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 [Mission #10 - groupe 1]

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Reiō
[Mission #10 - groupe 1] Pnj-mai
Reiō
Messages : 606
MessageSujet: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeSam 8 Nov - 18:09

Marche la foule. Dense mais ordonnée. Chacun enfermé dans sa coquille introspective. Le corps vers une destination, l'esprit ailleurs. Des groupes de sociabilité disséminés en certains points. Lycéens. Collègues de travail. D'autres voix de personnes en costume, le téléphone en main. Journée a priori ordinaire. Monotonie rompue par la résonance d'un hurlement strident. Quelques visages se tournent, les moins confondus dans leur quotidien. Des mouvements de panique discernables ci et là de la masse humaine. Des questionnements d'audible, réduits à la surdité à l'impact d'un poids invisible sur la route.

Apparu chasseur. Retrouvé proie. Monstre masqué projeté dos contre terre. Carcasses de voitures écrasées tandis qu'il se levait. Amorcer une course donnant signe de désespoir dans le sens inverse de l'endroit duquel il avait été propulsé. À ses trousses, des silhouettes humanoïdes, fusant à la manière de bêtes sauvages entre et par-dessus les véhicules, activant plusieurs alarmes sonores sur leur passage. Une ambiance chaotique accentuée. Chaotique pour ses spectateurs éberlués. D'autant plus pour cet hollow trouvé emporté dans le saut puissant de l'une de ces choses pour s'écraser au cœur du Tokyo Midtown.

Perdre morceau de chair après un renfermement de mâchoire de son prédateur. Cri d'affliction. Montée d'adrénaline impulsant sa réplique. Le renvoyer de toutes ses forces contre une baie vitrée du Fujifilm square, le faisant la traverser. Gain de temps minime. Se redressait-il qu'une dizaine de ces créatures fondaient déjà sur lui, le dévorant chacun avec une voracité animale, pour n'en rien laisser.

Un festin insuffisant, selon toute vraisemblance. En témoignait leur déploiement dans la zone, cette fois vers des civils. Ces derniers désappointés, en proie à l'ultime doute par le comportement qu'affichaient ces personnes approchantes. Des gémissements. Des supplications. Une détresse manifeste. Que certains les laissent approcher, dans un élan hésitant d'altruisme. Tous vinrent nourrir l'appétit insatiable de leurs agresseurs, l'air désespéré. Pouvait-on pour autant douter de leur humanité ?
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Sasha Oudranov
[Mission #10 - groupe 1] Hum-ind
Sasha Oudranov
Rang : Vampire passionnée

Messages : 103
MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeSam 8 Nov - 20:00

Et ils allaient, meute damnée et imprévisible, incompréhensible comme l'orage. Savez-vous ce qu'est une tourmente ? J'ai toujours été fascinée par son aveugle fureur. Une catastrophe qui se jette d'une victime à l'autre dans un fracas de tonnerre, semant l'effroi et l'impuissance dans l'âme des hommes. Oui, une singulière tempête de chair et de sang se déversait dans le centre-ville de la capitale ce jour-là, sorte d'inondation improbable que nulle autorité n'avait été en mesure de prévoir. Lentement, je commençais à réaliser que ce monde était en train de chuter. Vers quoi ? Un renouveau ? Une fin ? Je l'ignorais, et m'en moquais pas mal. Mais si les humains savaient ce qui étaient bon pour eux, ils se tourneraient vers les bonnes personnes. L'Etat pouvait bien être renversé pour ce que je m'en souciais ! La seule figure légitime était celle de l'institut Ellington, même si nul ne s'en rendait compte. Melody et Calum pouvaient sauver ce qu'il restait à préserver au Japon. Il fallait juste espérer que la foule finisse par s'en rendre compte avant qu'il ne soit trop tard.

J'observais le carnage d'un oeil neutre, debout au sommet balayé par le vent d'un building tout de verre et d'acier. C'était une si belle journée, pourtant. Un ciel gris aux senteurs d'hiver approchant, froid et vif comme la larme d'un macchabée. Et ils pleureraient, s'ils voyaient ce qui était en passe de se dérouler en bas.
Qui étaient ces gens ? Des mortels frappés d'un mal surnaturel quelconque ? Je n'entendais pas leurs coeurs, pas d'ici, pas sans faire un effort. Un effort que je n'avais pas envie d'accomplir. En fait, le sort de toutes les victimes à venir me passait bien loin au-dessus de la tête. Je n'avais aucune espèce de commisération pour le genre humain, pas la moindre. Rien qu'un interdit poignardant mon âme à la manière d'une chaîne barbelée.

Ne tue pas d'innocents, Sasha.


Khaïl m'avait bien élevée, si on considérait ce qu'il avait eu dans les mains. Mais les sauver ? Ca n'avait jamais fait partie ni de mes envies, ni de mes devoirs. Aucune chaîne pour brider mon cou !

Menteuse.

Il y avait bien une chaîne, en réalité. Un long soupir s'échappa de mes lèvres tandis que je me penchais en avant, appuyant mes avant-bras sur le garde-fou de l'immeuble et prenant une pose maussade. Je sentais le vide sans même le regarder, ainsi qu'on devine l'appel langoureux de l'être aimé dans le lointain. Mon regard s'abaissa vers ces bêtes dans la rue - pensaient-elles seulement à ce qu'elles étaient en train de faire ? Non, bien sûr. Nul n'oserait défier le genre dominant et médiocre de l'humanité, en plein jour, d'aussi brutale façon - à moindre d'être tout à fait dénué de l'instinct de survie. Une pointe de jalousie me crevait le coeur à la vue de ce spectacle.

[Mission #10 - groupe 1] Sans_t11
Combien de fois ai-je rêvé, dans mes plus beaux cauchemars,
De me livrer à cette danse que vous me présentez aujourd'hui...

J'étais curieuse de connaître cette nouvelle espèce, ce fléau d'aujourd'hui. Et il n'y avait qu'une seule façon pour ce faire. Saisir un de ceux qui se revendiquaient de cette race bestiale puis lui pulvériser la poitrine avant d'y boire tout mon soûl ! Je sens la pointe de mes dents qui me démange. Sensation qui n'a rien d'illusoire. Comme une légère brûlure qui enfle mes lèvres...
Laissez-moi les embrasser. Poser ma bouche sur cette chose qui doit battre sous leurs côtes, et la mordre d'un claquement sauvage de mes mâchoires.

Je songeais soudain que si ces prédateurs en contrebas n'avaient pas perdus de leur nature première, alors bien peu en ce pays auraient à la fois la force et la volonté de les contrecarrer. Le danger était réel, car même un être pourvu de pouvoirs surnaturels pouvait se retrouver déchiqueté sous le poids du nombre. Cela dit, parmi ceux dont la puissance était notable, combien oseraient mettre en pièces un de leurs pairs ? Alors, toute une horde... L'image de Melody s'imposa à moi. J'ignorais comment elle pourrait se positionner dans un tel débat. Accepterait-elle de tuer un homme pour en sauver un autre ? Après tout, cela ferait un mort dans les deux cas. L'envie un rien sadique et mauvaise de la soumettre à cette interrogation traversa mon esprit, subrepticement. Je crois que le monstre en moi ne l'apprécie guère, et me pousse à la faire souffrir. Un peu, juste assez pour notre bien à tous les deux.

Des cris qui s'élèvent et gagnent les hauteurs, jolis oiseaux incongrus pour égailler la scène où le bitume se tache de sang. Si je me montre, si j'interfère, je serais vue telle que je suis réellement mais par le regard des gens que je trompe au jour le jour. Cela brisera l'illusion candide que je leur offre au quotidien. Cela pourrait être le synonyme d'une fuite, encore. Hier de Russie... aujourd'hui du Japon ?
D'un autre côté, si je regarde les évènements suivre leur cours sans rien dire ni rien faire... il me faudra affronter la désapprobation de la sirène d'Angleterre. Je préfère l'abandonner par nécessité de retrouver l'anonymat, que de la voir elle m'abandonner moi. Une profonde inspiration après avoir fermé les yeux, remplir mes poumons d'un oxygène pur avant qu'ils ne s'emplissent de la senteur charmante du carnage. Mon ballet à moi, rouge et violent comme un pas de tango.

Mes paupières se rouvrent, et mes iris ont viré à l'écarlate. Un écarlate déchaîné, tandis que je saute le garde-fou pour fondre vers la rue en contrebas, là où le meurtre semble être au goût du jour.
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Klaus M. Aleksander
[Mission #10 - groupe 1] Hum-ind
Klaus M. Aleksander
Rang : ♐ Survivor Quincy ♐

Messages : 94
MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeSam 8 Nov - 22:51

Des cris se perdirent dans l'immensité de la ville. Au milieu de l'habituel brouhaha de la cité Tokyoïte, ces derniers résonnèrent comme autant de macabre échos s'élançant entre les grattes-ciels avec une force décuplée. Un frisson d'effroi dégringola le long de sa colonne vertébrale alors qu'il se figeait au milieu de la foule. Était il seul à entendre cet effroi ? A sentir peser sur ses épaules, le poids d'une sinistre pression ? Un sentiment confus s'empara de lui, mélange de panique et de malaise, de crainte et d'interrogations aussi muettes que macabres. Sa haute stature lui permettait de fendre la foule avec aisance et d'observer ce que chacun n'était pas en mesure de voir. Même quand il ne le désirait pas. Surtout lorsqu'il ne le désirait pas.

Et le spectacle qui s'offrit à son regard d'argent n'avait rien à voir avec ce qu'il aurait pu ne serait-ce qu'imaginer jusqu'alors. Son cœur rata un battement. Une multitude même lui sembla t-il alors qu'il détaillait la haute silhouette d'une créature sombre comme la nuit, si lointaine et qui lui paraissait pourtant si proche. Son regard s'attarda sur le monstre au masque immaculé qu'il était seul à voir. Qui n'aurait pas dû faire réagir la foule qui pourtant, commençait à changer. Elle s'arrêta. Observa sans comprendre mais lui, il voyait le monstre qui s'écroulait dans un grognement guttural, puissant, assaillit par... Autre chose. D'autres choses semblant humanoïde, bestiale, dangereuse. Frissonnement incontrôlable.

Les cris se répercutèrent plus puissants encore et l'ouïe du jeune homme fut assaillit par le chaos total dans lequel sombra rapidement la foule d'individu effrayé, paniqué – dont il faisait parti. Le son strident d'alarmes répondirent en échos, crispant ses mâchoires. Fuir. Il fallait fuir et sa réactivité aurait dû le pousser à s'échapper dans la direction inverse à cette menace qui venait de s'écraser face à eux. Comme la masse humaine désordonnée dans laquelle il se trouvait.

Fuir. C'était un choix logique et normal alors, que faisait il à contempler cette créature massive se faire annihiler par ces choses ? Le sang macula le goudron. Le Hollow n'avait aucune chance et malgré lui, Klaus ressentit presque une pointe de pitié pour la créature qui, pourtant, n'en méritait probablement nullement. Le chasseur devenait la proie. Ils étaient plus nombreux et plus forts également, que cela soit par leur nature même ou par l'avantage numérique. Qu'étaient ils ? Il recula d'un pas alors que les murmures désincarnés envahissaient l'espaces les entourant. Des suppliques. Des chuchotements plaintifs qui se transformèrent rapidement en éclat d'horreur.

Le sang. L'horreur. Le sang. La peur. Le sang. L'incompréhension. Le sang et le dégoût. Ils étaient proche, trop. Que pouvait il faire hormis courir ? Et des corps tombaient. Ils tombaient dans un cri muet, dans un hurlement glaçant, dans un frémissement de corps chaud tremblotant. Courir et s'éloigner, certes... Mais pour aller où ? Ses jambes vacillèrent, évitèrent un cadavre au dernier moment dans un saut qu'il peina à analyser.

Misha. Il te protégera. Ils te protégeront toujours alors garde les auprès de toi. Cet anneau et ce pendentif, garde les avec toi, d'accord ? Toujours.

Pourquoi ce souvenait il de ces paroles à cet instant critique ? Pourquoi ce visage oublié perçait à présent sa conscience vacillante en proie à l'horreur ? L'amère douceur des souvenirs contrastait avec la crainte et l'angoisse, la panique de l'instant. Ses doigts vinrent attraper le pendentif étoilé bien à l'abri des regards sous ses vêtements pour y trouver un réconfort, un soutien. Pourquoi est ce que les souvenirs lointain semblaient à présent vouloir le rattraper ?

Pouvait on échapper à la mort comme l'on fuyait sa mémoire endormie ?

Ni l'un. Ni l'autre. Dans la masse informe, une créature s'échappa. Un corps s'écroula face à lui en lui faisant perdre un équilibre déjà précaire. Il était une proie. Comme ce jour là. Comme cette nuit là. Trop près. Trop rapide. Le monstre à allure humaine s'élança devant Klaus. La sentence allait s'abattre.
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Melody MacKenzie
[Mission #10 - groupe 1] Hum-ind
Melody MacKenzie
Rang : Ϟ Espiègle Valkyrie

Messages : 2108
MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeDim 9 Nov - 23:16


« Mission 10 - Groupe 1 »

Feat. Everyone

Arrière, morfal !
Un cinglant home-run atteignit la créature au visage avec un écho discordant. Elle voltigea sur plusieurs mètres avant de s'immobiliser, la mâchoire déportée sur le côté par la violence d'un choc dont elle n'était pas près de se relever. Dans le mille ! Melody laissa la caisse de son instrument retomber au sol sans trop s'en inquiéter – poussant même le vice jusqu'à s'appuyer dessus aussitôt après. Malgré la brutalité du traitement, l'instrument était indemne – et même embelli par le halo doré qui en illuminait les contours. L'asphalte elle-même s'était inclinée devant sa suprématie, sans lui laisser une seule égratignure, aussi véhément que soit le geste. Elle avait survécu à bien pire.

Même avec cette apparente invincibilité, il y en aurait eu pour dire qu'une telle négligence était indigne d'un musicien. Elle en aurait été d'accord autrefois. Mais la plupart des musiciens n'ont pas à combattre des monstres mangeurs d'homme. Même si des comme ça, je dois dire que j'en ai jamais vu. C'est un nouveau modèle encore plus moche ? Fermement campée au beau milieu de la chaussée, la rockstar les jaugea d'un oeil sceptique. Il y avait quelque chose de bizarre avec eux, elle le sentait, mais elle n'arrivait pas à savoir quoi. On peut jamais être tranquille, hein ? Fuyant cette laideur, son regard survola son épaule pour aviser le rescapé. Elle lui adressa un sourire rassurant.
Désolée, je suis un peu en retard.
Un retard qui avait un prix. Elle avait fait tout ce qu'elle pouvait, ses semelles encore fumantes et luisantes d'un Bringer Light intensif s'en portaient garantes. Mais ce n'était pas encore assez – les reliefs de leur ignoble festin s'étalait devant elle de sorte qu'elle ne puisse l'ignorer. Cette vision d'épouvante semblait ne pas l'affecter, mais il se devinait que ce n'était pas qu'elle y soit indifférente. Pour les morts, il n'y avait plus rien à faire, mais les vivants pouvaient encore être sauvés. Et pour y parvenir, ni la peur ni l'horreur ne lui seraient d'un quelconque secours. Alors plutôt que de s'en faire le relais, elle en serait le barrage. Le bouclier protecteur des royaumes humains.
Et... Désolée encore, mais vous allez devoir dormir un peu.
Le jade de ses prunelles patrouilla l'horizon. L'un des rares effets positifs de la panique était de vider les rues de leurs occupants. Tant mieux. Si bonnes soient les intentions qui l'animent, ses pouvoirs ne se prêtaient guère aux opérations délicates. Néanmoins, autant ne rien laisser au hasard. Ses paupières se fermèrent, et elle se lança dans une série de trois grandes et longues expirations. L'image d'un ballon que l'on gonfle à la force de son souffle se forma quelque part dans son esprit. Son reiatsu enfla de même, doublant de volume à chaque fois, se boursouflant jusqu'à immerger tout le quartier dans une mer mystique.

Qu'ils dorment.

Qu'ils tombent dans un sommeil sans rêve, et qu'ils oublient. Quand ils se réveilleraient, tout serait fini. Elle leur en faisait la promesse silencieuse, le secret serment. Elle ferait ce qu'il fallait pour ça... Et elle ne serait pas la seule. Le firmament en ligne de mire, la britannique se para de son plus beau sourire. Non pas pour y mendier quelque espoir que ce fût : elle savait depuis l'enfance qu'il ne fallait pas y compter. Elle ne croyait pas en Dieu, mais il devait y avoir des anges, sans quoi le sien n'aurait pu être déchu des cieux. D'un mouvement du poignet, sa guitare fendit l'air pour atterrir sur son épaule.
Je me demandais quand tu allais descendre de là. l'accueillit-elle d'une voix plus rieuse qu'elle n'aurait dû en la circonstance.
La vampire n'ayant pas pris la peine de taire sa présence, elle l'avait sentie dès son arrivée. Si vive soit-elle, Melody l'était plus encore – ainsi l'avaient voulu ces ailes métalliques, chromées, qui frémissaient dans son dos de toutes leurs plumes d'argent. Elle n'aurait pu se réjouir alors que des vies étaient en jeu, mais sans aller jusque là, savoir qu'elle n'était pas seule pour faire opposition à cette marche inhumaine la soulageait. Plus encore en sachant que c'était elle qui, d'entre tous, lui prêterait l'épaule. Qui l'eût cru ? Si on le lui avait dit il y a encore deux ans de cela, Sasha s'en serait sans doute étouffée. La britannique pouvait être fière de ce qu'elle avait accompli : l'époque où elle se battait seule était finie et bien finie. Car à présent, elle avait des alliés. Et même un peu plus...
Évite de croquer là-dedans, dit-elle en désignant l'abominable meute du bout de sa guitare. Ça m'a pas l'air très bon pour la santé. Et si tu le fais, compte pas sur moi pour t'emb...
Avant qu'elle n'ait pu ajouter quoi que ce soit, le ciel se déchira pour céder le passage à ceux qui se cachaient sous son voile, celui de la réalité. Cette fois encore, l'entrebâillement n'avait pas échappé à sa vue, mais elle n'avait plus besoin de voir pour savoir. Cette sensation, elle la connaissait. Pour tout ce qu'elle lui rappelait de mauvais. Un frisson glacé remonta du bas de son dos au sommet de sa nuque. Évidemment. grinça-t-elle en pensée. N'avoir plus eu à entendre parler d'eux depuis des années lui allait pourtant très bien. Le profil bas qu'ils avaient maintenu depuis la tragédie n'aurait-il pas pu durer encore une ou deux éternités ? Ses doigts se crispèrent sur le manche de son rutilant gagne-pain, moites soudain.
On dirait qu'on a de la compagnie. proféra une gorge aride. Autant ne pas traîner, j'pense pas qu'ils aient prévu les pompons et les jupettes pour nous encourager. Il faut juste que je mette celui-ci à l'abr...
...
Rassure-moi, il dort les yeux ouverts, pas vrai ?
Citation :
Au cas où ce ne serait pas assez clair, j'utilise mon reiatsu pour « assommer » les humains sur une distance d'environ un pâté de maisons (en y allant assez doucement pour ne pas les tuer). Klaus étant ce qu'il est, il n'est donc évidemment pas affecté et c'est à lui que se destine la fin du post. Voilà, bon RP. o/
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Kuragari Asuna
[Mission #10 - groupe 1] Shi-shi
Kuragari Asuna
Rang : Capitaine-Commandant

Messages : 677
MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeLun 10 Nov - 23:33



Le temps s’embouclait sur lui-même en une myriade d’évènements similaires, dont le cycle perpétuel rendait l’exceptionnel commun et l’horreur d’une rare banalité. En-dessous, voilà que s’étendait Tokyo, non Karakura, et pourtant, les mêmes nuances d’effroi, les mêmes silences de souffrance qui déchiraient les airs. Deux ans passés déjà, pourtant se jouaient les mêmes scènes de tourmente folle ; le chaos se nichait ci et là dans les ruelles, au détour des allées, au coin des maisons, où des hordes monstrueuses s’affairaient à distribuer la mort comme un bienfait gratuit que toutes les bonnes gens pouvaient acquérir à l’envi, même quand d’envie, il leur manquait. Car les bêtes ne s’embarrassaient du refus de leurs proies ; elles mordaient la viande malgré ses plaintes, transformant la ville toute entière en un festin à ciel ouvert, indéniablement dément, d’une sauvagerie sans borne, et pourtant, cette orgie macabre revêtait une teinte particulière au regard sanglant de la Commandante.
Elle se tenait haut, à flotter sur les vents qu’elle occupait comme d’un trône ; son visage immaculé se penchait sur ce monde d’en bas minuscule alors que son expression se perdait dans le souci et le contentement. De vagues sinuosités s’agitaient sur ses lèvres rubescentes ; des paresses de sourires, de grimaces, aux frémissements incertains qui ne s’accommodaient à choisir quelle expression correspondrait le mieux à cette triste contemplation ; et le carnage souriait à la Reine et la Reine voulait sourire avec lui ; et les morts s’entassaient pour pleurer aux pieds de la Mère, et pleurer avec eux, la Mère y aspirait dans un même chagrin :

« Oh, les pauvres anges. Les pauvres anges ! Voilà que les morts leur en reviennent galopants, à bras ouverts, et d’une telle détresse... »

Elle s’en émut, mais n’en fut pas pour autant prise de la moindre pitié. Ses iris perçaient le corps de ces pauvres hères défigurés pour en analyser l’âme, celle-ci inédite, d’une consistance encore jamais vue, dont il lui faudrait déchirer la peau pour en extirper les mystères. Objectif raisonnable à atteindre lorsque le bon outil se trouvait à portée :

« Capitaine Tôzawa, dit-elle en se tournant vers l’intéressé. Vous savez ce pourquoi vous êtes ici. Saisissez-vous d’une de ces choses et débutez immédiatement les analyses. Il vous faut nous livrer les secrets de ces créatures sur l’heure. Nous nous chargerons, ainsi que le Kenpachi, de gérer les excédents.

La Mère regarda le colosse ; elle frissonna de délice à le voir contenir toute sa haine, et s’impatientait de voir celle-ci enfin libérée en des vagues de puissance outragée d’avoir été si longuement contenue. Soudainement, des discordances cinglèrent les oreilles de la belle pâle, l’écartant de cette joie paisible pour l’amener vers un juste courroux.

- Bien que d’autres aient manifestement débuté avant nous, murmura la Matriarche des Nuées en scrutant ses petits mortels agités. Dois-je en rire ? Voilà qu’un descendant d’une race morte respire encore. Il y a un Quincy là-bas, et il vit. »

Et la Reine se laissa tomber brutalement, tourbillonnante ; ses vêtements claquèrent autour de son corps tels les ailes d’un prédateur avide, jusqu’à ce que ses pieds enfin touchèrent sol, avec la délicatesse d’une caresse. En sa main, la lame dégainée dont les épanchements purpurins ne tardèrent à s’épandre ; les cancers moites bouillonnèrent le long du bras avant de s’écouler contre son flanc en longues et lourdes cascades moites. Asuna s’avança vers la foule amassée ; son sillage fut rouge, et de ses sillons poussèrent les belles fleurs d’un monde inconnu, aux pétales de doigts crispés, prêts à saisir, prêts à dévorer.
Ses pas s’arrêtèrent non loin des humains encore conscients, à qui la Mère accorda une expression avenante.

« Nos intérêts se rejoignent ce jour-ci. Ces animaux nous menacent tous, et nous pouvons joindre nos forces pour les arrêter. Ou bien, d’anciennes querelles oubliées peuvent ressurgir pour nous écarter du chemin droit.

Une moue moqueuse passa sur le visage de l’inhumaine tandis qu’elle jaugeait l’adolescente musicienne. La Commandante parut sincère ; les Nuées le furent tout autant dans leur inimitié, à se tendre vers l’enfant blond pour espérer lui faire payer les blessures passées.

- Acceptez notre aide ou non, qu’importe. Mais ne nous gênez pas, conclut-elle. »

Enfin, les doigts nacrés d’Asuna s’unirent aux serres blafardes de ses enfants en un geste de douceur ; ainsi pleine d’amour, la Mère se sentit invincible. En un monde dépourvu de raison, la tendresse était tout ce qu'il restait.



Dernière édition par Kuragari Asuna le Mar 11 Nov - 10:47, édité 2 fois
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Tôzawa Onimaru
[Mission #10 - groupe 1] Shi-cap
Tôzawa Onimaru
Rang : Capitaine de la Douzième Division

Messages : 36
MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeMar 11 Nov - 1:14

La horde affamée pourchassait sans relâche la populace humaine, désordonnée, perdue et apeurée. Tel était le spectacle qui s'offrait à ses yeux ambrés. D'un regard fasciné, le scientifique analysait déjà la situation. Des cadavres, éventrés et vidés de toute substance, parsemaient le sol. Le dieu de la mort comparait la scène à un ballet macabre. La symphonie des cris de la foule se mêlait à la danse des corps qui s'agitaient dans tous les sens, tantôt pour fuir tantôt pour satisfaire un appétit insatiable. Ceux-là étaient-ils seulement humains ? Malgré leur attitude bestiale, trop sauvage pour paraître civilisée, ces créatures leur ressemblaient indéniablement. Le fait que la menace ait un visage familier ne changeait rien, leur comportement se révélait similaire à celui des plus primitifs êtres creux.

Nostalgique, Onimaru en vint à penser à sa jeunesse dans le Rukongai, cette scène avait quelque chose de commun. La vue des corps meurtris, inertes, souillés de leurs propres fluides vitaux, le ramenait des années en arrière. Durant cette période, il n'était pas si différent des charognards qui arriveraient bientôt, appâté par l'odeur de chair et de sang frais. N'était-ce pas pour ces raisons que le savant se trouvait là en ce moment ? Malgré les promesses faites à sa sœur, rien n'avait vraiment changé depuis cette époque. Cette pensée lui arracha un sourire, à peine voilé derrière les bandages qui recouvraient plus de la moitié de son visage. Le shinigami apercevait une créature masquée, acculée par de nouveaux monstres carnassiers.

- Oh... ils dévorent même les hollows ! Le ton enjoué trahissait l'intérêt soudain du capitaine pour ces humanoïdes. L'habitant du Hueco Mundo avait tenté de résister, en vain. De prime abord, leur force résidait dans leur grand nombre. Ils semblaient d'ailleurs agir ensemble, probablement mus par une fringale commune. Le petit démon jaugeait la situation, se tenant immobile dans le ciel de Tokyo. Les capacités de réflexion de ces bipèdes paraissaient plutôt limitées. Leurs actes tendaient à prouver cette théorie. Traquer puis dévorer restait toutefois une méthode efficace en matière de prédation. Un déséquilibre dans la balance des âmes pouvait-il être la cause de ce carnage ? Les archives de la douzième n'en faisaient pas mention. Une nouvelle menace apparaissait-elle aujourd'hui ? Il comptait bien résoudre ce mystère.

D'un regard torve, il jeta un dernier coup d’œil aux alentours à la recherche d'éventuels survivants parmi les cadavres. Quoique les restes inanimés de ce festin pussent se révéler utiles par la suite. Pour dire vrai, le petit démon n'avait pas attendu l'ordre de sa supérieure pour commencer son observation. Le comportement de ces choses pouvait déjà fournir quelques indices nécessaires pour des expérimentations plus approfondies. Il faudrait toutefois qu'il s'approche plus amplement pour les inspecter en détail. Ce fut d'ailleurs ce qu'il fit, descendant doucement vers le sol tout en cherchant l'une de ces âmes carnassières du regard. Avec un peu de chance, le savant remarquerait bien un être isolé, ayant délaissé sa cohorte au profit d'une charogne.

Le scientifique aurait préféré observer l'attitude de ces entités face à d'éventuels adversaires, mais la commandante exigeait des résultats rapides. Cela ne le dérangeait pas outre mesure, l'urgence de la situation justifiait cette précipitation. De plus, le chercheur aurait probablement l'occasion d'affronter lui-même l'un de ces futurs cobayes. Il stoppait net sa descente à une dizaine de mètres au-dessus du bitume, extrêmement attentif dans cet environnement hostile. Avec la grâce d'un fauve prêt à bondir, Onimaru posait une main sur la poignée de son sabre, disposé à le brandir. Bientôt, il pourrait débuter la récolte d'échantillons et poursuivre l'expérience.
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Kafar
[Mission #10 - groupe 1] Arr-ind
Kafar
Rang : Vasto Lorde

Messages : 511
MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeMar 11 Nov - 18:09

C'est à la mode les zombies dans c'bled ou quoi ?

J'avais la bouffeuse d'os et la simili-vampire, maintenant on a le droit à un amas de... Bah de zombies, quoi, y a pas d'autres mots. Ce putain de carnage. Le rouge en devient la couleur dominante au sol tellement ils se sont fait plaisir. Et ça bouffe pas que d'l'humain en plus, en v'la un groupe qu'est en train de déchiqueter un hollow. Un bon gros bordel comme ils doivent pas avoir l'habitude d'en voir dans c'te ville. Ces p'tites merdes ont bien l'air de compter sur le nombre. Heh, j'm'en vais les démembrer une par une, le boulot va être vite réglé, ça c'est moi qui te l'dit. J'ai des nerfs à apaiser, et un joli groupe de rampants qui m'tend les bras. Bon, ben, mettons nous au tr-...

Ah bah non. Faut d'abord que l'autre morbide fasse son speech lyrique.

Déjà que de base, j'supporte moyen c'te manière de causer, alors depuis qu'elle m'a fait son coup d'pute, là, c'est limite si j'ai pas envie de lui arracher la langue quand elle l'ouvre. Elle s'tourne vers l'aut' capitaine, Tozawa Onimaru, douzième division. Pas eu l'occaz' de lui parler plus que ça, faut dire qu'il est capitaine depuis peu et que j'suis pas du genre à faire le déplacement pour aller souhaiter la bienvenue aux nouveaux porteurs du bout d'tissu blanc. Son rôle dans cette mission était clair : analyser les horreurs. Pas besoin de lui dire deux fois, c'est dans la joie et la bonne humeur qu'il s'en va faire ses trucs de scientifique sur les macchabées. Moi, ma tâche est simple, c'est cette même tâche que l'on m'a toujours assignée : buter les types d'en face. ça, je sais faire. Et avec le sourire en plus. à défaut de lui refaire le portrait à elle, ça va être grand défouloir sur les cannibales. Et pas que, selon comment la situation va évoluer. Des humains. Un visage qui se détache du lot, l'aut' vampire blonde, enfin plus maintenant, donc l'aut' vampire brune. Accompagnée d'une autre humaine, blonde, guitare en main. Attends. Fille, blonde, guitare, gros Reiatsu, n'a pas l'air plus dangereuse que ça de prime abord. Cette description me dit vaguement quelque chose. Et il m'semble l'avoir déjà vue. Ah, voilà. Mémoire de merde, va. la dimension Maho-Tsukaï, les connards en robe rouge, Kisuke. Elle faisait partie des types qui lui ont meulé la tronche. Au même titre que la vampire, maintenant que j'y pense. Si ça doit péter en présence de types qui ont su tenir tête à Kisuke, ça va péter bien fort. Cool. Et l'autre, un grand type l'air bien perdu comme il faut, quincy apparemment. S'font rares ces cons. Remarque, depuis qu'on a exterminé leur race, et qu'on a anéanti leurs dernières forces, tu m'étonnes qu'ils se fassent rare. Humf. F'raient mieux de pas jouer aux cons ces trois-ci, autrement celui qui est peut-être le dernier d'sa race va lui aussi rendre l'âme. Ce serait quand même con de sceller le destin de ses semblables à travers sa mort, vous trouver pas ?

Donc là, c'est le moment où faut voir si on s'la joue guéguerre de race ou si on fait le taf, chacun rentre chez soi et tout le monde il est content. Tout est bien qui finit bien. Pourquoi j'ai du mal à y croire, à cette coopération face à l'adversité, main dans la main, le tout en oubliant les querelles passées et tout l'bordel ? Tss... Bref, faisons les choses simplement : J'casse du zombie jusqu'à c'que la zone soit nettoyée et que l'aut' ait fini ses trucs de scientifique, et le premier qui s'fout sur ma route, j'lui pète les chevilles.

Sur cette pensée, j'arrache les manches de mon Haori, histoire de pas être gêné durant l'massacre. J'libère mon Shikai, deux chaînes de métal viennent s'former à mes poings, et j'me fout un position d'combat. Pas là pour blablater, j'fais c'que j'ai prévu d'faire plus haut, point barre.
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Reiō
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MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeMar 11 Nov - 23:46

Une cacophonie en passe de s'atténuer. Plus âme qui vive au sein du quartier, hormis ces monstres humanoïdes, tous occupés à jouir de leur butin macabre. Une faim plus grande qu'eux, au point qu'il faille que se déchirent leurs joues jusqu'aux oreilles pour que soit satisfaite leur voracité. Des mâchoires puissantes, déchirant la chair et cassant les os avec une facilité bonne à glacer le sang. Dévorer comme si leur vie en dépendait. Et pourtant, soudainement, s'arrêter les uns après les autres. Paires de yeux virant successivement vers de nouvelles silhouettes. Des trombines silencieuses, un temps figées, le regard comme médusé.

De là, reprendre leur râle. Qu'ils se relèvent et s'avancent, ces râles expriment autant la douleur de leur assujettissement à leurs pulsions que l'espoir insensé d'une main tendue par ceux-là même vers qui ils fondent dans le dessein clair de les dépecer. Trois puissances spirituelles particulièrement désirables par leur intensité, accaparant à elles seules la majorité des bouches à nourrir.

*

-Chéri ! Où es-tu ? Il fait noir ! Rien... Je ne vois... rien...
-Pitié... Je ne supporte plus...
-Tu parles ? Je t'entends pas ! Est-ce que tu parles ? C'est noir ! Noir noir noir ! Du noir... Que du noir... C'est... mais...
-J'ai mal... Insupportable... C'est... C'est insupportable... Insupportable !
-Tu m'entends ? C'est plus clair... Je vois... Là-bas... Quelque chose ! Ryunosuke !


Selon toute vraisemblance, un binôme de macchabées maugréant des inepties. Un mâle et une femelle. Une attitude physique en dissonance avec ce qui voulait bien s'échapper de leurs cordes vocales serrées, en proie à de nombreux grommellements. Communiquaient-ils entre eux ? Une intention de discernable, sans compter ce lien invisible les rendant quasi indissociables. Pour autant, donner à voir une scène qui pouvait rendre palpable l'impression qu'un mur les rendaient sourds et aveugles à l'autre. Ne vraiment partager qu'un aspect de leur comportement, le même que le reste de leurs semblables, celui du désir irrépressible d'anéantir ceux-là mêmes qu'ils suppliaient. Tituber en direction de leur cible. La sentir sans la voir. Une jeune femme, la chevelure d'encre, semblé tombée des cieux. Une déportation vive, et tous deux se trouvaient à portée direct d'elle. Aller pour la détruire, en concomitance avec la volonté du mâle de voir s'exaucer un souhait viscéral.

-Pitié... Tuer... Pitié... Je ne supporte plus... Tuez. Par pitié... Tuez-moi... Tuez-moi !

*

-Maman...

Petite fillette esseulée, répétant indéfiniment ce même mot. Répéter. Toujours le répéter, sous diverses intonations, souvent sanglotantes. Elle cherche. Cherche vacillante. Cherche larmoyante. Cherche tremblotante. Et malgré tout, ses pas ne se détournent à aucun moment de sa trajectoire. Celle vers laquelle la mène son instinct prédateur. Un homme au teint hâlé, les cheveux argentés.

Avait-elle le menton ainsi que le buste poisseux de l'hémoglobine de ses victimes que sa détresse apparente, à quoi s'ajoutait son gabarit chétif, pouvait encore laisser songeur sur ses intentions réelles. Ne plus laisser que quelques secondes à sa proie pour réagir, après quoi, des viscères rougiraient l'asphalte.

*

-Tuer... Tous... tous vous crever... à gerber... Qu'ils crèvent...

Un colosse de deux mètres qui avait de différence avec le restant de ses congénères une volonté affichée de répandre le chaos sur son passage. Une démence plus prononcée. En témoignaient les quelques ricanements saccadés filant de sa gorge alors que demeurait insipide son expression. Une dangerosité palpable. Sa présence seule, forte d'une aura glaciale, intimait à tout esprit lambda de fuir, ou de se résigner à embrasser une mort des plus brutales. Toiser un instant le mort en devenir. Un homme au visage couvert de bandages. S'approcher de lui, silencieux. Quelques mètres les séparant. D'alors s'arrêter. Marquer un arrêt, puis, brusquement, un rugissement pénétrant. Prélude à la sauvagerie avec laquelle il détruirait son vis-à-vis. Ainsi, enchaîner les coups, tous d'une force d'écrasement n'ayant d'égale que la rage de cette créature.

-MEURS !

Menace répétée dans un hurlement rauque. Sans l'ombre d'un doute, un monstre.

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Sasha Oudranov
[Mission #10 - groupe 1] Hum-ind
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MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeMer 12 Nov - 15:30


Ah non, il ne dort pas.

Pas si j'en jugeais aux battements affolés de son coeur. Je dédiais un grand sourire au jeune homme dont la crinière de mercure m'intriguait. J'avançais les doigts vers ses mèches délavées - un index gourmand, avec lequel j'effleurais sa tempe.

Je sens sa force d'ici, Melody. Une façon à peine déguisée de lui signaler qu'elle m'alléchait. Mais c'est comme si son pouvoir était... je ne sais pas, bridé. Je ne le sens pas vraiment.

Et moi de tapoter son front, encore et encore, une expression concentrée sur le visage. Etait-ce possible d'avoir un don mais de l'avoir fait disparaître ? C'était comme si ce Fullbringer m'annonçait regorger de Reiatsu à m'offrir, que j'aurais pu absorber en enfonçant mes crocs en plein dans sa carotide... mais ôtait en même temps toute saveur à sa puissance spirituelle. Ce n'était pas très correct. C'était même une plaisanterie d'assez mauvais goût ! Ma désapprobation se lisait dans mon regard soudain devenu orageux, tandis que je le couvais d'un air mauvais. Je n'aimais pas beaucoup qu'on se paie ma tête, surtout sur le sujet de la nourriture.
D'ailleurs, en parlant de faire ripaille...

Comme un parfum âcre de sang pourri.

Je levais le nez, surprenant l'apparition de plusieurs silhouettes qui venaient de franchir le voile entre les mondes. J'en reconnaissais deux : le noir massif - excellent joueur de Jokari, notez bien - et cette femme blême, à la morgue souveraine. C'est d'elle dont émanait cette fragrance en putréfaction, ô combien attirante et révulsante en même temps. Ainsi qu'un camélia ténébreux dont on respirerait les pétales à plein nez, juste avant qu'il ne vous vomisse à la figure les relents amers de son coeur cancéreux...

Je coulais un regard en coin à Melody, observant sa réaction. Même un aveugle aurait pu déceler la tension que leur vue lui inspirait, au point que je lui étreignis brièvement les doigts dans un geste furtif. Je montrais les crocs à la vue de ces bras malingres, tirés du terreau visqueux qui faisait son ignoble traîne à la pâle mariée. L'avidité avec laquelle ils se tendaient dans la direction de la starlette ne me plaisait guère. Il allait toutefois falloir reporter mon attention sur la meute, qui chargeait en une cohue bruyante et désordonnée.

Un couple en particulier semblait s'être pris d'affection de ma personne. L'homme, d'abord ; rapide, trop rapide. Il surgit devant moi d'une brusque accélération aux échos de BringerLight, me projetant au sol. Mon épaule heurta l'asphalte avec suffisamment de violence pour que mon haut de polymère s'écharpe aussitôt, et la peau avec. Remarquant qu'il s'apprêtait à se jeter sur moi à nouveau, je me rétablis d'une roulade athlétique et pris mon essor d'une puissante détente, mettant de la distance.
C'est alors qu'un hurlement de plaisir sanguinaire m'indiqua mon erreur. Le premier n'avait été qu'un rabatteur... pour que sa compagne puisse m'attraper. Sa poigne d'une fermeté insoupçonnée se referma sur mon poignet, m'empêchant de me dérober ; un grondement sauvage s'échappa de ma bouche tandis que je plongeais au fond de ses yeux injectés.

Je vais t'arracher le visage à même les os, pétasse !

Je su très exactement ce qui allait se produire dans les secondes à venir à l'instant même où un éclat de faim bien familier étincela derrière ses pupilles. Oh que oui, je le savais ; cette lueur-là avait tant de fois brillé en moi... Sa bouche s'ouvrit sur des dents trop aiguisées, dont la pointe s'enfonça dans ma jugulaire.
Une gerbe de sang s'enfuit de la chair broyée, nous éclaboussant toutes les deux. La souffrance et la fureur explosèrent au fond de mon esprit dans un mélange détonnant, fracassant toute pensée, massacrant la raison et ses chaînes bien commodes... libérant le vampire qui sommeillait dans mon âme de son repos bordé de cauchemars. Et avec la bête, mon pouvoir ; de ma plaie se mit à dégouliner un véritable ruisseau amarante s'écrasant au sol avec une évidente viscosité. Comme doué d'une vie propre, le liquide épais se répandit autour de moi, remonta le long de mes mollets, de mes cuisses, de mon ventre et de ma poitrine... m'enlaçant en serpents rubescents pleins d'ardeur. Le sang s'infiltra alors dans mes vêtements et ma peau nacrée, régénérant mon corps.

L'air sent l'écarlate. Il a la jolie teinte du carnage, le son d'un charnier en devenir. Voulez-vous bien me rendre mes pinceaux ? J'attrapais les cheveux de mon adversaire, mes doigts se nouant à ses boucles brunes que je tirais en arrière, rompant la morsure. J'ai du travail à faire. Une oeuvre à débuter, afin de dépeindre les ravissants accords de la douleur. Votre douleur, si vous l'acceptez. Je me mis à mirer sa gorge luisante de ce qu'elle avait volé à mes veines. Je vais reprendre mon bien, au centuple. Votre calvaire sera doux à mes oreilles, doux à mon palais et à ma langue. Je vais vous dévorer. La pulpe de votre corps, et le sang et les muscles, et les os et les dents. Je vais tout démanteler. Tout écorcher. Tout voler. Ma nuque s'arqua tant qu'elle aurait pu donner l'impression de se briser ; bouche grande ouverte, canines multiples et dénudées, un filet de salive dévalant la commissure de mes lèvres. Et, à la suite d'une profonde goulée d'air, lui rendre la monnaie de sa pièce.

Je visais ses pommettes, et non l'artère dont j'avais tant l'habitude et l'aisance de m'emparer. Ma paume ouverte s'en alla à l'encontre de la viande morte, avec assez de violence pour lui donner ce que je lui avais promis d'un regard.

Je te l'ai dit, non ? T'arracher le visage ! Je vais brouiller tes traits rien qu'avec les doigts de ma main !

Mon Reiatsu s'échappa par toutes les pores de mon bras, giclant sur l'ennemie. Et il crissait à l'air libre à la manière d'un flot d'électricité, ripant, entaillant, grignotant les tissus... gourmand ainsi qu'une nuée d'insectes sur un épi de blé.

-Maman...


Un instant de distraction. Une plainte, derrière moi. Je me retourne, déjà ensanglantée et échevelée mais à la naissance seulement de mon indomptable déchaînement. Je vois l'enfant qui s'avance vers le Fullbringer. Je vois leur innocence à tous deux ; l'une n'est qu'apparence, l'autre est réelle. Je veux... je veux briser ce mensonge...
Je délaisse mes agresseurs pour foncer comme une dératée, un souffle rauque dans mon sillage. A chaque foulée les ténèbres de mon âme grandissent, s'enhardissent. Elles commencent à se déverser de ma silhouette, ne voyez-vous pas ? Et, telle une pincée de sable jetée en pâture au vent, je disparais en pleine course.
Réapparaissant juste au moment où je me jette contre la gamine, la heurtant de plein fouet dans une étreinte digne d'un tigre du Bengale. Le même rugissement de fauve s'arrache à la barrière de mes lèvres, avant que je ne la morde à pleine gorge.

Arracher sa carotide, injecter une large coulée de mon venin. Broyer et mastiquer la pomme d'Adam pâteuse de l'enfant alors même que les filets froids et vermeils ruissèlent sur ma langue. Rejeter son petit corps à terre...
Et laisser la noirceur ôter de nouveau ma silhouette à ce monde.

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Klaus M. Aleksander
[Mission #10 - groupe 1] Hum-ind
Klaus M. Aleksander
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MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeMer 12 Nov - 22:02


Une apparition suivie d'une injonction véhémente, un bruit sourd s'accompagna d'un éclat d'or et d'argent. Klaus sursauta face à cet être littéralement sortie de nulle part qui par la suite, lui adressa des paroles qui eurent bien des difficultés à atteindre son esprit. La demoiselle blonde l'avait protégé, il n'y avait pas d'autres mots pour décrire ce qui venait de se passer. Protéger avec une...guitare ? Il aurait pu avoir un air circonspect si ses traits n'étaient pas figé, incapable d'exprimer les émotions tonitruantes qui bouillonnaient en lui. Son cœur battait à tout rompre et il lui semblait qu'il en avait perdu l'ouïe tant ce dernier se faisait assourdissant. Il ne comprenait pas. Ne comprenait rien, la seule chose à laquelle il parvenait à s'accrocher était la chevelure d'or de sa sauveuse et son aura dorée. Dormir. Ce mot fut comme une gifle qu'on lui asséna en pleine tête. Si seulement ! Si seulement il pouvait dormir, rêver cette scène venue d'un univers délirant et macabre ! Mais tout cela était vrai. Sa chute le lui prouvait, l'odeur écœurante et ses murmures plaintifs ne faisaient que rajouter à l'horreur de l'instant. Klaus n'était pas un homme que l'on qualifierait aisément d'impressionnable mais face à cette sinistre représentation, il n'éprouvait qu'une indicible et froide terreur. Au contraire de la jeune femme face à lui... Et celle qui devait être son amie à l'allure froide et pâle. Il se redressa vacillant quoi que piqué au vif.

J'aurai préféré dormir, répliqua t-il avec une pointe d'aigreur, la gorge sèche et le cœur tremblant, bien moins assuré qu'il ne l'aurait été dans d'autres circonstances. La deuxième femme se rapprocha de lui, figé, il l'observa sans comprendre et mit du temps à réagir à son étrange manège, ne prenant la peine de reculer d'un pas maladroit que lorsqu'il perçu un éclat inquiétant dans les iris ombrageuses de la demoiselle. Bridé. Le terme s'attarda plus que de raison dans son esprit, ne parvenant à en comprendre les subtilités qu'elle débitait d'une voix un rien...irritée lui semblait-il, inquiétante. Son cœur s'était de nouveau emballé. Pouvoir. Il n'aimait pas ce que ce terme signifiait, représentait. Comment savait elle ?

Et puis une scène macabre en succéda à une autre. Un frisson dégringola dans le dos du jeune homme alors que son regard tombait sur une femme à l'allure...sinistre. Macabre. Il recula davantage face à l'apparition horrifiante et à la traînée macabre qu'elle répandit derrière elle comme autant d'éclat cauchemardesque. Une vague de dégoût s'insinua en lui et il ne put s'empêcher de reculer davantage, détournant ses prunelles d'argents de sa silhouette éthérée. La mort avait pris forme humaine et s'avançait sous les traits d'une dame à la peau diaphane et au sourire avenant, troublant, déroutant. Effrayant. Il aurait préféré ne pas poser son regard sur pareil être. D'autres individus étaient apparus auprès d'elle, deux hommes à la taille remarquable mais à la présence moins funeste. Que faisait il ici, au milieu de cette pièce macabre à l'allure de carnage ? L'étudiant se détourna vivement sur la seconde femme à la chevelure noire qui se fit littéralement accabler par deux créatures plus vives que les autres.

Maman.

Klaus se détourna vivement sur la fillette qui murmurait plaintivement, appelait vainement un être qui n'était plus. Ses prunelles s'écarquillèrent et son corps se figea face à cet affligeant spectacle, cette silhouette si menue, si frêle déambulant vers lui, maculée d'écarlate telle une fleur à l'éclat sauvage. Sa gorge se serra, son cœur s'accéléra de nouveau, tambourinant tant et plus alors que son esprit sombrait dans les méandres de cette réalité de cauchemar. Tétanisé, il observait l'enfant s'approcher.

Bats toi. Éloignes toi. Fais quelque chose. N'importe quoi ! Son corps ne réagissait pas. Une enfant. Une simple enfant à l'allure misérable, pitoyable. Effrayante. Désarmante... Dangereuse. Un cri s'échappa de sa gorge et la douleur explosa dans tout son corps alors que les griffes d'aciers de la fillette lacéraient ses jambes. Il réagit. Instinctivement, son corps se tendit en arrière ses jambes vacillantes prirent appuies sur le sol maculé de son sang et il s'écarta vivement de la passe de la chimère écarlate. Un éclat, trop vif et c'est vacillant sur ses appuis qu'il se retrouva à plusieurs mètres de l'enfant. Surpris, le jeune homme s'écroula sous son propre poids, grimaçant sous la douleur de sa chute sans comprendre la manière dont il était arrivé aussi loin. Étonné presque assommé, Klaus ne parvint qu'à contempler une silhouette ténébreuses maculée de carmin emporter l'enfant dans son élan, lacérant la gorge offerte comme un animal féroce se gavant de chair. La seconde fille. Son cœur battait plus férocement que jamais, la douleur dans son corps ne faisant que raviver l'effroi mais pourtant, une autre flamme brûlait.

Bat toi. Si tu veux vivre. Dans sa main, le poids rassurant de son arc lui offrit un soutien, un éclat de raison dans cet esprit clairsemé. Serrant les dents, il se releva lentement, accusant le coup en reprenant une respiration moins chaotique. Il pouvait fuir. Il pouvait partir. Son regard accrocha une silhouette à l'aura dorée. Elle l'avait sauvé. L'autre aussi. L'arc dans ses mains, sombre comme la nuit, comme cette nuit là, lui offrit un répit, un réconfort.

Il te protégera, Misha. Il pouvait peut être faire un peu plus. Se mordant la lèvre, l'archer se mit en branle, prit appuis sur le sol et fonça vers Melody. C'était totalement stupide. Il aurait dû fuir. Juste s'enfuir. Il n'était pas un combattant. Il ne comprenait rien. Vraiment rien. Tu ne crois pas que tu as assez fuis pour aujourd'hui, Klaus ? Il banda son arc dans sa course, l'éclat d'argent se matérialisant entre ses doigts dans un phénomène qu'il ne comprenait toujours pas. Il respirait et elle apparaissait. Simplement. Il lui sembla que son cœur ralentissait, l'esprit concentré sur cette flèche unique et sur sa cible. Juste sur la cible. Ce n'était qu'une cible, s'obligea t-il à penser. Il devait oublier la forme humaine qu'il possédait, devait oublier le carnage autour de lui, la douleur dans ses jambes qui menaçait de submerger son esprit et juste penser à cette flèche. Il se stoppa net.

Juste une flèche unique qu'il relâcha dans un bourdonnement sourd. L'éclat d'argent vaguement filiforme s'élança vivement en avant, crépitant avant de se ficher au milieu de la poitrine de la créature qui fut balayé dans son assaut et ne parvint jamais à atteindre la belle musicienne. Un tremblement secoua ses membres alors que son estomac se contractait violemment devant le choc de sa propre attaque.

Humain. Ne réfléchis pas. N'y penses pas. Ne penses pas Klaus ! Il sentait la bile recouvrir son palais et s'obligea à l'ignorer. Sa respiration était plus saccadée que jamais, l'effort déployé lui paraissait gigantesque, tendant les muscles de son corps qui peinaient à s'adapter. L'adrénaline dans ses veines l'empêchaient de s'écrouler, la peur de mourir parvenant à en réduire l'impact.

Il ne voulait pas mourir. Alors il devait juste bouger. Agir. Ne pas pensez aux tremblement, à la douleur, au monde qui s'écroulait autour de lui et faire ce qu'il avait coutume de faire. Tirer à l'arc, il connaissait. C'était une sensation familière, si normale qu'il arma de nouveau son bras en taisant un frisson. Un cri de rage muet. Ne pas penser. Attaquer. Inspirer. Bander la corde immatériel de cet arc. Un éclat d'encre qui attirait ses prunelles. Humain. Du sang. Une douleur pernicieuse. Un rais de lumière qui s'échappa de sa main, s'élança vers sa cible, dévia pour atteindre l'épaule. Le contre coup le fit chanceler sur ses jambes fragilisées et il s'écroula sans grâce sur ses genoux, s'entaillant davantage encore, ravivant la douleur qui accaparait déjà son esprit. Sa main vint rejoindre le sol comme un appui vacillant, ses doigts se crispant sur l'arc d'obsidienne faisant écho à l'étoile d'argent qui pendait autour de son cou. Il voulait hurler. Souffrance. Dégoût. Terreur.

Humains.

Ce regard suppliant.


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Melody MacKenzie
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MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeVen 14 Nov - 13:05


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Feat. Everyone

Hum... Désolée, mais à moins que vous vouliez que je vous assomme, 'va falloir faire avec.
Et de tancer Sasha d'un regard sévère, achevant de la dissuader d'y toucher – l'espérait-elle. Il n'aurait plus manqué que ça. C'était bien sa veine. Tomber sur un Fullbringer en sommeil au beau milieu d'une intervention, ce n'était pas la première fois, mais jamais dans un tel cas. Enfin, ce n'était pas comme si elle avait le choix. Paradoxalement, le mettre à l'abri lui – leur ? – serait d'autant plus compliqué s'il était conscient. Ça crie, ça se débat et parfois ça se tape un arrêt cardiaque. Pas la joie. se remémora-t-elle avec un brin de dépit. Celui-ci avait au moins le mérite de s'être calmé malgré sa panique première. Melody se plut à croire que leur présence avait eu sur lui un effet rassérénant, et y puisa un surplus de force bienvenu. J'vois pas vraiment ce que ça peut être d'autre, en même temps...
Je vais faire ce que je peux pour vous protéger, mais vous devriez vous mettre à l'abri.
Les raisons supplémentaires qu'il aurait pu avoir de se sentir en confiance n'étaient en effet pas légion. Les créatures étaient déjà tout sauf rassurantes. Avoir été aux premières loges au moment où elles s'étaient barbouillées de sang et de tripes n'avait pas dû aider... Il n'avait pas besoin d'une vampire en mal de nouvelles saveurs, définitivement. Mais aussi menaçantes que soient ces créatures d'un genre nouveau, elles ne lui faisaient pas peur. Ou plutôt, ce n'étaient pas elles qui faisaient naître en ses entrailles une sourde mais grandissante appréhension. Le bruit que faisait le ciel en vomissant sur la terre des hommes les êtres vivants sur son versant opposé était semblable à une déchirure liquide. Le bruit que ferait un avion de glace explosant en atteignant le mur du son.
Ne t'en mêle pas, quoi qu'il puisse arriver. intima-t-elle à Sasha tant que nul autre ne pouvait l'entendre. S'il te plait.
Ce qui aurait dû sonner l'arrivée de la cavalerie, cet hourvari d'un autre monde, la mettait profondément mal à l'aise. Ses doigts se raidirent sur le manche de sa guitare et, quand ils ne purent le faire davantage, se mirent à trembler. Qu'il lui faille ne lâcher à aucun prix pour continuer d'exercer son pouvoir était heureux : elle n'aurait pas pu même si elle l'avait voulu. Elle avait bien fait de suggérer à l'insomniaque de se trouver une cachette et de n'en plus bouger. Tout ça ne pouvait pas bien se terminer. Plus encore qu'en voyant le béton écarlate à son arrivée, elle en était à présent assurée. Elle n'avait pas attendu qu'Asuna descende de son trône céleste en reine cruelle qu'elle était pour avoir cette conviction. Que son glaive asiate se retrouvât déjà hors de son garde-meurtre quand elle parut devant eux, si normal que ce fût en la circonstance, ne fit que la renforcer. Les deux autres n'échappaient pas à sa vue, mais à son esprit, si.
Je n'ai pas la rancune tenace... répondit-elle après quelques secondes de silence.
Si ses lèvres étaient sèches, sa gorge était le désert, investie d'un sable brûlant comme l'Enfer.

Ses mains se firent plus moites alors qu'elle serrait et desserrait les doigts de celle demeurée libre en un geste semi-conscient. Nerveux, car il n'y avait pas d'autre mot. Tant mieux, car elle avait déjà suffisamment de mal à trouver les siens. Ses songes avaient été hantés par l'idée de ces retrouvailles – quand ce n'étaient ses journées. Pourtant, le vide. Des choses à lui dire, elle en avait plus que de raison, mais aucune ne paraissait avoir d'importance à cet instant. Car les belles paroles n'avaient depuis longtemps plus leur place dans leur relation. Car on ne dialogue pas avec qui se pose en prédateur naturel. Vraiment ? n'eut-elle pas besoin d'elle pour se répondre, narquoise à souhait. Ses phalanges agitées se détendirent soudain, se refermèrent à la manière de serres sur leur proie. Elle avait trouvé sa réponse. Que ce soit la bonne, elle n'en était pas sûre, mais c'était la sienne. La seule qu'elle ait à donner, et sans regret.
...Mais pour toi, je vais faire une exception.
Son ton acerbe s'était vidé de toute chaleur, de toute cordialité. L'étrange ressemblance qu'elle lui trouva avec celui d'Asuna – l'ancienne Asuna, puisqu'elle semblât n'être plus vraiment elle-même – ne lui plut pas. La radicalité de ce changement (qu'elle n'expliquait ni ne cherchait à comprendre) n'aurait dû la rendre que plus encline à la considérer comme une toute nouvelle personne. À pardonner. Ça n'avait pas été le cas. Sa Némésis pouvait en être fière ; elle était la seule « personne » dans l'univers entier à avoir perdu son indulgence. Peut-être parce qu'elle ne la voyait plus comme un être humain (excusez du peu, madame la marquise), mais comme une sorte de cauchemar animé. Sa fureur renaissante avait pris sur ses traits une place évidente, sans toutefois les déformer. Pour autant, impossible de l'ignorer : tout autour d'eux, l'air pulsait comme un coeur sur le point d'éclater.
Vous en avez assez fait, statue-t-elle d'un ton si détaché qu'il en sonnait presque désincarné. Avant que sa gorge ne se noue et que ses idées se noient. Nous n'avons pas besoin de vous. Plus maintenant, si ça peut vous faire plaisir que ça ait un jour été le cas. Ce monde est NOTRE monde, et nous pouvons le défendre seuls. Si vous en cherchez un à détruire, commencez donc par le vôtre. Les Shinigamis ne sont plus les bienvenus ici.
L'émotion, pernicieuse, avait progressivement refait son nid dans sa voix. Aussi sèche soit-elle, il s'en était fallu de peu qu'elle ne cède à l'envie de lui hurler dessus avant d'en avoir fini. Fort heureusement, ce n'avait pas été le cas. La britannique se sentit soulagée au moins autant que coupable – pas pour elle-même, mais pour le reste de l'humanité, dont il lui semblait avoir fixé le sort sans la consulter. N'aurait-elle pas dû savoir que ça allait arriver ? Que c'était la finalité de son grand projet ? Si, sans doute que si. Car les habitants de la Terre n'étaient pas capables de décider par eux-même. Parce qu'ils ne savaient pas. Ils étaient les arbitres aveugles d'une opposition dont ils ignoraient jusqu'à l'existence. Et c'était bien pour cela que nul n'était mieux placé pour les défendre que d'autres humains. Pas de sinistres faucheurs qui se prennent pour des dieux. Ce fut Melody qui, la première, brisa l'antépénultième silence.
Allez-vous en. souffla-t-elle d'une voix qui retrouvait déjà ses couleurs.
Sasha, attention ! aurait-elle voulu crier. Elle se contenta de le penser intensément, comme si la force qu'elle y mettait la rendait plus audible. Mais elle opposait un farouche refus quant à révéler à la Shinigami ne serait-ce que l'ombre d'un point faible. Ne rien montrer de sa sollicitude pour la vampire – pas un regard, pas un mot – lui en coûtait, mais c'était le mieux à faire. L'intéressée s'était évertuée à lui montrer qu'elle était capable de se défendre toute seule – non que la guitariste en doutât un seul instant. Pourtant, elle était anxieuse : ces Choses-là n'avaient rien à voir avec celles sur lesquelles la Reine de la Nuit devait avoir l'habitude de se faire les crocs. Melody aurait volontiers préconisé la plus grande prudence tant que rien ne leur en dirait plus à leur sujet, mais n'en avait pas eu le temps. Puisse Sasha y penser d'elle-même – et ne pas trop succomber à son mal intérieur.

Au regard de dédain qu'elle lui jeta avant de se retourner, la Kuragari dut deviner tout le bien qu'elle pensait d'elle, si ce n'était déjà fait. La texture de l'atmosphère se modifia encore – car il n'y avait de meilleure manière de la définir, dense comme elle l'était à présent. Ce n'était pas plus une agression que le geste ne leur était adressé. Peut-être qu'une petite, infime partie de sa personne voulait encore croire qu'ils puissent se montrer raisonnables et se retirer sans plus faire de vagues. Une autre fraction d'elle-même se riait de sa naïveté... Mais elle avait d'autres choses à penser. Tout autour d'elle, le monde battait la mesure d'un rythme muet, palpitait à la manière d'un caisson de basse aussi invisible que titanesque. Son harmonie ne s'était toutefois pas encore assez établie pour dissuader certaines des bêtes de foire de la gratifier d'attentions plus charmantes les unes que les autres.

Deux traits de lumière traversèrent son champ de vision sans qu'elle y comprenne quoi que ce soit. Elle n'avait rien eu le temps de faire, s'attendait à subir au moins une partie des dégâts. Il n'en avait rien été. Remontant la piste des projectiles, son regard incrédule tomba sur l'homme qu'elle pensait déjà parti s'abriter. Le silence imposé à sa force semblait s'être levé, même son sonar spirituel bas de gamme pouvait en accrocher le signal dorénavant. Sasha ne s'y était pas trompée. S'il pouvait faire ça, pourquoi avait-il eu besoin d'elle ? Une question qu'il serait toujours temps d'élucider après, quand leurs noms ne seraient plus sur le menu. Le remerciant d'un subtil acquiescement, elle ne le fit toutefois pleinement (sans en rien montrer) quand elle eut les mains parfaitement libres pour accueillir la « suite du programme ».
Même pas en rêve !
Comme pour appuyer le propos, le flamboiement ocre de son aura se déploya comme une fleur de lumière aux pétales explosifs. Les mains tendues vers elle se refermèrent sur le vide, ou ne se refermèrent pas – pas avant que les corps correspondants ne se soient vu signifier un rejet dans les règles de l'art. Le seul monstre autorisé à la toucher était à ce moment précis en train de déguster une version très personnelle du « menu enfant ». Le halo doré continua de danser autour d'elle pendant quelques instants avant de se dissiper, renforçant d'autant l'air angélique qu'on lui prêtait parfois. Mais, toute ailée qu'elle soit, elle n'avait rien d'une créature du paradis – et cela, ces abominations allaient apprendre à s'en souvenir. Son équilibre restauré, le même quatuor revint lui rendre visite, sans qu'elle ait à leur offrir d'autre accueil que celui d'une paroi blindée. L'ombre d'un sourire félicita leur acharnement... Avant qu'elle ne le punisse avec toute sa puissance.
Crack the Sky !
Son pouvoir lui répondit joyeusement, trop heureux de pouvoir détruire avec sa bénédiction les chaînes qu'elle s'imposait – lui imposait – en permanence. Ses doigts, dépourvus à présent de tout tremblement, rejoignirent les cordes de son instrument pour les faire vibrer. Un arpège de notes emplit l'espace et les oreilles de toute personne à la ronde, sans qu'aucun faux accord ne vienne s'en mêler. Si son jeu ne comportait déjà que rarement d'erreur, la nature de son Don avait le bon ton de la faire pratiquer, encore et toujours. L'air donna l'impression de résister au son, tendu comme un arc, avant de se rompre. Une secousse le traversa, fulgurante, fusant vers deux de ses nouveaux admirateurs. Suivant sa course, une ostensible fissure se forma sur le béton maculé, jusqu'à ce que le sol explose sous leurs pieds. Ils ne méritaient pas même de connaître leur fin sur cette terre qu'ils avaient souillée.

L'émeraude de son regard transperça la distance de même, en quête de Sasha cette fois, sans la trouver. Disparue... Mais pas de quoi s'inquiéter. Je suis la lumière de ton ombre, songea-t-elle comme si la concernée s'était réfugiée dans sa tête et pouvait l'entendre. Elle ne partirait plus sans mot dire, n'est-ce pas ? Forte de cette confiance en elle, la blonde insuffla à son arme de fortune un mouvement de rotation, la faisant tourbillonner en un éclair doré avant de frapper. Pas « un des siens », cette fois. Si un regard pouvait tuer, le survivant du couple qui s'en était pris à la vampire aurait déploré de n'être pas déjà le macchabée que clamait son apparence. En lieu et place de quoi ce fut sa guitare qui s'employa à lui faire regretter son geste, si le sort funeste de sa compagne n'y avait point suffi. Si peu versée dans la violence qu'elle soit, l'influence de la citoyenne des ombres devait commencer à se faire sentir ; elle n'aurait pas été contre entendre les os craquer, pour cette fois. D'un bond en arrière, elle alla se ranger aux côtés de l'archer, louchant avec une curiosité non-dissimulée sur son arc d'ébène. Quel pouvoir était-ce là ?
Merci, put-elle enfin lui dire de vive voix, vaguement essoufflée. J'aurais voulu vous demander qui vous êtes, mais on verra ça plus tard. Vous êtes sûr que ça va aller ?
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Kuragari Asuna
[Mission #10 - groupe 1] Shi-shi
Kuragari Asuna
Rang : Capitaine-Commandant

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MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeSam 15 Nov - 20:19



Elle accueillit la hargne glacée de l’humaine avec un dédain poli, s’affichant aussi perturbée par la réaction prévisible au possible de son interlocutrice que par les scènes qui se jouaient autour. La Commandante sourit, goguenarde, et ses regards s’en allèrent se poser sur les corps déchiquetés, sur les vies détruites, sur les âmes dévorées, et tout ce qu’elle eut sous les yeux lui sembla n’être qu’aveux de faiblesse : des ruines de prétentions jamais atteintes. La Reine écouta d’une oreille distraite les propos absurdes de l’enfant ignare, et n’y répondit que par un geste d’agacement de la main.

« Ce monde n’est pas vôtre, en fouler la terre chaque jour ne vous en assure pas l’exclusivité, énonça Asuna doctement, comme s’adressant à une élève particulièrement demeurée. Pas plus que vous êtes capables de le défendre, en est pour preuve tout ceci.

Elle embrassa le désastre de son attention et n’ajouta rien, longuement, le tout parlant à sa place. Dans son dos, les Nuées tressautaient en tout sens, affamés de sang et de mort, rendues folles par l’air corrompu, vicié à l’essence même du chaos. Sentant l’humaine se détourner pour la fuir, la Reine lui lança en derniers adieux :

- Nous ne partons pas. Ne t’interpose pas, enfant. »

D’un même élan, Asuna se détourna ; elle marcha vers la guerre remuante, à la rencontre d’engeances putrides, et sur ses lèvres riantes se délectait déjà le goût de la victoire. Hélas, sa joie fut de courte durée puisqu’une masse d’énergie spirituelle pesa soudainement sur ses épaules, et sur sa patience. Son corps tout entier se mit à pulser de l’intérieur ; ses articulations s’entrechoquèrent les unes sur les autres, et pendant quelques secondes, la Commandante craignit que son cerveau n’explosât sous la décharge sonore. Puis la colère salvatrice l’envahit, et sa propre aura crût à son tour pour rivaliser avec celle déjà présente ; la Mère maintint son effort sans parvenir à se préserver de tous les effets, blessure à son propre orgueil dont l’ardeur maintint le feu de sa haine. Elle tourna la tête en directement de la mortelle, les yeux plissés et rouges de rage :

« Pourquoi faut-il qu’une telle puissance ait été mise dans les mains d’une telle idiote ? »

Absorbée par la réponse à cette espèce de farce de l’univers, Asuna demeura dévouée à sa quête, et distraite, elle ne vit guère la meute qui l’entourait. Finalement, ses iris rougeoyantes retrouvèrent tout leur mordant avant de passer d’un faciès à l’autre, tous hideux, qu’elle gratifia d’une grimace méprisante. La première bête chargea, et un mur de membres s’intercala entre son corps et celui de sa proie ; la Commandante recula sous la force de l’impact sans broncher tandis que son bras brassait l’air, et ses lèvres sifflaient des mots. Une nouvelle paroi se matérialisa, d’énergie pure celle-ci, et vint rompre une partie de l’élan des autres créatures qui se jetaient sur elle. Asuna se défaussa de quelques assauts, mais son attitude de langueur extrême, en contraste avec la frénésie des monstres, lui fut préjudiciable. Son visage et ses bras furent bientôt marqués par les griffures profondes et sinueuses dans sa peau pâle, d’où goutta dès lors le pourpre.
La jeune femme se déporta de quelques pas, sans hâte, jusqu'à ce que sa course fut freinée, et qu'elle manqua de s’écrouler en arrière. Empêchée de s’éloigner davantage, la Mère baissa les yeux sur la chose dévorante, agrippée désespérément à sa jambe, et n’eut pour seul air que l’ennui.

« Tes dents ne mordent pas assez la chair, lui dit-elle.

La matriarche leva haut son sabre ; le suintement sanglant du métal se déforma de visages affamés, et respirant, et mourant, jusqu’à l’agonie, sans en oublier toutefois leur appétit. Leurs crocs fendirent l’air dans un sifflement rouge et noir :

- Voici ma leçon, conclut l’inhumaine en abattant sa lame nauséeuse sur la nuque de l’aberration. »

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Tôzawa Onimaru
[Mission #10 - groupe 1] Shi-cap
Tôzawa Onimaru
Rang : Capitaine de la Douzième Division

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MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeDim 16 Nov - 0:35

Tandis que le dieu de la mort posait les pieds au sol, les ricanements du géant parvenaient à ses oreilles. Le petit démon l'observait alors de haut en bas. L'être était totalement nu, la peau maculée de sang. Son visage couvert de moitié par un masque faisait clairement penser à un Hollow. Une âme qui subissait une transformation forcée ? Ou un être bel et bien vivant ?Le concept lui paraissait étrange, mais possible et particulièrement fascinant. Face à lui se tenait donc un homme à demi-changé en monstre. Il ne voyait aucun trou, symptôme pourtant fréquent pour une évolution naturelle. Celle-ci ne l'était probablement pas. Cette situation se révélait inédite et intrigante. La créature semblait dangereuse, instable et mue par la folie. Les mortels n'étaient pas faits pour muter de la sorte.

Le colosse hurlait alors toute sa rage meurtrière à l'égard du chercheur. Il obtint pour seule réponse le bruit d'un sabre que l'on défouraille. De sa main droite, Onimaru tenait un long katana courbé, usé et partiellement rongé par la rouille.Une substance méphitique, telles les eaux lèthifères du Styx, s'écoulait en flots incessants sur la lame. Ce fut à cet instant qu'une puissance fulgurante vint distraire le savant. Les sons malmenaient ses tympans, lui donnant l'impression que son cerveau se trouvait dans un étau. Son corps et tout ce qui l'entourait s'étaient brusquement mis à pulser. Le shinigami sentait ses propres os vibrer sous ses muscles agités. Tout ceci semblait provenir d'une seule et même personne, une humaine. La commande avait donc vu juste à ce sujet. Il n'eut d'autre choix que de pousser à son paroxysme la pression de son énergie spirituelle. Cette sensation persistante n'en demeurait pas moins particulièrement désagréable.

- Les humains se montrent toujours aussi surprenants !

Soufflait-il lourdement. Momentanément distrait de son principal objectif, le petit démon se concentrait de nouveau sur la situation. L'affrontement à venir promettait d'être plus difficile qu'il ne l'avait imaginé. Il restait pourtant stoïque, impassible face à la créature qui fondait sur lui avec hargne. Et alors que le géant s'apprêtait à enchaîner les coups sur le corps frêle du nabot, la surface calme de l'ectoplasme s'agita subitement. De ses fines vaguelettes s'élevait un buste de femme à la peau décharnée. Rapidement, l'entité fantomatique étreignait presque tendrement le scientifique entre ses bras squelettiques. Il n'avait pas eu à bouger. Elle le protégeait de la folie dévastatrice de son assaillant tout en l'observant, les yeux vides. Chaque coup provoquait un bruit singulier, comme une pierre tombant dans une mare sans fond. Le spectre disparaissait progressivement pour finir par ne plus être qu'une infime masse informe.

Onimaru voulut tendre le bras et fendre l'air de sa lame, mais il ne s'était pas attendu à ce que son corps au complet se trouve engourdi. Incapable de bouger, surpris et légèrement déstabilisé, il ne pouvait qu'observer la paume du géant à moitié masqué qui s'apprêtait à s'abattre vigoureusement sur lui. Il fallait parfois un imprévu pour que tout bascule, les combats n'en étaient que plus amusants. L'assaut le percutait alors de plein fouet, lui faisant perdre l'équilibre. L'impact provoquait une grande douleur, le poussant à serrer les dents. Certains de ses os et le bitume craquaient de concert tandis que le shinigami s'écrasait, dos au sol. Le monstre désirait vraiment le voir mort. Le savant se demandait si le colosse le laisserait tranquille s'il feignait son décès. Pour le moment, il reprenait lentement ses esprits, évaluant les dégâts, sabre en main. De l'écume vermeille perlait aux commissures de ses lèvres, tachant ses bandages de pourpre.


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Kafar
[Mission #10 - groupe 1] Arr-ind
Kafar
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MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeDim 16 Nov - 3:08

Le bordel qu'on a l'habitude de vivre sur un champ de bataille spirituel commence à prendre forme. Des blasts d'énergie par ci, des effusions de sang par là, divers cris et paroles plus ou moins masquées par le fond sonore. Tout ça, c'est habituel. T'apprends à faire avec, tu gères, et t'essaies de pas être déconcentré par cet environnement. Y a autre chose de moins habituel. Autre chose d'UN POIL plus emmerdant. Et ce petit quelque chose, c'est une décharge de Reiatsu méga-puissante prennant la forme d'un vacarme assourdissant, à réveiller les morts. à peter des tympans, aussi. Surtout, même.Tourner la tête vers la source de ce pouvoir. La blondasse. J'ai écouté d'une oreille leur petite discussion. ça me fait mal de le dire, mais j'aurais pas dit mieux que l'aut' timbrée. Une telle puissance, pour faire de telles conneries. Mais comme j'aurais aimé qu'on se barre, là maintenant. "qu'on s'tire ? Mais bien sûr qu'on s'tire, et bonne mort avec ces trucs". Mais pourquoi on aide ces cons sérieusement. Ils pensent pouvoir s'en tirer seuls ? Mais faîtes ! Faîtes donc, qu'on marche sur vos cadavres une fois le massacre terminé pour finir le travail. J'aurais bien été lui dire ma façon de penser avec les formules de politesse que j'ai l'habitude d'employer si j'en avais eu l'occasion, mais là le truc, c'est que je suis entouré de zombies nudistes.

Étape numéro un, se virer cette putain de chape de plomb des épaules. Et ça, ça passe par sortir sa jolie petite aura de couleur. FORCE ROUGE. Boum, mon Reia qui explose, mes yeux qui tournent couleur sang, l'air autour fait pareil. Un certain malaise reste présent, mais c'est supportable. Largement. Et voir cette jolie compagnie se former autour de moi. Quatre zombies, fragments de masque sur le visage, style hollow, qui s'avancent vers moi. Moi qui m'avance vers le scientifique, attaqué par un zombie nudiste culturiste. Avancer doucement vers ma cible, tandis que deux cannibales foncent sur moi et viennent me sauter dessus, m'arracher la peau, me mordre de part en part. J'continue ma route, sans ralentir la cadence, tandis que la douleur me galvanise. Sentir une autre morsure, et un autre poids. Une de ces merdes qui m'est grimpée sur le dos pour me bouffer l'épaule. J'continue ma route, sans ralentir la cadence, ce n'est qu'un picotement de plus à encaisser. Puis là, alors que je m'apprête à décoller une nouvelle fois mon pied du sol, pour entamer mon pas suivant, un poids. Me retourner, puis voir une de ces saloperies en train de me ralentir dans ma course, à se coller à ma jambe. Puis commence à la bouffer.

Ouais, z'êtes bien gentils les gars mais maintenant, le buffet gratuit est fermé.


D'un geste rapide, j'empoigne la tête du zombie en train de me bouffer la jambe, virant au passage les autres parasites sur mon dos. Les nombreuses blessures qu'ils m'ont infligées jusque-là cachées par leur corps sont désormais visibles, et c'est pas joli joli. La peau striée de sang, le Haori à moitié déchiré, le haut de Shinigami désormais inexistant, c'est vraiment moche, même. Mais en ai-je vraiment quelque chose à foutre ? Là, dans l'idée, non, pas vraiment. J'ramène d'un geste du bras le zombie en face de moi, la main toujours fermement posée sur son crâne. Main qui peu à peu renforce sa poigne déjà ferme, pour prendre la tête en étau, pour la faire céder sous la pression. J'vais t'faire sauter la cervelle mon pote, ton joli petit crâne creux va m'exploser dans la main. Laisse-toi faire, et ce sera rapide. Défends-toi, et je ferais ça de la plus douloureuse des manières. ça, c'est ce que lui disaient mon regard en ce moment même, alors que je laissais un de ses yeux me fixer. Tout en continuant de serrer, j'le déporte vers la gauche pour zieuter le colosse en face du capitaine Tozawa.

Alors mon grand, on est fâché tout rouge ?

J'lui lance ça, ton rieur, pendant que l'autre est en train de me crever dans la main. Ou du moins je l'espère. Puis j'vois les types qui me sont tombés dessus se relever. Un regard vers le capitaine scientifique au sol. J'espère qu'il est pas trop amoché, parce que c'est pas moi qui vais les faire ces analyses.

Moi, j'vais juste casser des têtes. Tout simplement.

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Dernière édition par Krow Karlson le Sam 22 Nov - 1:13, édité 1 fois
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Reiō
[Mission #10 - groupe 1] Pnj-mai
Reiō
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MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeLun 17 Nov - 1:18

-Mais que... C'est... ça fait mal ! Ryunosuke ! J'ai mal ! C'est... Ça me fait peur... J'ai peur !

Retrouvée ensanglantée, écharpée de part en part, tétanisée. Momentanément incapable du moindre mouvement. À l'inverse de ces jérémiades, trouver en sa moitié un silence contrastant avec le désespoir affiché il y avait quelques secondes de cela. Une réaction de vraisemblable. Que ce dernier trouve son accomplissement dans un déplacement rapide, prenant pour sa compagne jusque là ignorée les coups qui lui étaient dûment adressés. Répondre à la souffrance avec une apathie déconcertante, plus concerné par l'envie inopinée d'aller arracher, mâcher et avaler un peu de chair dans la carcasse d'une autre abomination aux traits enfantins. Un comportement aux antipodes avec celui de la femelle, enivrée par son propre hurlement courroucé, prélude à l'agression de la plus éclatante des émanations de reiatsu en présence. Fondre sur le gibier à vive allure, bestiale.

*

Papillons de nuits qui volettent autour de brasiers, s'en approchant chaque instant un peu plus, au risque de se faire consumer par les flammes. Littéralement subjugués par ces lumières irrésistibles. Une émotion somme toute primale, autant que viscérale ; celle de s'y confondre. Un danger irraisonné ? Qu'une bonne partie passe au travers de la surface brûlante en vue de faire leur une parcelle de ce qui se trouvait dessous, immatériel. D'en retirer une ivresse bonne à accentuer leur démence. Lever les yeux à l'excès. Donner l'impression de souhaiter établir un contact visuel avec leur lobe frontal. Des gémissements. Des cris. Mais surtout, cette fureur graduelle, n'en rendant que plus glaçant leur acharnement. Qu'il puisse s'en dégager l'impression d'un souhait inconscient. Celui de trouver un exutoire à leur propre affliction. Des exutoires aux douleurs lacérantes paralysant leur esprit, semblé déconnecté de leur propre corps.

Que soudain, corps et esprit se retrouvent dans la perception d'une force écrasante, faisant repartir de plus belle les gémissements pendant que la plupart croulaient contre terre. Arrêtés pour autant ? Une étincelle dangereuse dans leurs prunelles. Surpasser une puissance qui les dépassait de loin. Se traîner au sol pour les plus faibles et ce, en vue de dévorer goulûment leurs semblables inertes, parfois à plusieurs sur le même cadavre. Qu'en parallèle, le haut du panier fasse montre d'une férocité accrue à l'encontre de leurs proies. Rien ne semblait capable de les arrêter.

*

N'être guère atteint par l'impression de trouver résistance sous ses coups écrasants. Aucune riposte. L'envie désaccentuée d'anéantir cet homme masqué ? Le moins du monde. La même furie logée au fond de ses iris noirs. Et malgré tout, cesser brusquement de se mouvoir après qu'explosent les pressions spirituelles les unes après les autres. D'être alors interpellé par un craquement proche, celui d'une boite crânienne. Tourner sa figure, les traits durs et figés, du côté d'un corps plus imposant, allant pour lui faire oublier son opposant direct. Ne demeurer statique plus longtemps que quelques secondes. Venir à sa rencontre de la plus fracassante des manières, trahissant la volonté manifeste de chasser plus gros gibier. Un revirement inattendu, qui devait trouver son aboutissement dans la destruction de ce nouvel ennemi.

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Sasha Oudranov
[Mission #10 - groupe 1] Hum-ind
Sasha Oudranov
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MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeLun 17 Nov - 3:19

Fatal Lullaby by Adrian von Ziegler on Grooveshark
« Drapée de ténèbres et le sourire plein de sang
J’ai donné naissance à la guerre ;
En lui disant que je la trouvais belle,
Bien assez pour vouloir la tuer. »

Vermine grouillante aux petits crocs fantoches, caricatures dégénérées du fauve accompli que j'incarnais... Une purulence organique à peine animée, dépourvue de raison, poussée par une fringale qu'ils ne paraissent pas même comprendre ! Comme je les hais.
Emmitouflée dans les ombres de mon âme, j'observe la scène démente qui prend des allures de capharnaüm grandissant. Des traînées du plus vif écarlate déchirent l'espace en tous sens, que ce soit par le sang déversé ou par la vision vampirique qui me fait si bien apprécier de visu l'entrelac des artères de tout un chacun. J'entends à peine les cris de faim qui s'élèvent, parce qu'un autre tempo s'est élevé dans la fraîcheur de l'air. Un tempo à la vibration faisant s'écraser mes os et s'entrechoquer mes dents. Je le subis, dissimulée, endurant avec une expression de rage à peine supportée les ondes musicales qui semblent vouloir me concasser. Melody a ouvert sa boîte de Pandore, d'où s'échappent les secousses rythmiques de son plein pouvoir. D'autres explosions spirituelles lui font écho, mais aucune ne parvient à l'égaler...
Pour la première fois depuis que nous nous connaissions, je pris conscience qu'on pouvait craindre l'héritière des MacKenzie. De la même façon qu'on peut redouter la venue d'une avalanche en pleine montagne ou l'apparition d'un déluge orageux en haute mer.

Les Shinigamis se défendent face aux bêtes, avec un certain doigté. Ils sont doués pour tuer, chacun à leur manière... Celle qui les mène sous ses allures de maîtresse répugnante se pare d'une lueur encore plus fascinante pour mon regard ravagé par la soif. De tous les acteurs de la scène mortelle qui se joue ici, c'est bien elle la plus monstrueuse - la plus éloignée de l'humanité. Je le sais.
Et j'adore chasser les monstres ! Oh, si vous saviez... L'excitation irrépressible aux reflets de joie impie qui m'envahit se manifeste dans ma pression spirituelle. Bien moins raffinée que celle des autres, plus brute et primaire, elle commence à se déverser de ma silhouette ôtée à la vue de ce monde et me protège en partie des arias retentissantes qui font trembler la réalité.

Ne vois-tu pas comme ils sont ridicules ?

Le vampire en moi gronde, montre les crocs à la face même de mon âme mauvaise. Je ressens le désir fou de m'arracher la peau pour dénuder ma nature, la laisser s'exprimer dans son entière hideur. Ainsi qu'une montée de bile dans la gorge, une colère sourde me dévore les entrailles d'un feu hurleur. Il hurle, oui... il hurle...! N'entendez-vous pas ?!

Tue ! Tue-les tous !


C'est une voix bien familière, aussi primale qu'une envie de jouir. Il y a une grande sensualité dans ma soif de meurtre, au sens où mon corps déjà brûlant s'échauffe non plus seulement à la vue ou à l'odeur d'une goutte de sang... mais rien qu'à son spectacle imaginaire, à sa saveur anticipée de la tuerie à venir. Combien de litres possédez-vous dans vos veines, Shinigamis ?

Aucun quartier, aucune merci ! Tue-les, leurs veines ont tant à t'offrir ! Baigne-toi dans leur ventre, enfant de la nuit !


Comment refuser ? J'évolue en eaux profondes, requin effilé nageant parmi les ténèbres et rôdant de plus en plus près de ces silhouettes vêtues à la manière des gens d'ici il y a des siècles de ça ; reniflant leur nuque vulnérable, humant leur combattivité. J'en oublie ces zombies de second ordre qui pourtant gagnent en excitation et en fureur. Ils ne sont que des parodies de ce qu'ils devraient être s'ils méritaient le nom de prédateurs.

Tue-les, vampire ! A quoi bon attendre ? Il n'y aura jamais plus de plaisir dans la chasse que dans l'acte d'égorger !

Une part de moi-même souhaiterait clore ses oreilles devant ces paroles ainsi qu'on peut fermer les yeux au-devant d'un spectacle insoutenable. Mais ce qui se passe ici, en cet instant... loin d'être insupportable, m'émoustille et m'excite. La douleur et la colère se mêlent en une jolie orgie des coeurs. Dévoré ou l'être, confronter les sources des pouvoirs ici opposés. Les visages des différents protagonistes s'estompent, et je ne vois plus qu'en termes d'émotions ; comme ils sont devenus beaux. Maquillés par leur courroux, fardés par la rage qui assombrit les regards... C'en est si... délectable...
Je veux goûter à leur ire. Y mordre en plein. Je veux briser mes dents sur la puissance de ces Shinigamis, et les faire repousser pour les y fracasser à nouveau. Encore, et encore, et encore ! Et qu'ils finissent par en crever, une éternité plus tard !

TUE ! TUE !


Un hurlement rauque et vibrant de tourment retentit. J'eus besoin d'une seconde pour comprendre qu'il jaillissait de ma propre gorge. Mes veines se mirent à charrier une force souillée de folie, née de l'extase que la boucherie à venir faisait étinceler d'un éclat de malice perverse au fond de mon regard tandis que je ré-apparaissais brutalement.

Votre chair est criminelle ! Le pouvoir dont vous débordez est délicat à mon palais... Et, bien loin de la fadeur de l'innocence, votre culpabilité assassine fait brûler mon âme d'une convoitise jamais affaiblie !

Je surgis devant la pâle souveraine, que j'embrassais d'un seul coup d'oeil. Il émanait de sa silhouette une sorte de noblesse funèbre qu'ont les mausolées des rois, mais il se serait alors agi d'un mausolée appartenant à d'autres temps et d'autres lois. Etrange égérie à laquelle je faisais face en cette brève seconde, comme détachée de cette réalité, abritant derrière le rempart mi-clos de ses blêmes paupières le voile impénétrable d'indiscernables pensées. Ma main tremblante s'avança vers elle tandis que j'effleurais son cou avec la tendresse d'une amie sincère.

Tu es trop belle et monstrueuse. Me laisserais-tu décorer ta gorge solitaire ?


Un sourire affectueux que je lui cède de bon coeur. Et mes mains griffues de se nouer sur sa nuque, caressantes, menaçantes, animées d'une avidité sans borne pour l'acte d'écorcher.

Enlace donc la vampire...

Ainsi étreintes, il ne restait qu'à lui donner mon baiser. Si désirable, si attirante... non pas elle, ou son corps ou quoi que ce soit que mes yeux puissent surprendre ; mais son sang, le Reiatsu bouffi de puissance qu'il entraînait à sa suite, et l'immense noirceur que je devinais en son coeur. Mes crocs effilés se dénudèrent d'un rictus sauvage comme une inspiration plus tard je cherchais à refermer mes mâchoires sur la plaine d'albâtre de sa carotide. Nous allions partager cette union sanglante, avant que les ténèbres ne me saisissent à nouveau.

Mes yeux se fermèrent tel que cela arrive lorsqu'une adolescente embrasse son premier amoureux ; les instants à venir n'allaient-ils pas être merveilleux ? J'allais enfin me gaver à la source d'une âme dont je devinais l'immensité délirante du pouvoir, et qui par-dessus cela, y ajoutait le parfum capiteux de l'abomination. Oui, n'as-tu pas accompli d'atroces exploits par le passé, jolie souveraine ? N'es-tu pas coupable d'indicibles horreurs ? Il y a comme un parfum autour de toi... Celui qu'ont les démons et les diables. Il me fait saliver d'ici, tu ne peux l'ignorer ! Et toujours, au fond de moi, la même litanie tapageuse que pas même l'inégalable caisse de résonance de Melody ne saurait assourdir.

TUE, TUE-LES TOUS !

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Klaus M. Aleksander
[Mission #10 - groupe 1] Hum-ind
Klaus M. Aleksander
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MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeLun 17 Nov - 21:26

La respiration saccadée, le cœur battant à tout rompre, le jeune homme essayait de reprendre pied, d'oblitérer la douleur qui menaçait de le submerger dans son entièreté. Respirer. Inspirer. Se reprendre, se méfier. Il devait se relever. Il fallait absolument qu'il se redresse sans cela, il ne donnait pas cher de sa peau au milieu de ces monstres zombifiés. Pas humain. Pas humain. Ce ne pouvait qu'être des monstres et rien d'autre. L'écho de la voix de la fillette revint le hanter mais il n'eut guère le temps de s'y apitoyer avant qu'une pression phénoménale ne l'oblige à davantage, courber l'échine. Un frisson dégringola le long de son dos alors qu'une cacophonie – il n'y avait pas d'autre terme pour nommer le bruit qui résonnait et enflait autour d'eux – s'éveillait au rythme d'une aura dorée enveloppant la blonde qui l'avait sauvegardée – et à laquelle il avait rendu la pareil. Ses doigts se crispèrent sur l'arc alors que le son emplissait son crâne, annihilant en parti sa réflexion. Un bon point pour ça. Un mauvais pour son corps qui ressentait l'intensité de son aura peser lourdement sur lui. Une aura. Était ce cela qui le mettait tant à mal ? La respiration chaotique, le jeune homme cherche un moyen, quelque chose, n'importe quoi afin de calmer cette frénésie violente, brutale. Il n'avait pas sa place dans ce combat. Il n'avait rien à faire ici. Il aurait dû...

Lorsque ses prunelles d'argents retombèrent sur l'arme à laquelle il se raccrochait avec toute son énergie, il ne put empêcher un sourire cynique ourler ses lèvres. Normal ? Lui ? Mais à qui allait il faire croire ça ? Combien de temps allait il encore se cacher derrière ce paravent de papier ? Était il si idiot, si aveugle pour encore accepter de tel mensonge ? Inspirer. Expirer. Éloigner l'écho violent pour se recentrer, se concentrer. Il connaissait, il le faisait à chaque fois qu'il tirait une flèche, c'était la même chose. Se concentrer sur sa cible. Oublier le monde extérieur pour seulement cibler avant de tirer. Seulement. Uniquement. Le bruit lui parut moins brutal lorsqu'il reprit pied avec la réalité, il pesait toujours sur ses épaules mais de manière moins prégnante. Il inspira et rouvrit les yeux, prenant vaguement conscience de la lueur bleutée qui semblait l'entourer, semblait contrer l'aura dorée de la demoiselle blonde qui s'était rapprochée de lui après s'être débarrassée de ses assaillants. Il fallut plusieurs secondes à Klaus pour comprendre ce que cette dernière lui disait.

Pareillement pour tout à l'heure. souffla t-il entre deux inspirations difficile. Il aurait bien aimé se débarrasser de cet acouphène qui lui sifflait entre les oreilles mais il tenta de se redresser et dû s'y prendre à deux fois avant de se maintenir debout. Klaus, lâcha t-il finalement en finissant de se redresser, grimaçant face à la douleur qui s'éveillait dans ses jambes. Elle lui paraissait moindre malgré tout. Il faudra bien, finit il, un rien désabusé. C'était trop tard. Il n'avait plus le choix. Plus le moindre choix. Il ne pouvait qu'affronter, comme tout à chacun ici. Les drôle d'énergumènes qui avaient débarqué d'il ne savait où se battaient aussi, et il pouvait sentir d'ici le froid sinistre de la Mort flotter jusqu'à lui. Si il avait pu, il aurait probablement couru à l'opposé, s'éloigner et le spectacle qui s'offrit vaguement à ses yeux le conforta dans son impression première. Son estomac n'en finissait plus de se contracter. C'était écœurant. Violent. Étrange. Il ne comprenait toujours pas, mais l'arc dans sa main lui signifiait qu'il ne pouvait pas reculer. Qu'il devait... accepter. C'était difficile et paradoxalement, instinctif.

Ils étaient encore plus affamés. Pas plus nombreux déjà, il était parvenu à se débarrasser d'un des monstres – humain percé d'une flèche pâle comme la mort – pourtant... Nul joie, nul fascination, juste le dégoût et l'horreur qui s'ensuivit. Ils dévoraient. Encore. Et encore. Insatiable. Plus dangereux que jamais. C'était probablement stupide d'écarter la demoiselle mais c'est ce qu'il fit, armant son bras dans un réflexe qu'il n'aurait pas cru posséder. Attaque. La flèche fila se ficher au milieu du torse nu de sa cible. Inspirer. Expirer. Oublier. Ce n'était pas un homme. Il ne tirait pas sur des humains se fustigea t-il intérieurement. Il devait. Quoi ? Qu'est ce qu'il pouvait faire... ? Le poids de l'arc était rassurant, ce geste empli d'un automatisme qui l'apaisait, éloigner les questions, le dégoût, la peur et la douleur. Inspirer. Expirer.

Vous n'êtes pas humains... Il l'espérait.

Ils dévoraient le monstre qu'il avait tuer d'une flèche – la première. Il avait l'horrible impression qu'il se souviendrait de cet instant toute sa vie, qu'elle hanterait ses cauchemars, grifferait son esprit. Qu'ils s'éloignent. Qu'ils cessent. Il était loin. Suffisamment pour ne pas être à porté immédiate de leurs griffes mais eux ne l'étaient pas de son arc. Deux traits de lumières immaculés furent tirer, chacune atteignant la cible désignée. Tête.

Il serra les dents. Tremblant. Inspirer. Expirer. Le poids de l'arc était rassurant pourtant... Il lui semblait qu'autre chose pesait plus lourdement sur ses épaules, sur son cœur, sur son âme. Quelque chose qu'il ne pourrait jamais oublier. c'était difficile. Rester debout, supporter ces charges supplémentaires, cette dépense d'énergie folle qu'il avait l'impression de voir s'étioler de plus en plus rapidement, aisément. Combien de temps le supporterait il ?

Et là, à quelques pas, la dame écarlate s'attaquait à la Mort. Qui étaient donc les véritables monstres, ici ...?

Combat:
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Melody MacKenzie
[Mission #10 - groupe 1] Hum-ind
Melody MacKenzie
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MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeMer 19 Nov - 3:32


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Je vais me gêner.
La réponse avait été donnée. En était-elle surprise ? Pas vraiment. C'était ainsi que cela devait finir. C'était écrit. Si les Shinigamis étaient capables du plus petit grain de raison, ça se saurait. Qu'y a-t-il de pire que des gens persuadés d'être dans leur bon droit ? Leur donner une armée. Le Gotei passait pour en être la plus fidèle des illustrations aux yeux de la guitariste. Le parfait sans-gêne avec lequel son épouvantail personnel brava son interdiction pour s'inviter sur leurs terres n'en était qu'une preuve de plus. La preuve de trop. Ses ongles griffèrent les cordes. Les accords reprirent là où elle les avait laissés. Le spectacle devait continuer, n'est-ce pas ? Et elle savait fort bien qui elle devait en faire profiter. Ça n'avait que trop attendu. Ça n'avait que trop duré. Maintenant, les comptes devaient être réglés.
Comme c'est gentil à toi de me fournir un exemple... C'est précisément pour ça que je ne vous supporte pas. Qui êtes-vous pour en décider ? Personne. Car ici, vous n'êtes rien. Si ce monde n'est pas à nous, ce n'est pas le vôtre non plus, encore moins votre terrain de jeu. Vous n'en faites pas partie ni n'y avez de permis de séjour. Vous n'avez d'humains que l'aspect, car vous êtes des monstres costumés.
La fuir ? Bien au contraire. Tout ce qu'avait fait Melody avait été de tempérer sa hargne. De lui laisser une chance. Une bouée de sauvetage qu'elle avait refusé de saisir. Tant pis pour elle : il ne faudrait pas venir se plaindre quand elle se noierait dans une mer de son, dans un vacarme infini. Le rythme se fit plus soutenu, sans pause ni silence, assourdissant et omniprésent. Ça et là, des vitres rescapées abdiquèrent sous les saccades, se répandant sur le bitume maculé en millions d'éclats. Béton qui les faisait lui-même tressauter au rythme de ses pulsations, fort soudain d'une vie artificielle. L'ensemble du périmètre, y compris les gratte-ciels crevant l'azur, paraissait tenu de suivre la mesure. La croûte terrestre aurait rendu les armes sous leurs pieds qu'il n'y aurait pas eu lieu de s'en étonner. Dans chaque pan de mur, la fin du monde avait l'air de résonner.
Vous ne valez pas mieux que les Hollows. Vous voyez les vies humaines comme des jouets. La seule chose qui vous différencie, c'est que vous ne nourrissez rien d'autre que votre foutu ego. Vous n'êtes pas des dieux. Vous êtes des parasites.
Chaque syllabe qui parvenait à franchir l'étau de ses dents augmentait un peu plus le volume – le déréglait. Le rendait incontrôlable. Melody elle-même ne semblait plus réellement maîtresse de ses gestes, à en juger par l'épanchement vermeil fuyant la pointe de ses doigts. Pas même les corps animés ne donnaient l'impression d'encore l'inquiéter. Les hommes en noir (surtout la femme) étaient le vrai danger. Résurgence d'un traumatisme passé, d'un choc jamais vraiment tout à fait oublié. Acheter au prix fort sa place sur la liste noire d'une anomalie peut ainsi avoir de fâcheuses retombées ; la fausse déesse aux milles bras s'en souviendrait. La rhapsode allait s'en assurer. Les entrailles terrestres gémirent sous la torture, parcourues de long en large par des convulsions de plus en plus opprimantes. Sasha, j'espère que t'y vois encore assez clair pour te bouger à temps...

Les abominations ne l'atteignirent que pour mieux être expulsées, la frénésie de son pouvoir la gardant au mieux de tous les dangers. Pour faire bonne mesure, elle repoussa à la force de ses bras et de sa guitare leurs corps absurdes. Autour de sa silhouette trémulante, l'atmosphère – non, le tissu de la réalité lui-même – entamait sa corrosion. Les environs s'ébranlèrent une dernière fois. D'un parangon de mouvement ces derniers instants, ils devinrent un sanctuaire d'inertie... Le silence remplaça la cohue. Toutes les vibrations convergèrent en un seul et même point – et elle seule en connaissait la destination. La vallée de jade de ses pupilles prit la teinte de l'or en fusion, celui qu'elle aurait volontiers versé pour en faire une couronne incandescente ceignant le front de la Reine des Damnés. Le plancher des hommes explosa sous ses pieds, écartant des lèvres de gravier pour lui ouvrir la voie royale jusqu'au centre de la Terre.
'Vous en faites pas. On s'en sortira très bien sans vous. On était là avant, on sera toujours là après. Vous êtes humains à la base, pas vrai ? Des humains dégénérés. Vous devez pas aimer qu'on vous le rappelle, hein ? La dernière fois que vous avez soi-disant essayé de « défendre » quelque chose, trois millions de personnes sont mortes. Si c'est pour ça, je vous prie de croire qu'on se passera de vos services. Foutez le camp.
La véhémence des propos tenus avait durci ses traits, y appliquant un vernis qui lui donnait de l'âge une seconde durant. La chute de Karakura était encore vive en sa mémoire, et la cicatrice laissée également. C'eût été un odieux mensonge de dire qu'elle ne les tenait pas, au moins en partie, pour responsables. Sauver ? Et sauver quoi, mis à part leurs petites vies et leur vanité ? Tout ce qu'il y avait à voir, c'était que tous ces gens ne reviendraient jamais et qu'eux étaient toujours là. Nullement affectés, nullement dérangés par ce qui pour eux n'était sans doute que vulgaire dommage collatéral. Toujours prêts à reprendre leur sinistre besogne, leur moisson, la vie n'ayant pas plus de valeur à leurs yeux que celle de quelque bétail. Et elle en avait assez. Il était temps d'écrire l'épilogue de leur hégémonie, et il commençait ici.

Quand la musique dégomme, gomme, gomme !:


Dernière édition par Melody MacKenzie le Jeu 20 Nov - 7:09, édité 1 fois
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Kuragari Asuna
[Mission #10 - groupe 1] Shi-shi
Kuragari Asuna
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MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeMer 19 Nov - 23:15



Du plaisir s’imprima sur les traits délicats de la Reine à la vue simple, mais indéniablement magnifique, de cette carcasse qui s’effondrait mollement contre sa hanche. La nuque ravagée de la pauvre chose lui en faisait couler la tête de coté en un angle impossible, et son expression, de douleur surprise, s’affichait de ce détail de délice subtil qui réjouit le cœur doux de son bourreau. Asuna posa sa main sur le crâne de la chose, et dans un geste caressant, elle se joua avec délicatesse des quelques touffes de cheveux encore restantes. Puis elle pressa, plus durement, le visage du monstre contre son ventre vide :

« N’est-ce pas mieux ainsi ? lui dit la Mère doucement alors que ses ongles striaient la peau dégarnie en des balafres d’où le sang ne coulait plus. »

Sur cet acte de tendresse, elle ôta son sabre de la bête, et celle-ci libérée, s’écroula comme un pantin dépourvu de fils. Aussitôt, les congénères de l’aberration convulsèrent sur elles-mêmes avant de se ruer sur la Reine qui, plutôt que fuir leurs assauts, les accueillit nonchalamment pour mieux goûter aux baisers. On s’agrippa, on griffa, et l’appétit monta pour mordre jusqu’aux fruits de la plus complète extase ; on conclut, enfin, et jaillit de la meute une décharge d’ivresse brûlante qu’Asuna accepta en amante.
Usée par tant d'enthousiasme, la matriarche s’écarta sans se soucier de son corps ravagé, se défaussant des nouvelles étreintes :

« Suffit, suffit, garnements. Je vous ai donné assez de moi. »

D’entre ses doigts irradia une énergie réparatrice ; ce bienfait à même de soigner les plaies les plus graves afin de n’en laisser aucune cicatrice. Toutefois, si la Mère souriait encore, son expression se figea lorsqu’apparut l’être drapé de nuits trompeuses. L’inhumaine se figea, suspendue dans son geste, et fixa, incrédule, ce chasseur au masque d’enfant ravagé par la faim.

« Non... , murmura-t-elle faiblement à mesure que la nature perverse de sa prédatrice se distinguait plus clairement.

Abasourdie d’être mise ainsi devant son propre reflet, elle demeura saisie quand les crocs se refermèrent par deux fois sur sa gorge fragile. Asuna demeura là, muette de surprise ; sa paume toucha silencieusement la chevelure ébène de la sangsue en un ultime doute sur sa réalité. La Reine sentait son essence propre lui être tirée par la plaie de son cou ; essence précieuse qui lui était tout.
Des cris gémirent le long du sabre sanglant, puis se fut l’air qui cria en se fendant sous le mouvement ample de la Mère apeurée. Paniquée, plus pâle que jamais, elle repoussa le rapace cruel loin d’elle, prise par la panique de se trouver ainsi vidée de sa propre substance. La Déesse du carmin recula de quelques pas en se tenant la gorge, et son attention alla exclusivement au pourpre qui lui coulait le long du torse, et à celle qui l’avait conduit hors des veines précieuses.

« Mon sang... Elle m’a ôtée de mon sang... »

Sa voix était faible, vacillante, tremblante face à cette réalité tournée en son plus sombre cauchemar. « Mon sang... », continua-t-elle d’ânonner sous le choc. En cet instant précis, le monde se déchira sous l’injonction d’une folie. Tout trembla, tout s’écroula, et ce tout de destruction pure, concentrée à la rage, s’abattit sur Asuna en un sinistre maelström.
La Mère ne vit rien. L’écarlate se leva tout autour d’elle, auquel se joignit des ténèbres, et cet édifice d’ailleurs enveloppa sa créatrice en un dôme d’où rien ne perça, pas même le bruit, aussi étouffé que lointain. Quand la tourmente prit fin, la cathédrale purpurine s’effondra dans un son mou sans grâce. Au milieu de sa ruine s’élevait la matriarche, indifférente à la désolation autour d’elle, toujours à palper sa gorge, toujours à mesurer l'impossibilité du viol subi. Elle posa son regard trouble sur l'humaine carnassière ; ces yeux figés d’effroi parurent se voiler, non plus de peur, mais d’une émotion autre, et le mot rage n’aurait pu se doter d’assez de force pour l’exprimer.

Une espèce de langueur tétanisée happa Asuna. La flaque sanguine à ses pieds se convulsa en bouillonnements jusqu’à que naquissent les bras blafards ; ils se saisirent de leur mère, qu’ils tirèrent ensuite dans la boue vermeille.

« Enfant imbécile... Imbécile... Enfant imbé... »

Sa bouche comme le reste disparut au milieu des membres, au milieu du sang.
Ce fut d’abord comme un battement de cœur. Lourd, profond, venu du dedans. Succédé d’un second, d’un troisième, d’un autre, de milliers ; le sol gondola au rythme de ces percussions frappant une gigantesque poitrine. Et la mare purpurine sembla s’épanouir en même temps que le son sourd, ou se réduire à sa taille initiale dès les moments de silence. La cacophonie se prolongea, éternellement, et le silence s’acheva de mourir.
Le puits sanglant devint mare, puis étendue, puis océan ; le chancre fleurit en une seconde à peine, recouvrant tout, recouvrant le monde entier dans un rugissement qui n’eut rien, absolument rien d’humain. La lumière mourut à son tour sans plainte, et la bourbe sanguinolente devint la seule chose encore tangible de cet univers obscur. La nuit s’adjugea le ciel en souveraine, et le sang se fit l’empereur de tout ce qui restait d’autre.Les coups sourds contre le sol s’intensifièrent, plus puissants à chaque écho, plus pressants aussi, pour que leur bruit jamais ne retomba.

Soudain la croûte moite de la terre se soulèva pour laisser se hisser une silhouette décharnée et gigantesque, prise dans un giron de chair putréfiée et de tissus fossilisés : un cadavre émacié, autrefois femme, à présent monstruosité au visage creusé par les bourrelets et la vermine, aux membres rachitiques, et dont l’être n’exprima que fièvre et démence. La dépouille macabre se pencha en avant ; ses phalanges osseuses écrasèrent la rue de part en part, et ses orbites évidés de toute raison s’immobilisèrent au-dessus de la voleuse outrageante, la putrescente pilleuse, l’impie, et qui d’entre tous, l’objet le plus sincère de sa fureur.
Le Monde Rouge ouvrit sa mâchoire dans un cri silencieux, et de cette béance infinie tomba une créature. Cette dernière s’écrasa sur le sol moite, secouée de convulsions qui affectaient son existence-même. L’aberration fut rejointe par une autre sœur, et d’autres encore qui se comptèrent bientôt par centaines puis milliers ; les enfants des Nuées suintèrent dans toutes les veines asséchées de leur mère morte et en percèrent la chair aride de toute vie, puis cavalèrent le long de ses os avant de se jeter en contrebas. Ils braillaient des piaillements insoutenables, mélange de rouille et haine, et leurs doigts froids très vite se tendirent vers la sangsue, pour la dépouiller de sa peau, pour lui extraire de sa gorge criminelle le fluide arraché.
Les hordes se pressèrent les unes contre les autres, des foules incessantes qui emplirent tout l’espace en une marée presque infinie de compulsions insatiables. Elles ignorèrent tous les autres, les touchant à peine, entièrement dédiées à la tâche fauve, à la traque incessante de la vermine, portée partout où celle-ci se réfugia. Leur appétit ne connut de fin que dans le sanglant festin de la vengeance.

Cela cessa dans un soupire déchirant. Le temple d’horreur s’effondra, et emporta avec lui, et la nuit, et sa progéniture meurtrière en un tourbillon indiscernable, pour disparaître dans l’abysse creusé par sa venue au monde.
Non loin, à quelques pas du carnage, il flotta l’haori du commandement, ensanglanté et rougi.

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Tôzawa Onimaru
[Mission #10 - groupe 1] Shi-cap
Tôzawa Onimaru
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MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeJeu 20 Nov - 16:23

Le géant se détournait de lui, probablement déçu de ne trouver qu'une faible résistance chez le shinigami aux bandelettes. D'un regard satisfait, Onimaru l'observait s'éloigner. Un combat contre ce colosse aurait été bien trop harassant pour lui, et surtout interminable. Il avait pour mission d'étudier ces entités afin de fournir les informations nécessaires à leur neutralisation. Avant même qu'il n'ait le temps de se remettre debout, une créature agrippait ses jambes de ses mains griffues. Immobile, le petit démon l'observait calmement. La chevelure du monstre, longue, filasse et couverte de sang empêchait le faucheur de voir son visage. Elle paraissait moins puissante que son précédent opposant. Cette fois-ci, le savant devrait être capable d'agir, si son corps acceptait de bouger. Ce qui semblait d'ailleurs être le cas malgré la douleur. Il y survivrait et tout ceci serait probablement oublié très rapidement.

Sa lame, toujours parcourue d'ectoplasme, fendait vivement l'air d'un mouvement circulaire pour finalement entailler la chair de la pauvre créature. L'attaque, destinée à repousser l'inhumaine, ne l'empêchait en rien de meurtrir la peau du dieu de la mort de ses ongles crochus. Cette faible douleur restait bien moins impressionnante que le coup précédent. Ses prunelles ambrées tentèrent d’apercevoir ses collègues au loin. Non, le soldat du Gotei n'avait pas d’inquiétudes les concernant, selon lui avoir un haut gradé sur sa table de dissection pouvait être intellectuellement enrichissant. Il se montrait simplement curieux, même si de sa position le faucheur ne voyait pas grand-chose. Un peu plus loin, plusieurs combats semblaient engagés et la situation en devenait littéralement chaotique.

- Tsss... on dirait que certains n'ont pas le sens des priorités.

Ce commentaire démontrait une certaine déception, bien qu'il fut probablement inaudible. Promptement et sans grâce, le savant se remettait finalement sur ses pieds. Son corps lui paraissait toujours plus pesant depuis que l'humaine avait relâché sa pression spirituelle. L'attaque du colosse n'arrangeait en rien son état. Son uniforme ainsi que son haori, desquels émanait une odeur presque semblable au fer, se trouvaient tâchés d'un mélange de poussière et de sang. Le bas de son shihakushō était partiellement déchiré, dévoilant quelques sillons desquels perlaient quelques gouttes vermeilles sur ses jambes. Souvenir de son opposante avide de chair fraîche. Malgré cela, il se tenait droit, impavide devant le danger, le regard sévère et prêt à poursuivre le combat.

Onimaru respecterait les ordres de la commandante, sans se laisser distraire par des futilités. S'il étudiait cette créature, le chercheur pouvait éventuellement trouver un moyen de guérir les autres. N'était-ce pas cela le plus important ? Les habitants du monde réel souffraient assez et il était impensable de voir un nouveau fléau spirituel se répandre parmi les populations innocentes. Surtout lorsque l'équilibre de la balance dépendait de ces mêmes êtres vivants. Instinctivement, le geste du scientifique consista en une attaque légèrement plus puissante que la précédente, celle-là était toutefois destinée à perforer la nuque de son opposante à moitié Hollow. Il n'avait plus de temps à perdre à présent, en particulier s'il désirait se montrer utile par la suite.


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Kafar
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MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeSam 22 Nov - 16:22

Un tel déchainement de violence. Ce genre de spectacle qui devrait me plonger dans la plus grande euphorie. Et là, le seul sentiment visible sur mon visage est pourtant la déception. Conneries. Que de conneries. Bande d'abrutis. Je suis entouré de bêtes de foire sans cervelle, qui tapent sans penser à deux fois à qui il serait judicieux de taper. Dixit l'actuel Kenpachi. C'est dire.

Ici, les zombies faisaient limite office de fond de toile. Presque ignorées, alors qu'ils étaient à l'origine la cible de tout le monde ici. Et bien non. Maintenant, ça s'barre en couille. Maintenant, ça s'tire dans les pattes. Z'êtes pas capables de faire une croix sur vos instincs et autres comptes à régler pour dix petites minutes ? Non, bien sûr que non. Un soupir aggacé. Soupir qui ne trouve comme réponse que le souffle lourd et puissant du gros zombie en face de moi. Ah bah merde, j'l'avais oublié c'con. J'm'apprête à aller à sa rencontre quand je sens un poids au niveau des jambes. Rah, encore ces têtes de cons. Sourcils froncés, mine colérique, pas le temps de jouer avec ces sacs d'os. D'un geste rapide de la jambe, j'en envoie un voler plus loin, et je fais de même avec celui accroché à mon autre jambe. Je reviens vers le gros zombie, ou plutôt, il vient vers moi. Grosse masse muscles qui fonce sur toi à vitesse grand V, ça a tendance à piquer un peu. Le truc me blesse à l'estomac, j'crache un peu de sang. Et là, il essaie de me mordre. Rêve saloperie, rêve. J'espère que t'aimes bien le métal, parce qu'ici, c'est tout ce que tu vas avoir à te mettre sous la dent. Ses dents qui visent mon avant-bras, dents qui se heurtent à une épaisse couche de métal. Désolé mon p'tit pote, mais tu vas pas y avoir le droit. Tu vas manger, ça t'inquiète pas. Mais pas comme tu aurais espéré pouvoir manger.

Et à défaut de digérer les muscules de mon bras, se manger mes phalanges dans la gencives. Une énorme droite dans la mâchoire. Et quitte à ce qu'il mange, autant qu'il soit servi. Cette droite sera donc suivie d'une deuxième, puis d'une autre, puis de dix autres, puis vingt autres. Une avalanche. Une salade de phalange pour commencer le régime végétarien de monsieur. Avec les compliments du chef. Un enchainement trop rapide pour être suivi à l'oeil nu, alors j'imagine que ce bordel aux réflèxes zombiesque arrivera pas à l'esquiver. Je l'espère en tout cas. Quelques secondes comme ça, à laisser l'avalanche se déchaîner, pour ensuite conclure le toute d'un bon pain en plein milieu du nez. Le truc pas mal, ce serait que ce tas d'os un peu plus épais que ses congénères se retrouve envoyé dans le décor et qu'il ne se relève jamais de cet assaut. Ouais, ça, ça me plait.

Du poing gauche, abattre mon dernier coup, et de l'oreille droite, écouter le discours de l'aut blonde. Mais très franchement. C'est quand qu'on leur laisse leur putain de bout de terrain ? Moi je veux juste les laisser se démerder, pour le plaisir de les voir ramper jusqu'à nous une fois qu'ils se renderonts compte de la merde dans laquelle ils se sont fourrés. AH, et je l'attendais la famause phase des trois millions. Quand c'est pas les Reapers qui nous la sortent, c'est quelqu'un d'autre. Limite les Maho sont pas fautifs, quoi. Bah ouais, quand un flic échoue à empêcher un meurtre, on le condamne lui, pas le meurtrier. 'Fin, en l'occurence, les "meurtriers" sont aujourd'hui réduits à l'état de cendre. Et l'autre. Tss. Je le savais. J'aurais jamais dû épargner ce putain de vampire. J'aurais dû profiter de cet état de faiblesse pour l'écraser. Et t'inquiète pas que je ferais pas la même erreur deux f-... Oh. Merde. Bah vu ce q'elle vient de se prendre dans la tronche, j'aurais en effet jamais l'occasion de refaire la même erreur. Elle est toute colère, la Kuragari. Et elle est toute plus là, aussi. Bien fait pour ta gueule, j'ai envie de dire. Résultat des courses, la tarée numéro 1 portée disparue en train de pisser le sang d'la gorge. et la tarée numéro 2 certainement réduite à l'état de pussière atomique à l'heure où j'en parle. Comment ça j'abuse ?

Quoiqu'il en soit, là, c'était le point de rupture. Y a eu de l'aggression légère, de la pique à deux francs, mais là, les hostilités sont clairement ouvertes. Les zombies suffisaient pas, t'sais, fallait ÉVIDEMMENT qu'on se tape en supplément les Fullbringers territorialistes du coin. Eh bien, avec ces deux ennemis réunis, ça risque de péter très très très fort. Là, on a eu le mini apocalypse de zombies servi sur un plateau d'argent par la commandante, et la suite va certainement rester dans cette optique. Du coup là, l'idée, ça va être de préparer. Du métal qui suinte de mes chaînes pour enfin s'étendre sur tout mon corps en une armure de métal. J'suis déjà en sale état, c'est pas pour qu'une morsure surprise dans le dos vienne aggraver les choses.

Venez mes cocos, qu'on s'amuse un peu. Rampant, sac d'os, fullbringer en colère. Qu'importe. Venez que j'puisse à mon tour pousser ma p'tite colère, ma p'tite crise de folie.

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Reiō
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MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeDim 23 Nov - 1:16

L'étincelle de leur furie réveillée en même temps que tombait un tant soit peu cette pression spirituelle démentielle. Nombre d'entre eux étaient tombés. Qu'en rien la perte de leurs semblables ne les affectent. Les considéraient-ils seulement ? Qu'à l'exception d'une âme déviante dans ce bain de sauvagerie, qui hurlait sa rage après que s'écroule inerte son âme-sœur, menaçant son bourreau d'une puissante déflagration d'énergie pure ; aucune de ces créatures ne sortait jamais de sa coquille d'affliction. Toutes esseulées, gémissant et braillant leur désespoir pendant qu'elles fondaient sur leur proie, titubantes, à peine réceptives au chaos se tramant alentours.

Une pensée fixe tapie dans un flot d'inepties. Une pensée dorénavant éteinte pour la plupart. De la part des prédateurs rescapés, l'envie difficilement résistible de s'accaparer une masse d'énergie dont ils étaient à mille lieues de se représenter les limites. Tout anéantir sur leur passage, au grand dam de l'humain en soutien de cette dernière, happant sur lui nombre de ces bêtes affamées.

Des bruissements à l'écart de la scène de combat. Des sons de pas en passe de se rapprocher depuis la vitre d'un gratte-ciel affichant un trou béant. Bruits de pas lourds, mais inaudibles des protagonistes assaillis en contre-bas. Que se révèle une silhouette des plus obèses, dont la simple vue pouvait susciter le dégoût, quand ce n'était pas la nausée. D'évidence qu'il s'agissait de l'un de ces monstres. Un monstre qui supportait difficilement son propre poids, selon toute vraisemblance. Gavé de la pitance trouvée dans le bâtiment. Rots et grommellements au rendez-vous. Un pas en avant, et il se laissait chuter dans le vide, s'écrasant avec fracas contre l'asphalte. Une traînée de poussière se lève et s'occupe de le dissimuler, pour aussitôt se laisser traverser par un cero frayant son chemin et ce, en vue de faucher deux cibles proches l'une de l'autre.

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Sasha Oudranov
[Mission #10 - groupe 1] Hum-ind
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MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeLun 24 Nov - 22:15

Mes crocs percèrent la chair et se fichèrent aux vives traînées incarnates qui dessinaient sous la chair les charmants entrelacs du réseau des veines et des artères. Le sang coula au fond de ma gorge ; et tout ce à quoi je m'étais attendue arriva, mais d’une façon déformée et troublante.
J’étais dans l’expectative de bien des choses, me remémorant toutes ces fois où j’avais bu à même l’essence de tant d’abominations au fil des ans. Mais ici, ce qui se fraya un chemin en moi aurait pu être un mélange de nectar et d’acide – capiteux, vibrant d’un pouvoir à la fois furieux et dément, mais aussi brûlant qu’une lampée de flammes. Malgré mon statut de vampire, je n’avais aucune promiscuité avec ce que le folklore pouvait m’attribuer de morbide et de funèbre. Les ténèbres n’ont guère de lien avec la mort : pourtant, ce que je bu à cet instant relevait davantage du trépassé que du vivant. Comme si ce que cette femme abritait en son sein était un ersatz de l’existence, une sorte de corruption depuis longtemps macérée…

Et je l’avalais à grandes goulées.

Quelque chose en moi devait se l’approprier et ne plus jamais oublier cette saveur, simultanément infecte et irrésistible. Comme la douleur pour un masochiste, comme la brûlure d’un venin qui vous plonge dans un doux délire, le sang de cette diablesse fit briller mon âme d’une soif différente de celle à laquelle j’étais accoutumée. Le goût du malsain.

Avez-vous déjà eu le sentiment grisant de toucher du doigt l’interdit ? De l’effleurer, avec tendresse, de l’embrasser, avec mordant. De vous y plonger. A l’instant où je vis d’abord le doute et la peur, puis la colère et la fureur dans ces yeux qui me condamnaient, je sus que j’avais franchi une limite que plus rien, sinon la mort et la souffrance, ne pourrait jamais rétablir. La mort et la souffrance, pour les Shinigamis et les humains. Car dans son regard étincelait la promesse de détruire jusqu’au monde s’il le fallait, afin de venger l’affront que j’avais dessiné sur sa gorge pâle, à la pointe de mes dents aigüe.

Il y a eu un vacarme à nul égal lorsque l’asphalte, les murs et la chair explosèrent sous les coups de boutoir que les pouvoirs ici déchaînés délivraient sans pudeur ni retenue. Comme si la réalité n’était plus bonne qu’à être galvaudée dans une orgie de puissance spirituelle. Moi, je ne pensais plus qu’à ce goût infectieux et inexplicablement savoureux qui grouillait sur ma langue, qui ne voulait plus s’en aller – qui, je le devinais, allait continuer de me hanter pour de nombreuses années. Le sang se retira de mes iris, leur rendant leur tonalité dépareillée. Tout semblait se ralentir, s’assourdir. On m’a dit qu’à l’approche de la mort le monde semble perdre sa voix et sa couleur ?
Jusqu’à ce que… quelque chose… ne vienne. Et cette chose était venue pour moi ; je levais mon regard d’ambre et d’azur vers l’immense ombre d’os et de rage qui venait de se hisser au-dessus des maisons, de toute sa splendide hideur. Elle desserra sa mâchoire sans chair, entrouvrit sa bouche sans lèvres… mais elle possédait tout de même les dents qu’il fallait pour arracher et mâcher, et j’appréciais silencieusement la destruction délirante qu’elle paraissait capable de semer. Son haleine n’était qu’un enfant issu de ses propres entrailles. Un seul, accompagné de milliers d’autres. Nasse grouillante et avide qui se vomit sur le bitume, s’écrase et se relève sans relâche, pour tendre ses doigts vers moi et ma gorge encore habitée par le souvenir indicible de ce que j’ai volé à leur mère. Venez, enfants de catin. Venez danser avec moi !

Presque n’importe qui aurait reculé devant la horde vengeresse qui se jeta en avant. Presque n’importe qui aurait songé à sa survie et pris le parti de tourner les talons afin de se préserver de la vendetta qui se devinait ardente dans leurs orbites sans vie. Ou à tout le moins, presque n’importe qui aurait cherché à s’en défendre. Mais… je n’étais pas n’importe qui…
Avec un hurlement de pure haine, j’accueillis le premier d’un coup de tête en plein dans l’ossature du nez qui fit voler esquilles et débris. Le reste se perdit en poings qui s’écharpaient en heurtant les côtes et les bassins, en bottes impactant rotules, mâchoires ; en morsures se refermant sur mes bras, et mes hanches et mes cuisses ; en une douleur qui, se répandant dans chacune des fibres de mon corps, excita ma rage au-delà de ce qu’il était concevable. Je ne cherchais pas à gagner contre les nuées qui m’ensevelirent de leur nombre… juste à en détruire, autant que possible, mue par un instinct primal résultant du mariage houleux entre ma nature monstrueuse et mes envies de meurtre. Ma main disparut dans un claquement de dents, ainsi qu’une partie de mon mollet. Rugissante de mon calvaire, je fis appel à mon pouvoir pour régénérer mes muscles, ma peau, dans l’intervalle même où je levais de nouveau le bras pour frapper. En une danse sans interruption, où je mourrais et détruisais un peu plus à chaque seconde. Mon ballet préféré, où la vie bascule doucement vers la mort, le long d’une rivière de sang.

Mon sang, cette fois. Qui s’écoule sur le macadam fracassé et qui revient dans mes veines sous le joug de mon pouvoir, pour être à nouveau déversé des doigts griffus de mes détracteurs. Une longue descente vers ma fin, parsemée d’entailles sans cesse ouvertes et refermées. Sans cesse.
Jusqu’à ce que… cela cesse.

Je sentis la première faiblesse me faire plier le genou, et aussitôt, la horde me submergea de plus belle. Les rivières de mon pouvoir se tarissaient, et avec elles, la hargne qui me consumait. Un peu plus de chair et de sang s’échappa sous les griffures hystériques de ces enfants morts-nés, ceux-là qui s’amusaient à peindre l’agonie sur mon corps. Je continuais de me débattre, de frapper, mais la rage sourde qui m’habitait se mua progressivement en l’énergie vacillante du désespoir ; et comme partait la colère, la lucidité me revint. Je repris conscience des enjeux, du fait qu’il existait une réalité au-delà de la nôtre, et même au moins deux. Je repris conscience que mon monde vivait sous leur menace et que Melody se posait en rempart entre le premier et les seconds.
Melody…

La dernière griffure, et les ombres se retirèrent. Je m’aperçus alors que je n’étais plus debout, ni même à genoux, mais allongée au milieu de décombres méconnaissables. Une mèche de mes cheveux me gênait et je levais la main pour dégager mon visage, mais mon bras refusa de m’obéir. Chaque parcelle de mon être cria de douleur, et j’étouffais sauvagement cette insupportable chorale. Un soupir m’échappa – allait-ce être le dernier ?
Mon regard se mit à vagabonder sur les silhouettes floues de cette étrange scène qui m’offrait à moi. Comme ils font du bruit. Ne pouvaient-ils simplement s’arrêter et se reposer un instant ? Ne sont-ils pas fatigants, rien qu’à les contempler ? Tourner la tête, une pierre déchiquetée en guise d’oreiller. Un drap de sang me recouvre… soyeux et chaud. Je croise alors un regard que je n’identifie pas tout de suite, me faisant imperceptiblement froncer les sourcils. Le jade profond d’un liserai sylvestre. Pourquoi ma main refuse-t-elle de se tendre vers ces émeraudes ? J’aimerai s les toucher du doigt. Leur nom… son nom… ne viens-je pas de le prononcer ? Comment pourrais-je déjà l’oublier ?

Je bats des paupières. Une chevelure de lin se détache du reste de ma vision, qui s’embrouille. Elle s’en détache… avec netteté. Je sais que je vais partir et la laisser ici, mais l’idée m’apparaît atroce. Il faut bien s’en aller pourtant, n’est-ce pas ? Quelque chose coule sur ma joue – quelque chose d’agaçant, d’incroyablement irritant. De froid. Et il y eu, alors, un battement unique qui résonna dans toute mon âme. Un coup d’arrêt, porté en plein dans ma poitrine, sachant que j’allais perdre quelque chose… ou quelqu’un… qui valait plus que tout ce que n’importe lequel de vos mondes avait à m’offrir !

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J’ignorais de qui il s’agissait – je ne conservais aucun nom, aucun visage, rien que la certitude qu’on m’arrachait ce qu’il y avait jamais eu de plus précieux dans toute mon existence, et que rien n’aurait jamais pu surpasser. La douleur occasionnée sous mon sein était, à cet instant, plus violente que toutes celles endurées jusqu’à cette seconde. Je cherchais à me lever, et la souffrance me cloua à terre ; alors j'empoignais le mal qui m'affligeait et l'étranglais, saisis mon corps comme on peut saisir une pensée et me forçai à me mettre à genoux. Le sang s'échappa de mes blessures, me faisant tressaillir - mais une résolution adamantine obscurcit mon regard, et un pas laborieux après l'autre, j'avançai vers cette familière inconnue. Se rapprocha-t-elle de moi ? Peut-être. J'ignore si j'aurais pu l'atteindre autrement...

Tout était... connu, et rassurant. Son parfum, ses traits, sa silhouette, la pression particulière de son âme, le rythme mélodieux de son coeur. Je vins jusqu'à elle, juste devant, et sans même la regarder enfonçai mes crocs à la jonction du cou et de l'épaule. J'aurais pu boire, oui... boire, et tenter de ressourcer mon corps brisé. Au lieu de ça... je fis couler les dernières gouttes de mon pouvoir en elle, avant de m'effondrer. Je demeurais là, immobile, les yeux dans le vide, tourmentée par de singulières questions. Pourquoi avais-je fait cela ? Que représentait cette fille pour moi, déjà ? Mon esprit l'ignorait. Lui, mais pas mon coeur... semblait-il.

Et les nuées se retirèrent. Et tel le ressac de la marée, elles m’emportèrent avec elles vers quelque insondable profondeur, loin de tout ce vacarme et de toute cette agitation…

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Klaus M. Aleksander
[Mission #10 - groupe 1] Hum-ind
Klaus M. Aleksander
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MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeMar 25 Nov - 22:51


Le monde s'écroulait. C'était tout du moins l'impression qu'aurait pu avoir Klaus en contemplant le carnage qu'il avait – en parti – perpétué. Du sang ruisselant maculait le macadam, la violence des assauts engendrés retournant cet univers habituellement rangés, propre, impeccable qui faisait la fierté des japonais. Ici, il n'y avait plus que le chaos. Un cauchemar éveillé qu'il ne pouvait que subir en douleur, la respiration saccadée, le corps souffrant d'une fièvre dont il ne parvenait à se défaire. Son poing demeurait crispé à son arc, seule accroche qu'il semblait posséder avec la réalité d'un monde s'écroulant sous ses pieds un peu plus de minutes en minutes, de secondes en secondes même. Il perdait pied à mesure que le sang s'écoulait des blessures qui avaient lacéré ses jambes. Et pourtant, il parvenait à demeurer debout par un miracle qu'il ne s'expliquait qu'à moitié. L'adrénaline ne pouvait pas être seule à ainsi le maintenir alerte. Son cœur battant à tout rompre était la seule mélodie qui lui parvenait encore, cognant lourdement dans sa poitrine, résonnant dans son corps en un rythme funèbre, pénétrant.

Et le cauchemar devint réalité. Klaus perçu à l'orée de ses sens une puissance écrasante, supplémentaire qui vint s'abattre sur son âme avec une violence subtile... Macabre. Nul mot ne pouvait qualifier l'effroi qui naquit en lui face à l'apparition sinistre qui se redressa tel un cadavre géant et grotesque à l'allure de monstre cauchemardesque. Si réel. Le jeune homme demeura figé un temps incertain, à contempler cette chose s'étendre, cracher, vomir même des silhouettes désincarnés à l'allure de monstre plus terrifiant encore que ce qu'ils affrontaient à présent. Un instant qui demeura gravé dans son esprit, s'imprima sur ses prunelles avec dégoût, horreur. Qui était le véritable monstre ici ? Il comprenait davantage la folie des deux jeunes femmes semblant humaines qui l'avaient aidé chacune leur tour. Pourtant, lui n'avait qu'un désir. Celui de fuir. Fuir aussi loin que ses jambes le lui permettraient, hélas, ces dernières demeuraient muettes face à ses sollicitations.

Un frisson parcouru son échine, tremblement grinçant avant que le temps qu'il avait cru figé ne s'accélère brutalement. Il reprenait sa course immuable avec une brutalité folle alors que son regard se perdait sur ce champ de bataille – ce champ de ruine sanguinolent. Il aperçu du coin de l’œil les créatures repartir à l'assaut, attirées par les vivants comme autant de charognards en mal de pitance. Ils l'attaquaient elle aussi. Ainsi que les autres hommes. Ils n'étaient plus que quatre encore debout quand bien même était il celui en bien piètre état. Plus alerte qu'il n'aurait cru, l'archer esquiva d'un bond véloce la contre attaque d'une des silhouettes humaines à l'allure ensanglantée qui s'était jetée sur lui en visant son cou. Le cœur battant comme jamais, le jeune homme parvint à s'éloigner suffisamment sans qu'il ne parvienne à saisir l'essence même de son geste premier. Comment avait il fait ? C'était bien le genre de question sur laquelle il ne devait pas s'attarder. Surtout pas à cet instant critique alors que le mal s'étendait.

Le temps manquait - toujours lui. Il ne voulait pas mourir pourtant, les brûlures dans ses membres irradiaient d'une souffrance virulente qui menaçait de le submerger plus encore. Chaque geste lui paraissait être un affront fait à son propre corps qu'il pliait à sa volonté avec une force qu'il n'aurait cru posséder. Il ne devait pas. Il ne devait pas laisser son esprit sombrer dans la folie de sa propre douleur, de son épuisement menaçant, de l'horreur de l'instant – pas comme cette femme, cet être, incarnation même de la Mort disparue dans les flots rougeoyants. Cette conviction brûlait dans sa poitrine comme un feu ardent grâce auquel il parvenait à se maintenir debout sur ses jambes tremblantes. Un regard, silencieux, mais il pouvait faire quelque chose pour la musicienne. La main tenant son arc tremblait mais lorsqu'il le tendit de nouveau vers ces êtres décharnés s'attaquant à la blonde, il se concentra, l'esprit plus vacillant, cherchant à se concentrer sur cette flèche unique et sur la force étrange qu'il ressentait jaillir faiblement. Comme un cœur battant au même rythme que le sien, sur lequel il pouvait se caler, se calmer presque. Il lâcha un cri de surprise. La morsure cuisante, suintante lui arracha une nouvelle grimace pourtant, il ne relâcha pas son arc. Imbécile. Un éclat bleuté entourait sa silhouette, l'effleurait, se rassemblait comme une vague luisance irréelle, mais Klaus demeura aveugle à ce phénomène étrange. Perdu. L'anneau d'argent à son doigt irradiait d'une lueur chaleureuse, familière, apaisante. Il allait mourir... Si il continuait ainsi à négliger sa propre vie...

Un nouvel assaut. Une nouvelle souffrance explosant dans son esprit, labourant sa gorge mais avant de s'écrouler sous ce nouvel affront, il lâcha son trait à la lumière irradiante. Brûlante. Telle un éclair immaculé cette dernière s'élança en un instant. Un instant. Il allait mourir. Il n'était pas un héros alors pourquoi l'aidait-il encore une fois ? Pourquoi ne pas sauver sa propre vie ? Pourquoi... Son esprit sombra dès lors que la flèche fut tirée comme si cette dernière avait aspiré toutes les forces qui restait encore dans son corps, brisant les piètres barrières qu'il avait mis en place afin de lutter contre la douleur qui l'étreignait entre ses sombres griffes. L’appelant.

Et puis le monde explosa. Sa conscience s'étiolant peina à en comprendre la raison, peina tout autant à l'assimiler à la flèche qu'il venait de tirer sur la créature à la sombre énergie. La déflagration le fit vaciller avant de l'emporter, l'arrachant à une prise qui se faisait de plus en plus lâche et l'éloignant de ses assaillants en soif de sang. Son dos heurta plusieurs fois le sol en un roulé boulé disgracieux, ravivant cette souffrance qui ne s'était jamais tût et l'emportait dans les méandres de l'inconscience. Son arc s'étiola avant qu'il ne se stabilise. Son poids rassurant n'était plus et sa main ne parvint pas même à se refermer sur quoi que ce soit. Il lui paraissait que son corps n'était qu'un amas de chairs douloureuses et ensanglantés. Allongé sur le sol rugueux, ventre contre terre, il allait probablement mourir ici, comme ça, pour...rien. Il devait se redresser. Il ne voulait pas abandonner. Sombrer. Mais son corps se refusait à lui.

Ses prunelles troubles se posèrent sur cet anneau porté à sa main droite dont la chaleur familière s'étiolait au rythme des battements ralentissant de son cœur. Comme une vague refluant lentement, léchant avec de plus en plus de peine le sable de sa conscience éclatée. Ne part pas... Il voulait s'y raccrocher avec l'énergie du désespoir, voulait étreindre cette chaleur qui lui faisait défaut mais qui disparaissait progressivement. Ne me laisse pas...

Il ne voulait pas être seul. Ses pensées s'éparpillèrent en tout sens, explosèrent dans son âme en des millier d'éclats ardents. Réminiscence incertaine d'une silhouette dissimulée dans l'ombre d'un éclat aveuglant. Une voix masculine. Résonance.

Tu es bien mon fils. Tu apprends vite.

Et les ténèbres l'accueillirent.

Combat:
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Melody MacKenzie
[Mission #10 - groupe 1] Hum-ind
Melody MacKenzie
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MessageSujet: Re: [Mission #10 - groupe 1]   [Mission #10 - groupe 1] Icon_minitimeJeu 27 Nov - 22:37


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Feat. Everyone


Pas suffisant.

Ces deux mots s'imprimèrent dans son esprit avec la clarté d'un néon dans la nuit. Était-ce tout ce qu'elle pouvait faire ? Tout ce à quoi sa colère était bonne ? En voir le pur produit ainsi réduit à néant lui donna l'impression d'en avoir vu le brasier être soufflé par un ouragan. Et ce sentiment la laissa pantoise, incapable de tout mouvement. « Quand ? » était la seule question qui lui vienne en tête. À quel moment en était-elle arrivée là ? Quand lui était-il venu à l'esprit de marcher sur un champ de bataille alors qu'elle n'était pas soldat – que la seule arme qu'elle sache manier était la symphonie ? La réponse se tenait devant elle, tapie derrière des replis de chair, mère devenue enfant au sein de sa progéniture. Elle n'était plus la même, certes, mais la Shinigami non plus ; cette donnée – ou plutôt l'importance qu'elle pouvait avoir – lui avait filé entre les doigts, sans trop qu'elle sache comment.

Prendre le temps de la regarder, de mesurer sa dégénérescence ne fit que souligner l'évidence. Qui combat le monstre doit prendre garde à n'en point devenir un lui-même, disait-on parfois. Était-ce de tendre sa lame en sa direction en lui donnant ce nom qui l'avait menée si bas ? Le frisson d'effroi qui la fit vibrer sur ses pieds lui rendit la conscience des réalités qu'elle avait perdu sur le chemin de ses pensées. Trop tard. Le monstre se dressait déjà, affamé, infâme dans toute sa démesure. Là où même elle avait veillé à n'endommager aucunement les parages, sa bête noire n'eût pas la même prévenance. Elle la détesta pour cela. Qu'elle l'accuse de tous les maux du monde ne voulait pas dire qu'elle doive se sentir obligée de lui donner raison.

Dans la gueule de la Bête, il lui sembla discerner le mal absolu, un concentré de vice. Y avait-il un parallèle à y voir avec sa maîtresse, que le mot Folie n'avait plus assez de force pour définir ? Ses yeux s'agrandirent avec horreur pour assister aux premiers pas empotés de l'engeance difforme... Et promptement se rendre compte, mais avec une latence décisive, de la direction qu'elle prenait. Sous l'effet de sa vitesse, son corps pivota, si vite que ça lui en fit mal. Mais ses ailes eurent beau frémir tout leur content, elle ne pourrait déjà plus qu'arriver après. Quand tout le tort est déjà fait.
Sasha, non !
Super... T'avais pas mieux en réserve ? eut-elle tout juste le temps de penser. Ce n'était certes pas comme si elle avait eu des conseils à lui donner pour s'en prémunir ni ne pouvait faire quoi que ce soit d'où elle était. Pas plus ses mains que ses ondes n'arriveraient à temps pour autre chose qu'éprouver la consistance de cet amas de viande croupissante. Elle n'arrivait à penser à rien d'autre, voilà tout. De même qu'elle ne put retenir son bras quand il se tendit, sachant fort bien pourtant qu'il ne porterait pas assez loin. Si seulement elle pouvait ne serait-ce que frôler sa silhouette, la repousser de quelques centimètres, peut-être que... Au moins, ne pouvait-elle pas être son bouclier ? Oh, la vampire était forte, et avait plus d'une fois démontré avoir l'âme chevillée au corps. Mais cette chose... N'était pas de ce monde, ni d'aucun autre.

Y survivrait-elle ? Une question que Melody préférait ne pas se poser – et aurait tout donné pour ne jamais avoir à le faire. Il le fallait pourtant. Le choc s'abattit dans un grondement de fin du monde qui n'avait que peu à envier à ceux qu'elle était capable de déchaîner. Elle fut certaine d'entendre tout son être éclater dans un bruit de verre brisé quand on déroba sa silhouette à sa vue, mais peut-être n'était-ce que son coeur au fond. Sa poigne n'attrapa que le vide, et son élan tourna court. Ses genoux s'écorchèrent sur le béton, qui n'eut nulle pitié pour la chair ou pour l'étoffe qui l'avait recouverte un temps. Ses plumes frémirent faiblement une dernière fois pour mieux s'affaisser, son bras retombant comme s'arrête un automate qu'achèvent d'animer ses derniers tours de clé.

Elle qui voulait ne montrer aucune sensiblerie, c'était raté. Asuna n'était déjà plus là, mais elle ne le savait pas. Elle ne savait rien. Le monde autour d'elle était dépourvu de sens et répondait à une logique qu'elle ne comprenait pas. Tout jusqu'à l'air avait le goût de cendres et même les sons si chers à son coeur n'avaient plus ni pouvoir ni saveur. Sa joie de vivre était au supplice et à l'asphyxie. L'angoisse était si écrasante que son corps ne la réalisait pas, allait jusqu'à lui refuser la délivrance des larmes. La voir lui revenir, en si triste état que ce fût, lui fit l'effet d'une bouffée d'oxygène en pleine noyade. D'une ondée alors qu'elle brûlait.

Se relevant sur des jambes chancelantes, elle ne sut où elle puisa la force de courir vers elle mais ne laissa pas le loisir à son corps de se demander s'il l'avait encore. Sans réfléchir, la musicienne lança les bras autour de son cou pour l'étreindre. S'assurer de sa réalité. Sasha n'était que sang, une entité toute de pourpre vêtue qui sur ses habits décolorait, mais elle n'en avait cure : elle était là, et elle vivait. Les étranges créatures nées du plus profond de l'Enfer ne s'étaient pas tout à fait retirées encore, mais qu'elles viennent ! Elles trouveraient à qui parler. Quand la prédatrice nocturne entama sa relevée, Melody voulut la rallonger, mais elle avait autant de force dans les bras que la poupée de chiffon qu'elle était devenue. Tout oublier, oublier le monde et le danger, n'en avait-elle pas le droit elle aussi ? Elle était si fatiguée...
Ne bouge pas. implora-t-elle d'une voix lourde de sanglots. Ne bouge pas, je vais te soigner. Ça va aller...
De cela, elle n'avait aucune certitude, mais elle s'y accrochait de tous les pans rescapés de sa conscience fragmentée. Son univers avait perdu sa couleur quand le peu que Sasha avait sur la peau l'avait abandonnée et ne la regagnait qu'avec lenteur : les étoiles demeuraient pâles dans le ciel de son coeur. Elle lui prit la main, ignorant le chagrin et la colère que réveillait le toucher de chaque plaie aussi sûrement qu'un coup de poignard, et la porta à sa joue ; un maquillage sanglant y vit le jour. Accroche-toi. Ne me laisse pas. Pas toi. Obsédée par cette pensée unique obscurcissant tout ce qui se tramait alentour, dans ce recoin déserté par l'homme, au royaume de la folie, elle sentit à peine l'aiguillon de ses crocs lui traverser la peau. Ce n'est qu'alors que sa chair se mit à pulser d'une énergie nouvelle qu'elle réalisa son geste – et la frayeur qu'il lui inspirait.
Qu'est-ce que tu fais ?... Arrête... J'en ai pas besoin ! Je te jure que j'en ai pas besoin, alors arrête ! Garde tes forces pour toi... Garde-les... SASHA ! paniqua-t-elle en tentant vainement de la faire cesser.
La rejeter ? Maintenant ? Comment aurait-elle osé ?... Pas alors qu'une partie d'elle continuait de penser, à son grand désespoir, que jamais elle ne la reverrait. Malgré tout, elle fut exaucée, et ce furent les reliquats du colosse turgescent qui se firent la joie de s'en charger. Son sang se glaça en les voyant revenir du néant et de l'oubli, comme s'ils n'avaient attendus que de la voir se rassurer pour mieux la lui arracher. Ses bras n'eurent pas le temps d'encercler sa silhouette esquintée que déjà on la lui volait, la happant dans des ténèbres qui, loin de celles qu'elle avait l'habitude de fréquenter, respiraient la tragédie. Ses ongles s'ébréchèrent à la surface du béton quand elle tenta de la rattraper une dernière fois. Ses phalanges ne s'y heurtèrent qu'ensuite, pour y déverser dans la douleur un trop plein de frustration... « Reviens », articula-t-elle, sans que le moindre son ne quitte ses lèvres.

Comme si sa disparition avait remis en mouvement un monde stationnaire, elle réalisa qu'elle était en danger. Sur le point de mourir, peut-être même. D'être à son tour dévorée. La rockstar ravala ses larmes. L'émoi était encore grand, mais elle ne pouvait pas rester là. Un sourire plus brisé qu'autre chose prit place sur ses traits en pensant que la vampire n'aimerait pas trouver sur elle des traces de dents autres que les siennes. Oui, elle reviendrait, et il fallait rester forte d'ici là – et en un seul morceau. Ses poings se serrèrent, et elle s'avisa que malgré la cuisante souffrance qui lui enflammait les doigts, elle était toujours capable de les bouger. De jouer. De son mieux, elle se remit sur pieds, tout son corps de chagrin engourdi. Reniflant une dernière fois pour en chasser les méfaits, elle sentit pleinement que seuls ses sentiments étaient encore malmenés ; sa vitalité était à son comble.

Ce qu'avaient de toute évidence senti les monstruosités, qui de concert s'en prirent à elle. Elle n'aurait su dire combien de temps elle s'était égarée, mais le peu de marge de manoeuvre qu'il lui restait ne suffirait pas à l'en préserver. Une rapide oscillation du corps la sauva du premier, dont les crocs n'eurent que le vent à ravager, mais n'eut pas autant de chance avec ceux qui à sa suite réclamèrent leur place au banquet. Festoyer sur son énergie était tout ce qui semblait les intéresser – et elle se faisait forte de leur offrir une indigestion. Les griffes de la créature lui inscrivirent sa sauvagerie sur les traits, tandis que l'autre hurlait famine au point de lui donner une forme.
Assez, souffla-t-elle d'une voix blanche. Ne m'obligez pas à continuer...
Tout cela, la rhapsode ne put faire autrement que de l'encaisser, bousculée par les chocs sans ployer - mais combien de temps avant d'être débordée ? Un déferlement de lumière donna la chasse à ses démons, répondant à sa question. Remontant la trajectoire des traits étincelants, elle trouva le jeune homme qu'elle avait elle-même sauvé, en passe d'être submergé. Qu'il ait pensé à elle plutôt que de sauver sa peau lui rappelé que tout n'était pas encore perdu. Qu'elle avait toujours une cause à défendre – et ceux qui se placeraient sous son égide... Pour ce jour, et pour tous ceux à venir. Ce déclencheur lui fit porter la main à sa guitare, et résonna encore une fois le grondement des profondeurs. Inutile de le maîtriser cette fois, avec le rictus funeste qu'avait ciselé dans l'asphalte le rejeton putréfié d'Asuna. Pas de demi-mesure. Elle n'allait pas perdre – ni cette bataille, ni qui que ce soit.
Il n'y a rien d'autre à faire... soupira-t-elle plaintivement. Mais souvenez-vous. Souvenez-vous que vous m'y avez obligée.
La pluie d'étoiles filantes qui l'avait libérée de leur emprise l'avait cinglée également, mais elle n'en tint nul compte ; cela lui avait même été d'un certain secours. Lui avait remis les idées au clair. Ses mèches blondes fouettèrent l'air en tous sens alors que, tout autour d'elle, il s'excitait d'une frénésie immodérée, crépitant autant que si la foudre se tenait prête à frapper. Toutefois, les seuls éclairs auxquels ils auraient droit étaient ceux dansant au fond de son regard, hurlant de colère par-dessus la plaine verdoyante de ses iris. Elle avait besoin de se reposer, de mettre de l'ordre dans ses idées. Et cela ne pourrait se faire qu'après avoir écarté tout danger. Que ne bougerait plus un seul de ces spectres carnassiers. Son regard suivit distraitement l'envol des gravats, sans qu'elle se souciât vraiment de savoir quel morceau elle interprétait ; tant qu'elle jouait juste, tout ne pouvait que bien se passer.

Pour le reste, on verrait après.

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