Au rapport ! [PV Reapers Mission #9]

Ses yeux sévères se posaient sur le rapport, le parcourant pour la troisième fois. Tâchant d'en comprendre tous les tenants. D'y deviner les plans de ses adversaires. De comprendre ce qu'il se passait dans le monde des Hollows, sur lequel il n'avait jamais vraiment porté son attention jusqu'à présent. Une énigme, cette présence encore inconnue, qui s'était éveillée dans leur foutu désert infini. Était-ce un coup des Arrancars ? Peu probable ; leur chef avait été écrabouillé par Waiti et Connor savait pertinemment que sans leader, ils étaient bons pour s'affronter et s’entredévorer pendant quelques décennies encore. Ces animaux ne l'inquiétaient guère, mais cette source d'énergie inexpliquée, qui était visiblement du fait d'une forme de vie intelligente, le rendait soucieux. Machinalement, il lissa sa moustache blanche, cherchant l'origine de ce danger. Car il était indéniable qu'il s'agissait là d'un danger - un de plus. Être capable d'altérer les Arrancars pour les faire revenir à leur forme primaire, ce n'était pas à la portée de n'importe qui. Et il n'y avait pas que sur les Hollows que ce pouvoir semblait efficace...

Connor avait convoqué les Reapers chargé d'enquêter sur ce mystère, ceux-là même qui avaient rédigé le rapport qu'il tenait entre ses mains. Il avait besoin d'éclaircissements. Et de prendre des décisions. Son armée était mobilisée sur plusieurs fronts, le monde des Humains restait chaotique... il ne pouvait pas se permettre de relâcher son attention. Il ne l'avait jamais fait. Réputé pour son intransigeance, il prouverait encore aujourd'hui qu'il n'était pas du genre à tortiller du cul. Ses soldats entrèrent dans le bâtiment qui servait de Quartier Général temporaire à l'armée Reaper, une bâtisse située à l'écart du Rukongai, assez loin pour ne pas être gêné par la présence des Shinigamis ; mais assez près pour aller les surveiller à loisir.

— J'ai lu votre rapport.

Assis sur un siège exagérément confortable, Connor ne leva pas les yeux du document. Il marqua un temps. Comme hésitant. Mais il n'hésitait pas - jamais. Il savait précisément ce qu'il allait leur dire et faire. Mais il voulait leur laisser une chance de s'expliquer, une chance de cracher plus d'infos que ce maigre rapport. Le Commandeur voulait savoir ce qu'il se passait et les quelques mots posés sur papier ne suffisaient pas. Pas du tout.

— Avec intérêt. Beaucoup de choses intéressantes, mais peu d'informations concrètes. Un passage m'a cependant particulièrement intrigué. Cette histoire de "monstre".

Il leva son regard argenté et flamboyant vers les trois Reapers. Il plaqua avec un claquement tonitruant la feuille sur la table face à lui. Son visage pris des airs de dégoût et de haine. Il tentait difficilement de contrôler sa voix pour qu'elle ne se transforme pas en cri.

— Je crois pas avoir à vous rappeler nos règles et nos convictions. Pas de Vizard dans nos rangs, soldats. Pourquoi ne devrais-je pas vous faire exécuter, tous les trois, pour prévenir tout danger ? Qu'est-ce qui me garantit que vous n'êtes pas infectés et que vous contaminerez toute mon armée ? Pourquoi les Arrancars que vous avez affrontés sont encore en vie et qu'est-ce qu'ils foutaient là ? Explications ! Immédiatement !

Les derniers mots furent prononcés comme un rugissement furieux. Peut-être ne se rendaient-ils pas compte à quel point ils étaient chanceux de se trouver face à lui sur leurs deux pieds, alors que Connor avait très sérieusement envisagé l'idée de les éliminer dès qu'il avait lu leur rapport ?

Nous y étions… Dans le bureau du Commandant, sans qu’on est laissé plus de choix que ça. Le rapport était parti il y a à peine une heure et pourtant déjà la convocation était tombé aussi rapide que sèche. Il avait désiré nous voir et ce dans les plus bref délai. Preuve que le rapport que j’avais expressément envoyé ne lui avait pas plus. Si ce qui avait été dedans avait été de meilleures nouvelles peut être nous aurait-il aussi convoqué mais pas pour les mêmes raisons. Pour en savoir plus, pour comprendre ce que nous avions trouvé. Ici le doute n’était pas permis, nous étions dans ce bureau pour sauver notre peau. Si ce que nous allions lui dire ne lui plaisait pas nous mourrions, c’était aussi simple que ça. Nous pouvions déjà nous estimer heureux de ne pas l’être déjà. De ne pas avoir été exécuté sur le champ de la façon la plus arbitraire qui soit.

Mon rapport avait été volontairement évasif, volontairement bref. Il ne l’apprécierait guère, mais c’était peut être cela qui nous avait sauvé la vie. Si j’en avais trop dit sans avoir la chance de nous défendre nous serions déjà peut être les trois morts. Et si j’avais tout simplement menti il y avait de forte chance que l’on se soit de toute façon retrouvé devant lui, et qu’au final il l’ai appris d’une façon ou d’une autre. Et la nous serions réellement mort. Ce que je ne permettrais clairement pas ! Aucun de nous ne passerais l’arme à gauche, pas aujourd’hui !

Le commandant était encore plus froid qu’à son habitude. Aujourd’hui il n’y avait aucun doute, nous étions à un procès, un procès qui déciderait de notre vie ou de notre exécution. Ses paroles se firent accusatrices, pleines de fureur, il était évident qu’il n’approuvait en aucun cas nos actes, et que si nous repartions vivant de ce bureau se serait avec de lourdes peines à la place. Yoru pour une fois se faisait calme, posé sur mon épaule mon totem le regard bas semblait apeuré par l’aura que dégageait le commandant aujourd’hui… Il ne s’était toujours pas remis de ce qu’il avait vu dans le Yermo et il savait mieux que quiconque que le commandant avait ses raisons. Il ne pouvait juste pas y croire.

Commandant, c’est moi qui ait écrit le rapport, il est donc de mon devoir de mieux vous expliquer mes propos. Nous sommes tout trois bien au courant des convictions de notre ordres. Nous n’avons pas un instant souhaité que l’une de ces choses se produisent et c’est contre notre volonté que l’emprise à eu lieu. Je n’essaye pas d’excuser notre lamentable échec, je tiens simplement à vous mettre en garde. Vous le commandant de notre Faction. Autant que je puisse exécrer les Arrancars, les trois que nous avons rencontré dans le Yermo n’était pas de simple Arrancar, deux espada et le maître de l’Exequias. Et eux aussi se sont fait corrompre si facilement. Le monstre ou que sait-je à l’origine de cette énergie que nous avions ressentis et qui à réussi à manipuler six entités si facilement n’est de loin pas à prendre à la légère. Nous n’avons pas pu ne serais-ce que l’approcher, ce qui implique qu’il est impossible de jauger si ce que nous avons vu et ressenti était là son potentiel maximal ou un simple amusement de sa part.

Je mettais ainsi terme à mon monologue. J’avais encore à dire, encore beaucoup de chose. Mais le plus important était là. Il me fallait laisser un temps de silence pour qu’il puisse prendre en compte ce que je venais de dire. Je savais qu’il prendrait en compte nos avis, sinon nous serions déjà mort. Car après tout s’il nous avait fait venir c’était qu’il était prêt à nous écouter, et prêt à nous laisser une chance, si infime soit-elle.

Je sais que tout cela ne représente qu’une maigre consolation au vue des efforts fournit. Néanmoins si une chose est certaine, c’est que les Hollows n’ont pas plus que nous une idée de ce qu’il se trame là-bas. Est-ce que le fait que cette entité attaque là-bas est une preuve d’un Hollow extrêmement puissant faisant surface ou de l’agissement d’un externe est impossible à confirmer je le crains…

Que de mauvais nouvelle… Je me faisais le porteur de bien triste nouvelle. Néanmoins je comptais sur mes compagnons pour réussir à faire tourner la balance en notre faveur. Je n’avais pas encore tout dit, pas répondu à tout. J’espérais qu’il serait assez malin pour expliquer que les Arrancars avaient fui, ou que sais-je encore. De plus en ce qui concernait notre exécution je n’en avais pas parlé. J’en avais déjà assez fait. Il était évident qu’aucun de nous trois ne désirait mourir, pourtant je n’aurais su dire ce que le commandant voulait entendre. Désirait-il savoir que chacun de nous se sacrifierait les yeux fermés en sachant que nous avions pu ne serais-ce qu’avoir un aperçu de la puissance de ce nouvel ennemie qui apparaissait ou voulait-il que l’on sauve notre peau ?

Notre survie dépendait d’eux maintenant !

Ils avaient sacrément merdé. Il le savait, son fidèle animal totem le savait, le Commandeur le savait. Aussitôt le rapport de mission rendu, la convocation n'avait pas traînée. Et ce que le Général O'Neill y avait renseigné dans ce fameux bout de papiers n'était pas bien difficile à deviner. Il en avait suffisamment dit pour que l'Hemingworth veuille les voir en personne, mais pas assez pour qu'il prenne la solution directe de l’exécution. Il ne le blâmait pas, lui-même hésitait encore quant à l'attitude à adopter face à ce problème. Le règlement était clair, aucune tolérance envers les déserteurs et encore moins en ce qui concerne les soldats qui deviendraient des Vizards. En tant qu'un des hommes les plus gradés de l'armée Reapers, ayant sous ses ordres un nombre important de soldats, Leeroy avait dû faire respecter ces deux points cruciaux à plusieurs reprises. Il n'avait montré aucune clémence envers les concernés et n'attendait pas de son supérieur qu'il le prenne en pitié et lui épargne la vie.

Quelque part, il s'était préparé à sa mort dès lors qu'il avait pris conscience de ce qu'on lui avait fait. Il se serait même ôté la vie lui-même, si seulement il était sûr que ce hollow était encore là, bien présent, et non pas mort depuis qu'ils avaient quitté le Monde Creux. Assurément, il ressentait encore la présence néfaste de cette chose, une sorte de souvenirs, plus qu'une réelle présence. Il se sentait parfaitement maître de son corps, de ses émotions et son jugement n'était pas altéré. En soit, rien d'anormal. Cela l'avait fait hésité quant à sa mise à mort. Il avait espéré que les deux autres auraient préféré enterrer l'affaire également, cette convocation prouvait le contraire. Encore une fois, c'était compréhensible. Conditionné comme ils le sont depuis le début de leur formation, ressortant telles de véritables machines exécutant les ordres sans broncher, trahir sa faction paraît improbable. Tout juste remis de ses blessures physiques, il rejoignit ce qui servait de Quartier-Général temporaire.

Venait de l'heure de la confrontation avec le Commandeur. Se mettre à dos cet homme, aucune personne saine d'esprit n'y songeait ni le désirait, eux trois venaient de le faire. Huan fut forcée d'attendre de l'autre côté du bureau du grand patron, sa présence n'étant pas requise. A son entrée, il salua dans un premier temps le moustachu, puis accorda un regard à Soul et Howard. Nul sourire, rien qu'un visage crispé par l'anxiété. Ils écoutèrent, subirent les questions chargées de haine, et lorsque vint le moment de répondre, son ami tireur d'élite fut le premier à parler. Le Heathcliff, arborant désormais un air résigné, assuré qu'ils ne verraient pas le jour se lever une autre fois, perdit toute envie de sauver sa peau par le mensonge. Impossible et surtout inutile de duper un être tel que lui. Par sa simple présence, son timbre de voix, il réduisait tout espoirs. Le borgne avait esquivé les questions, volontairement ou non, ce qui aurait certainement pour conséquence d'agacer le cow-boy. L'aveugle pris le relais.

Ce que faisait le trio d'Arrancars sur les lieux, la même chose que nous, ils recherchaient la source de cette énergie mystérieuse. S'ils sont encore en vie aujourd'hui, c'est uniquement car l'un des leur qui semblait avoir fuit au début des affrontements est revenu pour récupérer les corps inconscients des deux qui restaient. Nous n'avions plus assez d'énergie pour les pourchasser et les éliminer.

Ceci était la stricte vérité.

Pour ne rien cacher, c'est en partie à cause de cette intervention extérieure que nous n’avons pas été en mesure de les abattre. Cette abomination, a agit sur nos corps, et un hollow intérieur en a pris possession, l'affaire de quelques minutes seulement. Il semblerait que le but de tout cela était de faire tomber les alliances et que tous s'entre-tuent. Cela n'a pas marché, et le hollow est immédiatement mort, écartant tout danger.

Il marqua un temps d'arrêt, avant de reprendre sans une once d'hésitation dans la voix.

Si nous avions eu ne serait-ce qu'un soupçon quant à la survie de ce hollow en nous, nous nous serions exécutés nous-même sur le champs. Tel est notre devoir, et jamais nous nous détournerions. Nous ne sommes pas un danger, nous ne contaminerons pas les rangs, c'est une garantie.

Cela étant dit, il ne se faisait pas d'illusions, probablement seraient-ils exécutés pour prévenir un éventuel risque de contamination, comme il l'appelait.

Pas manqué. A peine avaient-ils eu le temps de souffler, que déjà la guillotine s'était abattue: Howard et ses deux compagnons étaient convoqués chez le Commandeur, et ce n'était certainement pas pour prendre le thé et recevoir des félicitations. Les quelques Reaper qui connaissaient Howard furent sans doute surpris de le voir, pâle comme un mort et muet comme une tombe, prendre la route du bureau de Connor Hemingworth. Peu désireux de se faire plus remarquer que de raison, il était arrivé en même temps que les deux Généraux qui l'avaient accompagné en mission. Les deux seuls hommes à pouvoir comprendre son état d'esprit. Eux aussi avaient été victimes de cet étrange phénomène. Et si tout semblait s'être dissipé, le Valentine sentait pourtant encore cette engeance sourdre au fond de son âme. Rien qui ne le gêne, comme un souvenir d'enfance oublié, mais c'était perturbant. Pouvait-il affirmer que la chose ne reviendrait pas? Non, il ne le pouvait pas. Il était quasiment certain que c'en était bel et bien fini, mais il y avait une part minime d'imprévu. Pas assez pour qu'il ne demande à être exécuté, mais suffisamment pour que le Commandeur, qui n'était pas arrivé à sa place en faisant des concessions, décide de convoquer le trio pour mettre les choses au clair.

Dès l'entrée dans le quartier général improvisé, et dans le bureau de l'ultime supérieur, ce dernier annonça la couleur: à l'issue de cette réunion, les trois Reapers sauraient si leur tête resterait ou non sur leurs épaules. Et au vu de son humeur, Hemingworth semblait plus pencher pour la deuxième solution. Beaucoup plus docile qu'à son habitude, Howard ne pipait mot, regardant tour à tour Soul puis Leeroy, qui prirent la parole les premiers, comme le voulait la hiérarchie. Si Soul expliqua plus en détails son rapport, Leeroy se chargea d'éclaircir les points éludés. Howard se sentait le devoir de conclure, mais il ne voyait pas vraiment quoi dire de plus que les deux autres... Une idée soudaine lui vint. Quelque chose ayant trait aux remarques qu'il s'était faites lors de la mission, avant que tout ne tourne au combat. Ça ne serait peut-être qu'anecdotique, puisque les deux Généraux avaient déjà abattus de nombreuses cartes, mais il se voyait mal rester silencieux et laisser son destin aux mains d'autres personnes. Il fallait qu'il parle, parce qu'il ne voulait pas être exécuté. Se tenant bien droit, bras le long du corps, il prit la parole d'un ton anormalement respectueux chez lui:

- Commandeur, le Général O'Neill et le Général Heathcliff ont bien résumé la situation. Les Arrancars étaient là à la recherche de cette présence, et c'est par ma faute que nous avons dû engager le combat avant la réalisation de l'objectif principal. Je suis prêt à recevoir toutes les punitions que vous jugerez nécessaires, Commandeur. Pour ce qui est de l'infection qui nous a frappés... Elle a aussi frappé les Arrancars, qui sont retournés à leur grossier état primitif, perdant eux aussi leurs capacités de discernement acquises en essayant pathétiquement de nous imiter. J'en viens donc à une réflexion que je me suis faite, si bien sûr vous me permettez de l'exprimer: cette chose, quelle qu'elle soit, n'était pas de leur côté, ni du nôtre. Si elle se manifeste de nouveau, il est possible qu'elle affaiblisse de nouveau nos adversaires. La détruire reste notre priorité, mais nous ne connaissons pas la limite de ses pouvoirs: l'observer ne serait pas forcément un mal.

Il se tut, espérant que le Commandeur n'interprète pas son idée comme l'éventualité d'une association avec une saloperie du Hueco Mundo. Lui même n'avait qu'un seul désir, à savoir réduire à néant le Monde Creux, mais que pouvaient-ils faire face à une telle chose? Il était probable que s'il ait été sur place, le Commandeur ait lui aussi été victime de ce phénomène, de ce Hollow apparu de nul part. A ce sujet, Howard reprit:

- Quand au Hollow qui a élu domicile en nous, il est apparu soudainement, extrêmement puissant, et nous n'avions pas le contrôle de nos corps, sans quoi nous aurions immédiatement mis fin à nos jours. Et une fois que nous avons repris pleine possession de nos moyens, la bête n'était plus là. Tout comme l'a dit le Général Heathcliff, nous ne contaminerons personne.

Et Howard se tut pour de bon, espérant vraiment que ses jours ne toucheraient pas à leur fin. Tout dépendait des prochaines paroles du Commandeur.

Le regard argenté de Connor glissait sur chacun des intervenants, à mesure qu'ils prenaient la parole. Un reflet prédateur dans les yeux, il les sondaient, les uns après les autres, attendant des éclaircissements et une bonne raison de ne pas dégainer son colt .45 et d'aligner trois menaces potentielles, là, tout de suite, dans ses quartiers même, les souillant du sang de trois précieux Reapers.
Le premier restait trop évasif. A l'image de son rapport, à l'origine de leur présence devant leur chef.
Le second avait été plus honnête, et plus complet.
Le troisième avait dit la connerie de trop.

— Vous êtes mignons, à vous démener pour sauver vos vies.

Un sourire mauvais déformait la moustache de Connor, lui donnant un air de bourreau d'un ancien temps. Abandonnant la position qu'il avait en écoutant leurs plaidoiries - assis sur son fauteuil, mains liées devant lui, tête posée sur ses poings, comme des entraves à l'envie qu'il avait d'en finir au plus vite en réalisant trois headshots - il se leva, mains derrière le dos, comme un général passant en revue ses troupes. Il contourna la table et se rapprocha d'eux. Une attitude plutôt agressive, il le savait : il allait à leur rencontre, les confrontant directement. Il était grand, sa carrure était large et malgré son âge, il était loin d'être un grabataire. On sentait à son aura que la puissance était toujours grande dans ce corps de vieillard.

— Ce rapport était à chier. Soul, t'es un Général. J'attends de mes généraux qu'ils puissent me transmettre des informations de façon claire, complète, sans chercher à masquer la réalité pour sauver leurs miches. Et que j'aie pas à convoquer mes troupes pour connaître exhaustivement ce qu'il s'est passé, putain ! J'ai à la charge tous vos camarades Reapers, des milliards d'âmes à protéger et un bon gros paquet de Hollows à buter, et en plus je dois chaperonner ces foutus Shinigamis. J'ai pas de temps à perdre à démêler le vrai du faux dans les rapports de mes Généraux !

Le reproche claqua comme le tonnerre dans l'air sous tension. Soul avait merdé sur toute la ligne. Un rapport de mission, c'était pas une énigme à déchiffrer. C'était une information, claire et concise, une base sur laquelle travaillerait le Commandeur pour décider de la route que sa faction devait suivre. Un renseignement imprécis ou, pire encore, éludé, et des milliers d'individus pouvaient y laisser la vie.

— Mais au moins, maintenant que j'ai perdu un quart d'heure à vous écouter tous, j'ai enfin une idée un peu plus claire de ce qu'il s'est passé ! En espérant que j'ai pas à renouveler l'expérience à chaque fois que j'envoie un Reaper en mission, sinon je peux tout de suite redécorer mon Quartier Général en salon de thé.

Les reproches faits, Connor arrêta ses va-et-vient devant ses soldats et se rapprocha de l'immense table qui lui servait de bureau, de table de réunion... et s'y adossa, à moitié assis dessus. Bras serrés, il passa en revue les informations qu'on lui avait donné.

— Rien ne me dit que ce Vizard en vous et bel et bien mort, sinon mes sens qui tendent à me le confirmer. Mais ce genre de saloperie est trop vicieuse pour que je me fie à quelque chose d'aussi faillible que mes sens. Dire que vous vous seriez suicidé est bien chevaleresque, mais au final, vous êtes devant moi, et sur vos deux pieds. En temps normal, je vous aurais placé dix ans en quarantaine pour m'assurer qu'il n'y a aucun risque. Mais j'ai pas le loisir de placer trois de mes soldats, dont deux Généraux, à l'isolement. Me reste deux solutions : vous laisser vivre ou ne prendre aucun risque.

Un temps d'hésitation. Où Connor continue de réfléchir.

— Je suis contre toute prise de risque, vous le savez. Mais d'une part, j'ai pas trop le choix, de l'autre ca me ferait chier de devoir me priver de trois éléments à un moment aussi critique. Vous êtes sauvés par la conjoncture les enfants, remerciez les Shinigamis et leur incapacité à protéger leur territoire. Vous serez cependant sous surveillance accrue et tout débordement laissant penser que vous êtes en train de vous transformer résultera par une exécution pure et simple, là où vous vous tiendrez, sans forme de procès. Vous êtes en sursis ; un faux pas et ce sera good-bye.

En griller une. Y avait que ça qui arrivait à le calmer, à le rassurer, et généralement, c'était ce qu'il faisait quand il sentait qu'il prenait une mauvaise décision. Portant la main à sa poche, il en retira un cigarillo, qu'il alluma sans que la flamme ne tremble. Il en tira une bouffée apaisante, intoxicante, à l'odeur de tabac si forte qu'elle aurait fait pleurer un gosse.

— Zêtes pas tirés d'affaire pour autant. Cette mission est échec quant à son but premier, mais elle nous aura permis d'obtenir des infos importantes. Ce monstre, on en causera plus tard. Ce qui m'intéresse, c'est les Arrancars. Mais avant ça, une mise au point. Howard. Tu redis une connerie de ce genre encore une fois et je fais de toi mon punching-ball officiel. Cette saloperie, on ne l'étudie pas. On fait pas joujou avec. Ce n'est pas un allié, même s'il s'en prend à nos adversaires. Un machin qui transforme mes soldats en Vizards, je l'observe pas : je l'annihile, et le plus vite possible. Point barre. J'espère que c'est clair pour vous trois ? Maintenant, expliquez-moi pourquoi, selon vous, les Arrancars étaient là.

[Technique RP niveau 6 : pavé dans vos gueules.]

Très clair commandant.

Evidemment. Pas un mot de plus ne sortit de ma bouche, laissant notre chef nous passer le savon de notre vie. Nous étions encore les trois en vie et pour l’instant c’était la seule satisfaction que l’on pouvait encore avoir. Il était évident que nous devions nous raccrocher au peu qu’il nous restait. Pour ma part je n’essayerais même pas dire quoi que ce soit à ce qu’il venait de dire. Si j’avais fait un rapport comme il l’aurait voulu nous nous serions fait exécuté sur le champs c’était certains. Il n’essayait que de faire passer son message et je le savais. La situation dans laquelle nous nous étions trouvé n’était clairement pas la plus simple. Sans que l’on ait pu décider de quoi que ce soit l’on s’était fait transformé. Remettant par la même occasion en cause tout ce que nous avions connu tout au cours de notre longue vie. S’il croyait que l’on était des traitres qu’il en finisse. Assez de ces sous-entendus.

Son discours avait été assez long pour que l’on comprenne tous ce qui planait au dessus de nos têtes. Plus que jamais, le moindre écart nous couterait nos tête, tout simplement. Il était évident que c’était déjà le cas en temps normal, mais aujourd’hui plus que jamais. Nous allions devoir nous tenir à carreau. Et c’était exactement ce que je comptais faire. Pour Yoru et pour moi je me tiendrais à carreau. Je ferais mon boulot, et profiterais de chaque instant. Après tout il était évident que la mort pourrait venir me chercher d’un instant à l’autre. Il suffirait d’une seule erreur, d’une seul manifestation de ce monstre qui peut-être, qui sait, sommeillait encore en nous, et nous serions mort.

Les Arrancars étaient clairement là pour les mêmes raisons que nous. Il ne semblait pas plus au courant que nous de ce qu’il s’était passé, surtout au vue du fait que comme l’a dit Howard ils aient eux aussi été affecté par ce monstre. Ils s’est amusé de nous sans que l’on puisse y faire quoi que se soit.

J’étais resté distant, du moins avais-je essayé de le faire, néanmoins j’avais réussi à en apprendre plus, par l’intermédiaire de Leeroy et d’Howard. Nous n’avions été que des pantins dans les mains d’une entité dont la force dépassait l’entendement, une force qui rivalisait au moins avec celle du Commandant, pour prendre possession de 6 potentiels aussi puissant que ceux qui s’était trouvé là au moment de la recherche. Je ne me faisais pas d’illusion, il était plus que nécessaire d’éliminer ce monstre aussi vite que possible, néanmoins, la force avec laquelle il était apparu, avec laquelle il avait pris possession de nous et la simplicité avec laquelle il avait disparu, ne laissant derrière lui que des questions, prouvait qu’il ne serait pas si facile que ça de mettre notre main dessus. L’on allait devoir redoubler d’effort pour le retrouver, même quand l’on possédait une armée de la taille de celle des Reapers.

De plus au vue de la facilité dont il est disparu et avec laquelle il s’est échappé ne laissant derrière lui pas la moindre trace exploitable, il est malheureusement évident que cela ne sera pas si simple que ça de le retrouver. Je ne sais même pas comment une telle énergie peut avoir disparu si facilement, sans qu’aucun de nous ne puisse ne serait-ce que l’apercevoir.

C’était assez rare pour être noté, j’étais clairement perdu. J’aurais voulu dire que je prendrais une équipe s’il le fallait et que je retournerais inspecter le Hueco Mundo s’il le fallait. Que je ferais tout ce qui était en mon pouvoir pour retrouver ce monstre et lui faire payer l’affront qu’il nous avait fait. Mais ce n’était pas le moment, clairement pas… Il était évident que le commandant ne le prendrait pas bien, et au vue des circonstances j’allais devoir me tenir à carreau…

Nous allions devoir nous tenir à carreau !

Leeroy était à l’affût, guettant le moindre signe annonçant que le Commandeur venait d'opter pour la solution radicale, dégainer son colt et les exécuter. Il régnait une telle tension dans la pièce, accentuait par l'aura menaçante et écrasante du cow-boy, que rien ne pouvait indiquer qu'il souhaitait les épargner. Tout simplement car à cet instant, encore posé dans son fauteuil, il n'avait lui-même pas tranché sur la question. Ils avaient plaidaient leur cause du mieux qu'ils le pouvaient, chacun leur tour, patientant impuissant jusqu'au verdict. Véritable torture psychologique que de rester immobile, à se préparer à la possibilité de ne pas ressortir en vie de cet endroit. Il se redresse finalement, de toute son imposante carrure, afin de leur faire face. Si à cette période de sa vie, il était encore aussi intimidant, forçant le respect par sa seule présence, le Heathcliff n'osait imaginer à quel point il pouvait en imposer lors de ses glorieuses années. En comparaison, Howard le patriote américain, n'était rien.

L'Hemingworth s'activait d'un bout à l'autre de la ligne imaginaire que ses trois soldats représentaient, les blâmes déferlaient et pas un n'osa y redire quoique ce soit. Ils acceptaient les remontrances sans ciller, jusqu'à ce moment d'hésitation que tous trois captèrent et redoutaient tant. Vivre ou mourir, c'était maintenant que tout se jouait. Ils vivraient, au moins encore un temps, sauvés par les circonstances engendrés par ces deux dernières années. Il n'osait y croire, sauvé par l'incompétence des dieux de la mort orientaux... Il retint un profond soupir de soulagement, et le coin de sa lèvre se déforma brièvement en un maigre sourire. Il n'y aurait pas de mort à déplorer dans les rangs aujourd'hui. S'il avait accepté sa propre fin, entraîné deux autres hommes avec lui dans sa chute lui était épouvantable. Allégé de ce fardeau, il se redressa quelque peu, écoutant la fin du discours du chef. Perdurer oui, mais sous conditions, bien évidemment. Placé sous surveillance, étroitement surveillé, abattu au moindre débordement.

Bien reçu.

La fumée du cigarillo entamé par Connor vint s'infiltrer dans les narines de l'aveugle, qui accueillit la chose avec un certain plaisir dissimulé. Il fumait lui aussi, moins qu'avant depuis qu'il était être parvenu à contrer son addiction au tabac. Après avoir frôlé la mort, une cigarette lui ferait le plus grand bien songea-t-il. Une fois définitivement sorti de cet enfer, il s'offrirait ce luxe. Pour l'heure, il contribuerait à renseigner au mieux le Commandeur sur les intentions de l'ennemi. Il avait eu le temps d'y songer, retourner le problème dans tous les sens, et relier les éléments retranscris dans les différents rapports à ce sujet. Ils cherchaient la même chose qu'eux, c'était évident.

Commandeur, nous pensons qu'il y a un lien entre cette chose qui s'est manifesté au Monde Creux et les différentes allusions à une entité divine et son prophète relevées par les Hollows éliminés sur terre. Celle-la même qui semble avoir permise à cette race de subsister après la mort de leur Roi. Ces Arrancars recherchaient cette chose, sans savoir à quoi s'attendre, ni où la trouver exactement. Au vue de son intervention qui ne ciblait personne, il y a des chances pour que ce Dieu ne se soit pas encore décidé de leur offrir son aide. Des chances pour que nous l'éliminions avant qu'il ne soit trop tard.

Si l'être ayant repris le pouvoir à Las Noches et cette entité à la puissance colossale parvenait à s'entendre, l'équilibre des forces seraient renversée une fois de plus. Il fallait envoyer plus d'hommes là-bas, pas seulement une escouade de trois soldats, et retrouver cette abomination pour l’annihiler.

Howard retint à grand peine son soupir de soulagement, par crainte de recevoir plus de remontrances s'il le manifestait. En tant que Reaper, il aurait dû accepter la mort au vu de la situation, et montrer des signes de faiblesse n'était ni dans ses habitudes, ni dans celles du corps d'armée qu'il servait - même si échapper à une exécution en règle pouvait être un prétexte suffisant à un léger soupir, d'une certaine manière -, sans compter que Connor envisageait déjà de faire de lui son punching-ball officiel, selon ses propres termes. Autant ne pas lui donner de raisons supplémentaires de le faire. Mais ça s'était vraiment joué à un cheveu, cette fois. Si la situation avait été moins critique, Howard, Leeroy et Soulidiot auraient pu dire adieu à veaux, vaches, cochons. Pour une fois que des jap' faisaient quelque chose d'utile, tiens... Docilement, Howard écouta ses supérieurs prendre la parole chacun à leur tour, le borgne se chargeant de résumer la raison de la présence des Arrancars, tandis que Leeroy approfondit la chose sur l'entité responsable du fiasco. Même si l'échec restait impardonnable, le trio était tout de même tombé sur beaucoup trop forte partie. En temps normal, ils auraient pu arracher la victoire contre les trois engeances, mais avec l’intervention de la chose, les rapports de force s'étaient inversés. Mais chez Howard, deux choses étaient sans limites: son amour pour sa patrie, et sa fierté. Il botterait le cul de cette chose de ses propres bottes, qu'elle qu'elle soit! Le moment d’errements initial était passé, ses convictions raffermies par le discours du Commandeur: il existait pour faire le ménage sur Terre, éradiquer tous les Hollows et dérivés, catégorie où se rangeait l'être mystique qui leur avait causé bien des ennuis, et avait manqué de les tuer à deux reprises, directement et indirectement.

Pour la énième fois, et bien que cela lui fasse plus de peine qu'autre chose, le fils préféré de l'Amérique repassa dans son esprit les principaux événements de la mission, cherchant à se souvenir d'un geste, d'une parole, de quelque chose non évoqué par ses supérieurs et qui pourrait les mettre sur la piste de la bête. Un indice, ou même un petit morceau d'indice. Mais l'exercice se révélait plus difficile que prévu, étant donné que le black-out lié à l'intervention de son Hollow intérieur, qu'il sentait encore à l'état d'"organe" vestigial au fond de lui, intervenait assez tôt, et qu'il était tombé assez rapidement, à sa grande honte. Ironie du sort, il était le seul des trois soldats envoyés sur place à posséder deux yeux en état de marche, et c'est lui qui en avait vu le moins! Il avait fait honte à sa patrie, très clairement. La déception serait oubliée bien assez vite - le propre des idiots que d'être heureux, diraient certaines mauvaises langues - mais elle était bien là. Toutefois, Howard restait bien droit, peu désireux de se faire traiter de petite tantouze ou toute autre version fleurie d'une mise en doute de sa virilité qui pourrait passer par l'esprit du Commandeur Hemingworth. A part le fait que les Arrancars employaient des femmes, une grossière erreur, il ne voyait pas trop quoi rajouter sans paraphraser les deux Généraux. Mais une petite voix au fond de lui le poussait à parler, même pour ne rien dire, parce qu'il ne pouvait pas laisser la chose se passer sans y mettre son grain de sel, c'était antinomique à sa fonction de représentant des États-Unis d' Amérique. Et puis, quelque chose le fit tiquer, laissant une légère grimace déformer son visage l'espace d'une seconde.

La femme l'avait bien dit: ils ne voulaient pas se battre. Bon, l'autre blond et le roux s'étaient chargés de lancer la chose, bien aidés par Howard, mais les Arrancars souhaitaient prioritairement s'assurer de l'identité de la créature. Il y avait donc de quoi exploiter quelque chose, peut-être. D'un ton plein de rigueur militaire, celui du bon soldat au rapport, toute la crainte et les doutes oubliés, Howard entama:

- Tout à fait clair, Commandeur. Je vous prie de m'excuser pour les insanités que j'aie prononcées. Du reste, comme l'ont dit le Général O'Neill et le Général Heathcliff, les Arrancars étaient là pour s'informer sur cette entité. La tâche devait être importante, puisque la femme, qui s'est présentée comme la Tercera Espada, a bien précisé qu'ils ne tenaient pas à se battre. L'autre, Borick, le chef de l' Exequias selon ses dires, était lui aussi disposé à nous laisser partir, exception faite de ma personne, puisque j'étais prêt à les éliminer pendant que mes supérieurs essayaient de confirmer la présence ou l'absence de la chose. De là, on peut extrapoler à l'action généralisée de la créature qu'elle n'est pas encore sous leur contrôle, et ils vont y concentrer leur force s'ils veulent la soumettre, fatalement, étant donnée la puissance de l'entité. Alors, on n'aura plus qu'à appliquer un traitement généralisé pendant qu'ils seront tous au même endroit: frapper de toutes nos forces et écraser Arrancars comme pseudo-Dieu.

Oubliant un peu où il était, le Valentine serra les poings et fronça les sourcils. Oh, il l'aurait sa vengeance, parole de patriote borné.

Au moins ils s'écrasaient. C'était ça qui plaisait en particulier à Connor. Son armée était disciplinée. Ce n'était pas comme ces putains de Shinigamis et leurs électrons libres. On faisait ce qu'on voulait, au Gotei 13. Les Capitaines y avaient une liberté trop grande aux yeux du Commandeur. Leurs assemblées, leurs ronds de jambe, tout ça, que de la connerie en barre. Il fallait un chef. Un leader ferme, qui prenait les décisions, et des subalternes pour prolonger la chaîne de commandement et appliquer les ordres. Oh, ses Généraux avaient leur part d'autonomie. Mais globalement, ils ne faisaient rien sans l'aval de leur chef. Et que bien mal leur en prenne s'ils décidaient de prendre une initiative sans avoir son aval.

— Mouais. Ca m'avance pas des masses tout ça, mais on a un début d'explication.

Tirer une autre latte. La retenir, quelques secondes, comme pour que sa fumée infuse et éveille l'esprit du Commandeur. Putain, qu'il aimait cette saloperie. Impossible de rester calme sans ça, de réfléchir convenablement. Waiti l'engueulait, elle aimait pas la fumée. Mais au diable Waiti. Le grizzly était dans les parages, non loin, sans doute à faire une ronde digestive.

— C'que je me dis, moi, c'est que les Arrancars ont été envoyés là par quelqu'un. Et c'est ça qui est peut-être le plus emmerdant. Ca veut dire qu'il y a un nouveau boss à Las Noches et qu'il se sent assez fort pour envoyer des gens enquêter dans le désert. Qu'il cherche cette espèce de Dieu débile sorti de nulle part. Sauf qu'après ce que vous avez vécu... j'espère juste que ce prophète de mes couilles avait pas un train d'avance sur nous.

Un Dieu Hollow. Putain, ça, ça ferait bien chier. Connor avait vraiment pas besoin de ça. Mais cela paraissait tellement improbable. Il se dit cependant que, réel ou pas, ce "Sima" avait réussi à créer une sorte de cohésion parmi les Hollows, eux qui ne s'alliaient auparavant que par la soumission au plus fort. C'était une chose de buter des larbins ; c'en était une autre de tuer des fanatiques. Sont plus coriaces, les fanatiques.

— Au moins, on sait que c'est pas les couillons de Las Noches qui le contrôlent. Ou alors, c'est ce qu'ils nous font croire ; mais à vrai dire, on s'en fout un peu. Est-ce que cette chose a un maître, c'est ça que j'aimerais connaître. Mais vu la façon dont vous dites qu'elle a disparu... et vu ce qu'elle est capable de faire... Non, trop tôt pour lancer une expédition d'envergure pour l'anéantir, surtout en territoire Hollow, surtout s'ils ont de nouveau un semblant d'organisation. Affronter cette bestiole sera assez dur sans qu'on doive en plus gérer des Arrancars. J'aviserai. Surveiller Las Noches pourrait devenir une priorité dont je me serais passé.

Que faire ? Il était évident que le monstre était une menace d'envergure. Mais quelles étaient ses limites ? Etait-elle seulement vindicative ? Après tout, ses hommes s'étaient rendu sur les lieux, profanant peut-être son territoire. Il n'était pas impossible que foutre la paix à ce truc suffise à garder ses Reapers en paix. Il n'aimait pas l'idée d'une telle menace en liberté, mais il préférait mille fois éviter un conflit ouvert, surtout avec les Arrancars de nouveau sur pied et les Shinigamis à surveiller.
Quel merdier, ce pays.

— Bien. Ca suffira. J'espère que vous serez moins cons la prochaine fois. N'oubliez pas : un pas en dehors du sentier, et les têtes voleront. Pour le moment, on va laisser ce truc tranquille. Avec de la chance, il va bouffer tout Las Noches, ou que sais-je de pire encore. J'ai pas le loisir d'envoyer tous mes hommes dans une bataille dont je ne connais ni l'ennemi, ni la nature. Nous avons le temps. Préparez-vous cependant à devoir l'affronter un jour, à nouveau.

[Fin du RP de mon côté, je vous laisse poster une conclusion si vous le souhaitez.]

Et on garderait nos têtes. Voilà bien l’information la plus importante de la soirée il fallait bien l’avouer ! Je n’étais pas fier de ce qu’il venait de se passer et il y avait de forte chance que je fasse mon possible pour tout oublier au plus vite. Après tout c’était nos conneries ou presque qui nous avaient failli nous coûter nos têtes… Yoru ne l’avait pas ouvert de tous l’entretien et de ça je ne pouvais que l’en remercier. Une fois que le Commandant eu finit son speech, je m’inclinais en signe de respect, le saluant avec rigueur et partant retrouver l’air frais. Si lui avait besoin de cigare pour se sentir bien, en cet instant ce qu’il me fallait c’était de l’air frais. Une bonne grande quantité d’air frais. Plus la porte du bâtiment se rapprochait et plus j’accélérais. Ne désirant qu’une chose, de l’air et encore de l’air ! Ce qui finit par arriver ! ENFIN !

AH PUTAIN ! J’ai bien cru qu’on allait y passer !

C’est bien là tout ce qui traversa mon esprit. Je n’en pouvais tout simplement plus. La pression que nous imposait ce vieux moustachu. Qu’elle soit psychologique ou psychique n’était vraiment pas quelque chose dont on pouvait s’extraire facilement ! Preuve que j’avais encore définitivement du chemin à parcourir. Une pété de chemin de à parcourir !

Yoru prit finalement son élan. Dépliant ses grandes ailes pour enfin prendre son envol. Tout comme moi lui aussi en avait besoin. D’une bonne bouffé d’air frais pour enfin pouvoir profiter de ce ciel si bleu. Mon Totem s’envola avec puissance, laissant une marque sur mon épaule, preuve qu’il avait été chamboulé par les événements. Lui qui ne laissait jamais la moindre trace et qui aurait pu se poser sur mon épaule sans même que je le sente.

Plus jamais tu me refais ça Soul !

T’inquiète pas je compte vraiment pas repasser dans son bureau d’ici un moment !

La voix de Yoru dans ma tête était serré. Il avait eu sacrément peur, peur que ma tête s’envole et que notre union se finisse ainsi, exécuté par un commandant un peu trop sérieux. Oui j’avais eu peur aussi et j’avais pu ressentir son angoisse. Je lui en faisais la promesse aujourd’hui, cela ne se reproduirait plus. Il était évident que je ne laisserais pas ça passer, et que je ferais mon possible pour ne plus jamais avoir besoin de revivre cette expérience ! J’allais augmenter mon niveau, et quand il serait suffisant jamais plus je n’aurais à craindre de me faire traiter ainsi !

Leeroy et Howard eux aussi devait être dans le même état d’esprit. De ce que je connaissais de Leroy il n’était pas du genre à commettre la même erreur deux fois, surtout pas avec Huan qui ferait tout pour s’assurer qu’il ne refasse pas la même connerie. Quant à Howard, au vue de son égo sur dimensionné il y avait fort à parier qu’il n’avait pas du vivre la chose si bien que ça ! Oui, nous allions viser d’autre hauteur c’était évident !

Ce fût les mains dans les poches et Yoru qui profitait du ciel que je partais de ce bâtiment où je n’espérais plus jamais remettre les pieds !

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