchirant finalement ma tunique en portant tout autour de moi les complaintes des millions d'esprits enfermés au cœur de mon épée. Chuchotements, râles, pleurs, rires étouffés, sanglots déchirants, tous se mêlaient en un capharnaüm pesant maintenant sur l'ensemble du bâtiment. Les tables et les chaises, les séparations de bois, tout tremblait et s'ébranlait sous l'impulsion d'énergie. La poussières et les débris furent soufflés comme un rien.

Mes pupilles dilatés se figèrent en un trait reptilien, lorgnant avec envie le shinigami en face de moi. Ma voix, amusée, se fit alors un chemin parmi les autres.

« Approche Kenpachi de la onzième division, viens donc m'arracher la tête... »

Le déstabiliser, je n'en avais aucunement l'intention. Je n'étais là que pour une seule raison, évaluer ma force. Malheureusement, la première étape serait de jauger celle de mon adversaire. Et pour cela, je vouais une confiance aveugle envers ma cuirasse. Il ne la briserait pas, je l'y mettait au défi.

- Sans déconner, si tu bouges pas, on va s'faire chier. Tu sais quoi, j'vais essayer quelque chose. Sois cool, j'le fais pas souvent !

- C'est quoi déjà. Y'a toujours un truc avec un putain de chien... Il vient de quel bled déjà ce con ? Ah ! J'crois que j'la tiens !

- Désolé mon pote ! Pas une réussite, c'te merde. Bon, on continue de faire les clowns ou on s'y met vraiment ? Nan parce que j'en ai encore pleins des comme ça.

Ah ! Voilà le défi que j'attendais, je me laissais allez en un violent accès de joie non dissimulée. Plus je me sentais écrasé par l'aura de l'argenté et plus j'exultais, mêlant un rire retentissant faisant écho aux ravages environnant. La frénésie de ce shinigami était communicative et je m'y pliais sans résister, ou presque. Sans ménager les âmes alimentant mon reiatsu, je comptais désormais sur ma force brute pour me maintenir en position. En revanche, je devais bien l'admettre, cet effort me demandais une certaine concentration. Concentration aussitôt tournée vers mes appuies, là où tout mon poids se focalisait présentement. Mes jambes aux pieds griffus éclatèrent la terre en dessous en s'enfonçant de quelques centimètres. Je savourais toute cette pression tel Atlas soutenant la voûte céleste.

Me ressaisissant à l'écoute de ses paroles, je ramenais mes bras à mes flanc, quelque peu déçu par l'attitude de mon adversaire. Avait-il proféré des menaces qu'il ne mettrait pas à exécution ? Non, il éveilla aussitôt ma curiosité en adoptant une sorte de position de méditation. Sans être un véritable spécialiste de ce genre de procédé, je pouvais déduire d'un simple regard que ce Shinjirô n'avait rien d'un foudre de guerre en la matière. Je ne pouvais croire le fait que la magie shinigami soit si difficile à maîtriser pour un être de sa trempe. Son pouvoir surclassait déjà le mien, mais le voir éprouver autant de difficulté... Je n'aurais sût dire s'il fallait craindre ou se moquer d'un tel pouvoir.
Moi, j'étais prêt à encaisser sa foudre naissante en bout de dextre...

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’aperçus toute l'électricité contenu de la sphère lui exploser à la figure. On aurait dit en enfant s'essayant à la chimie. Étrange... Décevant même... Se moquait-il de moi ? J'en doutais... qu'à moitié. Je l'excusais toutefois silencieusement tout en concentrant mon reiatsu primaire à la lisière des mes pupilles nichées au niveau de mes épaules. Qu'importe ses paroles, pour jouer les clowns, il fallait de la couleur. Un beau rouge éclatant par exemple ? S'il n'avait pas l'intention d'avancer, j'allais lui montrer la magie de mon monde. Craquantes sphères d'énergie rouge, je sentais les deux cero aspirer mon énergie en gonflant de volume. Devenus alors assez grosses pour masquer mes épaules, j'en relâchais la pression, droit sur la position de mon adversaire... Le souffle au son lugubre provoqué par l'onde des deux traits d'énergie vermeille m'extirpa un léger mouvement de recul, mais je tins bon. J’espérais sincèrement que cette autre explosion faciale à l'encontre de ce Kenpachi lui remettrait les idées en place...

- Pas trop mal pour un gosse. T'as autre chose à me proposer, face d'insecte ?

Tout comme mes deux cero, la voix des âmes s’essouffla en un panache noirâtre lors du contre initié par Shinjirô, laissant l'énergie rouge terminer sa course partout sauf à l'endroit indiqué. J'aurais été faible de douter à cet instant. Faible, mais réaliste. Pourtant, une détermination grandissante m'habitait. J'éprouvais de nouveau cette crainte, celle de la défaite, et cela ne faisait que ranimer le feu que j'avais perdu au cours de ces derniers siècles. Mon adversaire, outre ses franches manières, avait tout du redoutable combattant que je recherchais et que j'avais trouvé. Un grognement satisfait fit écho à son ricanement. Lui aussi avait l'air de s'amuser, faisant fit des menaces précédemment proférées par ma personne. Cela n'avait plus d'importance désormais. Ne restait plus alors que le combat dans sa plus pure expression.

Mes yeux fixèrent les sortes d'épingles qu'il venait de sortir de ses poches. Je n'avais absolument aucune idée de ce qu'il comptais faire de ces choses. De là à les utiliser comme armes... Et pourtant, je déchanta bien vite lorsque je ressentis son reiatsu envelopper ces petits morceaux de bois. Non, il n'allait pas...

Et bien si.

Je réalisais trop tard ce qui venait de se passer, trop concentré à vouloir déterminer la dangerosité de ces épines. Par instinct, ma barrière hollow s'érigea devant moi en un verre noir lumineux, mais vola en éclat aussi sec. Les épingles nimbées de reiatsu me percutèrent alors de plein fouet, écrasant ma cuirasse. Je ne foulais plus la terre ferme, propulsé en arrière, catapulté dans le lointain sous le puissance de ce coup de boutoir. J’atterris une bonne cinquantaine de mètres plus loin en ayant laissé mon empreinte dans tous les murs que j'avais pus traverser. Je me relevais calmement, observant d'un œil appréciateur le sillage laissé par mon passage. Suite à de brefs étirement, je réalisais que ces saletés d'épingles avaient réussi à percer mon hiero en s'y enfonçant de quelques centimètres au niveau du torse. Le sang coulais lentement de ces plaies, tatouant mon torse d'un carmin sombre. Je ne me soucias pas vraiment de la douleur, supportable après le premier choc de l'impact.

Sans plus attendre, je les retirais sans ménagement, une par une, avant de les coincer entre mes première phalanges tout en serrant le poing. De part mon contact dénué d'énergie, elles se fracasseraient sans doute en atteignant leur cible, mais qu'importe. Seul comptais la symbolique d'un retour à l'envoyeur.

Ainsi, jaugeant la distance qui me séparait de mon adversaire, je m'éclipsa, laissant les gravas de mon point de chute à la poussière. Je réapparus pile en face de ma cible, un pieds posé sur son arme et le poing, munit des piques, armé vers l'arrière. J'allais lui renvoyer ses épines à bout portant, d'un coup de poing puissant en plein torse. Même s'il n'avait pas encore daigné se servir de son tranchoir, ma position l'empêcherait sans doute de le prendre en main... Sans doute...

Impossible... Impossible ! Comment ce monstre pouvait-il rester là à subir ma frappe ?! Moi qui en avait brisé plus d'un grâce à elle ! Ce shinigami était fort, bien plus fort que je ne l'aurais escompté au final. J'avais sans doute vu trop gros pour une sortie aussi éloignée de mon désert. Je le voyais dans ses yeux, il s'amusait bien plus que moi qui, réalisant enfin la futilité de ma venue ici, commençait à douter. C'est d'ailleurs à cet instant, le poing fermé toujours plaqué contre son torse, que le Kenpachi choisit son moment pour bouger. Son mouvement fut si sec et violent que j'eus l'impression que mon bras droit, tendu sur sa poitrine, reculait sans que mon tronc ne se déplace. La douleur était indescriptible et je me retrouvais repoussé en arrière, la clavicule démise et sans doute quelques muscles déchirés.

J'eus à peine le temps de me sentir partir en arrière que je réalisais déjà que mon adversaire repartait à l'assaut. Mes yeux fichés dans mes tibias fixaient l'enchaînement de près, les paupières d'os se fermant à l'impact. Un coup, je subissais la secousse. Deux coups, mon genoux gauche ploya en s'écrasant sur l'arme de mon vis-à-vis. Le voilà partis pour un autre coups. Pas cette fois. Rehaussant mon aura, j'en transmis l'intensité à ma jambe gauche qui émit une brève pulsasion au moment où devait arriver l'impact. Devant elle, comme en suspension, le pieds du shinigami n'avait pas réussi à se frayer un chemin jusqu'à mon mollet. A ce moment là, ma voix se refit entendre, calme, déterminée.

« Cero... »

La boule d'énergie vermeille se chargea avec une telle vélocité que j'eus du mal à en interrompre le flux. A bout portant cette fois, partant de l’œil fiché dans mon épaule gauche, un cero gigantesque craqua au visage du shinigami. A cette distance, je ne donnais pas cher de sa peau. Toutefois, je me méfiais de la contre attaque car ces deux coups de pieds précédemment portées avaient bien failli me mettre dans une fâcheuse position...

Le shinigami céda enfin, mais je ne retirais aucun plaisir de le voir s'écraser au loin. La douleur étendue maintenant à l'ensemble de mon corps m'en empêchait. Comme Shinjirô se relevait, j'en faisais de même, péniblement, grognant sourdement lorsque je remis mon épaule droite en place sous l'action d'une intense tension de mes muscles. Je pouvais respirer un peu, même si mon bras droit devrait rester inactif pendant un bon moment. Quelle plaie... La situation n'avait vraiment rien d'avantageuse, mais je venais sans doute de faire comprendre à mon adversaire que c'était bien moi qui était venu à sa rencontre. Le combat serait désormais sans pitié et ni lui, ni moi, n'avions l'intention de plier l'échine. Qu'importe les membres tuméfiés, les os cassés, je devais connaître mes limites et les dépasser.

Braquant mes yeux sur mon adversaire, je sentis alors des vibrations en dessous de l'un de mes pieds. D'instinct, j'eus un mouvement de recul en empoignant le manche de mon no-dachi dans mon dos. J'observais avec stupéfaction le tranchoir aller docilement se loger entre les mains du Kenpachi. L'appel aux armes était lancé. Inquiet, mes yeux se tournèrent vers mon bras inerte pendant que je dégainais l'imposante lame à la vapeur noirâtre. A peine sortie du fourreau que celle-ci se brisa, sans crier gare. Je constatais, effaré, la présence du shinigami face à moi qui avait à peine perçu son mouvement. Dans ma tête, la scène se déroula au ralenti. Ma lame volant en éclat sous le coup de boutoir de son gigantesque trancheur. Ma cuirasse se fissurant en un trait carmin en plein milieu du torse. Le liquide vital s'en extirpant en un jet puissant. Mes rétines s’alignant sur celles de mon adversaire. La brume noirâtre qui commençait déjà à s'enrouler largement autour de lui...

Le temps repris son cours normal alors que je me remettais difficilement du premier coup de taille. Je ne ressentais rien, comme si les nerfs eux-même avaient été sectionné. Sans rien comprendre, je sentis cette fois-ci une intense douleur à la cuisse, entaillée de haut en bas. Il allait tellement vite ! Comment !? Même si je parvenais à distinguer dans son regard l'endroit où il allait porter son prochain coup, je n'y pouvais absolument rien.

Nous parcourûmes ainsi le champs de bataille. Moi qui ne pouvais que reculer et tenter d'esquiver et mon adversaire qui faisait pleuvoir sur moi une avalanche de coups, littéralement... Les blessures s’additionnaient et je m'affaiblissaient, peinant de plus en plus à chacune de ses attaques. J'étais le loup face à ce tigre argenté, comme acculé dans un coin avec une seule pensée en tête, la survie. Ma résistance tomba pourtant en miettes lorsque je vis la lumière extérieure de mes propres yeux. Shinjirô venait de briser mon masque aussi facilement qu'il l'avait fait avec mon arme. C'en était trop.

Tombant à genoux, tailladé de toute part et le hiero maculé d’hémoglobine, j'étais prêt malgré moi à recevoir le coup de grâce. Non. Je n'allais pas me laisser exécuter de la sorte. Mon sang ne fit qu'un tour, accompagnant un flux d'énergie dans mon bras gauche, celui-ci s'éleva, paume ouverte, pour contrer la guillotine qui allait s'abattre sur moi. L'impact et le souffle de la rencontre furent prodigieux. La terre et les décombres alentours en furent frappé avec force. Même si ma main n'avait pas réussi à stopper complètement le tranchoir du shinigami qui s'était enfoncé dans ma paume, elle avait mit un terme à son enchaînement dévastateur. Ma voix, sonnant étrangement humaine, ponctua faiblement ce dernier geste de désespoir.

« Suffit... »

J'avais du mal à respirer, mes bronches s'engluaient lentement dans mon propre sang. Le temps m'étais compté, mais malgré mon état, j'avais encore l'intention de lui lancer un dernier baroude d'honneur. Je ne pouvais concevoir de me faire balayer de la sorte. Je me sentais pathétique et je n'avais même pas la force de me haïr. Ma main protectrice poussa alors doucement la lame de mon vis-à-vis. Je me relevais, tremblant avant de lâcher finalement son épée. Me tenir debout était une vrai torture et je faisais tout mon possible pour rester digne.

Je le savais, cet être pouvait mettre fin à mes jours en un instant, mais je lui tenais encore tête, silencieusement, faiblement. J'en avais la nausée...

« Kenpachi de la onzième division hm ? Je n'ai aucune idée de ce que cela peut signifier, seulement que j'ai sans doute sous-estimé ma cible... » - Mon bras encore valide s'éleva tant bien que mal en le pointant du doigt. Ma voix pris alors un ton plus affaiblit. - « Laisse moi... T'offrir... Un dernier... Cadeau d'adieu... »

Je lui souris gentiment en lui offrant son présent, le doigt toujours pointé sur son torse.

« La lanza del verdugo... »

La boule d'énergie pris sa taille nominale, à peine plus grosse qu'un œil, avant d'éclater à bout portant. Avec la lance déployée, je sentis mon énergie me quitter. Une fatigue lancinante s'empara de moi. Si je devais mourir maintenant, ce ne serait pas à genoux sans rien faire. J'espérais que ce dernier coup puisse me laisser une ouverture afin de retourner dans mon monde...

- T'es pas très fort. Mais t'as des couilles mon gars. Un mec comme toi mérite mieux que de mourir transpercé par une lame. C'est à mon tour de t'offrir un cadeau. J'vais t'abattre avec ma meilleure arme. Ca !