Rang : Ex capitaine de la 2è division ~ Général du Byakko
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|  Sujet: Shihôin Yoruichi [Terminée] ![Shihôin Yoruichi [Terminée] Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/subsilver/icon_minitime.gif) Mar 29 Jan - 13:11 | |
| Âge : Bien trop vieille  Race : Shinigami exilée Rôle au sein de Karakura demandé : J'ai vu général du Byakko, donc qu'à se cela ne tienne, j'accepte. Description de votre personnage : Décrire? Mais décrire quoi? Cette féline au regard de braise? Bien, tout de suite.
Yoruichi plus ou moins jeune shinigami éméritée, dispose d'un attrait physique bien particulier, en effet, c'est une métamorphe, en d'autres termes elle peut changer son apparence et ce en deux formes différentes, l'une féline et l'autre n'ayant rien à envier à la grâce de la première, humaine.
Sous sa forme féline, comme son nom l'indique, on se confronte à un chat, noir, au pelage soyeux et aux yeux d'un ocre vif. De petite taille, ce chat détient un poil des plus soyeux et des plus doux, néanmoins, il est pourvu d'une bien singulière caractéristique qui le démarque résolument de ses confrères félins, il est doté de la parole. Mais là encore, notre chatte préférée ne fait pas dans la dentelle et c'est une voix d'homme rauque et grave qu'elle arbore. Un trompe l'oeil qui berne tous les non initiés dès la première écoute. Cependant, quand elle lève le sort et reprend apparence humaine, le changement est radical. C'est dans un nuage de fumée que l'on voit se sculpter une oeuvre de la nature, littéralement parlant. Avec volupté ses courbes se dessinent et on peut alors entrevoir la silhouette de la jeune femme. Et il n'y a alors plus qu'une chose à dire, "Ouah". Qui eût cru qu'une si petite boule de poil pouvait abriter l'âme d'une grande et belle shinigami de son acabit. Des détails? Oui, oui, tout de suite.
Son corps d'une finesse sculpturale laisse apparaître les marques d'un entrainement intensif. Athlétique, fine et élancée, ses jambes sont telles deux fuseaux d'une longueur à couper le souffle, leur finesse ne les empêche pas pour autant d'être d'une puissance dévastatrice mais cet adage dirons-nous reste valable pour l'ensemble du corps de cette poupée d'ébène. Si l'on remonte un peu nos yeux de voyeurs et continuons de parcourir ce nuage de fumée, on peut aussi remarquer une taille dessinée, ni trop large, ni trop fine, un coup de maître de la nature comme pour signifier l'existence de la perfection sur Terre, une forme harmonieuse et courbée, toujours soulignée par des muscles légèrement saillants. S'en suit un ventre plat et ne dérogeant pas à la règle, des épaules et des bras fins, puis un visage encore masqué par les brumes de vapeur. Mais au-delà même du découpage bête et méchant des partis de son corps analysées unes à unes, c'est l'impression globale qui vient définitivement ancrer dans notre esprit la chape de cette singulière féline. En effet, c'est une grâce incomparable et une légèreté désemparante qu'elle dégage quand elle se tient ainsi, en équilibre sur un léger déhanché appelant au vice et sa main posée avec désinvolture sur ses hanches.
Mais attendez, la fumée se dissipe et ... oh!
Ce qui attire le regard au premier abord c'est... Non, je vous vois venir de loin, ce ne sont pas ses attributs féminins d'une taille non négligeable que l'on remarque le plus sur son habit de nudité. Mais cette couleur de peau, à mi chemin entre la douceur du sucre d'orge et la virulence d'un caramel chaud vous accroche le regard et s'en empare en le faisant malicieusement glisser dans le sien. Car oui, Yoruichi en forme humaine garde ses yeux de chats et quel effet pour le moins déroutant. Deux ambres majestueux trônant fièrement sur un joyau d'ébène, ils miroitent sans arrêt d'un éclat de malice et de mystère, jamais très expressifs cependant, ils ne trahissent que très rarement ses états d'esprits. A moins qu'elle ne soit en train de passer un savon auquel cas ces yeux emplis d'une candide douceur sauront vous faire détourner le regard. Posés sur son visage comme la cerise sur le gâteau, ses deux iris ne sont pas les seuls composites de ce ravissant ensemble. Son petit nez et ses lèvres plutôt exquises participent grandement au succès de ce faciès peu commun. Et dans la continuité ou plutôt la discontinuité totale d'un physique normé, elle arbore fièrement une longue chevelure d'un violet franc et lumineux. Somme toute, impossible de passer à côté de ce petit bijou. Une raison de plus de se pencher attentivement sur elle est cet uniforme de couleur orange vive qui ne met que trop en valeur cette peau atypique qui est la sienne.
Mais ne dit-on pas que les apparences sont parfois trompeuses ? Mais si, mais si. Mais dans quelle mesure me direz-vous ? Et bien c’est d’une simplicité enfantine. Yoruichi est une femme à l’image d’une lame. A double tranchant.
Le premier de ces deux incisifs tranchants n’est autre que sa jeunesse et sa vivacité d’esprit. Bonne vivante et aimant s’amuser, Yoruichi dégage parfois une certaine candeur. Aimant particulièrement la raillerie et la taquinerie, elle semble avoir un sens de l’humour à toute épreuve. Toujours très franche et directe, cette petite princesse malgré elle est plutôt excentrique dans son genre. Un des points qui la caractérisent fortement est son rejet des règles et de l’éthique de la Soul Society. Issue d’une grande famille noble, elle préfère que l’on s’adresse à elle en tant que personne plutôt qu’en tant que 22è chef de l’éminente dynastie Shihôin. Cette simplicité dans les actes se reflète aussi dans ses contacts. Yoruichi est une personne qui inspire le respect (voire l’admiration de certains). Et c’est précisément ce qui nous emmène de l’autre côté de notre tranchant.
Notre étonnante femme chat n’en est pas à la dernière de ses surprises. Puisque, si l’on creuse un peu cette surface simplette, on trouve un être pourvue d’une intelligence et d’un esprit d’analyse à toute épreuve. Elle a une connaissance de la Soul Society des plus poussées, et quand on dit Soul Society, on veut bien sur parler de toutes les sortes de créatures spirituelles qui peuvent s’y rattacher. Cette érudition n’est rien en comparaison avec son savoir en combat qui, forgé par des centaines d’années d’entraînement demeure toujours assez impressionnant. Yoruichi, n’en déplaise son excitation et son goût pour la raillerie, dispose d’une qualité qui lui a sans doute valu ce respect de ceux qui l’entourent. Un calme et une sagesse au premier abord inespérés venant d’un tel personnage. EN situation de crise, la princesse Shihôin sait prendre les commandes et guider ses troupes vers une victoire un peu plus certaine, en atteste son commandement des Forces spéciales de la Soul Society. Ce n’est pas un chat à prendre à la légère.
Au-delà de ses mérites militaires qui ne sont plus débattre, la princesse détient aussi ses atouts humains, de ceux qu’on apprécie dans l’adversité.
La loyauté, un mot qui semble avoir été taillé pour elle, enfin tout dépend du point de vue. Loyauté en un système gérontocratique sclérosé et archaïque ? Non. Loyauté en les valeurs qui bercent son cœur et toujours plus l’amène à écouter son instinct. Elle est loyale à ses amis, d’une foi de fer, tout abandonner, partir sans se retourner, elle l’a fait et le referait si c’était encore à faire pour Urahara. Autre de ses qualités est sa simplicité, que ce soit dans son mode de vie, de se vêtir, ou même de parler, elle aime les choses directes, sans fioritures et qui viennent du fond du cœur. Pourquoi toujours s’encombrer de choses lourdes et si peu nécessaires ? Notons qu’ayant passé, 100 dans la peau d’un chat, on peut comprendre qu’un mode de vie sommaire et spartiate ne lui pose pas plus de problèmes.
Pas de Zanpakutô connu D: Transformation en chat: Se transforme en chat noir, peut canaliser son énergie spirituelle et se déplacer à haute vitesse.
Experte du combat au corps à corps : Yoruichi témoigne d'une maîtrise du Hakuda digne de son ancien rang de commandant en chef de la milice.
Maîtresse du déplacement: Son domaine de prédilection, elle y reste le maître incontesté. Elle excelle notamment dans l'art du Shunpo mais a aussi développé ses propres techniques.
- Utsusemi : Voie de l'Onmitsu, 3ème du Shihō. Il permet un mouvement à très grande vitesse, laissant une image différée derrière.
Experte en Kido: Comme (presque) tout capitaine, elle sait utiliser le kido, mais elle a utilisé cet art pour affiner son stle au corps à corps.
-Shunkō: Une technique avancée qui combine le combat au corps à corps et le Kidō. Elle combat en
entourant son dos et ses bras avec du Kidō comprimé. La technique lui permet de neutraliser immédiatement le mouvement d'un adversaire, ainsi que d'augmenter la puissance de ses bras et de ses jambes durant le combat.
-Hanki sosai: Cette technique est une compétence que Yoruichi utilise pendant le Shunkō, et qui annule le Kidō d'un adversaire en le frappant avec un autre Kidō, parfaitement opposé vis à vis de la vitesse et de l'énergie.
Certains sont nés sous une bonne étoile, d’autres pas.
Certains vivent dans l’opulence, d’autres pas.
Certains marchent sur la trame d’un destin déjà prédit, d’autres pas.
« Yoruichi-sama, on m’a dit que vous étiez capitaine dans la Souls Society, c’est vrai ?!! Mais comment vous avez atterri ici ? Racontez moi Yoruichi-sama, s’il vous plaît ! »
Elle le regarda et poussa un soupir d’exaspération, mais elle était à la fois contente de pouvoir ressasser ses vieux souvenirs. Elle prit alors la parole, lentement et distinctement. Le ton de sa voix était différent, plus doux, plus mielleux, emprunt de tous ses sentiments passés.
Les mémoires d'une femme chat.
Mon passé, si je m’en souviens… De tout, comme si c’était hier. Je suis Shihôin Yoruichi, et j’eus la chance de naitre dans les rangs d’une des 4 grandes familles nobles qui règnent sur la Soul Society. La chance oui, car dans le Rukongai qui est loin de m’être inconnu, j’ai pu voir injustice, barbarie et famine. La Soul Society n’est finalement qu’une reproduction du monde réel au final. Avec sa force militaire, ses injustices, ses riches et ses pauvres, son gouvernement et surtout … ses règles. J’ai grandi au sein d’un environnement stable et équilibré, conditionnée pour prendre des hautes fonctions dirigeantes, on m’apprit la diplomatie, mais aussi et surtout les rudiments du combat. Je me souviens de mon acharnement, de ma soif d’entraînement, de ces pensées qui souvent me tourmentaient. Toute cette pression me faisait simplement penser « Tu n’es pas à la hauteur ». Et je ne l’était certainement pas. Vous savez, quand on grandit en tant que Princesse, il est difficile de s’entourer d’amis proches aux yeux de qui vous n’êtes pas qu’un titre honorifique. Mais je les ai trouvés, ces deux là, et ce fût réellement le début d’une nouvelle histoire pour moi.
Je me souviens parfaitement de nos virées dans le Rukongai, on y avait établi un centre d’entrainement ou nous passions le plus clair de notre temps. Avec moi il y avait toujours Urahara Kisuke, un étrange shinigami avec qui à l’époque j’avais une complicité sans failles, et aujourd’hui encore, ces liens ont subsisté, ça reste celui qui est le plus proche de moi. Pourvu qu’il ne le sache jamais, ce timbré se mettrait certainement à s’imaginer des scénarios peu respectables, comme tous les hommes au final. Un autre homme plus… respectable se joignait à nous Tessai Tsukabishi, un grand gaillard qui m’a toujours étonné, peu bavard mais très perspicace, un esprit vif, en gros quelqu’un que j’appréciais aussi. Ce jour, ou nous entrions pour la première fois sur notre aire privée était simplement magique. Nous avions découvert notre Eldorado, notre jardin secret et aussi l’endroit parfait ou nous pourrions tous réaliser notre souhait le plus cher, obtenir de la puissance, plus de puissance. Je me disais que ça serait une aubaine pour me permettre de devenir meilleure. Je croyais en les capacités de mes camarades, je savais qu’ils pourraient m’aider. Et inversement, ils connaissaient mes aptitudes au combat et cet échange de bons procédés ne pourrait se solder que par une belle réussite.
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«Une paupière se lève doucement, laissant à ce joyau d'un ocre vif le loisir de lorgner son plafond d’un blanc immaculé, la deuxième paupière suivit bientôt la danse, entraînée par la lumière du soleil qui transperçait les épais rideaux de velours. Puis non, tout se referma et l'agréable obscurité des yeux clos regagnait le champ de vision de la jeune femme. Cette luminosité était bien trop agressive pour ses frêles iris accoutumées à la douce couleur de la nuit. Néanmoins il le fallait, pour que ces deux opales puissent aujourd'hui encore poser leur regard sur ce monde qu'elle se plaisait à découvrir et à explorer. Lentement et non sans quelques battements de cils, ses yeux s'ouvrirent complètement. Mais non, encore trop difficile, elle chassait ses obligations dans un mouvement empli d'une désinvolture non dissimulée, elle se retourna et se lova dans ses couvertures dont la douceur la retenait en captivité. Elle avait fait de sa vie un rêve mais ne souhaitait pas pour autant quitter le berceau de ses songes. Cette tendre sensation de bien-être qui l'envahissait quand elle se traînait tous les matins dans son lit était un des rares plaisirs dont elle ne se lassait pas et ne se lasserait sûrement jamais. Mais il le fallait, et progressivement la torpeur dans laquelle elle était plongée laissait place à une lucidité sans faille. Debout feignante, le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, adage que son défunt maître affectionnait tout particulièrement. Malheureusement, notre chère Youichi n'était pas prête de dominer le monde... 12h00, déjà...
Elle tourna sa tête vers le cadran de l'horloge avec une mine déconfite, Chronos avait une fois de plus joué de ses pouvoirs et de sa faible perception pour lui faire paraître 12h comme une fraction de seconde, la magie de Morphée était donc si puissante... Elle se redressa d'un coup et frotta ses yeux négligemment, son imposante crinière d'un violet aux reflets de satin recouvrait son corps et sa mèche tombait au milieu de son visage, formant comme une brèche sur sa face poupine. Louchant quelques instants sur cette disgrâce capillaire qui s'était invitée sur son faciès, elle se décida finalement à se lever. Elle fit comme d'habitude un passage à la fenêtre et écarta délicatement ses rideaux pour jeter un coup d'oeil à l'extérieur... Il avait neigé pendant la nuit, tous les toits était immaculés d'un blanc pur et vif, le paysage était complètement changé, elle resta bien quelques minutes à le contempler. Non pas que la neige lui était inconnue, non cette féline savait bien à quoi s'attendre, mais ces jardins et ces cours, adoucis et standardisés par cette fraîche couverture hivernale lui faisait comme l'effet d'un pincement au coeur, une petite madeleine de Proust qui lui rappelait gentiment chacun de ses hivers passés. Dans un soupir, ses yeux se clorent et sa main libéra son étreinte sur les lourds rideaux qui docilement se repositionnèrent. Elle commença alors à se déshabiller, jetant nonchalamment ses vêtement sur son lit puis se dirigea vers sa salle de bain, elle ouvrit le robinet et laissait quelques instants couler l'eau avant de rentrer dans le bain, un soupir, du bonheur, du plaisir. Un prélude à une dure journée d’entraînement en perspective. Elle souriait tout en tapotant la surface de l’eau de son bain, ils allaient encore râler en la voyant arriver en retard. En sortant, elle attrapa son kimono blanc qu’elle enfila en marche et son zanpakutô.
« Yoruichi-sama, où allez vous ? » l’interrompit un domestique alors qu’elle quittait ses quartiers en trombe.
« Ca ne vous regarde pas ! » Lui répondit-elle en riant avant de reprendre « A l’entraînement. »
Sans lui laisser le temps de répondre, elle était partie, courant au travers des arbres du domaine Shihôin. Elle sentait l’air fouetter ses flancs à l’air et respirait un sentiment de liberté sans précédent. Elle sautait de toit en toit, allant droit à leur salle favorite, sur le chemin, elle saluait ça et là quelques connaissances. Bientôt elle arriva à l’endroit ou se trouvait l’entrée de leur jardin d’Eden. Soulevant une trappe, elle s’engouffra sur la petite échelle écarlate et la descendit à toute vitesse. Au loin, elle voyait déjà les silhouettes de ses deux amis. En courant, elle se dirigeait vers eux avec la main levée, comme pour les saluer.
« Oooooy Kisukeeee ! Tessaiiiii ! Vous êtes là ! »
« 2éme jour et elle est déjà une heure en retard … » Chuchota Kisuke pour lui-même. « Depuis près d’une heure Yoruichi-san. » Lui répondit-il ensuite le visage emprunt d’une expression déconcertée.
Elle ne répondit pas et fondit vers lui à toute vitesse, sa main sur son fourreau, prête à dégainer, elle prit une impulsion sur son pied gauche pour se propulser dans les airs et dans un sourire attrapa son sabre et assena un gros coup avec son arrête non tranchante sur la tête de Kisuke qui grimaça et valdingua sur quelques mètres.
« Allez, c’est l’heure de se bouger ! »
Tous esquissèrent le même sourire dépeignant toute leur excitation et vinrent se mesurer les uns aux autres pour une journée d’entraînement comme les autres.
»
**************
Ce fut en effet une réussite, quelques années plus tard, alors que je grandissais, et surtout parce que par droit de naissance, je pouvais (et même je devais) occuper ce poste, je devins la commandante du corps de la milice exécutive de l'Onmitsukidō prenant par la même occasion la tête de la famille Shihôin, j’étais la première femme à jamais occuper ce poste, et c’est naturellement que j’appris à soutenir le regard de ces mâles doutant de mes capacités à accomplir ma tâche aussi bien qu’un homme aurait pu le faire. Malgré cela, mon titre et ma haute naissance liait les langues sur mon passage. J’ai au final toujours pensée que j’étais à la hauteur, mais le doute m’avait envahi alors je continuais mon entraînement, quotidiennement, comme toujours, entre deux missions, un dîner diplomatique et un saké, je me perfectionnais dans mon art. Je devins dans la suite logique des choses commandante en chef de l’Onmitsukidô, toujours plus de responsabilités, toujours moins de temps pour moi, mais au final ça m’importait peu, j’étais amusée et à la fois agacée par tous ces gens courbant le dos à mon passage et balbutiant avec peine un titre qui était tout sauf pratique. Dans toute cette masse, j’avais repéré une petite assez prometteuse, membre du clan Fon, chargé de la protection de ma petite personne, Soi Fon, on l’appelait ainsi. Elle dégageait une certaine noblesse même dans sa façon de faire carpette sur mon passage. Et j’avais pu la voir à l’œuvre à l’entraînement, douée, très douée et pourvue d’un bon potentiel à exploiter. J’avais décidé de la prendre sous mon aile. Je ne sais pas si c’est parce que quelque part, elle me ressemblait. Deux femmes dans un univers quasi exclusivement masculin qui jouent des coudes pour se faire une place. Enfin, ça c’est valable pour elle, ma place à moi était faite depuis ma naissance. J’ai reconnu son mérite et passé de bien belles années à lui enseigner ce que je savais. Elle était comme ma petite sœur bien qu’elle détesta Kisuke duquel je suis persuadée qu’elle était amoureuse la coquine, je passais le plus clair de mon temps avec ces deux lurons.
Puis je fus promue capitaine de la 2è division. Une petite victoire pour moi, mais j’avais la ferme intention d’aller plus loin encore. Mon projet de fusionner l’Onmitsukidô et la 2è division fut approuvé par le vieux Yama. Je combinais alors la force correctionnelle et la capacité d’assassinat des forces spéciales au sein d’une seule et même entité. Un choix logique quand on y repense mais qui a du échapper à mes prédécesseurs. J’avais la chance de compter parmi ma division Kisuke, qui m’appuyait souvent et me permettais de m’échapper un peu de mes devoirs. C’est alors tout naturellement que lorsqu’une place de Capitaine se libéra que je pensais à lui. J’avais vu ses capacités, je connaissais sa valeur. Et bien qu’il fût un flemmard invétéré doublé d’un sombre crétin par instants, il avait tout ce qui était nécessaire pour l’acquisition de ce poste. Il accepta ma proposition et sans difficultés passa l’examen de Capitaine. Ce jour là, j’étais heureuse, je me sentais accomplie. J’avais suivi mon destin et franchi avec brio les étapes de mon évolution prévue et je les avais même surpassées.
Mais les choses ne pouvaient pas rester figées dans une telle beauté éternellement et quelque part, je le savais. Ce jour là, j’avais un visage grave, j’avançais sans prêter attention à ceux qui m’entouraient, j’étais déterminée. Il avait été banni de la Soul Society, tout ça pour avoir poursuivi des recherches qui ne plaisaient pas à cette chambre de vieux croulants. Après tout ce qu’il leur avait apporté, ils avaient décidé de se débarrasser de lui, le créateur de la division de recherche et développement , celui qui a permis aux shinigamis d’améliorer leur confort et qui a été l’instrument de la soif de pouvoir des dirigeants en place. Soit, ma décision était prise, si Kisuke était exilé, je le suivrais. Il était et est toujours mon meilleur ami et bien que je sois gênée rien qu’à l’idée d’y penser il est aussi l’être le plus cher à mes yeux. Le laisser tomber ? Jamais, qui sait ce qu’il pourrait faire si je ne suis pas derrière lui à le materner.
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«
Elle courait, vite, très vite, elle n’avait pas le temps, ou plutôt ils n’avaient plus le temps, d’une minute à l’autre leur sentence serait prononcée. Pas une minute à perdre, elle se fondait avec célérité au milieu du personnel de la Soul Society, elle portait un uniforme qui cachait entièrement son visage, son corps et ne laissait que ses yeux paraître ainsi que quelques mèches de cheveux éparses. Plus vite, toujours plus vite, heureusement que la vitesse était son grand point fort, à grand coup de Shunpo elle progressait de plus en plus vers son objectif ultime, la chambre des 46. Yoruichi ne pouvait se résoudre à les laisser encaisser des sentences qu’elle devinait déjà des plus lourdes pendant que le réel coupable errait encore et oeuvrait encore sereinement au milieu de tous. Cette vermine, cette vipère, ce fourbe Aizen, il les avait tous bernés, tous jusqu’au dernier, jusque même son propre capitaine. Hirako… Et tous les autres… Ils étaient dans un état pitoyable.
Si Yoruichi courait avec tant de hâte, c’est que ses deux amis d’enfance Kisuke et Tessai se retrouvaient en ce moment même tous deux enchaînés au milieu du grand conseil, certainement assaillis de questions auxquelles toutes les réponses qu’ils pouvaient bien fournir seraient réfutée, contrées par les machinations du Lieutenant de la 5ème Division. Il allait leur faire porter le chapeau pour toutes les expériences de Hollowfication. Et tout, oui tout reviendrait sur le compte de Kisuke : les disparitions d’âmes dans le Rukongai, chez les Shinigamis et surtout on lui incomberait la responsabilité de l’état de ses 8 camarades. Des crimes qu’il n’a pas commis et pire même, des horreurs qu’il a essayé de fixer, de réparer. Et Tessai qui a sauvé la vie de ces 8 personnes lui aussi risquait gros, très gros pour avoir aidé Kisuke et usé de ses techniques interdites. Se remémorant ces faits, Yoruichi souffla et pesta intérieurement. Elle arriva en vue de la chambre des 46, bardée de gardes. Elle en voyait deux devant la porte principale, deux en ronde autour du bâtiment, elle en sentait une dizaine à l’intérieur de l’enceinte secondaire dans les couloirs avant de parvenir à la salle d’interrogatoire. Bien, ça ne représentait pas énormément de protection en comparaison avec les hommes qu’ils étaient censés protéger. Elle se chargea en premier lieu des deux gardes de l’entrée, en assommant un et sans bruit se déplaçant derrière l’autre pour lui porter un coup dans la nuque qui l’envoya dans un profond sommeil. Elle continua son œuvre, mettant en action toutes les techniques d’assassinat et de filature nécessaires au corps de détention et à la milice qu’elle dirigeait. Elle arriva finalement en vue de la chambre ou trônaient les vieux dirigeants et incarnation de la justice de la Soul Society. Sans détour, elle brisa la porte d’un puissant coup de pied puis vînt libérer de leur entrave ses deux amis. Les 46 avaient leurs yeux rivés sur elle, appelant à l’aide des gardes qui étaient d’ores et déjà mis hors combat par la demoiselle Shihôin. Rapidement ensuite, les trois s’échappèrent sans un mot et se rendirent à leur terrain de prédilection.
Un silence puis un bruit de tissu froissé, ce même tissu tombe et le masque avec lui. Yoruichi se défit de son déguisement pour dévoiler son vrai visage à ses amis qui la regardaient avec des yeux pleins de soulagement. Mais elle vit alors leurs yeux écarquillés à la vue d’un tas de corps. Oui, elle avait pris la peine de préalablement aller chercher les 8 corps des futurs Vizards depuis les locaux de la 12ème Division pour les ramener ici, en lieux sûrs. Une opération audacieuse qui n’avait pas manqué d’énerver la belle pour qui, tout cela ne serait pas arrivé si Kisuke n’avait pas voulu faire cavalier seul.
« Merci, Yoruichi-san » articula alors Kisuke alors qu’il se défaisait entièrement de ses liens.
« Pas besoin de me remercier » rétorqua sèchement Yoruichi qui les regardait tous deux. « Je m’occuperai de toi plus tard pour ne pas être venu me chercher hier soir… J’ai amené les 8 ici, et aussi les gigais sur lesquels tu travaillais. Et maintenant parle. Je veux tout savoir sur le pire des scénarios que tu as élaboré avec Hirako.»] continua-t-elle.
« Alors tu savais tout. Tu es vraiment désagréable quand tu veux. » Répondit-il, son visage exprimant toute l’étendue de sa surprise alors que Yoruichi venait de le percer à jour. Son visage changea ensuite en un sourire, en son éternel sourire, égal à lui-même.
Ils s’expliquèrent ensuite un long moment, exposant le pire des scénarios possibles, scénario qui se produisit effectivement. Néanmoins, l’heure était aux préparatifs, pour un nouveau combat et pour une nouvelle vie. Elle les quitta ensuite, les laissant tout préparer pour leur évasion.
Yoruichi sentait le vent sur sa peau. La douce chaleur d’un soleil au crépuscule baignait son corps entier et la plongeait dans un bassin de souvenirs tandis que cette brise chargée de toutes ces émotions passées soufflait sur elle. Sa poitrine se gonflait lentement, ses poumons respiraient cet air empli de particules spirituelles, c’est comme si elles lui laissaient en bouche un goût particulier. Elle était sereine, dans sa tête pas de tumulte ni de chaos, rien qu’un havre de paix, de paix avec elle-même, et enfin de paix avec son monde. C’est ainsi qu’elle avait décidé de voir les choses et sa justice personnelle s’était chargée de faire le ménage parmi les mauvaises pensées. Il n’y en avait plus aucune. A l’heure actuelle Yoruichi était comme une fleur épanouie, tournée vers un soleil qui l’abreuvait et dont elle se suffisait. Son regard fixé vers l’horizon, on voyait dans ses yeux une lueur douce et chaleureuse, les deux joyaux ocre de la couronne royale avaient décidé de revêtir leur robe la plus splendide. Alors qu’elle contemplait les jardins du Sereitei, elle s’y revoyait courir, souffrir, rire, commander. Elle s’y revoyait vivre. Elle esquissa un sourire devant ses tendres hallucinations. Son cœur toujours léger battait lentement et avec résolution, avec sa résolution. C’est comme si chaque partie de son corps avait décidé de couper le cordon ombilical, ce maillon qui vous relie à la mère nourricière, elle avait décidé de se couper du monde dans lequel elle avait grandi.
Yoruichi se tenait habillée de sa tenue de commandante de la milice, elle avait plié avec soin son haori, le signe de la 2ème division tourné vers le haut. La salle était vide, un ordre de mission avait été lancé, tout le monde était mobilisé et elle trônait seule dans ses quartiers. Tout avait un éclat nouveau, l’éclat du départ, le point de non retour. Le parquet lui paraissait plus luisant, le bois plus majestueux mais sa banquette toujours aussi peu confortable. Elle continuait de sourire dans le flou. Une nouvelle page allait se tourner pour elle et c’est du revers de la main qu’elle avait balayé son passé.
« Elle va m’en vouloir… Mais ma décision est prise. D’ailleurs, il est quelle heure ? »
Elle pensait tout haut, ses mots raisonnaient et venaient s’ancrer pour la dernière fois dans les murs vieillissants de la salle où elle s’était assise tant de temps. Elle avait rendez-vous après le coucher du soleil à la colline du Sôkyoku. Yoruichi avait à présent les yeux clos, dans un dernier soupir elle se releva et quitta la salle en vitesse. Elle marqua cependant devant le grand paravent qui fermait l’endroit une petite fraction de seconde et le ferma dans un geste solennel et grave. Sans se retourner ensuite, elle se mit en route vers leur point de rendez-vous.
Au loin, elle le voyait se tenant près d’un arbre, elle n’avait plus l’habitude de le voir sans son haori et elle ne put s’empêcher de sourire légèrement. Leur situation était si… Improbable. Derrière elle à ses pieds se tenait une Soul Society plongée dans une pénombre nuancée par de timides rayons de lune. Les shinigamis endormis, elle foulait le sol d’un autre monde, s’engouffrant dans le kekkai aux côtés de Kisuke.
« Allez Yoruichi-san, on y va. »
» *************
C’est ainsi que j’avais tout lâché, mes prérogatives de Capitaine, ma famille, mon titre, la petite Soi Fon qui m’en a voulu pendant un siècle (pauvre enfant, je n’ai pas le choix) en bref je laissais derrière moi le monde de la Soul Society pour entrer dans celui des humains. Kisuke avait une petite boutique, j’avais décidé de disparaître complètement, alors je gardais ma forme féline tout ce temps, vivant chez lui, l’aidant parfois. Et ce jusqu’à ce que notre univers vienne une nouvelle fois à être complètement chamboulé. L’arrivée d’un nouveau shinigami, la déchéance de la petite sœur de Byakuya, tout ce lot d’évènements dans lequel je me suis retrouvée embarquée grâce à cet idiot de Kisuke. Le Hôgyoku caché dans l’âme de Rukia, mais franchement à quoi tu pensais abruti ? Par solidarité et aussi un peu avec cette envie de renverser les règles établies à la Soul Society, je sortis de mon mutisme et aida ces jeunes humains intrépides à ne pas se faire mettre en pièce par les shinigamis. Soit, j’entraînai Inoue, cette rouquine a des capacités assez intéressantes mais qu’elle est cruche, c’est incroyable. Néanmoins la partie la plus intéressante et de loin ma préférée fût d’assister et d’aider Ichigo, un autre rouquin a obtenir son bankai, il avait des tripes ce petit, et surtout un incroyable potentiel, si bien qu’il a fini par jouer à jeu égal avec Byakuya… Ca m’a fait plaisir de le revoir, ça m’a rappelé nos parties de chat, je gagnais toujours mais il faut croire que 100 ans sans bouger m’ont un peu ramollie. Quoiqu’il en soit, j’avais décidé de rester en renfort avec Kisuke dans le monde réel et ceci devînt encore plus vrai lorsque cette catastrophe survînt.
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Alors qu'elle racontait les faits, elle repensait à ce qu'elle avait vécu... Avec nostalgie.
«100 ans, c’est long. Et pourtant c’est le temps que Yoruichi passa dans son mutisme, sous sa forme féline, pour passer inaperçu et faire oublier ne serais-ce que son existence au sein de la Soul Society. Habile manœuvre de camouflage qui n’était possible que pour elle, elle avait erré dans le monde réel, prenant racine chez Kisuke dans sa petite arrière boutique. Les années avaient passé et leur quota de faits insignifiants avec. Le temps se déroulait simplement sans anicroche jusque ce jour. Un problème apparent dans les affaires de la Soul Society, la disparition de la petite sœur adoptive de Byakuya, Rukia. Elle était entrée dans le monde réel en soutien pour la ville de Karakura et n’avait jamais encore refait surface à la Soul Society. Que c’était-il passé ? Et puis on parlait d’un Shinigami remplaçant, un humain ? Oui, un humain du nom de Kurosaki Ichigo… Kurosaki… Ce nom était loin d’être inconnu de la princesse Shihôin mais c’était une toute autre histoire.
Elle avait décidé de tirer cette histoire au clair avec Kisuke une bonne fois pour toutes. Si quelqu’un devait savoir ce qui se tramait ici, c’était bien lui après tout, le savoir est son métier et la connaissance de loin sa plus grande et dangereuse arme. Alors qu’elle se dirigeait vers son objectif, elle sentit l’émanation d’un reiatsu qu’elle connaissait bien, comme la résurrection d’un fantôme de son passé. Oui il était bel et bien là dans le monde réel, venu la chercher en personne ? Un détachement de shinigamis de 3ème siège aurait amplement suffit à la ramener dans son état actuel. Byakuya avait donc fait le déplacement de lui-même pour ramener sa sœur et la traîner devant la justice de la Soul Society. Donc ils savaient tout. Le temps pressait, elle se devait de vite retrouver Kisuke car son instinct aiguisé sentait que bientôt une machine nouvelle allait se mettre en marche. Agilement sur les toits, elle parcouru le chemin rapidement jusque la boutique de l’homme au bob. Elle l’y trouva comme d’ordinaire dans son bureau à potasser ses recherches.
[color:f3e6=green ]« Oy Yoruichi-san ! » lui lança-t-il de son éternel ton enjoué. « Que me vaut le plaisir de ta visite ? »
« Salut Kisuke, tu sais bien pourquoi je suis là, raconte moi ce qui se passe ici… J’aimerais bien comprendre pourquoi le petit Byakuya fait le déplacement en personne. » lui répondit-elle comme pressée.
Kisuke soupira et lui lança un regard conciliant, l’invitant à écouter attentivement ce qu’il allait dire. Et là il cracha le morceau, la venue de Rukia dans le monde réel, l’attaque du Hollow sur Ichigo et surtout le transfert du pouvoir de la jeune Kuchiki vers le rouquin. Il lui expliqua ensuite qu’il avait caché dans l’âme de Rukia le fruit de sa plus précieuse recherche, le Hogyoku que ni Aizen ni personne d’ailleurs ne devrait le retrouver. Il lui expliqua ensuite la diminution des pouvoirs de Rukia, ou pourquoi elle perdait petit à petit son énergie spirituelle. Tous les moyens étaient bons pour protéger la pierre et de surcroît les jours de la petite shinigami. Cependant il semblerait que leurs plans aient été contrecarrés par une quelconque volonté et ainsi, ils avaient percé à jour la localisation de Rukia pour ensuite venir la chercher.
« Mais on a pas le temps de discuter plus, Yoruichi-san. Quelque chose me dit les choses vont mal tourner là bas, on devrait s’y rendre. »
Son air était plus grave qu’à l’ordinaire, un de ces changements d’humeur et d’attitude dont lui seul avait le secret. Yoruichi avait tout écouté avec attention et s’était bien gardée de lui dire à quel point il était crétin d’avoir agi de la sorte. Ils savaient exactement ou se trouvait le kekkai par lequel arriverait Byakuya et certainement un autre shinigami. Dans la foulée, ils se précipitèrent dehors, il faisait alors une pluie battante, et quand ils arrivèrent sur place, il était déjà trop tard et il n’y avait plus une trace des reiatsus qu’ils avaient pu sentir s’agiter pendant leur chemin. Ils ne trouvèrent sur le bord de la chaussée qu’Ichigo et Ishida, tous deux défaits, l’un étant d’ailleurs au bord de la mort. Kisuke les emmena ensuite dans sa boutique ou la shinigami sous sa forme de chat les suivait en silence. Jinta, Tessai, Kisuke et Ururu leur prodiguèrent les premiers soins et veillèrent sur leur santé. Le Quincy, premier rétablit décida de partir sans perdre de temps. Yoruichi suivait du regard son départ et décida ensuite de mener sa propre petite enquête. Kisuke l’avait prévenue qu’Ichigo ne laiserait jamais Rukia accuser sa sentence seule et qu’à l’instant même ou il apprendrait son châtiment il se précipiterait tête baissée vers la Soul Societ pour la sauver. Et il avait encore une fois désespérément raison. Consternée, la femme chat restait dubitative quant à la situation actuelle. S’il entrait seul dans la Soul Society et passait à l’assaut du Seireitei il se ferait certainement mettre en pièce à la première rencontre avec un lieutenant ou pire, un Capitaine.
De plus, il ne connaissait rien aux fonctionnements et usages de la Soul Society, il ne savait pas comment s’introduire dans le Gotei 13. Non, décidément, cette hypothétique mission de sauvetage était vouée à un échec cuisant. Mais quand il reprit connaissance, comme prévu, il fit tout un tumulte autour du fait d’aller sauver Rukia.
« Oy, Yoruichi-san, je peux te demander une faveur ? » lui demanda-t-il alors qu’ils prenaient leur repas.
« Je t’écoute» répondit alors Yoruichi toujours sous sa forme féline.
« J’ai besoin que tu aides Kurosaki à sauver Rukia. J’ai un mauvais pressentiment sur la suite des évènements. » Il marqua un temps d’arrêt, le temps de prendre une gorgée de sake puis reprit « Ichigo ne peut pas y aller seul. Il a des amis, 3, un Quincy que tu as pu voir précédemment et deux humains. Ils voudront certainement et devront l’accompagner, il ne peut pas faire ça seul. Cependant, ils sont encore assez faibles et ne savent pas encore déployer leur pouvoir. J’ai besoin de toi pour les entraîner. »
« Si je comprends bien tu me demandes d’entraîner des humains pour ensuite lancer un assaut sur la Soul Society et sauver la petite Kuchiki ? Sacré Kisuke, tu sais bien que j’aime le défi, je vais m’occuper d’eux. Mais pour le shinigami remplaçant ? Avec sa puissance actuelle il peut à peine faire face à un lieutenant, même si je sens un grand potentiel en lui, en l’état, il va se faire mettre en pièce. »
« Ichigo ? Je m’occupe de lui ne t’en fais pas. Merci beaucoup… Yoruichi-san » finit-il dans un sourire. « Au fait, tu comptes reprendre forme humaine un jour ? … »
Lui donnant pour seule réponse un ricanement amer, le chat s’éloigna et partit en repérage pour sa prochaine mission. Comme promis à Kisuke, elle prit les humains sous son aile, le Quincy ayant désiré conserver le secret de son entraînement. C’est dans un hangar qu’elle prit Inoue et Chad dans l’espoir de les aider à mieux utiliser leurs pouvoirs et surtout de leur en faire prendre conscience. Elle avait pour cela une petite semaine et c’est tous les jours qu’ils s’entrainaient tous très sérieusement. Quand le kekkai clandestin fut prêt, c’est dans la salle d’entraînement souterraine qu’ils se rejoignirent tous afin de rentrer dans la Soul Society. Passés les regards ébahis et interrogations de l’agité petit rouquin, ils se mirent en route et Yoruichi était à leur tête.
Première étape une fois arrivés dans ce monde, pénétrer dans le Seireitei à partir du Rukongai, ce n’était pas chose aisée mais Yoruichi comptait bien jouer de ses relations pour parvenir à ses fins. Ils passèrent d’abord par l’une des grandes portes officielles. Un gardien les y avait attendus, comme elle s’en doutait. Jidanbu, grand bonhomme tout droit sorti du rukongai, possédant une grande force mais une simplicité d’esprit désemparante leur avait fait face. C’était pour elle un bon moyen d’évaluer la force nouvelle d’Ichigo, de constater son avancement. Il affronta alors seul et triompha sans grande difficulté du géant. Elle surveillait tout ça d’un œil attentif et un peu amusé. Les voir se dépatouiller de la sorte avait un charme mystérieux. Une fois la porte ouverte cependant, elle déchanta pendant quelques instants. Les murs du Seireitei tombés, le gardien vaincu, elle n’aurait jamais imaginé qu’ils auraient envoyé si tôt un capitaine de division pour stopper leur avancée. Et pas n’importe lequel… Gin, Ichimaru Gin, un des soupirants à la solde d’Aizen, un homme que même son instinct félin ne parvenait pas à percer, une énigme sur pattes, littéralement. Dissuadant Ichigo de rentrer et de se confronter à une mort certaine, elle décida de reconsidérer ses options et de se tourner vers une bonne amie à elle, Shiba Kuukaku. La famille Shiba, destituée de ses titres de noblesse n’en reste pas moins un nom imposant le respect notamment grâce aux exploits de Kuukaku qui sut maintenir tant bien que mal à flot l’honneur de sa famille.
Ce fut ainsi leur deuxième destination et le dernier intermédiaire avant leur entrée en territoire hostile. Kuukaku avait décidé de lui apporter son aide, pour une raison encore inconnue, Yoruichi pensait qu’elle lui serait sans doute redevable de quelque chose dans le futur mais elle s’en accommodait si cela pouvait lui permettre de faire entrer les loups dans la bergerie. Ils firent escale dans la demeure de Kuukaku le temps pour les jeunes humains et nouveaux shinigamis de prendre connaissance de la technique qui leur permettrais de traverser en toute sécurité le dôme de protection qui recouvrait le Seireitei car oui, ils allaient entrer par la voie du ciel. Kuukaku était en réalité une éminente artificière et le canon spécial qu’ils utilisèrent nécessitait que tous ces membres fussent capables de matérialiser leur reiatsu en une sphère qui les abriterait. Chose faite, ils furent propulsés par la magie de Kukkaku à travers les airs mais un incident de parcours les sépara, un incident nommé Ichigo.
Ayant atterri dans le Seireitei, elle entendit immédiatement l’alarme sonner, le gong était lancé et pour tous commençait une nouvelle aventure. Pour les humains une succession de combats qu’elle tenterait de suivre de loin se mettait en marche. Quant à elle, elle ne craignait rien sous cette forme, elle pouvait circuler librement dans tout le Seireitei sans craindre une rencontre désobligeante. C’est ainsi qu’elle en profita pour épier les combats qui faisaient alors rage autour d’elle. Elle était fascinée par la vitesse à laquelle il gagnait de la puissance, ce n’était pas un simple shinigami ordinaire, bientôt, son reiatsu égalait celui d’un lieutenant puis il atteint enfin son apogée dès lors qu’il affronta le capitaine de la 11ème division, Zaraki Kenpachi. C’est après ce combat qu’intervînt Yoruichi. Laissé à l’agonie, elle alla secourir Ichigo et l’emmena près du terrain d’entraînement qu’elle affectionnait tant. Néanmoins, il allait bientôt tomber sur un os. Même s’il pouvait défier Zaraki sur le plan de la force pure, il était loin de pouvoir triompher de son nouvel adversaire, de celui contre qui il avait manifestement une revanche à prendre. C’est pourquoi elle s’interposa sur ce pont.
Elle regardait la scène d’un œil concentré, elle savait qu’il allait faire une bourde, elle avait eu le temps de l’observer, son caractère impulsif le mènerait à une perte certaine sans intervention de sa part et c’est pourquoi, à l’arrivée du capitaine de la 6ème Division, elle entra en scène. Il brûlait de toute évidence de la volonté d’en découdre avec la tête du clan Kuchiki. Les blessures qu’elle avait tantôt soigné n’étaient pas encore cicatrisées et pouvaient à tout moment se ré-ouvrir, surtout avec l’agitation dont il faisait preuve. Un petit peu agacée par la témérité de son futur élève, elle s’interposa au milieu d’un dialogue soutenu par une tension palpable. Elle neutralisa Ichigo avant qu’il n’ait le temps d’attenter à ses jours puis fit une annonce pour le moins surprenante à son camarade d’antan. Elle demanda un répit de 3 jours, délai au terme duquel elle rendrait Ichigo capable de battre Byakuya.
« Donne-moi 3 jours » lui avait-elle dit avant de s’enfuir à force de shunpo, Ichigo sur son dos. Et après avoir essuyé les reproches et la colère du jeune shinigami, elle pût enfin commencer à l’entraîner sérieusement à la maîtrise du Bankai. Elle allait utiliser une technique ou plutôt une astuce mise en place par Kisuke, la matérialisation de l’esprit du zanpakutô. Elle le laissa s’entraîner avec Zangetsu, injectant chaque jour son reiatsu dans le mannequin afin d’en extraire l’esprit, chaque jour elle tenait jusque sa limite, observant dans le même temps l’acharnement et la détermination du rouquin. Les jours passèrent et l’exécution se rapprochait à grand pas, ainsi que la fin de leur entraînement. Ni elle ni personne d’autre n’interfèrerait dans leur combat. Si bien qu’une fois arrivés à échéance, ils se précipitèrent ou plutôt il se précipitait vers la colline où leurs destins à tous allaient prendre un nouveau détour. Il finit contre toute attente et après un affrontement d’une rare beauté par remporter une timide victoire contre son opposant. Les pétales de fleurs de cerisiers à peine sorties du paysage qu’une nouvelle carambole scénaristique survînt comme de nulle part : la trahison d’Aizen.
Il s’envola vers le Hueco Mundo accompagné de Gin et de plus étonnant encore, Tousen. La surprise était partielle néanmoins leur équilibre venait d’être bouleversé par l’introduction d’une dangereuse inconnue, les actions du shinigami traître. C’est dans ce climat instable qu’ils regagnaient tous leurs places respectives et qu’elle rentrait donc aux côtés de tous les humains dans le monde réel. Seulement la paix et la prospérité nouvellement gagnés ne furent que de courte durée. Un déchirement dans le ciel et l’apparition d’un reiatsu étrange, d’une grande puissance vînt troubler le mirage de leur quiétude. A ce moment tranquillement attablée dans l’arrière boutique avec son compagnon, tous deux partirent immédiatement sur le lieu de l’apparition. Ils trouvèrent encore une fois Ichigo et ses amis humains, tous défaits face à deux individus qui intriguaient et inspiraient la méfiance à notre petite princesse.
Celui qui retînt le plus son attention était plus en retrait. Un corps d’homme fin, habillé de blanc, mais un trou dans la gorge, signe de son appartenance à l’univers des Hollows. Son signe distinctif ? Il portait tout comme son compère un zanpakuto autour de la taille. Il la troublait profondément, ses yeux d’un vert de jade semblaient ne rien exprimer, pas l’once d’une émotion, pas une lueur, rien, le néant absolu. Et ceci était à l’image même de sa personne, complètement vide, tel un automate, il était cependant intimidant, bien plus que son camarade qui se battait en ce moment contre Ichigo qui paraissait complètement dépassé. Un grand bonhomme dont la grâce pourrait rappeler celle d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Ses mouvements lents n’en étaient pas moins puissants. Tous deux portaient une partie de squelette de hollow sur eux. Très vite tirée de ses analyses par la situation critique de son ancien élève, Yoruichi dans un sursaut s’interposa entre le dénommé Yammy et Ichigo, auquel il allait porter un coup fatal. Arrêtant et parant ses coups, elle le renversa une première fois dans l’élan d’un de ses coups de poings puis continua, dans un style aérien bien à elle à le mitrailler de coups jusqu’à obtenir leur retraite. Elle ne sentit pas immédiatement le contrecoup de ses actions. Ce n’est qu’une fois arrivée à la boutique que sa jambe et son bras droit se trouvaient comme paralysés, meurtris par des coups qu’elle avait elle-même porté. Yoruichi avait certes entendu parler des vasto lordes, mais se confronter à l’un d’eux était autre chose. Leur peau était si dure qu’elle avait réussi à endommager ses membres. Elle avait frappé, frappé fort sans la protection de son shunko.
Cette altercation ne présageait rien de bon. Elle n’était en fait que l’entracte à l’intrigue cataclysmique qui prendrait bientôt place dans le théâtre de la ville de Karakura. Et les évènements qui suivirent ne poussèrent que plus nos deux compagnons à se tenir prêts à accueillir Aizen et sa troupe et à les accueillir en bonne et due forme. Dans leur temps de préparation, Kisuke lui développait une nouvelle tenue de combat, ou plutôt une nouvelle armure qui la rendrait capable de frapper à pleine puissance sans prendre le risque de se briser les membres sur le Hierro des espadas et pire encore, sur la peau d’Aizen. Ils attendaient ensuite non sans une certaine anxiété la suite logique de leurs péripéties. Et quand enfin leur ennemi passa à l’assaut du monde réel, tout était prêt pour le réceptionner, tout sauf la seule personne capable de vaincre l’ex capitaine, Ichigo. Uns à uns les capitaines tombaient, dans la discorde et le désordre, même le capitaine commandant Yamamoto plia le genou face à la nouvelle toute puissance d’Aizen. Tous tentèrent leur chance avant d’être défaits, tous, même elle et Kisuke qui pourtant avaient élaboré un plan pour sceller le Hogyoku à présent incrusté au corps d’Aizen. Alors emprisonné par un kidô de haut niveau lancé par Kisuke, elle passa à l’attaque, dévastant de sa puissance le paysage alentour coup après coup. Cependant l’armure ne tînt pas longtemps et à la première contre attaque d’Aizen se brisa. Elle continua d’attaquer avec ses membres toujours protégés, sans succès, ils finirent tous par être d’une inefficacité rageante et même la tentative de sceller les pouvoirs dévastateurs du monstre qui venait de naître avorta immédiatement.
Ils n’avaient plus d’autre choix que de s’en remettre entièrement à Ichigo. Elle avait une pleine confiance en lui, ses pouvoirs s’étaient développés de façon exponentielle et l’aide d’Isshin les avait sans doute portés un peu plus proches de la victoire. Du combat, elle ne vît rien ou presque, ne sentant qu’une émanation de reiatsu phénoménale de la part d’Aizen, et la disparition totale de celui d’Ichigo. Elle apprit plus tard qu’il avait perdu ses pouvoirs, une bien triste fin, mais il trouverait tout comme son père un moyen de les récupérer, cela allait sans dire. Enfin soulagée de la disparition de ce monstre, sa vie reprit un cours normal. Mais aujourd’hui encore le souvenir de ces moment passés suffit à lui donner des frissons. »
***************
La Soul Society sans dessus dessous, le vieux Yama défait, la plupart des capitaines exterminés. Plus d’autorité en place et les forces armées des shinigamis quasi réduites à néant. Une institution millénaire balayée d’un revers de main par des humains en quête de vengeance. Un coup du Karma ? Certainement, la Soul Society n’a récolté que ce qu’elle a semé. Ce génocide de Quincy bien que nécessaire à l’équilibre de l’univers n’en était pas moins une belle connerie, les négociations auraient du être établies et être plus fermes. Enfin toujours était-il qu’ils étaient revenus en force pour assouvir leur soif de « justice ». Ils avaient tout ruiné, écrasé quiconque se mettait sur leur passage et la Soul Society ne fût pas la seule lésée. Ces tireurs de flèches fous ont voulu éradiquer le mal à la racine, et foutu un bordel monstre dans le Hueco Mundo pour ensuite paisiblement rentrer dans le monde des humains et s’en proclamer les protecteurs. Quelle arrogance. Mais maintenant 3 ans ont passé depuis l’incident et chacun se remet lentement de ses émotions et surtout chacun essaie tant bien que mal de reconstruire ce qui a été détruit. Je ne leur en veux pas après tout le désir de vengeance est un désir naturel surtout lorsque l’on sait que des shinigamis on décimé ton peuple à grand coup de zanpakutô.
Aujourd’hui, je suis toujours aux côtés de Kisuke, nous essayons tant bien que mal de réunir une force armée qui puisse nous permettre de renverser les Hollow et assurer nous même la protection du monde des humains. Nous ne pouvons plus compter désormais que sur nos propres capacités, la Soul Society étant défaite, il ne nous reste qu’à compter sur des humains possédant des capacités spirituelles. Et par chance, la ville de Karakura en déborde. Vizards, fullbringers,Quincy, décidément, cette ville est une foire au monstre. Kisuke eut l’idée de monter une organisation pour regrouper ces « guerriers » le Kanshu, c’est ainsi qu’il la nomma. Il la divisa en quatre unités distinctes, naturellement, il me confia la direction de l’une d’entre elles, le Byakko dont l’emblème représente un dragon, sacré Kisuke, il savait que ça me plairait. J’ose espérer qu’aujourd’hui je pourrai trouver des prétendants, après tout, je suis toujours à l’affut d’un sursaut de reiatsu.
"Ah… Je me ferais presque vieille moi, je radote… Et mais debout enfoiré !! "
Il s’était endormi, sans doute noyé par le flot d’informations qu’elle venait de débiter. Tant pis, Yoruichi quant à elle avait tout particulièrement apprécié de se souvenir de ces bons et moins bons moments. Mais elle ressentait comme un pincement dans son cœur à chaque fois qu’elle repensait à ceux qu’elle avait perdu dans la bataille.
« Reposez en paix… mes amis. »
Elle éteint ensuite les lumières puis regagna sa chambre pour s’y endormir paisiblement.
Dernière édition par Shihōin Yoruichi le Mar 12 Fév - 19:06, édité 4 fois |
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