Un sourire arrogant sur les lèvres, il se pavanait dans les allées du Seireitei, son Haori disposé sur son épaule droite à la manière d'une cape de matador...
Ceux qu'il rencontrait sur la route se retournait sur son passage, murmurant à voix basse en jetant des regards intrigués à l'homme aux yeux rubis.

Sur son épaule trônait l'esprit de Sanshouuo lui sifflotait à l'oreille, et alors qu'il était le seul à le voir, et ce sans même méditer pour entrer en contact avec, nombreux étaient ceux qui le prenait pour un fou alors qu'il discutait seul tout en déambulant au travers des ruelles.

"Mais t'es complètement malade ! On va se faire arracher la tête par ce dingue de Kenpachi !"

"Pfeuh ! Sérieusement ? T'as peur d'un gros lourdaud avec un couteau de boucher dans le dos ? Tu me décois Sanshouuo, je te pensais un tant soit peu plus courageux."

Ses yeux semblaient vouloir lui sortir de sa petite tête de lézard alors que l'on voyait clairement l'énervement prononcé se dessiné sur sa petite tête de reptilien.

"JE SUIS PAS UN TROUILLARD !" lança-t-il tandis que le a flamme de sa queue s'intensifia pour finalement reprendre sa taille initiale "Je tiens juste à ta survie parce qu'elle est lié à la mienne, c'est tout !"

Éclatant d'un rire franc et chaleureux, le Jû Ban Tai Taisho continua son chemin tout en affichant un sourire radieux.

"T'es pas aussi protecteur d'habitude petit lézard, dois je y voir une marque d'affection particulière ?"

"Non, t'as toujours un melon aussi enflé qu'une montgolfière..."

Haussant les épaules, le Capitaine s'arrêta finalement devant un mur qu'il toisa de haut en bas avant de placer une main au dessus de ses yeux pour se protéger du soleil.

"Bon ! Je pense qu'on est arrivé... Prépare toi Sanshouuo, c'est maintenant qu'on commence à s'amuser !"

S'accroupissant d'un coup, bandant ses muscles inférieurs, le jeune garçon se propulsa dans les airs d'un bon puissant, s'élevant à une quinzaine de mètres pour finalement attérir sur le mur d'enceinte de la onzième division, s'enfonçant allègrement dans les tuiles de l'édifice.

Poing sur les hanches, il inspira profondément, avant de hurler aussi fort que possible si bien que l'ensemble de la section entendrait ses paroles.

"OY ! KENPACHI BAKA ! RAMÈNE TOI, JE CROIS QU'ON A DEUX TROIS TRUCS À SE DIRE !"

Il arborait désormais un sourire en coin arrogant, attendant avec hâte l'entrée en scène du plus gros bourrin de l'histoire de la Soul Society.

Le silence s'installait alors que les derniers mots du type s'évanouissaient dans les airs. Les Shinigamis de la Onzième se regardaient abasourdis, ne comprenant pas pourquoi ces derniers temps les autres divisions avaient des envies de suicide. Certes, il était plus rapide d'aller voir le Kenpachi qui n'était pas du genre à s'embarrasser de détails. Lui et Kaimetsu résolvaient les problèmes d'une manière assez abrupte. Mais tout de même. Cela n'arrangeait en rien leur réputation. Les regards inquiets des uns et des autres semblaient désormais se tourner vers l'immense silhouette du Capitaine Kiryû. Ce dernier poussait déjà un soupir alors qu'il se tournait vers la source de ce cri. Haori sur le dos, Kaimetsu solidement harnaché, le colosse s'approchait lentement. Un étrange sourire sur le visage malgré sa consternation.

S'arrêtant à quelques mètres, il détailla un instant cet homme avant d'éclater de rire. Un rire franc, sincère. L'homme avait un Haori de Capitaine, bien qu'il ne le porte pas à la manière traditionnelle et cela l'amusait véritablement. Un nouveau Taishô assez idiot pour venir ici le défier directement. En voilà un qui ne serait pas longtemps à la tête de sa division, le colosse était prêt à le parier. Pour autant, il était assez intrigué des raisons qui poussaient ce freluquet à venir le voir. Un simple suicidaire ? Il n'y croyait pas. Peut-être la déprime ou une trop grosse prise de médicaments avait engendré un tel comportement ?

- Qu'est-ce qu'elle me veut, la gaufrette ?

Les mots claquèrent dans l'air tandis que les Shinigamis derrière lui baissaient la tête, certains préférant faire demi-tour sans demander leur reste. Le colosse était du genre imprévisible et il valait mieux ne pas être dans ses pattes dans ces moments si particuliers. Le visage du type lui disait quelque chose mais rien n'était moins sûr. Question mémoire, il est vrai que Shinjirô n'était pas le mieux placé, se reposant d'ordinaire sur Noboru pour qu'il lui rappelle qui était qui. Sans doute l'avait-il rencontré dans l'une des autres divisions du Gotei. Mais laquelle ? De là où il se trouvait, il ne parvenait pas encore à lire le sigle que chaque Haori portait. Il ne pouvait donc dire encore de quelle division ce gars était le Capitaine. Ou pour être plus proche de la vérité, quelle division allait une nouvelle fois devoir choisir un autre responsable. Nonchalamment, il sortit de son propre manteau un cure-dent qu'il plaçait entre ses mâchoires. Les choses sérieuses pouvaient maintenant commencer.

- Si t'as un truc à me dire, viens par là. J'suis de bonne humeur, j'vais donc te laisser t'expliquer. T'as de la chance, d'habitude je ne perds pas mon temps avec les gars comme toi. Trop chiant à écouter.

Faut dire qu'il en avait des tas des gars comme lui dans sa propre division. Alors ils les connaissaient plutôt bien.

"Hiiiiii ! On va mourir, on va mourir, on va mourir !"

Paniqué, Sanshouuo se planquait derrière l'épaule de son maitre qui lui arborait toujours un sourire arrogant. Il ne souleva même pas l'insulte à peine dissimulée du colosse à son égard.
Se laissant tomber sur le sol de la grande cour de manière nonchalante, il s'avança vers celui qui inspirait tant de craintes parmi les rangs du Gotei 13.

Pour dire vrai, à mesure qu'il avançait vers le bête, voyant son ombre prendre emprise sur sa personne, le Capitaine de la Dixième commençait à comprendre pourquoi on parlait de lui comme d'un géant.

Arrivant à ses pieds, il constata aisément que l'homme au cure dent le dominait de plus de deux têtes.

"Ah ouai quand même... T'avais l'air moins grand de là bas..."

Fronçant les sourcils, il se pencha sur le coté pour voir les types de la Onzième avec des mines déconfites, très certainement intimidés par sa personne !
Plongeant son regard de braise dans les yeux bovins du puissant guerrier, il lui tendit la main pour le saluer.

"Katsujirō Eiichirō, Jû Ban Tai Taisho... Je remplace le Capitaine Hitsugaya. D'ailleurs je pense que je dois en partie ma position à votre œuvre alors je vous remercie !"

Il guetta la réaction de l'homme un instant devant cette nouvelle qui ne manquait pas de piquant et qui le concernait directement avant de poursuivre.

"Quand à la raison de ma présence ici, elle est simple, je viens demander réparation à votre Division... Il n'est pas normal que nous réparions vos conneries, et donc, je pensais que vos hommes seraient à même d'effectuer les travaux nécessaires à la remise en état de mes locaux."

"Demande lui à bouffer, demande lui à bouffer !" s'exclama la salamandre à nouveau tout excité.

"Ahhh ! Oui, et également la moitié de vos rations pour votre banquet annuel en guise de compensation pour le préjudice moral et douloureux que nous avons subis ! Enfin ça, vous pouvez aussi vous arranger pour partager les frais avec votre copain de la Neuvième hein..."

Il regarda alors le regard de l'homme qui se voulait plus insistant, et pinçant des lèvres comme un enfant prit sur le fait d'une bêtise, il glissa à nouveau quelques mots

"Enfin... Si ça vous dérange pas trop parce qu'on manque de bonne bouffe chez nous..."

"Il va jouer au Jokari avec ta tête, huhuhu" lui susurra finalement son Zanpakuto à l'oreille, contenant à peine ses rires moqueurs.

Il ne manquait évidemment pas de culot et mine de rien, ce genre de comportement lui plaisait. En quelque sorte, il lui rappelait Noboru et d'autres types de cette trempe. Bien qu'il ne faille pas non plus abuser de sa gentillesse. Car qui qu'il soit, il risquait gros. En tout cas, il comprenait déjà mieux le ton du cher Capitaine, maintenant qu'il connaissait la division dont il était le responsable. Ainsi la Dixième Division avait retrouvé preneuse ? Sans doute que ce cher Tôshirô avait eu quelques difficultés à recouvrer ses esprits, ce qui n'avait rien d'étonnant après tout. On ne faisait pas face à deux des plus puissants capitaines du Gotei sans y laisser quelques plumes. Même si l'on était considéré comme un génie. Haussant les épaules suite à cette nouvelle, le colosse reposa son regard sur l'homme qui s'était approché. Oui, il avait vraiment du culot. Mais de là à le saluer en lui rendant la politesse, c'était simplement hors de question. Cette main, il ne la serrerait pas. Pas tant qu'il ne respecterait pas un minimum la Gaufrette. Voilà un surnom qu'il porterait encore un moment...

- Oh pas de quoi. Ça m'a fait plaisir de lui rabattre son caquet à l'autre nain. Pas que j'avais quelque chose contre lui mais c'est pas la crèche ici. T'as pas l'air plus malin que lui mais t'es au moins plus âgé. C'est toujours ça en plus.

Il n'avait aucun doute quant à l'identité de celui qui avait pris cette décision. Ce ne pouvait être que le Capitaine-Commandant. La gentillesse de ce dernier était écœurante. Mais Shinjirô respectait la force de cet homme et pour le moment, il préférait taire ses réticences quant aux choix hasardeux de ce dernier. Laisser une chance à celui qui les dirigeait, ce n'était que lui rendre la pareille pour son propre comportement à son égard après tout. Toujours à mastiquer le cure-dent, il se mit alors à réfléchir à la proposition de celui qui se dressait face à lui. De la bouffe ? Et le fait que ses gars puissent réparer les dégâts ? Décidément, il n'était pas au fait de ce qui avait déjà été entreprit par Noboru. Il allait devoir lui éclaircir les idées. Tant mieux.

- Mon lieutenant a déjà fait le nécessaire pour cette histoire de réparation. Alors avant de l'ouvrir, tu ferais peut-être bien de te renseigner mon p'tit gars. Au pire, Noboru se fera une joie de t'expliquer ce qu'il a fait pour toi. Moi, je m'en cogne le cul par terre.

Autant le dire simplement non ? Eiichirō ne pourrait pas dire qu'il n'avait pas été prévenu. Ou qu'il n'avait pas compris les termes de son homologue, c'était effectivement très clair. Et puis pourquoi serait-ce à la Onzième de s'occuper de ce problème alors que selon le colosse, le véritable responsable était l'autre enfoiré de la Neuvième ? Sans son air méprisant et son intervention, il n'y aurait jamais eu de problème à la Dixième. Certes, quelques murs avaient été abîmés. Mais tout ceci avait déjà été réglé auprès de Kyoraku. Les autres avaient moins de poids que lui. Ainsi, la réponse aux demandes du gringalet était déjà toute trouvée. Et il allait le formuler de façon à ce que l'autre comprenne.

- Pour le reste... C'est mort !

Il se mit à rire de nouveau. De la bouffe... Non mais on a pas idée d'être aussi con de nos jours. S'il croyait obtenir cela de la part de Shinjirô en guise de dédommagement, il se foutait le doigt dans l’œil jusqu'au coude.

- Si tu veux becter, vois avec la Neuvième. T'auras rien ici. Y'a pas marqué "Banque Alimentaire" sur ma tronche. En plus, c'pas toi qui viens de me dire que tu étais devenu Capitaine grâce à moi ? C'est donc à moi de demander des trucs, mon pote. Si t'oublies de me demander les rapports administratifs pendant quelques mois, on sera quitte. Tope-là et on en parle plus !

Cette fois, c'était lui qui tendait la main. Une sorte de marché en quelque sorte. L'idée des rapports lui était venue comme ça mais il n'en était pas mécontent. Après tout, il n'y a rien qui le gonflait plus que ça depuis sa prise de fonction. L'autre, en tant que Taishô de la Division Administrative, devait bien pouvoir faire quelque chose contre ça. Chacun son domaine après tout... Lui, c'était la guerre. Eiichirô, c'était la paperasse. Et il repartit à rire de plus belle. L'humour du colosse laissait à désirer. Mais comme il ne s'agissait que d'aparté personnel, personne ne pouvait lui en vouloir.

Il était lent à la détente mais finalement il parvenait à comprendre les choses. La Dixième Division n'était pas sortie grandi avec ce nouveau Capitaine mais c'était toujours mieux que rien après tout. Pour le reste, Shinjirô devait admettre que ce type sortait des sentiers battus, ce qui n'était pas une mauvaise chose lorsque l'on connaissait la mentalité de certains des autres Taishô. Cela permettrait peut-être de faire évoluer celle-ci dans le bon sens, quoi qu'il s'en moque un peu. Très égoïstement, il appréciait surtout d'avoir en face de lui des gens capables de lui tenir tête. Car après tout, c'était beaucoup plus drôle de les écraser par la suite.

La seule question qui lui restait, c'était de savoir comment réagirait Noboru quand il verrait arriver le Katsujirô. Son Lieutenant n'avait pas mâché ses mots la dernière fois que le Kenpachi lui avait refourgué son taff et sans doute qu'il n'apprécierait pas d'être face au nouveau dirigeant de la Division Administrative. Un mince sourire apparut sur son visage, sourire qu'il effaça presque aussitôt afin de ne pas attirer l'attention de son vis-à-vis sur ce petit détail. Décidément, on s'amusait comme on peut par ici. Vint enfin une question plus sérieuse. Une question qui, à la vérité, n'était pas si absurde que cela. Le respect... Une marque que le colosse n'accordait pas à n'importe qui. Une marque qui se gagnait par des actes.

- J'crois que y'a un truc que t'as pas compris. Pas grave, je vais te l'expliquer une fois. La réputation de mes gars, j'en fais mon affaire. Soif de combats ? C’qui ne faut pas entendre quand même. Faire partie de la Onzième implique d'être toujours en première ligne. Si les Shinigamis qui appartiennent à ma division n'étaient pas passionnés par les batailles, tu crois qu'ils tiendraient combien de temps ici ? Les mauviettes et les lâches, je les laisse aux autres. Moi, je veux des têtes brûlées. Des cadors. Car ce sont eux qui sauveront tes miches sur le champ de bataille quand tes gars feront dans leur froc.

Il préférait être clair car cette façon de comparer ses gars à des suicidaires, il trouvait ceci insupportable. Pour cette idée de chasse, il n'était pas foncièrement contre. En effet, il s'agissait du moyen le plus efficace pour voir de quoi il était capable. Il avait parlé de respect après tout.

- Bonne idée. Ca me permettra de voir si la Dixième est également capable d'autre chose que de remplir des dossiers, après tout. Et je suis curieux de voir de quoi est capable le Capitaine Katsujirô. On s'fait ça quand ?

"Quand tu dis des têtes brulées... Tu parles de ça ?!"

Déclara-t-il tout fier, un large sourire au visage tandis qu'il intensifiait son reiatsu tout autour de sa tête, devenant alors une véritable torche humaine, des flammes naissant de sa simple force spirituelle.
Il regarda un instant la réaction du Capitaine devant cette pitrerie supplémentaire, avant de se secouer le visage rapidement dissipant en quelques secondes sa force dans les airs.

Au fur et à mesure que la discussion se poursuivait, ceux de la Onzième qui le croisaient pouvaient réellement se demander ce qu'avait le Capitaine Kyoraku en mettant ce type à la tête d'une division... C'était également ce que le jeune s'était demandé, mais le Commandant avait été clair. Il ne se faisait aucune illusion quant à sa nette infériorité face à certains vétérans, mais misait plus sur son potentiel hors du commun qui serait selon lui un atout de taille dans le futur.

Trop heureux, Eiichirō n'avait pas voulu le contredire, et en soit, avec toute la confiance qu'il portait en lui, il ne doutait pas qu'un jour il puisse rivaliser avec des hommes comme le Kenpachi. Mais pour l'heure, il s'en savait bien incapable, malgré son reiatsu écrasant que peu égalaient à la Soul Society, il ne comblerait jamais l'expérience d'hommes comme lui.

"T'en fais donc pas pour mes miches sur le champ de bataille... Je serais sur les rangs ennemis alors même que tu seras encore en train de te curer les dents Kenpachi... Plus avide de combat que moi, je doute que tu puisses trouver, même parmi tes rangs de morfales de la bastonnade !"

Il croisa alors les bras, affichant clairement sur son visage une grande assurance.

"Et pour ta gouverne, il y a dans les rangs de MA division des hommes que tu m'envierais à coup sur si seulement tu ne te limitais pas à les traiter comme de simples scribes." il le fixait alors droit dans les yeux, lançant comme un défi sourd à l'homme que beaucoup considéraient comme le plus redoutable du Gotei 13 "Crois moi, nous sommes bien plus que cela... Mais comme tu l'as dis, je te montrerais ça en tant voulu, Kiryû-san. Quand ? Je ne sais pas encore, si cela ne tenais qu'à moi, nous partirions sur le champs, mais comme tu le sais, la paperasse est d'un chiant quand il s'agit de s'amuser. Mettons que je t’envoie un papillon de l'Enfer lorsque tout sera régler, cela te convient ?"

Le petit tour de magie de la Gaufrette n'avait pas impressionné le moins du monde Shinjirô. Un sorcier restait un sorcier, qu'il joue avec des flammes ou avec des Kidô ne changeait pas la donne. Et généralement, cette espèce n'était pas très intéressante pour le guerrier que Shinjirô était. Des Shinigamis incapable de se servir convenablement d'un Zanpakutô ne méritaient pas que l'on s'intéresse à eux. Même si c'était assez réducteur de sa part de considérer les manipulateurs de Kidô comme tel. Haussant les épaules pour montrer son mépris de la chose, il préférait taire son avis premier sur ce qu'il venait de voir pour finalement se concentrer sur le reste, déjà plus intéressant à ses yeux. Ainsi donc il le défiait, lui le Kenpachi ? Il avait vraiment du culot ce type. Mais s'il pensait sincèrement posséder une soif des combats plus importante que la sienne, il se trompait lourdement.

- Tu parles beaucoup, la Gaufrette. Mais nous verrons le moment venu si t'as les couilles suffisantes pour aller au bout des choses. Facile de parler quand tu te trouves loin des batailles.

Il ne doutait pourtant pas des propos de Eiichirō et il s'imaginait déjà ce Capitaine tout feu, tout flamme, foncer dans le tas en poussant des jurons. C'est vrai que ce serait drôle de le voir au milieu d'un combat, ne serait-ce que pour s'assurer qu'il était aussi capable de distribuer des droites. La valeur d'un guerrier ne pouvait se mesurer que pendant une bataille. Un simple entraînement n'étant évidemment pas suffisant pour se faire une idée réelle des capacités d'un homme ou d'une femme. Par contre, cette idée de papillon, ça ne lui plaisait pas. Mais alors pas du tout... Une bestiole pour livrer des messages, juste non.

- Si tu m'envoies cette merde ailée pour me livrer le message, j'te préviens, t'iras tout seul. Je préfère que tu te déplaces en personne ou que tu envoies un de tes gars pour me dire que tout est bon. Je supporte pas ces putains de papillons. Sans déconner, ils sont pas normaux hein.

Rien que d'en parler, il en avait la chair de poule. Non pas qu'il craignait ces bestioles bien sûr, cependant il ne trouvait vraiment pas naturel qu'un insecte délivre des messages de la plus haute importance dans tout le Seireitei. Paradoxal pour un Shinigami, il est vrai, mais le Kenpachi était ainsi et ne comptait pas changer de philosophie. On avait beau lui expliquer qu'il s'agissait d'un moyen de communication rapide et efficace, il n'en avait cure, en faisant qu'à sa tête. D'ailleurs, c'était plutôt Noboru qui recevait les messages par ce biais, l'administration ayant rapidement compris la raison de la disparition de nombreux "messagers". Pas très solide, le Kiryû avait tendance à les écraser sur le mur de son bureau, ayant même trouvé drôle de lancer un pari sur le nombre qu'il pourrait détruire en moins d'un mois. Autant dire que le pari avait pris de l'ampleur et que pratiquement toute sa division avait glissé un petit billet en avançant un chiffre. On s'amusait comme on pouvait dans la division du Kenpachi.

Mais cette discussion devenant lassante, il était temps pour le géant de congédier ce gars. Qu'il le prenne mal ou bien, ce n'était pas important. Il pensait surtout avoir perdu suffisamment de temps avec le Katsujirô. Les choses étaient désormais éclaircies, il était temps de reprendre l'entraînement. Tournant le dos au Capitaine de la Dixième Division, il lui glissait alors ces dernières paroles :

- C'pas tout ça mais tu m'emmerdes en fait. Fais ce que tu as à faire et envoie moi un de tes gars quand on pourra s'éclater avec nos divisions. A plus la Gaufrette. Crame pas tout sur ton passage hein !