Un poing massif vint se fracasser sur la large table en bois, pliant sous l'impact, fendue en deux. Des éclats s'envolèrent à travers la pièce, tandis qu'un craquement sourd brisait le silence des lieux. Damnée soit cette femme aujourd'hui à la tête des treize armées, elle n'avait pas renoncée à cette folle idée finalement ! Il venait de l'apprendre de la bouche de l'un de ses frères d'armes, venu lui apportait les nouvelles qu'il ne prenait plus la peine d'aller chercher depuis fort longtemps. Éreinté psychiquement par le passé, le présent ne souhaitant pas mettre un terme à son calvaire, il ne retrouvait pas la foi. Cela faisait désormais bien longtemps qu'il n'employait plus son énergie à exécuter les ordres avec passion, comme autrefois, lorsqu'il avait confiance en ses supérieurs. Tout juste disponible pour accomplir les rares missions qu'on voulait bien lui confier, écoulant le reste du temps à ruminer dans son coin.

Il recevait occasionnellement des visites de connaissances avec qui il avait beaucoup partagé à l'époque, donnant tout autant qu'il recevait. Bien que cela lui fasse plaisir, jamais il ne trahissait un soupçon d'enthousiasme lors de ses fameuses journées de discussion. Grincheux, recevant avec le minimum d'hospitalité que l'on pouvait offrir à des invités indésirables, la faciès figé dans une moue renfrognée. Souvent, il était question de sa mise en retrait, ce potentiel gâché et cette présence qui manquait au sein de la Troisième. Loin était l'époque où il était considéré comme un élément fort de cette division. A présent tout juste relégué au stade de vieillerie inutile, enfermée dans un caprice et que les années finiraient bien par balayer. Une personne dont les jeunes recrues se foutaient royalement et dont le soutien des plus anciens faiblissait. Trop têtu pour se l'avouer, trop buté pour accepter le changement, il ne démordait pas et persistait dans son élan.

Il ne reviendrait activement dans les affaires du Gotei 13 que lorsque seraient placés à sa tête, de véritables meneurs. Un du gabarit de feu Yamamoto Genryūsai Shigekun, pas une mouflette narcissique et totalement dépourvue de raison. Il n'estimait guère l'actuel Capitaine-Commandant aux commandes, en témoigne son brusque accès de rage lorsqu'il venait d'apprendre que la Purge venait d'être amorcée. Telle était l'unique solution qui avait été acceptée pour rétablir l'équilibre de la balance des âmes. Cette fois, malgré son entêtement à ne pas vouloir trop s'impliquer, il irait faire un tour du côté du Rukongai. Ces pauvres âmes sans défense méritaient largement qu'il fasse une exception. Il abandonna son petit coin d'isolation dans la précipitation, zanpakuto dans la main gauche, maugréant des injures le long du chemin...

Il devait observer le déroulement des opérations de ses propres yeux, se forger sa propre opinion et non se baser sur les paroles d'un autre. Jamais il n'approuverait, c'était certain, néanmoins il en avait besoin, quitte à réveiller une colère sourde qu'il apaiserait par ses moyens ultérieurement. Peut-être serait-ce le coup de fouet nécessaire, qui l'obligerait à s'extraire de son inactivité. Quelque chose au fond de lui l'espérait, mais il ne parvenait à l'entendre, trop absorbé par le trop plein de rage l'envahissant. Il arriva finalement vers les derniers districts de la cité des âmes errantes, la respiration saccadée, le souffle rauque de celle-ci se répercutant à ses oreilles, et son cœur alors en pleine accélération se permit un instant de répits. Comme il fallait s'y attendre, le tout était opéré dans la plus grande discrétion, annihilant tout débordement extérieur. L'atmosphère n'était pas sereine, ce n'était jamais le cas dans ce zones de pauvretés, personne cependant ne semblait avoir conscience de l'extermination orchestrait plus loin.

Crachant un glaviot sur le sol crasseux, il fit remuer sa prothèse mécanique, avant de continuer son avancée jusqu'aux limites de la barrière mise en place. Là-bas, il trouverait bien quelqu'un apte à lui en apprendre davantage sur le déroulement de l'opération. Quitte à dévisser quelques trognes à grand renforts de mandales si la situation l'exigeait.

- Hum… On peut vous aider ?

Citation :

Désolé pour la qualité du RP, j'dois reconnaître que la Purge vu le temps que ça traîne, j'commence à avoir un peu de mal à RP autour de ce thème ^^ enfin c'pas grave, on va se démerder

Si on aurait pu songer que la colère du shinigami se serait étouffée en chemin, du moins en partie, l'aura menaçante qu'il dégageait inconsciemment démontrait tout le contraire. Il n'approuvait pas la manœuvre et moins encore le déroulement de celle-ci, si bien qu'il ne se priverait pas d'aller pousser une gueulante. Problème, le jeune Capitaine de la Dixième en charge de la Purge semblait avoir anticipé le risque d'intervention extérieure. Il était au moins satisfait de constater qu'ils n'étaient tous pas totalement inexpérimentés parmi les gardés. Maintenant, ce dieu de la mort qui s'interposait de sorte à l'empêcher d'aller plus loin le mettait en rogne avant même qu'ils aient échangé quelques mots. Le ton employé en aurait froncé ses sourcils s'il lui en restait encore, détail dissimulé derrière ses lunettes aux verres triangulaires.

De larges rides fendirent son front, tandis qu'il prenait un instant pour répondre, ne sachant encore s'il forcerait le passage quoi qu'il arrive ou s'il accepterait un refus.

Vous seriez d'une grande aide si vous dégagiez le passage, je suis pressé et pas forcément d'humeur à taper la causette avec le premier type qui se pointe.

Il venait de lâcher cela dans un grognement, peu disposé à y mettre les formes, d'autant plus avec un siège quelconque. Il fallait reconnaître à l'énergumène un style atypique, le faciès mis en ombrage par ce chapeau de paille et la quantité de bandages qui entouraient son corps. Seishiro l'imagina du genre à se retrouver régulièrement impliqué dans de violents conflits, ou alors détenait-il des penchants masochistes, ce qui ne le regardait pas. Toujours est-il que l'intéressé possédait sous son commandement une belle brochette d'hommes, ce qui le renseigna brièvement sur son importance au sein de sa division. Sa fiole ne lui disait rien, l'entravant de poser un nom sur ce visage. Simplement poser la question révélait d'une simplicité toute bête, mais à cet instant, il se fichait royalement de savoir à qui il avait affaire.

J'espère ne pas avoir à insister, shinigami.

Comme pour appuyer ses propos et le sérieux de la situation, son bras mécanique se redressa d'une vingtaine de centimètres, et les doigts d'acier à son extrémité se refermèrent en un poing métallique. Le genre qu'il ne valait mieux pas ramasser sur le nez, au risque de voir ce dernier broyé par la puissance du coup. Pour autant, il n'éprouvait aucune animosité particulière à l'égard de ces hommes. Ils ne le connaissaient pas et ne faisaient qu'exécuter les ordres. Retenir les vieux débris poussé par un élan de rage de venir foutre en l'air la plus grosse opération du moment, c'était un peu leur job. Ses pupilles cendrées luisaient d'une détermination que l'Hayashi pensait envolée à tout jamais. Le drame qui se jouait ici l'affectait plus encore qu'il n'osait lui-même se l'avouer.

Et n'allez pas me dire que c'est impossible, que vous cautionnez cette saloperie, qu'il faudrait que je me contente d'observer, les bras croisés et le cul posé sur une chaise. Ne le faites pas.

Jamais bon d'énerver une personne avec un aussi mauvais caractère...

- Cette zone est sous surveillance de la Treizième Division et même au travers de la paille de mon chapeau votre trogne ne me dit rien. Sauf votre respect, en l'occurrence, *vous* êtes le premier type qui se pointe, pas moi.

- Pour résumer, vous n'êtes pas de la Treizième Division. Vous ne portez pas de Haori ni de brassard. Vous n'avez donc aucune autorité sur moi. Et à en croire votre discours, vous n'êtes pas venu participer à l'opération. Avez-vous seulement conscience qu'en allant contre les ordres de Kuragari-Sotaishô, vous risquez la peine de mort pour haute-trahison ?
Soit. Je n'ai pas à discuter de cela avec vous. Nous pouvons régler cela de deux manières différentes. Je préfère celle qui ne fera pas couler le sang...

Citation :

Double-post afin de clôturer ce RP puisque Seishiro a demandé à être dégroupé.