Sombres présages... Le monolithe avait certes pu être détruit, mais cela ne fut pas aisé. Plus menaçante encore la présence d'un envahisseur qui n'avait pas pu être détecté. Une jeune femme d'après le rapport de Kawakami-Taishô, qui avait allègrement malmené les différents intervenants du Gotei 13. Ils n'étaient même pas parvenus à la toucher, après quoi celle qui s'était présentée comme une Mahô Tsukai avait tout simplement disparue. Comme elle était venue, sans laisser la moindre trace... Le rapport de Kaito, il l'avait lu et relu. Malheureusement, il n'avait pas pu lui poser de plus amples questions, ce dernier ayant subitement disparu au lendemain de cette malheureuse mission. Plusieurs points pourtant mériteraient plus de précisions. La disparition du Capitaine de la Cinquième Division en était une, certes. Peut-être que les autres participants en sauraient plus. La manière dont tout cela s'était déroulé aussi... oui...

Pourtant, ce n'était pas pour ces points précis que Tenzen avait été missionné cette fois. Dans son rapport, Kaito faisait brièvement état d'un manque de respect pour l'autorité de la part de Reisen, et ce malgré son importance lors de la mission apparemment. Et sur ce point, il se devait de dénicher la vérité. Le Kawakami ne pouvait pas être questionné, Reisen étant lui même impliqué... Il ne restait alors qu'à questionner les autres participants que sont Otsu et Kenji. À ces deux derniers, il avait fait parvenir un papillon de l'enfer leur mandant de se rendre au plus vite sur les lieux où ils avaient fait face à cette menace. Le 73e District Ouest... Les restes du monolithe avaient déjà été emportés par la Division Scientifique et déjà quelques âmes participaient à la reconstruction et au déblaiement des débris.

Mais la Capitaine de la Huitième Division et la quatrième siège de la Cinquième Division n'étaient pas les seuls que le Yakushiji avait fait venir ici. Il estimait qu'il serait pertinent d'avoir un autre Capitaine avec lui qui pourrait porter son avis sur ce qu'ils auraient à entendre. Son choix s'était porté sur le Capitaine Himesaki, un des rares à ne pas avoir une inimitié avec le Shirohasu et qui n'était pas impliqué personnellement dans cette affaire. En effet, Yuurei avait déjà fort à faire avec l'étude du monolithe tandis que Shiba n'était pas le mieux placé pour juger de son propre Vice-Capitaine. Tôjô avait donc reçu la visite d'un messager officiel lui résumant la situation et lui mandant de le rejoindre sur les lieux. Tenzen y parvenait déjà, reformulant mentalement les questions qu'il aurait à poser...

Otsu ressassait les évènements des jours passés. Elle avait appris que son grade de Capitaine ne la protégeais pas de tout et ne garantissait pas sa force. Elle avait été incapable ne serait-ce que égratigner son ennemi et cela la choquait au plus haut-point, un manque de maturité sans doute. Elle était la les pieds sur son bureau, ne portant même pas son haori, à regarder le plafond, méditant sur ce qui avait bien pu se passer. Elle sortait et ressortait machinalement Hisuizaiku du fourreau et la faisait tournoyer de petits moulinets. Pour quelqu’un qui se prétendait avoir une maitrise du Sabre parfaite elle en était bien loin. Elle n'était pas en colère non, cela allait la forcer à se dépasser et inconsciemment, elle le savait bien. Elle était plutôt dans un espèce d'état léthargique, propre à une personne ayant subit un choc et qui voulait savoir comment cela avait put se produire. En fait, c'est ce qui lui était vraiment arrivé. Elle se demandait si ces compagnons de missions ressentaient la même chose. Elle aurait voulu en toucher deux mots à Kaito mais celui-ci avait disparu, sans dire pourquoi ni où il allait. Aucunes traces, paf du jour au lendemain, volatilisé. Elle espérait juste qu'il allait bien.

Elle fut interrompu dans sa rêverie par un papillon de l'enfer qui vint se poser directement sur son bureau. Un message? Maintenant? Allait on lui faire des remontrances quant à la qualité de sa personne dans la mission? C'est avec angoisse qu'elle lu le message. Elle poussa un soupir de soulagement. C'était Tenzen qui lui demandait de se rendre sur les lieux où le monolithe avait été brisé. Même si l'objet de sa requête n'était pas clairement dit, Otsu savait bien de quoi il s'agissait. Venant du Capitaine de la justice, il en relevait de son devoir de faire la lumière sur l'affaire Reisen. Il avait certes désobéi aux ordres, mais avait été fort utile.

Elle se leva, enfila son Haori et sortit de son bureau. Elle croisa sa vice-capitaine en train de discuter avec des hommes de la division. Elle leur adressa un signe de tête en guise de salut, eux s'inclinèrent.

- Allons vous savez bien qu'il n'y a pas de ça avec moi! Je vais sur les lieux de la catastrophe, une requête urgente. Je ne peux en dire plus pour l'instant.

Ils savaient certainement de quoi il s'agissait, personne n'ignorait le contenu du rapport de Kaito et l’insubordination de Reisen. Elle les salua de la main et s'éloigna de plusieurs Shunpo. Elle aimait se montrer proche de ses hommes, pas comme à la Onzième division où plus on se tapait dessus plus on s'aimait, du moins c'est ce qu'elle en pensait, mais à sa manière. Elle veillait à ce qu'il y ait le moins de distance, en respectant tout de même la hiérarchie. Cela semblait avoir porté ses fruits et elle en était heureuse.

Elle arriva rapidement sur l'endroit du rendez-vous où des âmes ramassait déjà les débris et réparaient les dégâts causés. Elle vit Tenzen et vint vers lui. Elle le salua comme il se devait, on était bien loin de la discussion qu'ils avaient eut sur le thé au magasin. Le contexte était tout autre et elle doutait qu'il ferait preuve de la même sympathie, ce qui était déjà un bien grand mot pour celui que tout le monde considérait comme "un vieux grincheux".

- Yakushiji-Taisho...

Elle regarda un instant les décombres avec nostalgie et eu un petit pincement au coeur pour toutes les âmes que ce satané caillou avait absorbé.Elle soupira.

- Une vraie misère...

Tenzen inclina légèrement du chef à la venue d'Otsu tout en l'appelant par son grade comme il le faisait de coutume pour chaque Capitaine. Et comme elle le disait, la situation était assez déplorable, mais l'on ne pouvait pas revenir là-dessus...

Certes... Mais ce qui est fait est fait. Ce qui m'évoque la misère n'est pas tant ce que nous voyons ici, mais tout ce que cela peut présager...

En effet, plutôt que les faits qui s'étaient déroulés ici, c'est cette fameuse menace des Mahô Tsukai qui avait de quoi inquiéter. S'ils étaient si puissants que le rapport le laissait entendre, alors leur organisation était en péril. Un seul de ces mages de sang avait suffit pour tenir tête à un groupe de quatre Shinigamis, menés par deux Capitaines... La prochaine fois... Et bien, le Gotei 13 risquait fort de connaître à nouveau la réelle misère, comme cela avait été le cas lors du conflit face au Vanden Reich encore relativement frais dans les pensées. Trois ans de paix seulement, et les forces armées du Seireitei se trouvaient encore loin d'être rebâties...

Ce fut au tour du quatrième siège de la Cinquième Division de se présenter. Celui-ci y mit les formes, et présenta une inquiétude à son tour, mais concernant cette fois la disparition soudaine de son Capitaine.

Et bien non, Okuten-kun. Je ne peux malheureusement pas vous renseigner sur ce qu'il est advenu de votre Capitaine. Cependant, dans l'histoire de la Soul Society, il n'est pas rare qu'un Taishô ou l'autre s'absente quelques temps. Cela a dû fortement le préoccuper d'être le meneur de cette mission, et je ne peux que présumer qu'il a été désireux de se retirer quelques temps afin de se ressourcer. Je gage qu'il reviendra bien vite !

Bien sûr, il ne pouvait le promettre, mais il l'espérait cependant. En peu de temps, le Gotei avait perdu de nombreux Capitaines. Aoshi et Kaito portés disparus ; Elma et Namida rétrogradés pour leur manque d'implication ; et même Eiichiro, victime d'une combustion spontanée par le fait de son incapacité à contrôler son Reiatsu colossal... Heureusement pour ce dernier, le précédent Capitaine de la Dixième Division avait finalement accepté de reprendre son poste, comprenant l'urgence et la nécessité de recomposer la force de frappe du Seireitei. Tout cela était inquiétant tout de même...

Et finalement, l'arrivée de Tôjô avec la nonchalance qui le caractérisait.

Himesaki-Taishô...

Dit-il en inclinant légèrement du chef. Voilà qui devait répondre à sa question...

Je vous rassure, vous n'avez encore rien manqué. Mais ne perdons pas de temps et allons à l'essentiel ! Le rapport de Kawakami-Taishô est assez laconique sur certains points, et la Chambre des Quarante-Six a réclamé de moi que j'approfondisse certains sujets. Le Capitaine Himesaki m'accompagne afin de constituer un second avis.

Tout d'abord, le cas principal qui nous amène ici : le Vice-Capitaine Kireru Reisen. D'après le rapport que vous avez tous lu je suppose, Kaito-san fait mention aux grands services qu'a rendu le Jûsanbantai Fukutaishô lors de cette mission. Il est manifestement celui qui a détruit au final le monolithe. D'un autre côté, il est également rapporté qu'il aurait manqué de discipline, sans plus de précision.

J'aimerais donc vous entendre à ce propos. Que s'est-il passé exactement ? Pour quelles raisons précises Kireru-Fukutaishô a-t-il manqué à ses obligations et de quelle manière ?

Froid. Un mot qui revient souvent lorsque l'on parle du Capitaine au Lotus, et non sans raisons. Peu d'intonation, une flegme indiscutable... C'est sûr, on doit pas se marrer souvent avec celui-là...

Ainsi donc l'objet de la convocation était donc bien le " coup de sang" de Reisen. Quelque part, elle s'en était douté. Elle avait pris la décision de ne dire que la stricte vérité, sans défendre l'une ou l'autre des parties. Quels torts cela pouvait causer à Kaito maintenant qu'il était parti de toutes façons? Quant à Reisen, c'était quelqu'un elle appréciait mais qui de son point de vue avait clairement dépassé les bornes. Pour détailler les faits, elle allait être accompagné de Kenji. Elle doutait de sa réelle objectivité, après tout, il appartenait à la 5eme division, celle d'une des parties en jeux. Pour juger leur dire, Tenzen qui représentait après tout la justice et Tojo pour un esprit neuf et neutre dans cette affaire. Le Yakushiji expliqua brièvement des faits que la jeune femme connaissait déjà. Elle approuva de la tête ses dires et se lança donc dans son propre rapport.

- Kireru-Fukutaisho, comme nous le connaissons tous, c'est laissé emporté par la colère,a insulté le Capitaine Kawakami, responsable de la mission et a jeté un morceau du monolithe une fois brisé à son visage dans un élan de rage. Il était, selon lui inactif et donc inutile. Dans un sens, même si je ne cautionne pas cet acte de Reisen, je suis d'accord sur le fait que notre dirigeant, ne se contenter que de donner des ordres et n'agissait pas lui même. Je pense que celui que l'on surnomme "le Rageux" a jugé inutile de déblatérer à propos du monolithe et que la priorité était de le détruire. Les directives donnés étaient certainement pour lui une perte de temps.

Elle soupira , pour observer autour d'elle.

- Selon le Vice-Capitaine, Kawakami-Taisho ne méritait pas d'être à la tête de cette mission car trop passif. Je partage en partie son avis même si cela me coûte de parler comme ça d'une personne maintenant disparue. J'espère, Okuten-Kun que vous ne m'en voudrez pas, je ne fais que dire ma version des faits, je sais que vous l’appréciez.

Elle se tourna vers Kenji à cette dernière phrase . Comme elle l'avait dit, c'était sa vision des choses et elle trouvait l’incident regrettable . Néanmoins il était inutile de punir Reisen pour cet acte de rage qui faisait parti de son caractère. Elle s'adressa ensuite à Tenzen et Tojo, après tout ils étaient seuls juges de leurs propos.

- Nous connaissons tous les quatre le caractère de l'homme et nous savons qu'il est dans sa nature de s'énerver très facilement. Pouvons nous vraiment changer cela?

Le Yakushiji écouta les témoignages ainsi que l'avis de Tôjô. Ensuite, il se contenta de rester quelques instants pensif. Plutôt que ce qu'il allait dire, c'était la manière dont il allait le faire qui le laissait songeur. Les trois participants avaient tous fait état bien sûr de la réputation de Reisen qui n'était plus à faire. « le Rageux ». C'est sûr qu'on avait déjà vu surnoms plus élogieux. Les témoignages d'Otsu et de Kenji se rassemblaient même sur un point qui n'avait pas transparu dans le rapport. Tous deux reconnaissaient que Kawakami-Taishô avait peut-être lui-même été discutable dans ses actes, et que la colère de Reisen aurait pu logiquement y trouver sa source. Ce n'était là qu'une faible circonstance atténuante en l'instant, car menacer, insulter et attaquer un Capitaine ne pouvait pas aussi facilement s'excuser. Désobéir à une ligne de commandement incompétente est une chose. Faire état de dissensions dans le Gotei 13 devant un ennemi puissant en attaquant l'officier de mission ne pouvait être pris sur le même pied, en effet.

Mais même en considérant cela, les avis sur la sanction à appliquer ne fait pas consensus. Otsu semble penser qu'aucune sanction ne pourra changer son comportement et qu'en conséquence cela ne servirait à rien. Pour un résultat similaire, Tôjô présentait lui aussi l'indulgence, bien que pour d'autres raisons. Ne pas pousser vers une possible sortie un Dieu de la Mort possédant du potentiel. Car c'était bien de cela dont il s'agissait surtout aujourd'hui... Kenji pour sa part optait pour le côté impardonnable des actes de Kireru-Fukutaishô. Et Tenzen, quel était son avis ?

Voici ce que j'en pense pour ma part.

D'une main, Kireru-Fukutaishô est un membre notable de nos forces. C'est un Vice-Capitaine qui en effet a eu à gérer bien trop longtemps sa Division en lieu et place de son supérieur. Il a pu cependant y montrer qu'il ne faisait pas un mauvais travail... Si vous voulez vraiment savoir mon avis sur cette enquête... Kireru-kun a d'excellents rapports de service, est capable de gérer une Division et d'utiliser le Bankaï... De plus, comme vous le dites, il ne serait sans doute pas contraire à l'idée de porter un Haori. Il y est de fait un bon candidat...

Et c'est là que, d'un autre côté... Son tempérament est trop emporté, pas assez maîtrisé. Il a donné une bien pitoyable vision de nos troupes face à un ennemi inconnu. Il a été jusqu'à attaquer son Officier de mission, Capitaine de surcroît.

Sans ça, ce Haori qu'il convoite selon vous, il l'aurait obtenu, cela me semble clair. Si ce n'était pas le cas, l'on ne m'aurait certainement pas confié comme mission d'éclaircir ce sujet. Comme je le disais, de bons états de service et l'accès au Bankaï... ajoutons à cela le fait qu'il est celui qui a porté le coup final sur le monolithe, et nous avons là de quoi comprendre que son comportement en embête plus d'un...

Au final, il n'avait donné son avis que sur le « pourquoi » de l'enquête, mais pas ce qu'il en pensait personnellement. Le fait de tendre cette perche tout d'abord permettrait peut-être de voir ce qu'eux en pensaient tout d'abord. Mais pour le Shirohasu, les actes énoncés méritaient bien plus une sanction qu'une récompense. Une idée d'ailleurs qui lui traverse l'esprit en l'instant. Si l'on parle d'une sanction ne permettant pour autant pas de faire du Kireru un ennemi... Peut-être serait-il judicieux de lui annoncer que c'est précisément à cause de son comportement qu'il n'est pas l'un des treize Capitaines. Il ne pourrait en vouloir qu'à lui-même ainsi, tout en comprenant qu'il était temps pour lui de se montrer bien plus digne. L'idée serait à creuser dans le chef de Tenzen qui n'en dit rien, mais rebondit plutôt sur un autre sujet.

J'aimerais également revenir sur un autre point. Ce... « Mahô Tsukai »... J'aimerais entendre de vive-voix tout ce que vous pourrez avoir à m'en dire. Trop de détails valent mieux que trop peu...

Kenji-kun, j'ai aussi appris que vous aviez personnellement été victime de l'influence du Monolithe. Toutes vos impressions et votre vécu de cet épisode pourraient donc avoir leur utilité...

Otsu écouta les avis des deux autres avec attention. Elle fut surprise de voire que Kenji avait a peu près la même opinion qu'elle sur l'inactivité de Kaito. Néanmoins, contrairement à Tojo et à elle, il ne trouvait pas excusable le comportement de Reisen. Peut-on vraiment changer cet homme? Vint ensuite une question d'importance dans ce dossier, le Vice-Capitaine, c'est indubitable, convoite un poste supérieur à celui qu'il occupe actuellement. Nul doute qu'il aimerait porter un Haori blanc. Pour elle, il s'en montrait digne, après tout l'actuel Kenpachi n'était il pas Capitaine en dépit de son tempérament houleux? Certes ce n'était pas pareil puisque la Onzième division était un microcosme à part du Gotei 13 et de la Soul Society, obéissant à ses propres lois. Elle décida d'ailleurs d'en toucher un mot avant de se prononcer sur la demande de Tenzen concernant la Mahô Tsukai.

- Le Vice-Capitaine Kireru mérite pour moi amplement sa promotion. Comme vous l'avez si bien dit Yakushiji-Taisho, il est d'une puissance redoutable, maitrise le Bankai et fait preuve d'un zèle impressionnant concernant la gestion de sa division. Je ne pense pas que un caractère atypique devrait être un obstacle pour diriger. Après tout, nous avons tous nos défauts. De plus notre homme entretient de très bons rapports avec la Onzième et le Capitaine Shinjiro. Personne n'ignore que cette division est un ramassis de têtes-brûlées et que les rapports avec nos sections sont plus que tendus en ce moment. Il serait bon d'avoir une sorte d'intermédiaire.

Elle ignorait si son petit discours allait vraiment impacter l'avis de Tenzen et de Tojo sur la question.

- Concernant notre ennemi, nous n'avons pu la détecter avant, elle n'émettait aucune puissance spirituelle. Elle portait au doigt une bague semblable au monolithe qui brillait de la même lueur. Elle maitriser également une sorte de pouvoir du sang. Nos attaques combinées n'ont put percer sa défense. Pour ce qui est de l'influence de l'artefact, j'en ai moi même était victime. J'ai ressenti une forte nausée et une sensation comme si on m'arrachait mon âme. Heureusement pour moi, j'ai été suffisamment vive pour m'extraire rapidement de la sphère d'influence.

La réaction d'Otsu fut tout simplement un soutien franc et appuyé à la possibilité que Reisen puisse atteindre les fonctions de Capitaine. Tenzen ne s'était pas attendu à une telle confiance après ce qu'il s'était passé. Car en effet, même si Nakatoto-Taishô avait déjà fait part de son avis quant au fait qu'il n'était pas nécessaire de sanctionner le Vice-Capitaine de la Treizième Division, il était difficile de penser qu'elle puisse ainsi le soutenir jusqu'à lui voir une promotion après les faits qui s'étaient déroulés ici. Certes, aujourd'hui le Yakushiji avait appris que le manque de prise de décision et d'initiative de Kaito expliquait le comportement du rageux, toutefois de là à l'excuser totalement il y avait de la marge. En dehors de cela, il ne put malheureusement pas apprendre grand chose de plus. Aucun des deux témoins ne put lui apporter un élément manquant lui permettant d'en savoir plus. Dommage, mais il s'y était attendu... Tous deux communiquèrent également sur ce qu'ils avaient pu ressentir lors de leur approche du monolithe, Kenji ayant été bien plus touché qu'Otsu. Cela pouvait-il avoir quelque chose en rapport avec leur puissance respective, tout simplement ? Difficile de le savoir, mais il ne manquerait pas de questionner à l'occasion la Douzième Division sur le sujet.

Qu'est-ce que Tôjô pouvait en penser lui ? Et bien, pas grand chose apparemment. Ce dernier s'était apparemment trouvé une nouvelle source de sympathie. Avant cela, rien d'autre qu'une pensée qui avait dû sans doute traverser bien des esprits. Étrange en effet d'avoir autant de pertes subitement alors que les Mahô Tsukais commençaient à faire parler d'eux. Toutefois, il ne fallait pas non plus tomber dans les conclusions hâtives et beaucoup pouvaient s'expliquer. Mais certaines disparitions par contre, beaucoup moins... Quoi qu'il en soit, il estimait à présent ne plus rien pouvoir tirer de cette discussion. Ses oreilles en avaient entendu assez, et de ses propres yeux il n'avait rien pu apprendre non plus à être en cet endroit de carnage.

Bien... Je n'ai pour ma part pas d'autres questions et je n'ai pas l'impression qu'il en soit autrement pour Himesaki-Taishô. Nous n'allons donc pas vous retenir plus longuement.

Un signe sec de la tête et... rien de plus. C'en était fini là pour lui. Demi-tour, marche. Lorsqu'il serait seul avec Tôjô – et sa nouvelle copine ? – il pourrait alors poursuivre.

Et bien ? D'après vous, que devrais-je noter dans mon rapport ? Oh, vous m'avez certes déjà fait part que selon vous l'absence de sanction est la voie à emprunter. Mais vous comprendrez que si les enjeux sont bien ceux auxquels je pense, il me serait agréable de connaître plus précisément votre pensée...

Sur ces derniers mots du Yakushiji, Otsu inclina donc la tête. Rien de plus ne serait donc dit aujourd'hui. Elle s'inclina pour faire ses adieux aux personnes présentes. Elle s'approcha de Tojo qui tenait la fillette dans ses bras et voulue la toucher mais celle-ci enfouit son visage dans le cou de son protecteur. La jeune femme éclata d'un rire cristallin, tout de même un peu vexée.

- Tu n'as pas à avoir peur petite, tu sais moi aussi avant j'étais comme toi, ici dans le Rukongai et c'est également parce que j'avais faim que j'en suis sorti. Regarde où j'en suis maintenant.

Elle se retourna et désigna l'oiseau de paradis qui ornait le dos de son Haori, symbole de sa division. Les yeux de la petites filles semblaient brillés lorsqu'elle prononça ses paroles. Enfin, cette gamine aurait de la chance, recueilli par Tojo, il y avait pire comme sort pour une pauvresse des districts boueux et violents de la Soul Society. Elle adressa un clin d'oeil complice au Capitaine de la septième

- Si tu ne prend pas bien soin de ce petit bout de choux je viendrais m'occuper personnellement de ton cas!

Elle dit cela sur le ton de la plaisanterie. Elle savait qu'il allait bien la traiter mieux qu'elle ne l'aurait fait. Otsu n'était pas très à l'aise avec les enfants, c'était une chose certainement due à son jeune âge. Elle n'avait pas la maturité suffisante pour prendre sur elle. Pourtant, tôt ou tard, on lui demanderait probablement de dispenser des cours à l'académie.

La jeune femme s'en alla vers sa division. Elle hésita un moment puis se ravisa et prit la direction du district 78. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas vu sa famille. Elle allait donc improvisé une petite visite surprise...

Ils hésitent juste sur la teneur de la sanction à appliquer. La possibilité d'une promotion ou d'une rétrogradation ne sont que mes propres suppositions. Toujours est-il que nous ne sommes pas là pour établir ce qu'il mérite ou non, mais juste de rendre notre avis sur l'importance de la faute et sur les différentes parts de responsabilité...

Leur rôle n'est en effet que de fournir un autre avis que le simple et seul rapport de Kaito. Entendre les intervenants et déterminer sur ces témoignages l'importance de la faute. Rien de plus, rien de moins. De même, la teneur exacte de la sanction ne les regardait pas. Ils pouvaient certes apporter leur recommandation – et Tenzen ne s'en priverait sans doute pas – mais ce n'était après tout pas leur rôle. Le Shirohasu n'avait qu'à rendre son rapport, la Chambre en tirerait ses propres conclusions.

Cependant, je pense également qu'il n'est pas nécessaire de lui infliger une peine démesurée. Si Kawakami-Taishô avait été plus efficace et avait réellement rempli son rôle de meneur d'hommes, nous n'en serions pas là, ce me semble évident après ce que nous venons d'entendre. S'il faut blâmer un fautif, il faut donc relativiser pour être capable de déterminer qui du Capitaine ou du Vice-Capitaine s'est montré le plus critiquable.

Et pour lui en l'instant, la réponse est sans doute « les deux ». Kaito n'a pas été à la hauteur, mais Reisen n'avait pas à réagir aussi vivement. Le cas est à la fois plus grave et complexe qu'il ne pourrait le paraître. Quoi qu'il en soit, le Yakushiji ne jugeait pas que Reisen devait rester sans le moindre blâme. Il fallait effectivement bien lui faire comprendre que sa faute en est réellement une. Que tous au Seireitei le comprenne et que l'on en vienne pas à voir chaque semaine un Vice-Capitaine désobéissant et franchissant les limites sans qu'il en soit inquiété.

Quelle que soit la décision de la Chambre, je pense en effet qu'il est du devoir de ceux qui le peuvent de recadrer Kireru-kun. Et à côté de cela, rendre ici un rapport clément qui lui permettra d'éviter une peine trop lourde.

Voilà qui n'est pas du tout son genre à lui, l'intransigeant Lotus Blanc. Mais il y avait là pour lui suffisamment de circonstances atténuantes et de raisons faisant qu'il serait dommageable pour le Gotei de perdre encore un valeureux élément de plus. Et ce même s'il jugeait la possibilité de lui confier un Haori comme précipitée. Durant cette réflexion et cet échange, il n'accorde pas d'attention à la petite fille que Tôjô s'est mis en devoir de ramener. Avait-elle été incapable de se recomposer une famille au Rukongaï comme tant d'autres qu'elle quittait à présent si aisément ceux qui pourraient être les siens ? Avaient-ils possiblement péri ? Impossible à deviner, et le fait est que cela ne l'intéresse pas le moins du monde...

J'en pense donc que nos avis se rejoignent de manière suffisante. Je présenterai le rapport de Kawakami-Taishô comme discutable, et tâcherai ainsi de répartir la faute afin de diminuer une hypothétique sanction.

Que pouvaient-ils ajouter encore ?