Allons-y.

Dans le bureau du Kyu Ban Tai Fukutaisho, la Shihôin faisait passer un test de psychologie à son sixième siège. Connaissant les directives du capitaine Igarashi, le nombre d’homme demander et notamment les ordres que ses shinigamis devront exécuter. Inutile de le préciser que les évaluations seront très strictes, et que les malheureux élus possédant un mental suffisamment fort pour résister à l’épreuve qu’ils seront amenés à vivre, se verront devenir les protecteurs du sereitei et des milliards d’individus vivant sur terre devant la pire adversité de l’histoire de la Soul Society. Ce qui est le cas de l’infortuné en face d’Arisu. Aucun doute possible sur son subordonné qui se retrouve malgré lui en possession d’un mental suffisamment robuste. Lui annonce directement la nouvelle, l’individu apparaissait comme dépité. À l’observer, on pourrait croire que le ciel s’abattit sur sa personne.

Navré, mais vous devez vivre ce cauchemar pour le bien du sereitei et de l’humanité que nous protégeons. Vous pouvez désormais disposer, mais avant aller me chercher le septième siège Kaoruko.

Reprenant de la contenance, il affichait encore une mine accablée. Le sixième siège commença à se diriger vers la sortie lorsqu'on frappa à la porte. La septième siège convoqué à l'instant par Arisu entra comme un heureux hasard.

Septième siège de la neuvième division, Kaoruko Aeri. Vice-capitaine Shihôin, le capitaine Kazegai Taka désire s’entretenir avec vous, il attend derrière la porte.

Bien. Entrez capitaine Kazegai.

Le Taisho pénétra alors dans l’antre d’Arisu. Le blondinet pouvait apercevoir dans la pièce un petit tabouret en bois juste assez grand pour permettre à la petite dame d’atteindre le haut des étagères. Le secrétaire positionné dos au mur, lui permettait de voir toute la pièce d’un seul regard. Disposant à côté de deux armoires fermé à clé lorsqu’elle sort. Aimant les plantes, dans chaque coin de petits arbres de jade remplissaient à merveille les angles de la pièce. Pour finir un Agglaonema était disposé sur son bureau, pour le moment seul les fenêtres se retrouvé épargné par la vague verte. Pour terminer ce cadre reposant, les murs furent quant à eux repeints en bleu ciel. Un vrai havre de paix et de rangement.

Kya Ban Tai FukuTaisho Shihôin Arisu, Taisho Kazegai puis-je connaître le but de votre visite ? Voulez-vous que je vous offre une tasse de thé ?

Une voix neutre, sans un sourire, accompagné seulement de doux iris océanique. Le septième siège se tenait devant la porte attendant les instructions de son supérieur hiérarchique direct.

Bien. Kaoruko préparez-nous du thé deux tasses, et ensuite vous irez voir Rosai. Dites-lui que c’est pour l’évaluation, il comprendra.

Expression peu commune dans le registre de la dame. Elle dicta ses ordres avec un sourire. Comme quoi le petit sourire du capitaine est très communicatif. La Shihôin nota qu’il s’agit également du premier capitaine qui lui rend visite et cela seulement dans le but de faire connaissance ou pour parler d’un travaille en commun. Signe que la courtoisie fait partie de ses principes, montrant qu’il fut élevé dans une famille qui avait du savoir-vivre. Aurait il cependant pris la peine de la rencontrer s’il y avait eu un capitaine ? Probablement pas, mais peut-être pourra t’elle lui poser la question dans le feu de la discutions ? Le genre de rencontre typique où la conversation pouvait déboucher sur tout et n’importe quoi. Dire que pour le moment tout ce qu'elle savait sur le Taisho c'est qu'il est le capitaine le plus récemment promu, sans prendre en compte le très récent capitaine Tôzawa. En plus qu'il fut juste avant l'ancien vice-capitaine de la dixième. L'Igarashi devait être fier du nouveau statut de son poulain.

Il y a un sujet sur lequel vous tenez à converser ? Des événements récents au sereitei, de ma promotion, d’expérience passée, d’un sujet plus ou moins agréable. Je suis ouverte à bien des thèmes de conversation.

Toujours aussi étonnante, elle garda son sourire, c’est qu’il est contagieux ce Kazegai dans le bon sens du terme. Le septième siège Kaoruko revient avec le thé et s’inclina une dernière fois en signe de respect envers le Taisho et sa FukuTaisho, avant de partir pour son évaluation psychologique. L’objectif étant de savoir si elle possède le mental pour supporter ce qui lui sera amené à vivre. Son regard redevient plus neutre en pensant au futur carnage que toutes les shinigamis qui sont sous ses ordres vivront.

La tisane vous convient-elle ?

La voix reprit son ton monocorde. Comme le dit le dicton, chassez le naturel, il revient au galop. Si jamais le capitaine Kazegai ne prend pas d’initiative pour parler alors elle trouvera de quoi discuter pour lui.

Son convive inclina la tête en témoignage de son appréciation du thé. L’aristocrate lui rendit avec un sourire une expression bien trop rare dans son registre.

Navré, c’est dans ma nature d’être comme cela. En ce qui concerne ma nomination, elle remonte à environ treize jours.

Presque deux semaines en somme. Au moins, le Kazegai eut la décence de s’informer sur qui dirigeait la division de la justice. Arisu eut la surprise de constater que certains homologues ignoraient complètement qu’elle fut promue vice-capitaine, et ce après une semaine de mise en service. Taka montra malgré lui qu’il s’agissait du manque de rigueur flagrant de ses vis-à-vis. Elle sentit la honte du taisho d’ignorer ce menu détail. La Shihôin ne demandait pourtant pas de savoir la date exacte où elle eut son badge, un fait parfaitement anecdotique. Uniquement d’être informé sur le commandement.

Je suis bien apparentée au clan prestigieux des Shihôin. Bien que née dans une branche secondaire, je ne demeure pas moins une véritable Shihôin. Contrairement au rustre venant du rukongai qui emprunte sans savoir ce qu’il signifie ce nom ou qui tente par ce biais d’obtenir une influence factice.

D’une voix habituellement vierge d’émotion, la dame donna vie à ses mots comme si sa carapace filtrant ses sentiments ne pouvait empêcher d’exprimer sa fierté d’appartenir à un clan d’une telle notoriété et son dédain envers ce qui voudrait nuire à sa réputation. En regardant dans ses yeux océaniques, on y trouvait une étincelle plus vivace que l’on pouvait imaginer y voir dans ce visage d’ordinaire impassible.Après cette démonstration dévoilant que la petite dame n’était pas uniquement faite de glace. Arisu réfléchissait que s’il s’agit là d’une visite de courtoisie, il y a toujours la possibilité de se renseigner sur l’état d’esprit de son interlocuteur. En plus d’avoir une idée pour donner matière à converser.

J’ai aussi une question. Vous étiez l’ancien vice-capitaine du capitaine Igarashi, si je ne trompe pas ? Pourquoi avoir choisi la cinquième division plus tôt qu’une autre ?

Une tentative dans le but de briser son timbre monocorde fut presque réussie. Souriant en commençant sa phrase, elle revient sans s’apercevoir que son sourire s’effaça au fur et à mesure qu’elle parlait. À croire que sa facette revient comme par un réflexe inné à son pli naturel.

Décidément, la jeune Vice-Capitaine était encore plus psychorigide que ne l'était autrefois le Kazegai. En le voyant comme ça, de l'extérieur, il comprenait ce qu'avaient pu ressentir les gens en le côtoyant avant. La tension, enfin, l'absence d'émotions apparentes qui emplissait son interlocutrice avait tendance à être contagieuse. Mentalement, Taka s'excusa auprès de tous ceux qu'il avait fréquenté par le passé, puis reporta son attention sur le présent sujet: la Shihôin d'une branche secondaire venait de poser une question des plus intéressantes, à laquelle il n'avait jamais vraiment réfléchi. Enfin, il avait choisi la Cinquième en connaissance de cause, quand même, et avait déjà évoqué certains des éléments de réponse lors d'une discussion avec son vieil ami Krow Karlson quelques jours auparavant. Mais le sérieux de la jeune femme qui lui faisait face lui suggérait qu'elle ne se contenterait pas d'une réponse générique et à moitié faite. Se grattant son menton vierge de toute barbe comme pour réfléchir, il finit par se lancer après avoir tiranché l'extrémité des manches de son Haori, comme il le faisait assez souvent depuis qu'il le portait:

- J'étais bien Vice-Capitaine de la Dixième, avant. Et je n'aurais jamais cru devenir Capitaine un jour. Bref, la première chose qui m'a conforté dans mon choix, et pas des moindres, c'est qu'elle n'avait pas de Capitaine. Trait d'humour mis à part, disons que j'ai toujours apprécié la paperasserie. Enfin, je ne sais pas si on peut dire que j'apprécie la chose, tout au moins je la déteste moins que certaines autres personnes. Les Archives, ce n'est pas si différent que ça... Et puis, la Division avait besoin de quelqu'un de calme et posé. Ce n'est pas tous les profils qui peuvent coller à ce poste, et en l'occurrence, je pense être l'un de ceux-là, sans me vanter, bien entendu. On est bien peu de choses face au poids de l' Histoire, et c'est seulement en en prenant conscience qu'on résiste à l'ampleur de la charge. Et me considérer comme un rien du tout faisait partie de mes habitudes autrefois, ha ha! Enfin, l'endroit m'apaise. Ce silence, c'est parfait pour réfléchir. Et j'aime réfléchir.

Oui, ça devait être à peu près tout. Repoussant une de ses mèches dorée, il embraya sur une interrogation de son propre cru à l'adresse de la toute récente promue:

- Vous êtes Vice-Capitaine depuis peu, mais comment ça se passait, avant? Vous êtes de la Neuvième, à la base? Je suppose que votre famille a joué un rôle déterminant sur le choix de votre carrière...

Il espérait seulement qu'elle n'était pas en froid avec la dite famille et qu'il ne venait pas de gaffer, mais c'était peu probable vu les émotions qui avaient filtré dans son ton lorsqu'elle évoquait sa famille. Après, il y avait aussi possibilité qu'elle prenne ombrage d'une question si personnelle et jette dehors ce pauvre Taka.

Le capitaine Kazegai prit son temps pour répondre à une question simple. N’y avait il jamais réfléchi avant ? Où rassemblait-il ses mots avant de s’exprimer ? Quoi qu’il en soit, le Taisho fit un résumé de sa biographie des plus intéressants. Apportant un flot d’information plus complémentaire sur sa personne. Comme Arisu le présentait, l’archiviste possédait une modestie à toute épreuve avec l’avantage d’être pragmatique.
Une remarque fit apparaître un sourire sincère suivi d’un petit rire étouffé. Il appréciait la paperasserie, voilà qui est étonnant, enfin pas vraiment venant du capitaine de la cinquième.

Ne vous en faites pas capitaine je n’oserais me moquer de vous. C’est juste rarissime de trouver une personne disant aimer la paperasserie, notamment parmi haut gradé.

Cela méritait-il d’en rire ? Probablement pas, mais pour l’esprit de la Shihôin cela suffisait avant de chasser toute expression de son visage d’ange. La seconde interrogation exprimait sa méconnaissance des grandes familles du sereitei. Cette méconnaissance sur la noblesse, elle a dû y faire face à l’académie de façon plus virulente. École qui s’est montré un véritable nid à préjugés, aussi bien des élèves que des professeurs. Mais Arisu pendant son cursus était parvenue à neutraliser cette agressivité, en donnant des explications et en gardant un calme olympien. Alors apporter sa lumière à une personnalité aussi réfléchie sera un véritable plaisir.

J’étais à la seconde division avant de demander une affectation pour la neuvième division il y a deux ans. Normalement tout les Shihôin ayant pour vocation à devenir des Shinigami du gotei treize partent à l’Onmitsukidō part tradition familiale dans l’espoir de revoir un jour à nouveau un Shihôin à sa tête. Mais, ma nomination à la neuvième, cela n’était uniquement de mon cru. Si j’avais attendu leur accord, je serais toujours à ma division d’origine. Cependant, je me rends compte que mes dires sont quelque peu hypocrites. Ils ont bel et bien influencé mon esprit en m’instruisant leur valeur aujourd’hui mienne. Valeur dont je ne suis qu'en parfaite phase à la neuvième ? Pour le simple fait que je ne dois pas presque systématiquement tuer les criminels du sereitei. Même si leur fonction est presque indispensable pour le bon fonctionnement de notre société, je ne me sentais pas totalement à mon aise. Mais si la division de la justice avait été inexistante, je serais encore un assassin du gotei.

Elle marqua une pause et repris avant même que Taka puisse émettre un commentaire.

Et vous qu’est-ce qui vous a poussé à devenir un Shinigami, à gravir les échelons ? Est-ce qu’il y a une personne en particulier qui a aidé à forger l’homme que vous êtes devenu ?

Le capitaine Kazegai prit son temps pour répondre à la question relativement simple de la dame. Vérifiait-il dans sa mémoire ce qu’il l’avait poussé à devenir un shinigami ? Où prenait-il garde de ne rien oublier ? Elle s’attendit à une réponse des plus fournies, Taka fit complètement l’inverse. Cette fois-ci il se contentait du minimum. Avait-il quelque chose à cacher ou qu’il avait honte ? La nature suspicieuse d’Arisu refit surface avec aussi peu d’information. Bien puisse s’agir seulement de la pure vérité et qu’il préférait garder certain détail pour lui seul. Après tout, chacun a le droit à une vie privée, mais les réflexes de son passé d’assassin lui poussaient généralement à fouiller dans les recoins secrets. S’apprêtant à tenter une introspection du passé du Taisho Kazegai, mais on frappa à la porte de son bureau à ce moment. L’arrêtant dans son élan pour interroger son convive.

Entré.

Shinigami de la neuvième division Ado Akamis, Vice-capitaine Shihôin le quatrième siège Aro vous demande dans la pièce spéciale pour des dossiers urgents à envoyer au capitaine Igarashi.

Bien, dites-lui que j’arrive au plus vite.

Voilà ce qui met fin à l’échange entre la Kyu Ban Tai FukuTaisho et le Go Ban Tai Taisho. Dommage l’aristocrate aurait apprécié que cette récréation dure encore une peu plus longtemps. Surtout approfondir certains traits de son supérieur hiérarchique indirect, quand bien la conversation s’avère plus un échange de politesse et de caractère. Cela n’est que parti remis. Les deux comparses auront bien des occasions de se rencontrer.

Je suis navré capitaine Kazegai mais je vais devoir vous mettre dehors. Cette conversation fut un plaisir et j’espère pouvoir à nouveau échanger avec vous dans un avenir proche.

Elle attendit qu’il quitte la pièce, pour la fermer et ensuite se séparer pour reprendre leur occupation.