Pour ceux qui aiment se mettre sur la gueule. [Shinjiro & Noboru Versus Otsu & Haiko]

- Mais t'es folle j'ai aucune envie de me battre contre eux!

Voilà le cri qui résonna ce matin dans les quartiers tranquilles de la chef de la Huitième divsion. Otsu était tranquillement en train de boire son thé du matin, un rituel qu'elle c'était imposée pour calmer ses nerfs, lorsque sa vice-capitaine fit irruption, une affiche à la main et la posa sur son bureau. Elle ne la lut pas tout de suite, préférant savourer l'instant de sa dégustation quotidienne, déjà troubler par la venue de l'imprudente qui osait déranger ce moment de quiétude. Puis, elle y jeta un œil par curiosité. Elle s'étouffa immédiatement en voyant le sujet du papier. Elle toussa violemment à plusieurs reprises, puis, arriva enfin à articuler ce cri qui ébranla les murs de son bureau. Lisa, elle, restait impassible, les bras-croisés devant elle, comme ci de rien n'était, puis, voyant la réaction de sa supérieure, sortit du bureau, sans un mots, laissant ce qu'elle avait déposé dans les mains de la Capitaine. Son silence en disait long et signifiait à Otsu comme quoi elle n'avait pas le choix. Tout ça à cause de paroles stupides...

Lors d'une fête arrosée propre à la Huitième division, tradition qu'elle avait reprise de Shinsui,où elle était partiellement éméchée et c'était un peu laissée aller, la Hachi Ban Tai Taisho avait déclaré qu'elle pouvait affronter n'importe quel homme malgré son mètre soixante et sa carrure plutôt frêle. Il faut croire que sa Vice-Capitaine l'avais prise au mot. Et maintenant, elle avait cette maudite affiche dans les mains, comme pour lui faire regretter ses paroles. Malheureusement pour elle, la jeune femme avait trop de fierté pour ne pas essayer d'illustrer ses dires, une réaction plus que puérile et qui n'était certainement pas digne du poste qu'elle occupait maintenant.

Que disait cette affiche pour provoquer une telle réaction de la part de la belle? Cela pouvait se résumer en cinq mots : Baston avec la onzième division. D'ailleurs l'intitulé était: Pour ceux qui aime ce mettre sur la gueule. Titre par ailleurs plutôt suggestif. Il était marqué que le Kenpachi et son Vice-Capitaine cherchait deux courageux pour les affronter dans un combat qui aurait lieux sur le terrain d'entrainement. Naturellement, comme le rendez-vous du combat était en plein milieux du Seireitei, Bankai interdit. Le papier promettait également la gloire à celui ou celle qui gagnerait le match. En même temps, avec deux bonnes brutasses comme ces deux là, les chances de gagner étaient plutôt minces.

Otsu soupira de désespoir, elle n'avait qu'une parole et elle allait la tenir. Elle reposa l'affiche sur son bureau, se leva de son siège, enfila son Haori et prit son Zanpakuto. Au moment de sortir de son bureau, elle se promettait de ne plus jamais trop boire et de se modérer dorénavant dans ses paroles. Deux résolutions qu'elle n'allait certainement pas réussir à tenir. Elle se dirigea d'un pas peu pressé vers la Onzième division. L'annonce stipulait qu'il fallait s'inscrire auprès des adversaires et qu'ils choisiraient les personnes qu'ils voudraient affronter. La jeune femme y allait pour le moment seule, elle espérait juste que son coéquipier de fortune ne soit pas quelqu'un de trop faible et qui pourrait se faire exploser en un coup de poing du colosse argenté ou du vif-argent.

Elle arriva devant ce qui semblait être le bureau des inscriptions. Enfin c'était un grand mot, il s'agissait juste d'un gros cailloux sur lequel était assis les deux protagonistes de la Onzième et qui triait les courageux de la file d'attente. La Capitaine fut surprise de voir le monde qui pensait pouvoir affronter les deux lascars. Il n'y avait pas grand monde qui pouvait se payer une tranche de ces deux là, ça c'était certain. Elle n'était pas sure de pouvoir elle même tenir beaucoup de temps contre leurs poings. Au fur et à mesure que la file diminuait, son cœur se serra, elle commençait à amèrement regretter ses paroles. Quand elle se présenta devant les deux acolytes, elle se sentit toute petite. Tout ce qu'elle voulait c'était vite en finir, en mal ou en bien. Elle espérait secrètement qu'ils lui disent qu'elle n'était qu'une pauvre femme, qu'elle ne faisait pas le poids ou même une remarque machiste, comme quoi elle devrait devrait retourner à la cuisine, chose qu'elle n'aurait pas supporter en temps normal mais qu'elle acceptait volontiers dans la situation. Elle eu un sourire gêné devant eux et croisa brièvement le regard de Noboru ce qui lui fit détourner la tête en rougissant.

- Heu...Je viens pour l'annonce.

Une matinée comme les autres, appelant au train-train quotidien. Ça c'est ce que pensait le vice-capitaine de la sixième, rêvassant à la fenêtre de son bureau. Le calme, un thé au jasmin et rien d'autre, une parfaite entame de journée. En bas du bâtiment, un petit groupe de sièges de sa division, trois hommes et une femme, l'un d'eux tenait une affiche. L’excitation du petit cercle était palpable, même depuis sa fenêtre, Haiko pouvait le sentir. Le petit shinigami les fixait, curieux. Qu'est-ce qui pouvait créer autant d'animation chez eux ? C'est en se demandant cela que la jeune femme aperçut le vice-capitaine, le hélant avec insistance. Le jeune homme leur répondit d'un bref signe de la main, souriant, avant de descendre à leur rencontre. Il les accosta calmement, avenant. Oui, ce matin, pour une raison inconnue, le petit shinigami était de très bonne humeur.

Discutant un peu avec eux, le shinigami se renseigna quant au contenu de cette affiche qui portait l'intitulé suivant « Pour ceux qui aiment se mettre sur la gueule » … Ceci décrocha les deux sourcils du jeune homme au ciel. Surtout lorsque les quatre bougre finirent par regarder leur supérieur avec une insistance bien particulière, lourde de sens. Ce qu'ils attendaient, la participation de leur supérieur à cette mascarade. Ils pensaient sérieusement que lui, pourrait faire face au kenpachi et à son vice-capitaine ?! Pour avoir pu brièvement observer celui qui se faisait appeler vif-argent lors d'une récente réunion, Haiko se disait qu'il pourrait sans doute se dérouiller un peu avec quelqu'un qui savait de quoi il parlait. Sous les encouragements du petit groupe, le jeune homme s'en alla un peu gêné en direction du terrain d’entraînement.

D'un pas léger, conservant sa bonne humeur matinale, le shinigami avait l'impression de ne pas être le seul intéressé par le challenge de la onzième. Vu la mine déçu des prétendant croisant sa route, il se dit que les deux haut-gradé n'avait pas vraiment envie de jouer avec des enfants ce matin... Sans doute s'attendaient-t-il à recevoir des punching-ball assez solide pour tenir plus de cinq minutes en face d'eux. La belle affaire... Pourtant, Haiko n'avait aucune appréhension, malgré le fait qu'il soit l'un des dernier dans la file d'attente déjà réduite en face du rocher où les deux hommes s'étaient posté. Quelque chose attira son attention à deux pas devant lui, un haori blanc porté par un petit brun de femme qui lui disait vaguement quelque chose.

La file se réduisant maintenant à elle et à notre shinigami, Haiko s'avança à sa hauteur. C'est à ce moment qu'il la reconnu, l'ex-quatrième siège de la huitième avec qui il avait eu l'occasion d'effecteur quelque mission sur terre. Ainsi, elle était devenu capitaine. Intéressant... Sans bruit, il ponctua les paroles du capitaine en levant l'affiche présentant l'annonce aux deux gaillards de la onzième. Sur quoi le petit shinigami tourna la tête pour regarder Otsu, un air gentil clairement affiché sur son visage.

Les deux éventuels challengers faisaient maintenant face de leur mètre soixante et quelque, aux deux bourrins...

L’idée n’était vraiment pas absurde – en même temps Noboru était un type intelligent, n’en déplaise aux autres trop idiots pour s’en apercevoir – et elle avait au moins eu le mérite d’attirer une foule assez consistante. Pour une fois que les choses se faisaient dans les règles, il n’était pas étonnant d’apercevoir les curieux et autres challengers potentiels pour ce qui promettait d’être du grand spectacle. Malheureusement, à mesure que les prétendants se proposaient, le Lieutenant et le Capitaine de la Onzième Division les éconduisaient de façon plus ou moins brutale, préférant éviter d’affronter des hommes et des femmes qui de toute évidence ne tiendraient jamais face aux deux patrons. On ne devenait pas responsable de la division du Combat sans raison après tout et si le caractère emporté de Shinjirô n’était désormais plus une légende – la mort du Vice-Capitaine de la Quatrième était d’ailleurs citée en exemple – celui de Noboru n’avait pas meilleur réputation. Comme aimait le dire Kiryû : les chiens ne font pas des chats. Et les deux hommes étaient trop semblables sur bien des points pour ne pas avoir hérité du même caractère. La seule véritable différence, c’est que Noboru savait se contenir lui. Alors que le colosse préférait se laisser aller lorsque l’envie lui prenait.

Quoi qu’il en soit, à mesure que la file disparaissait, la mine de l’Argenté se renfrognait. Ainsi donc personne ne ferait l’affaire ? Pour une fois qu’ils proposaient quelque chose de sympa sans qu’il y ait mort d’homme au bout, seules les gaufrettes se présentaient. Tant et si bien qu’il finit par lâcher à son comparse de toujours une petite phrase qui n’était pas anodine et qui démontrait clairement son état d’esprit.

- J’te préviens, Nobo… Si personne ne fait l’affaire, c’est sur toi que j’vais taper.

Et il se mit à rire. Il savait que cela n’effrayait pas son Lieutenant, trop habitué qu’il était. Mais ce que voulait surtout le colosse, c’était une équipe capable de faire plus que résister face au duo rôdé qu’ils représentaient tout deux. Ce n’était pas sans raison que Shinjirô considérait son équipe avec son ami comme le plus efficace qui soit. Il ne doutait pas une seule seconde qu’ils puissent briser quiconque se présenterait. Et le but de la manœuvre était aussi de montrer qu’ils pouvaient être encore plus redoutables en équipe qu’en solitaire. Ce qui n’était pas une très bonne nouvelle pour leurs ennemis.

Mais enfin quelque chose d’intéressant se montra. Un Capitaine, voilà qui faisait d’office l’affaire. Même si la personne en question, la jeune Otsu, n’était pas une guerrière à proprement parler. Shinjirô ne se montait pas la tête pour autant, sachant pertinemment qu’on ne pouvait juger sur le physique des autres même si c’était tentant. Lui-même était souvent cataloguer à cause de cela et ne ferait donc pas l’erreur. Elle était d’office qualifiée. Il ne put toutefois s’empêcher de ricaner. En gratifiant son comparse d’une bonne tape dans le dos, désignant du menton la Capitaine. Comme pour lui dire « hé, t’as vu, y’a ta copine qui veut jouer avec nous ». Ce qui n'était pas loin de la vérité tant la jeune femme avait amusé Shinjirô lorsqu'elle était venue les voir. Le colosse se souvenait surtout des regards en coin de la jeune femme et de la bonne tranche de rigolade qui avait suivi son départ alors qu'il s'était foutu de la tronche de son lieutenant.

- Parfait Otsu. Approche et pose-toi le temps qu’un autre arrive. On a eu droit qu’à des suicidaires depuis ce matin. J’dois avouer que je désespérais de voir un Capitaine débouler. J’veux du challenge moi… Si c’est pour taper sur des gosses, j’peux donner des cours à l’académie hein.

Et alors qu’il terminait sa phrase, un second type déboulait. Ne le connaissant pas, ne remarquant même pas s’il portait le traditionnel ornement des Vice-Capitaine, Shinjirô l’interpellait. L'homme avait levé l'affiche, ce qui constituait une sorte d'acceptation aux yeux du Kenpachi.

- T'as une langue mon gars ? Si oui, approche aussi un peu par là et donne ton nom. Nob’ ? Ils te conviennent ces deux z’oziaux ? Ils peuvent faire l'affaire je pense.

Il espérait que oui… Sans quoi, ils ne trouveraient personne d’autres. Ce serait quand même dommage.

Quoi de mieux pour démystifier l'unité que d'organiser une journée "portes ouvertes"? Ça pour sûr, il avait encore eu une idée bien utile. Organiser cette rencontre avec le tout Seireitei briserait la clivage entre les membres de la Onzième et le reste des forces armées du Gotei. Car tout comme les soldats sous les ordres du Kenpachi devaient aller régulièrement au Rukongai, afin de ses souvenir de ce qu'ils défendaient, leur rappeler qu'ils ne combattaient pas seuls en les mélangeant aux autres soldats tendrait sur la durée à abaisser les hostilités...enfin, ça, c'était pour le côté utopique de la chose. La réalité était toute autre. Surtout quand Shinjirô y mettait son grain de sel...

Il avait trouvé l'idée super, ça c'était le point positif. Par contre, il avait tenu à y ajouter quelques "modifications mineures". Comme par exemple, son idée du siècle, "hey mais on a qu'à se foutre sur la gueule avec des types d'une autre division! Allez mon pote, t'organise des inscriptions, et c'est parti". Cruelle destinée que de côtoyer un patator enthousiaste.

*
**

Et maintenant ils devaient gérer la foule de prétendants au remodelage facial. D'ici, l'idée était tout de suit moins sexy, parce que le niveau des challengers ne suivait pas. Il voulait une fête, il avait obtenu une kermesse. Bon, cela dit, fallait voir du positif dans toute chose, comme le fait que les gars d'en face les trouvent assez accessible pou venir les affronter...et encore, en y repensant, le Vif-Argent commençait à douter que ce soit une bonne chose.

Shinjirô rongeait son frein. Et son Lieutenant comprenait parfaitement sa morgue. Lui aussi aurait voulu quelque chose de plus excitant. Avoir fracassé la Vice Capitaine de la Neuvième ne lui avait pas suffit, et gérer les petits troubles du quotidien commençait à peser lourd. Il avait besoin de s'épanouir.

- Nan mais ça va finir comme ça, hein...bon ça va faire chier tout le monde, mais au moins si je t'ai en face je sais que ça va bouger, quoi...peut être même que je pourrais prétendre à te piquer ton haori, qui sait? Oh bah ça alors?!?

En parlant de haori, l'un pointait le bout de son nez. Et Shinjirô l'avait vu le premier. Et c'est avec une grande claque administrée dans le dos de son adjoint qu'il commença à fanfaronner, reprenant la petite séance de torture morale qu'il avait commencé peu après la discussion que le duo avait eu avec la Capitaine de la Huitième Division, Nakatoto Otsu. Un sacré petit bout de femme qui s'était apparemment entichée du Kyuusei, sans qu'il ne comprenne pourquoi, et qu'il était bien infoutu de gérer tout seul. C'était son point faible, sa Némésis, et le Kiryû en jouait à mort. Aussi Noboru répondit il d'un grognement vexé, croisant les bras devant lui dans une position défensive sans équivoque. La belle se présenta à eux, annonçant qu'elle voulait relever le défi.

- Z'êtes sûre de vous, Capitaine? Je veux pas la jouer mec de base, mais ça serait dommage de vous abimer votre peau de bébé avec nos grosses pattes poilues! Bon après vous faites partie de la crème, hein, j'ai toute confiance en vos capacités à gérer le truc, c'est juste que...

C'est juste que l'affronter le rendait mal à l'aise. Mais jamais, même sous la torture, ne l'avouerait-il. Shinjirô en serait bien trop ravi.

- ...c'est juste que, bref.

Fort heureusement, un nouveau challenger vint lui sauver la mise. Un type qu'il connaissait aussi, qui l'intéressait au plus haut point.

- Hey, mais c'est Cigare Man! Faut que je te coince un jour, mon gars, j'ai des trucs à te montrer...bref, ouais, il fera l'affaire! En plus ça sera l'occasion de tailler un peu le bout d'gras, de se connaitre mieux quoi!

Allez hop, on fait diversion.

Otsu rougit à la remarque de Noboru. Elle ne se faisait pas de soucis pour elle mais ses paroles lui prouvait en partie que les sentiments qu'elle avait pour le Vif-Argent étaient un peu partagés... A moins qu'elle ne se faisait que des illusions, à vrai dire elle n'étais pas très douée en amour. Tout ce qu'elle savait c'était que le Vice-Capitaine lui faisait un drôle d'effet qu'elle avait du mal à camoufler.

- Ne vous inquiétez pas pour moi Kyuusei-Fukutaisho je suis plus solide que j'en ai l'air. Par contre je dois dire que en cas de défaite de votre part, ce dont je doute fortement, c'est de vous que vous devriez vous inquiéter! Mais bon j'imagine que ne pas avoir le droit au Bankai est plus une chance pour vous que pour moi.

Elle prenait de l'assurance. Elle ne tenait pas vraiment à faire ce match mais elle comptait donner le meilleur d'elle même et contrairement à ce que laisser sous entendre son Roméo elle, n'allait pas l'épargner.

- Personnellement je n'hésiterais pas à abimer votre belle gueule d'ange donc je vous prierais d'en faire de même avec moi.

Elle lui adressa un clin d’œil aguicheur et se tourna vers Shinjiro.

- Ce conseil ne s'adresse bien sur pas à vous Capitaine Kiryu. Je sais que vous n'êtes pas homme à retenir vos coups même sur une femme et je vous en suis reconnaissante d'avance. Après tout à quoi cela servirait si je m'étais présentée sans vouloir donner le meilleur de moi même.

Tandis qu'elle parlait elle reconnu une silhouette familière qui s'approchait. Le Vice-Capitaine de la 6 ème division indiqua sa volonté de participer auprès d'Otsu en levant l'affiche.

- Bien! Je suis contente de vous savoir avec moi! Une valeur sûre, par rapport à tous les gens qui se sont présentés jusqu'à maintenant. Et bien Messieurs, je vous suit pour commencer notre petite joute!

Le petit shinigami s'avança alors, déclinant sobrement son nom et son grade au deux gars de la onzième. Les deux types semblaient content d'avoir enfin trouvé leur deux adversaires, et pour contenter le kenpachi, ce n'était pas une mince affaire. Haiko gardait son air joyeux, gratifiant la remarque de Noboru d'un large sourire.

« Et bien, je n'y vois pas d'inconvénient cher collègue. »

Le jeune homme était tout aussi heureux de constater la présence du capitaine Nakatoto à ses côtés. Ce combat pourrait sans doute offrir la distraction que les deux gradés de la onzième attendaient. En tout cas, notre membre de la sixième semblait plutôt motivé. Il pourrait observer de ses yeux les capacités du kenpachi en plein action. Haiko espérait tout de même ne pas se faire corriger lamentablement par les deux argentés. Il comptait sur sa vitesse et son talent au sabre. Un autre point le satisfaisait grandement, ici, il n'y aurait pas de feux d'artifice de kidô valsant dans tous les sens. Du moins l'espérait-il. Et puis, en sachant l'aversion qu'avait le kenpachi pour ce genre de tour de passe-passe, Haiko pouvait être sûr d'avoir l’opportunité de se confronter à lui au corps à corps, à ses risques et périls...

Écoutant distraitement la discussion entre le vif-argent et Otsu, le petit shinigami sourit de plus belle, amusé. Il ne savait pas vraiment si les deux personnages se livraient à une sorte de petit jeu verbal, un genre de je t'aime moi non plus, ou non, mais il était clair qu'ils s'appréciaient. Haiko avait déjà eu un aperçu des capacités de la jeune femme il y avait de cela quelques années. Comme il la voyait à présent, il était certains que sa position au sein du Gotei lui avait donné toute l'assurance nécessaire à son ascension au sein de la huitième. Souhaitant lui répondre, il la regarda l'air guilleret.

« Plaisir partagé capitaine. Une valeur sûr ? Hm... je pense que ce sera à nos deux adversaires d'en décider. Ceci étant, j'ai hâte de voir ce que ce combat va donner. »

Son sourire s'effaça doucement, lançant un regard malicieux, empreint de défis au deux hauts-gradés de la onzième.

« Et bien, je suppose qu'il est temps d'aller nous mettre en place. Je vous suis. »

Maintenant qu’ils étaient désormais tous disponibles, il était effectivement temps d’avancer et de prendre position dans un endroit susceptible d’accueillir ce genre de combats. Après tout, même si les Bankai seraient interdits, cela n’empêchait en rien de prendre des dispositions drastiques afin d’éviter que les infrastructures du Seireitei en pâtissent. D’autant que même si Shinjirô ne connaissait rien des capacités de ces deux là, il savait que les siennes pouvaient amplement suffire à ravager une zone. On était bourrin ou on ne l’était pas, après tout. Pas de demi-mesure.

- Yep, on va y aller là. Y’a un terrain à proximité qui est laissé à l’abandon, ce sera parfait pour notre petit exercice. J’aimerai éviter que Shunsui me gueule dessus parce que j’ai cassé un mur ou deux.

Prenant les devants, suivis par son fidèle lieutenant, il se dirigeait déjà vers les lieux afin de débuter au plus tôt le combat. Pas qu’il était impatient mais ils étaient là pour ça et le Kenpachi préférait aller droit au but. La remarque d’Otsu concernant les Bankai avait fait sourire le colosse mais il avait préféré ne pas réagir outre mesure. Ne pas libérer complètement Kaimetsu était plutôt une chance pour le Seireitei tant son pouvoir destructeur était grand. Mais ça, la jeune femme ne le saurait pas aujourd’hui. Pouvoir garder pour lui les réelles capacités de son arme était préférable, même s’il ne possédait pas le même culte du secret que Tenzen. Quant à Noboru, Shinjirô savait qu’il était inutile de le motiver plus que nécessaire. Au combat, il était exactement comme lui et le fait qu’une femme se dresse face à lui ne le gênait aucunement. Après tout, il était un soldat. Et Otsu étant capitaine, elle ne mourrait pas.

Ils arrivèrent enfin en lieu et place, Kiryû laissant découvrir à tous l’étendue non négligeable du terrain qui se dressait devant eux. Des vestiges d’un ancien immeuble se tenaient là, visiblement en ruine depuis l’attaque des Sternritters, laissant apparaître de gros morceaux similaires à de la roche un peu partout. Généralement, les Shinigamis préféraient éviter de se rendre par ici. Un endroit véritablement parfait pour un échange musclé. D’un Shunpo, le colosse se mit hors de portée des deux adversaires, laissant Noboru le rejoindre. Faisant craquer ses cervicales, il resta un moment silencieux avant de se mettre à rire. L’excitation du combat. Puis d’un geste, il dégrafa les sangles qui maintenaient attachées Kaimetsu à son dos afin de basculer l’imposante lame devant lui. La poignée centrale dans la main gauche, il était désormais prêt.

- J’vais pas perdre de temps en parlotte mes loulous. On va y aller directement… Nageyari !!

En un instant, il leva son bras et propulsa avec vigueur sa lame en direction de ses ennemis, comme si son arme n’avait été qu’un simple javelot. Il était généralement préférable d’éviter d’encaisser cette attaque de plein fouet : se faire empaler par une arme plus grosse que vous n’étant pas une partie de plaisir. Mais le plus drôle dans tout ça, c’est que s’ils l’évitaient, ils sentiraient l’effet particulier de cette attaque… Au contact, Kaimetsu générerait une onde de choc, pouvant alors déstabiliser les personnes alentours. Donnant une ouverture parfaite à l’attaque de Noboru qui suivrait. Début tranquille pour le géant mais qui offrait dès à présent une image de ce qu’il était capable de faire.

Les paroles de la Nakatoto le firent d'abord sourire. Elle affichait de la belle assurance derrière son air candide, et tout cela rendait l'ensemble charmant, frais. La mention du Bankai étira d'autant plus le rictus peint sur son visage. Sûr que ce n'était pas une mauvaise chose que chacun sorte son diable de la boite, d'autant que les deux larrons de la Onzième avaient a eux deux assez de potentiel destructeur pour refaire la décoration du Seireitei façon Feng-Shui. Une chance encore que le Vice Capitaine ait réussi à ne jamais sortir le sien devant ses pairs...d'un naturel parano, il se contentait de penser que cela gardait l'effet de surprise, le moment venu. Seul Shinjirô était au courant du plein potentiel de son ami et cela lui convenait très bien.

Cependant, la belle continuait dans son petit jeu (?) du titillage, ce qui ne manqua pas une fois de plus de laisser sa pauvre victime désemparée face à sa réaction bravache. Se tournant vers l'Argenté, alors qu'Otsu s'adressait elle aussi à son acolyte, le jeune homme afficha des yeux ronds assortis à une mine déconfite, l'air de dire "comment je suis sensé réagir à ça?". Bien sûr, le Kiryû était bien la dernière personne à lui venir en aide, le type préférant plus que tout retourner le couteau dans la plaie, et y ajouter un peu de sel et de citron, histoire de donner un peu plus de saveur à ce qu'il considérait comme la plus grosse farce de cette année. Fort heureusement, il ne prit pas la peine d'enfoncer le clou, préférant guider tout ce beau monde vers un endroit spécialement choisi pour l'occasion. Des ruines parsemant un ancien champs de bataille, jamais vraiment déblayés jusqu'à ce jour. Un endroit parfait pour se tirer la bourre. Et une assurance que personne ne se donnerait qu'à moitié, quand bien même il n'était pas question de Bankai.

- Ah bah là c'est sûr que y a de quoi jouer aux mikados! Tu vas pouvoir t'en donner à cœur joie mon pote. Mes chers, j'espère que les limitations qui ont lieu dans cette joute ne gâcherons pas votre plaisir. En tout cas moi je vais en prendre.

Il avait lâché ça, rivant ses yeux dans ceux de la Nakatoto. Puis s'était fendu d'une révérence. Rien de tel pour troubler son monde! Rejoignant Shinjirô d'un shunpo au centre de cette arène improvisée, le guerrier s'ébroua tel un chien, réchauffant ses muscles et dérouillant ses articulations. Tout allait se dérouler très vite, à présent. Ce n'était plus le terrain d'entrainement, face à ses ouailles, et la dérouillée d'Aono était déjà loin. L'argenté éclata de rire, tout excité par le combat. Plus avare en expressions, le Kyuusei se contenta d'un sourire goguenard. Il aimait retrouver cette alchimie qui unissait les deux larrons face au danger. Et lorsque son Capitaine dégrafa Kaimetsu, la laissant reposer dans sa main, lui aussi dégaina en prise inversée, son sabre chinois court à lame large détonnant face à elle. Un regard comme pour s'excuser de la situation, puis déjà Shinjirô prenait les devant, balançant son monstrueux tranchoir au milieu de ses adversaire comme un pavé dans la mare.

Sachant d'instinct où se placer, le Vice Capitaine s'esquiva d'un Shunpo, filant dans le sillage de la guillotine, avant de s'arrêter, sommet d'un triangle comprenant ses deux adversaires, et de relâcher l'incantation libératoire de son Shikai "Anata no tamashī no baransu o hakaru, Narayana!". Et tandis que Kaimetsu laissait éclater sa rage, Noboru frappa des deux poings gantés au sol, usant d'une technique d'ombre pour propulser celle des deux shinigamis sous leur pieds, permettant de les déstabiliser pour toute tentative de fuite. Usant de l'impulsion provoquée par sa double frappe pour bondir, il créa un fouet d'énergie lumineuse dans sa dextre, profitant de son élan pour tracer une ample parabole, tentant d'attraper la cheville du Kaogake dans la confusion. Si jamais il y parvenait, il allait trainer le pauvre Lieutenant au travers des décombres jonchant le terrain d'entrainement.

Otsu suivit les deux colosses jusqu'à leur terrain d'entrainement, enfin si on pouvait appeler ça comme ça, un champs de ruine aurait été un nom plus approprié, de ça et là des gravas jonchaient un parterre boueux qui avait certainement vu de nombreuses leçons façon Onzième division. Elle esquissa un sourire à cette vue un poil apocalyptique et se mis en place, à bonne distance du Kenpachi et son lieutenant. Elle sortit Hisuizaiku de son fourreau vert jade, attendant l'assaut d'un des deux adversaires. Shinjiro fut le premier à se manifester, envoyant son énorme lame dans leur direction, à Haiko et à elle. Un peu surprise par l'aisance qu'il avait de propulser cet énorme bout de métal, elle mis un peu de temps à libérer son shikai. Elle leva son épée à l'horizontale et prononça la phrase.

- Hisui Jouki.

Une brume verte enveloppa alors la lame de son Zanpakuto. Presque au même instant, elle vit que Noboru était passé à l'attaque. Ces deux là étaient parfaitement coordonnés dans leurs mouvements. Elle eut le temps d'interposer sa lame, créant un bouclier de jade pour bloquer l'attaque du Capitaine de la Onzième. Quant à l'attaque du Vif-argent et bien, elle avait déjà soufflé sur la brume pour créer un épais brouillard autours d'elle et Haiko, les camouflants momentanément. Elle n'attendit pas un instant pour contre-attaquer, elle se déplaça d'un Shunpo vers le maitre des lieux, pas trop près quand même, leva son arme, et dirigea un jet brulant de brume de jade sur lui, sur ce elle se désengagea, laissant les lieutenants se débrouiller entre eux.

Le petit groupe venait d'arrivée sur le fameux terrain, jonché de gravas, de décombres poussiéreux et rocailleux. Haiko observa le lieu d'un air appréciateur. C'était un endroit parfait pour ne pas être dérangé. Les gars de la onzième avait bien choisi le champs de bataille. Ça, il y en avait de la place pour se taillader la tronche. Le rire tonitruant du capitaine troubla le silence ambiant, faisant tiquer le petit shinigami. S'il n'était pas du Gotei, il l'aurait sans doute pris pour un fou. Le Kenpachi... Il en avait l'allure. Son collègue semblait plus tempéré, provocateur, se contentant de les fixer en souriant avant de s'arquer en avant, se moquant gentiment de la jeune femme. Haiko la regarda du coin de l’œil, légèrement amusé. Puis, il rejoint son compatriote en face d'eux.

Shinjirô déballa l'artillerie. Ils en firent de même. Cet instant, Haiko l'apprécia malgré lui, un rictus malin s'arquant sur son visage à moitié dissimulé par sa chevelure noire. Le petit shinigami se serrait bien allumé une clope pour savourer pleinement toute cette tension... Un combat sans mort s'annonçait, la douleur, les bleues et les os brisés seraient sans doute de la partie. Une routine pour ces deux gars rompus au combat. Le Kenpachi donna alors le La en envoyant son énorme tranchoir dans leur direction. Celle-là, Haiko ne l'avait pas vu venir, ne pouvant masquer sa surprise pendant un court instant. Il se préparait à une charge bien bourrue, massive, ou quelque chose dans le genre, mais pas à ça. Il voulait bondir en arrière, libérer son shikai et manœuvrer à sa guise. Oh que non!L'attaque du Kenpachi était fulgurante. Si Otsu n'avait pas réagit aussi rapidement, son partenaire aurait vu rouge.

Il ressentit tout de même l'onde de choc qui fit vibrer son être de la tête au pieds, comme un souffle sans vent venant d'en dessous. Un brouillard vert l’enveloppait à présent. Il n’apercevait plus Otsu déjà au prise avec Shinjirô. Encore un peu confus, il déploya son zanpakutô...

« Unaru, Shitsuren no Chik... !!! »

...enfin, il essaya. Car à sa cheville, une sorte de fouet lumineux claqua, lui agrippant fermement le tibia. Il écarquilla les yeux avant de basculer brutalement sur le côté. Noboru l'avait eu. Son fouet spirituelle l'extirpa du brouillard vert comme une balle. A la merci de son homologue, le petit shinigami décrivit une large parabole, traversant avec fracas, un, deux, puis trois bloc de rocaille. Sa dérive fut stoppée par un quatrième morceau, trop épais pour être traversé. Pour un peu, il avait contribué à refaire sensiblement la déco' de l'endroit.

Ancré dans cet immense pan de mur, Haiko sentit le nœud lâcher prise. Il souffrait, grognant bruyamment en s'extirpant de son lit de roche. Son uniforme était déchiré à divers endroits, découvrant la plupart de ses muscles contusionné. Son dos à nu virait au pourpre, gravé dans la chair par de petits morceaux de gravas. Il respirait fort, en colère contre lui-même. Comment avait-il pu laisser passer ça. Se faire avoir comme ça. Se faire surprendre de la sorte. C'était une honte.

D'un cri puissant, surprenant pour son petit gabarit, il fouetta l'air de son zanpakutô, qui se libéra. Un reiatsu brûlant échauffa l'air environnant. Le petit shinigami l'étendit alors autour de lui tout en cherchant son bourreau du regard. Lorsqu'il le vit, il ricana nerveusement. L'adrénaline couplé à la douleur faisait son petit effet.

« Bien, bien, bien... Je suppose que tout le monde est prêt maintenant... Sukima no ennetsu ! »

Sur quoi il abattit son épée bâtarde sur le sol en direction de Noboru. De la pointe de l'arme, le sol se déchira en traçant sa route droit sur le vif-argent, libérant à sa suite la longue lame de lave se dressant déjà haut dans le ciel. Haiko n'en resta pas là. S'éclipsant d'un shunpô latéral, il alla chercher le contact avec son adversaire en tentant d'intercepter une éventuelle esquive de sa part. Le vif-argent allait avoir très chaud...

Le combat débutait enfin, pour le plus grand plaisir du Kenpachi. La technique des deux gradés de la Onzième apparaissait déjà au grand jour, les deux hommes montrant alors qu’ils étaient habitués de « travailler » ensemble. La plénitude qui régnait dans l’esprit de Shinjirô à ce moment précis était liée à la présence de Noboru. En solitaire, il était redoutable. Mais lorsqu’ils étaient tout les deux, ils étaient tout simplement intouchables. Et leurs adversaires du jour allaient rapidement le comprendre. Otsu venait de leur faire gagner un temps précieux en libérant son Shikai, permettant d’intercepter en partie la frappe de Shinjirô. Mais ce ne serait pas suffisant, malgré sa contre-attaque pitoyable.

Car si la jeune femme était rapide et vive dans ses réactions, sa stratégie était assez mauvaise. Sa brume masquait certes ses mouvements mais l'onde qui avait été libérée par l'impact avec Kaimetsu jouait le rôle de véritable sonar. Ainsi, inutile de tenter de surprendre le colosse. Se rapprocher d’un expert au corps à corps était de toute façon une erreur, surtout lorsque cet expert était capable de la briser d’un simple coup, capitaine ou non. Cela ne faisait aucun doute que dans ce domaine très précis, Shinjirô était inabordable. Avec un sourire appréciateur, il perçut l’attaque de son homologue lui arriver dessus. Mais plutôt que de l’esquiver, il se mit de profil, recouvrant son bras de son reiatsu, et alla directement braver le danger. La vapeur lui brûla en partie l’épaule et le bras gauche, lui arrachant une grimace de douleur. Mais le colosse était de ceux qui avaient besoin de subir une attaque pour en apprécier le danger, sans quoi comment savoir ce qu’il fallait éviter et ce qu’il fallait parer ?

Agissant dans le même temps sur sa lame, il libéra la technique précieuse qui le liait à Kaimetsu. Jikki… Sans un mot, sans esquisser le moindre geste, défiant du regard la jeune femme, il perçut Kaimetsu se soulever du sol d’où la lame avait atterrit précédemment pour filer tout droit dans sa direction. La jeune femme se trouvant précisément entre lui et sa lame, si elle ne se bougeait pas, elle serait rapidement cueillie. Et afin de garder cette attaque la plus discrète possible, Shinjirô attrapa d’un geste vif trois cure-dents de sa poche, qu’il recouvra immédiatement de son reiatsu avant de les lancer dans la direction de la jeune femme.

- Tiens ma grande, joue avec ça ! Tsumayouji !!

Ainsi recouvert, ces morceaux de bois devenaient de véritables armes. Une technique qui permettait à Shinjirô de projeter sa force dans les objets, afin d’en faire un prolongement de ses propres membres. La force développée étant parfaitement capable de tuer un homme. En l’espace de quelques secondes, le colosse venait de libérer deux attaques qui ne payaient pas de mine mais qui pourraient mettre un terme au combat si elles étaient mésestimées. Ainsi était Shinjirô ! Mais quelque chose le perturbait. Cette chaleur n’était pas logique, pas ici. Et d’un regard, il sût d’où provenait le danger. Le Lieutenant de la Sixième division avait de la suite dans les idées et son Reiatsu était véritablement étouffant. Bien qu’éloigné de lui, Shinjirô en percevait les effluves, ressentant cette chaleur jusque dans sa propre chair. Ceci combiné à la vapeur de la jeune femme raviva sa brûlure à l’épaule. Sans le vouloir, ces deux là étaient aussi complémentaires. Sauf qu’ils ne savaient pas comment combattre ensemble.

Reportant son attention sur son adversaire directe, qui s'était désengagée pour s'esquiver sans doute, Shinjirô tendit son bras pour intercepter sa lame qui avait poursuivie sa trajectoire. Sans vérifier si Otsu avait été touché ou non, il réagit par automatisme, libérant son énergie sans restriction. Attrapant la poignée la plus à gauche de Kaimetsu, il fit tournoyer dans l’instant l’imposant Zanpakutô, libérant deux ondes magnétiques circulaires… Une vers Otsu, l’autre vers Haiko, afin de permettre à Noboru de profiter de cette ouverture qu’il ne manquerait pas de mettre à profit. Contrairement aux autres ; Shinjirô ne se satisfaisait jamais d’un seul adversaire. Il les lui fallait tous !

Sa vicieuse attaque avait porté, transformant malgré lui le Vice Capitaine de la Sixième Division en boulet de démolition. Le pauvre gars avait vaillamment traversé plusieurs pans de murs avant de finir sa course encastré dans le décor façon moulure du meilleur crû. Tout cela avait bien sûr été possible par l'action de Shinjirô, qui monopolisait l'attention de son homologue de la Huitième partitionnait donc la rencontre en un simple un contre un simultané. Gardant un œil sur ce qui se déroulait de l'autre côté - Otsu s'en sortait tout à fait honorablement face à l'Argenté - le Fukutaisho laissa le temps à Haiko de se désenclaver, et de reprendre du poil de la bête. Le harceler n'aurait pas été honorable, et le Kyuusei tenait à ce que la rencontre tienne dans la longueur. En plus, à voir la mine rageuse de son opposant, celle-ci allait tenir ses promesses.

Visiblement échaudé, l'homme libéra son Shikaï, une lame épaisse au cœur de braise qu'il manipulait apparemment sans peine, et vint river son regard dans celui de son vis-à-vis. Il avait finalement compris que malgré l'apparente insouciance qui régissait le rendez-vous, aucun parti de devrait céder face à l'autre. Tant mieux, maintenant il allait donner tout ce qu'il pouvait offrir, ce qui arracha un sourire au Vif-Argent, en réponse à l'éclat de rire nerveux du Kaogake. Ce rictus ne resta néanmoins pas car l'autre venait de frapper le sol de sa lame, faisant jaillir un magma avide d'engloutir sa proie dans ses mâchoires brûlantes. Fort heureusement l'attaque restait rectiligne mais nécessita néanmoins que le Vice Capitaine se jeta de coté, usant d'un shunpo pour se mettre à l'abri...esquive qui le laissa sur le chemin de son adversaire, fonçant sur lui dans l'intention évidente d'en faire un méchoui. A son approche, la température devenait insupportable, passant de la gêne d'une journée trop chaude à la brûlure de l'exposition à un haut fourneau. Il fallait agir vite.

Le salut vint dans une attaque double du Kiryû, qui libéra une onde circulaire pour chacun des participants au combat, offrant à son ami une opportunité en or. S'il ne rompait pas le contact maintenant, il allait finir en torche humaine, il en était conscient. Alors la meilleure chose à faire était de mettre à profit l'attaque pointant le bout de son nez. Et de maximiser son effet.

- Hey Otsu, Haiko, regardez donc ce que j'ai pour vous!

Darpana, une des arcanes de la lumière parmi les plus puissantes de son Shikaï. Son corps commençant à pulser progressivement, l'homme attisa son énergie spirituelle, pour la relâcher en une intense explosion lumineuse, qui allait s'imprimer dans les rétines de tout ce beau monde et leur rendre la tâche d'esquiver ce qui leur arrivait sur la tronche un tantinet plus difficile. En plus de cela, le relâchement de reiatsu dans l'espace devant lui lui assurait d'échapper un petit moment à toute détection de la part de ses adversaires.

- Et rien de tel qu'un petit coup d'éventail pour repousser toute cette chaleur!

Et ainsi vint le bonjour de Shinjirô, une intense claque chargée d'énergie physique et spirituelle qui allait balayer pas mal de trucs sur son passage. Car le but premier n'était pas de frapper directement le Vice Capitaine, puisque ce qu'il dégageait rendait périlleuse toute tentative de contact. Non, c'était plutôt de le souffler comme on éteint une flamme, d'user encore une fois de son corps comme d'un boulet de démolition.

Otsu était ébahi: un cure-dent! Le Kenpachi l'attaquait avec un cure-dent! Enfin plutôt trois qu'il avait propulsé dans sa direction à une vitesse folle. Ce moment de latence, Otsu ne le mis pas à profit pour éviter les petits bouts de bois qui vinrent transpercer son bras pour finir leur course un peu plus loin, plantés dans un mur, ensanglantés par le fluide vitale de la Capitaine. Une douleur fulgurante, dans le bras, elle décida de se reprendre. Il ne s'était agit pour elle que d'un simple combat d'entrainement, mais Shinjiro en décidait autrement, désormais, c'était la guerre!

La jeune femme entendit un sifflement derrière sa tête, elle se retourna et vis l'énorme plaque de métal qui servait d'épée à son vis-à-vis revenir comme un boomerang dans sa direction. Cette fois, elle eut le temps de réagir. D'un Shunpo d'une vitesse formidable, elle se déplaça sur le coter, esquivant sans encombres la lame qui revint dans la main de son propriétaire. Elle décida de passer alors à l'offensive. Elle héla Haiko, en prise avec Noboru derrière elle.

- Combinons nos attaques sur le Kenpachi, on s'occupera du Vice-Capitaine Kyuusei ensuite!

Elle cristallisa alors son épée qui pris l'apparence d'une faux faite de jade. Elle avait décidé d'attaqué en trois temps.

Elle s'apprêta à lever son sabre mais un flash lui parvint dans son dos, elle ne savait d'où il provenait mais heureusement qu'elle s'était légèrement avancé avec son esquive précédente. Les effets de la technique furent moindre mais elle fut quand même un poil désorientée...Suffisamment pour voir une onde d'énergie arrivait dans sa direction. Décidément, ces deux là commençait à l'énerver au plus haut point à attaquer sans cesse!

Au moment où l'onde arriva sur elle, elle n'y était déjà plus. A vrai dire, elle était certainement là où l'on s'attendait le moins à la trouver: au corps-à-corps du Kenpachi! D'un Shunpo imperceptible, concentrant toute sa vitesse, elle s'était déplacée à cet endroit précis pour assener un coup qu'elle espérait décisif. De sa faux, dans des mouvements d'une rapidité sans pareil, elle fit pleuvoir les coups sur le corps du colosse. La précision, aveuglée par la jalousie de ne pas faire partit d'un duo aussi solide que ses deux là au combat, elle s'en foutait. Elle se trouva derrière le Kenpachi et sans se retourner et donc sans voir si il avait été blessé par sa technique ultime, leva son Zanpakuto . Une pluie de cristaux de jade s'abattit sur là où devait se trouver Shinjiro.

Il s'était décalé, pile poil sur sa trajectoire. Haiko venait de réapparaître quelques mètres devant son adversaire direct, abattant son épée sur ses poings gantés. Ceux-ci encaissèrent le choc sans broncher. Parfait... Désormais, le petit shinigami avait atteint son but, se retrouver au plus proche de son ennemi du moment et y rester le plus longtemps possible. C'était une guerre d'usure. Chacun des deux hommes usant de leur force afin de tenter de faire ployer l'autre. Le shinigami de la sixième semblait avoir l'avantage, aidé par la chaleur piquante de son aura. Haiko serrait les dents, les contusions et autres griffures sur ses bras commençaient à le lancer de douleur, mais il tenait bon.

Il s’apprêtait à se désengager lorsqu'il entendit la voix d'Otsu qui, semble-t-il, ne s'ennuyait pas face au colosse. Il lui lança un bref regard. Tout donner sur le Kenpachi ? Tout ça pour se faire prendre en étaux par Noboru ? Hors de question. Le petit shinigami n'allait pas se jeter dans la gueule du loup, déjà qu'il avait du mal avec ses griffes... Il fallait bien l'admettre, le duo possédait un degré de cohésion hors du commun. Les mettre en difficulté ne serait pas chose aisé. Pour cela, le vice-capitaine avait déjà sa petite idée. Idée qui vola en éclat lorsqu'il distingua les mouvements de Shinjirô au loin, propulsant son onde circulaire dans sa direction. Il fallait à tout prix qu'il s'écarte de la trajectoire de ce machin. Vu ce qu'avait pu provoquer de simple cure-dents, une attaque de cette ampleur pourrait sans doute lui tailler les mèches rebelles façon guillotine...

D'un coup sec, il utilisa sa lame appuyé sur les gants de Noboru pour se propulser en arrière. Lorsqu'il reprit son équilibre, il plissa les yeux en observant son adversaire qui se la jouait luciole. Ça, c'était avant le flash, aveuglant, piquant la rétine en y imprimant la silhouette du vif-argent. La main devant le visage, Haiko ouvrit les yeux en les faisant cligner à de nombreuses reprises. Sa vue encore trouble lui laissa à peine le temps de constater qu'il était à deux doigts de se faire couper en deux. D'un shunpô, il se jeta le plus loin possible sur le côté avec tout ce qu'il avait dans les jambes. Cette réaction instinctive le fit s'écraser au sol sans prendre la peine d'amortir le choc. L'onde circulaire fila au loin en découpant net un pan de mur...

Sur ce coup là, le petit shinigami avait eu de la chance, mais la chute, ainsi propulsé par son shunpô, lui avait sauvagement râpé tout le flan gauche. Il se releva tant bien que mal avant de constater de sa vue encore légèrement trouble, l'arrivée de Noboru sur lui, armant son bras comme s'il s'apprêtait à lui coller une mandale. Il se recula brièvement en observant la main massive de son adversaire lui passer devant le nez. Le petit shinigami décolla du sol, littéralement catapulté par le souffle de ce coup prodigieux. Un pan de bâtiment éclata au loin, faisant pleuvoir des gravas autour du point d'impact. Au centre de celui-ci, Haiko, déjà a genoux, restait appuyé sur le pommeau de son zanpakutô planté en terre. De nouvelles blessures vinrent s'ajouter aux anciennes, une grande partie de son dos était maintenant en sang. De sa tempe coulait une larme d’hémoglobine. Son bras gauche servait de ruisseau à un fin filet de sang prenant sa source à son épaule.

Il retira alors son épée du sol. Celle-ci avait déjà pris la couleur du fer chauffé à blanc. Doucement, il l'appliqua sur son dos avant de passer par son épaule. Il avait beau être plutôt résistant à la chaleur, cette cautérisation des plaies ne lui avait certainement pas été agréable, en démontrait son visage crispé de douleur. Il transpirait à grosse goutte en tentant de réprimer une respiration saccadée. Après quelques secondes, le shinigami parvint à trouver les ressources nécessaire pour se relever. Cette fois, ce ne fut pas la colère qui engendra une autre poussée de son reiatsu dan l'air, mais un certaine frustration à se retrouver encore une fois dans un tas de décombres. Un petit coup de fouet pour se remettre d'aplomb en quelque sorte. Il avança alors hors de ces ruines avant d'interpeller Noboru.

« Tu sais, je commence à en avoir assez de jouer les boulets de canon... »

Il marcha encore un peu en se déplaçant de côté... Puis, il s'arrêta à bonne distance de son vis-à-vis, sans afficher une once d'agressivité. Il ne venait pas de se poster ici par hasard. En fait, il se trouvait dans l'alignement parfait. Otsu qui repartait à l'assaut. Le Kenpachi à côté d'elle, et derrière eux, Noboru et Haiko. Le jeune homme continua sa petite parlote tout amenant sa lame dans son dos. Il souhaitait la cacher à la vue de son adversaire le plus longtemps possible afin de conserver un certain effet de surprise.

« Un coup de vent frais, ça fait du bien de temps en temps, mais fait bien attention au retour de flamme... »

Un sourire gentil agrémenta les traits marqué de son visage qui se crispa d'un coup en hélant à sa camarade de s'écarter de Shinjirô. Tout se passa alors très vite. Son épée chargée de flammes décrivit une parabole au dessus de lui avant de s'abattre au sol, décochant furieusement sa technique qu'il hurla.

« Neppa ! »

De sa lame, une vague de feu verticale traça sa route en direction de Noboru et Shinjirô qui se trouvaient plus loin. Le petit shinigami avait volontairement haussé la dose de reiatsu insufflée dans cette attaque. Ce n'était pas le tout de se laisser virevolter de-ci de-là par ses adversaires, mais il fallait bien leur donner une réponse digne de leur rang au moins une fois dans ce combat ! Ceci étant, si l'un des deux type passait au travers, le vice-capitaine de la sixième allait sans doute passer un mauvais quart d'heure. Vu son état...

Elle était rapide la petite, Shinjirô ne pouvait pas le nier. Pouvoir si facilement s'extirper de sa zone d'influence n'était pas donné à tout le monde et elle prouvait ainsi son véritable statut, celui d'un Capitaine du Gotei. Pour autant, Shinjirô n'était pas plus impressionné que cela. Courir ne permettait pas d'échapper au pouvoir qu'il possédait. Le magnétisme entourait chaque chose et Kaimetsu lui permettait d'obtenir une certaine influence la dessus, bien qu'il ne sache l'utiliser encore que pour la destruction pure et dure. Et puis ce n'est pas comme s'il avait l'habitude de voir des gens rapides au Seireitei, comme si cela était devenu monnaie courante. Il avait su s'adapter à ce problème et malheureusement pour ses adversaires, cela signifiait très clairement la fin du combat pour eux. Ils avaient été persévérants mais l'équipe des deux Shinigamis de la Onzième surclassait cette misérable alliance de beaucoup. Ils ne les avaient jamais mis en danger. Pis encore, ils offraient des opportunités incroyables au duo pour les achever. Autant dire qu'en combat réel, ils seraient déjà morts. Et le Kenpachi allait le prouver. Après l'assaut de cette gamine, évidemment.

Car déjà elle se ruait sur lui, commettant une nouvelle fois une erreur grossière. Il ne laisserait pas échapper ce papillon cette fois. Trop rapide pour qu'il puisse la percevoir réellement, il augmenta purement et simplement l'intensité de son Reiatsu, à un point que rapidement la terre elle-même se mit à trembler. Il ne plaisantait plus. Une aura argentée - typique de sa légende - l'enveloppait désormais comme un manteau. Shirokuma n'était pas sa meilleure technique de Hakuda sans raison. Tout le monde encensait Yoruichi et ses compétences au corps à corps. Tsss ! Il se trouvait supérieur à la femme-chat et de loin.

Les coups de lames pleuvaient autour de lui. Mais si la femme était rapide, elle ne possédait visiblement que peu de talents au Zanjutsu. Haussant un sourcil alors que son corps se zébrait de coupures, il se permit de rire. Son Reiatsu était si colossale qu'il empêchait la lame ennemie de l'entailler trop en profondeur. Là où d'ordinaire la jeune femme aurait pu tailler en pièce un adversaire à sa portée, elle venait de tomber sur un roc capable de repousser ses maigres attaques sans broncher. Il savait toutefois qu'il ne pouvait pas abuser de cette résistance accrue, car lui aussi voyait la limite de sa défense. Généralement, son Reiatsu stoppait nette la lame, sans occasionner la moindre blessure. Ici il s'agissait de la Capitaine de la Huitième division. Ainsi, même s'il évitait les plaies profondes, il était tout de même touché. Maigres cicatrices toutefois. Ce qui lui arracha une grimace de douleur, lui faisant même courber l'échine, ce fut l'attaque suivante. Il ne sut précisément ce que s'était tant la jeune femme était rapide, mais la douleur qui lui cisailla le dos prouvait qu'elle avait fait mouche. Et pas avec sa lame, c'était une certitude. Il contint tout de même le cri de douleur, préférant se retourner en laissant exploser davantage son pouvoir.

L'onde balayait déjà le sol, emportant les résidus de jade. Se redressant complétement, il porta seulement une main dans le dos, ressentant les profondes marques qu'il venait de subir. Le liquide carmin maculait ses mains et il devait admettre avoir été pris au dépourvu. La force de l'impact l'avait secoué, et le roc avait vacillé. Temporairement, certes, mais il s'agissait ici d'un petit exploit. Toutefois, il fallait relativiser. Car là où Otsu le dominait en vitesse, il la surpassait en résistance physique. Les coups, il les subissait. Rien d'autre. Dans son dos, la voix de Noboru l'interpella. Visiblement, Haiko passait au stade supérieur également et la vague de flamme qui arrivait sur lui le fit sourire. Elle perdait en puissance, n'étant qu'une cible secondaire, et pourtant il ressentait déjà les effets de cet assaut. L'air se réchauffait considérablement alors que la vague arrivait sur lui. Se servant de Kaimetsu, il murmura le nom de sa technique : Suitai. Une bulle magnétique l'enveloppait déjà, réfrénant immédiatement l'attaque ennemie. Il courba le corps en position de défense, ne désirant pas fuir devant l'assaut ralentie. Il fut percuté et son corps fut envoyé au sol. La combinaison entre Otsu et Haiko avait enfin fonctionné apparemment. Cela ne dura qu’un instant, le géant se relevant déjà pour faire face. Son bras était brulé, son torse laissait apparaître une marque d'impact des côtes jusqu'au cou, laissant la chaire quelque peu roussie, mais sa défense en avait repoussé les effets majeurs. Ignorant le malheureux, il reporta son attention sur Otsu. Tout s'était joué en une poignée de secondes. Et tout se terminerait aussi vite.

- Tu croyais vraiment avoir une chance contre moi avec un deux contre un ? Mouhahahaha... T'es rapide ma p'tite mais tu frappes pas très fort. J'vais vous montrer moi ce qu'on appelle travail d'équipe. Le vrai. Puis j'en profiterai aussi pour t'enseigner la notion de force. Tes petits coups d'épée là, c'était vraiment pour me blesser ?

Son aura se renforçait et il frappa du poing contre le sol, laissant l'onde générée par l'attaque partir vers la jeune femme. L'avantage qu'il venait de prendre en libérant Suitai, c'est qu'elle se trouvait pile dans la zone d'influence de Kaimetsu. Cette bulle magnétique n'était pas qu'une défense. Elle allait aussi lui permettre de combiner avec son assaut suivant. Une combinaison que connaissait Noboru. Il était temps d'en finir. Se décalant rapidement, il se mit à courir en direction de son Lieutenant. Une attaque de zone allait voir le jour. Et les deux adversaires allaient en pâtir.

- Noboru !! Maintenant !

L'homme se retournait déjà vers lui. L'action pouvait paraître confuse, voir idiote pour un spectateur extérieur. Mais au final, le Vif-Argent propulsa Shinjirô et Kaimetsu dans les airs, bien haut. Alors que le corps du colosse s'élevait, il matérialisa son pouvoir dans sa lame, qu'il levait déjà au-dessus de sa tête. Son corps se plaça pile entre le soleil et la terre, l'ombre du géant apparaissant plus clairement que jamais. Et dans un hurlement, il déchaîna son pouvoir, propulsant Kaimetsu avec une force exceptionnelle. Le geste réveilla une immense douleur dans son dos, suite aux attaques de la Capitaine, mais déjà la lame fusait. Il était trop tard.

- JISHIN !!!!!!!!

Kaimetsu se planta dans le sol, s’enfonçant presque intégralement dans celui-ci suite à la violence du choc. Et là, une onde terrible se produisit, déclenchant un véritable séisme sur l'ensemble de la zone. La terre se craquela sous l'impulsion, générant d'immenses failles sur toute la zone. Chaque fissure semblait se précipiter sur ses ennemis pour les emprisonner, les emporter. La puissance était telle que rapidement, la zone fut soufflée. Et là-dessus, Noboru avait encore sa carte à jouer. Car celui-ci ne se trouvait déjà plus sur place. La plus puissante technique de Shinjirô sans son Bankai. Celle qui lui permettait de détruire purement et simplement ceux qui ne méritaient pas de vivre. Il s'agissait toutefois d'un entraînement. Mais y pensait-il encore, pris dans le plaisir qu'il prenait à combattre deux valeureux guerriers ?

Leurs adversaire tenaient vaillamment tête au duo de combattant de la Onzième, ne cédant plus ou moins pas de terrain face à leur force combinée. Pour preuve, l'inlassable assaut de la Capitaine de la Huitième qui, usant de sa vitesse phénoménale, se payait le luxe de venir chercher le Kiryû au contact et de croiser le fer avec lui. Elle avait réussi jusqu'à présent à se préserver des assauts monstrueux de son adversaire, mais entrer dans sa sphère d'influence n'était pas le choix le plus judicieux. Du moins, c'eut été plutôt fatal lors d'un combat à mort. Du reste, Haiko s'en sortait tout aussi vaillamment, faisant preuve d'une résistance hors norme, et accusant une nouvelle fois le coup face aux techniques de Noboru. Décidant une bonne fois pour toute de frapper fort, celui-ci pris de court le Vice Capitaine de la Division à l'Achillée en faisant littéralement éclater le sol sur au passage d'une lame de feu concentré qui trancha dans le paysage comme dans du beurre. Plein de jugeote, le gradé de la Sixième avait compris qu'il ne fallait pas se contenter d'engager le combat individuellement avec les deux compères, puisqu'ils tiraient quant à eux parti de leurs avantages respectifs pour porter la joute sur un autre plan.

Noboru, donc, ne fut pas si rapide lorsque vint le moment d'esquiver l'arcane de feu. Peut être qu'il avait relâché sa garde un instant, peut être aussi pêchait-il par excès de confiance. Ne pas se battre à 100% de ses capacités pouvait être le catalyseur de cette baisse d'attention générale. En tous les cas, il se fit prendre par les flammes comme l'on se fait emporter par une rivière en crue. Tout juste put-il imprimer une brève impulsion pour se jeter de côté, sortant du geyser de flamme les vêtements en lambeaux, la peau noircie à certains endroits, craquelée à d'autre. Il voulait goûter le pouvoir de son adversaire, l'estimer à sa juste valeur, il avait été servi! Savoir que le feu brûlait était une chose, y mettre la main pour vérifier une autre, mais se retrouver prisonnier d'une étreinte semblable aux feux de l'enfer, c'était une sacrée partie de plaisir! Grognant sous l'effet de la douleur - et aussi en voyant l'état de son shihakucho, qui ressemblait maintenant vaguement à un short, ou une jupe, le haut n'ayant pas résisté à l'attaque - le Kyuusei décida que le combat devait s'écourter au plus vite, chacun ayant reçu son lot de blessures.

Ce fut d'ailleurs l'avis de Shinjirô, qui pris les choses en main, ayant réussi à se sortir de l'influence de la guêpe qui le harcelait. Il avait laissé sa puissance éclater, usant de son arcane majeure en Hakuda, pour augmenter la force et la vitesse de ses frappes, et ainsi mettre un terme à la rencontre. Son acolyte compris d'ailleurs instinctivement où son ami voulait en venir, et c'est lui aussi le corps chatoyant de la vibration caractéristique de la danse cosmique, son reiatsu se déversant dans les canaux énergétiques de son corps et portant là aussi ses capacités physiques à des sommets, qu'il se prépara à recevoir son Capitaine, les mains jointes en coupe, les genoux fléchit.

- Cinq sur cinq patron, on est parti pour une mise en orbite!

La puissance générée par sa technique lui permis d'envoyer bien haut dans le ciel l'Argenté et son arme de cauchemar, ce malgré la protestation des muscles à moitié cramés. Celui-ci fusa vers le soleil, s'interposant entre le champ de bataille et ses rayons lumineux. Son ombre s'élargit, prenant cette forme circulaire indistincte représentant un objet lointain. Ce fut le signal que le Kyuusei attendait pour agir. Ses mains semblant plonger dans l'ombre, il en saisi les bords, pour en extirper l'exacte représentation de celle-ci, parfaite en tous points. Une de ses techniques obscures, consistant à soutirer l'ombre d'un objet, lui conférant par là même ses caractéristiques physiques, comme le poids - ici, donc, celui de Shinjirô et de Kaimetsu réunis. Bondissant avec le disque, le Vif-Argent imprima un mouvement de rotation qui s'accentua progressivement, jusqu'à donner le tournis. Toupie humaine chargée de son imposant fardeau, il relâcha le disque dans les airs, le laissant filer comme un ovni vers les deux shnigamis adverses, leur coupant ainsi toute voie de retraite face au terrible changement de terrain qu'imposait le Kiryû. Encore une fois, les deux combattants étaient pris entre le marteau et l'enclume. L'issue du combat de faisait aucun doute.

Il restait là, son épée massive toujours pointée vers le sol. Certaines de ses plaies avaient bien mal enduré la décharge subite de reiatsu dans cette attaque. Il pouvait en sentir le liquide vitale s'en écouler doucement. Son regard de fauve, intense, fixait la lame de feu s'éloigner en vrombissant à toute vitesse en direction de ses deux adversaires. Le plus proche s'écarta brusquement de sa trajectoire en y laissant une partie de ses vêtements ainsi qu'une vilaine brûlure sur les bras. Ans doute avait-il été trop confiant ou pas assez attentif. Haiko ne déviait pas son regard qui portait dès à présent sur le Kenpachi. Otsu devait se trouver derrière lui, quelle poisse. Pas d'inquiétude à avoir pourtant car ce qu'accompli le capitaine de la onzième interloqua notre vice-capitaine qui ne pu masquer sa surprise. Il se redressait lentement, écarquillant les yeux en observant ses flammes s'immobiliser doucement face au colosse, avant de se volatiliser d'un souffle.

Cet homme venait de subir les coups véloces d'un capitaine, puis les flammes les plus brûlantes du vice-capitaine, et il se tenait toujours debout. Haiko pouvait enfin voir de ses propres yeux de quoi était fait l'actuel Kenpachi. Le constat était évident. Le travail d'équipe est une chose, mais c'est bien la force individuelle de ce duo qui leur permettait de réaliser tous ces enchaînements. La preuve étant qu'Haiko n'avait lui-même pas réussi à ébranler son adversaire direct, tout comme Otsu. Savoir d'instinct ce qu'allait faire son partenaire permettait au duo de se donner à fond, sans retenu. C'est ce que ressentait le petit shinigami en observant les deux lueurs argentées se mettre en mouvement. Le combat était terminé, avant même d'avoir commencé...

Sachant enfin cela, il fallait limiter les dégâts. Facile à dire lorsque l'on voit sa propre partenaire chuter face à l'ennemi. D'un coup de poing ravageur, Shinjirô venait de couper les ailes de la guêpe. Dans l'esprit du tout jeune gradé de la sixième, un souvenir refit surface. Quasiment identique à la situation actuelle. La lente chute d'Otsu, comme s'il la revivait au ralentit, dans ce ce désert terrestre, ce chaos. A l'époque, elle n'était encore qu'un siège de division, comme lui. Le cero qui les avait happé dans son rayon destructeur avait eu raison d'elle. Il la revoyait gisant au sol, prête à recevoir le coup de grâce des hollow convergeant vers elle.

Comme cette fois-là, son sang ne fit qu'un tour. Comme cette fois-là, il n'allait pas rester les bras croisés. Son reiatsu enflammé se résorba, se concentrant alors dans ses pieds. Extirpé de sa torpeur par le cri de Shinjirô hurlant le nom de son attaque, il s'éclipsa. Catapulté comme une balle, il apparut devant Otsu pile au moment où le hachoir du colosse déchiquetait le sol sous leurs pieds. Déséquilibré par le tremblement de terre, désorienté par le souffle de l'attaque, Haiko trouva la force d'agripper sa partenaire. Il la serrait contre lui de son bras désarmé, suintant de sang. La douleur était atroce. Il observait avec horreur les failles terrestres filant à toute vitesse vers eux, prêtes à les engloutir. Tout comme cette imposante masse d'ombre avide de les écraser. L'instinct, voilà ce qui permit au petit shinigami de ne pas sombrer devant la force implacable déployée sur lui.

Le temps passa comme au ralentit. Le bras armé du vice-capitaine s'éleva en l'air. Son immense épée flamboya d'un seul coup. Il employa alors quasiment tout ce qui lui restait d’énergie. Sa libération ultime, il y était parvenu en passant par de bien pires tourments. La fatigue autant physique que mentale, ces jours entiers à déployer son aura dans cette étendue désertique, tout ceci n'avait rien eu de comparable. Le danger qui le pressait présentement dans ses derniers retranchements ne serait qu'une autre mise à l'épreuve pour lui et son zanpakutô. Si le désespoir l'emportait maintenant, entraînement ou non, toutes ces années à apprendre de Shitsuren n'auraient servis à rien. Sa lame s'abaissa violemment, lui délogeant un cri puissant de la gorge. La lame de feu se déploya alors dans chaque fissures du Jishin, emplissant le moindre espace de son souffle brûlant. L'effet fut presque immédiat et les deux attaques se mêlèrent en s'annulant mutuellement.

D'un point de vue extérieur, cette séquence aurait pu paraître magnifique. Là où il n'y avait à la base que poussière et gravas, venait de se former un sol démonté, nervuré de feu. Sans cible précise, ce feu s'estompa alors tout doucement. Haiko eu juste le temps de desserrer son étreinte d'Otsu avant de subir l'ombre de plein fouet. Sur elle, le feu n'avait visiblement pas agit...

Le jeune homme s'éveilla quelques secondes plus tard, il ne sentais quasiment plus son corps, endoloris et ensanglanté. Ce boulet l'avait traîné sur une bonne dizaine de mètres, l’assommant au passage pour un court instant. Encore hagard, le vice-capitaine ne percevait la douleur que comme une sensation lointaine. Il avait été comme anesthésié par le surplus soudain d'adrénaline ayant précédé son attaque, ainsi que le coup de boutoir lui ayant été asséné. Il se redressa difficilement en restant toutefois assis, appuyé sur ses bras tendus vers l'arrière. Sa tête oscillait maladroitement en portant sur regard autour de lui. La première chose qui le soulagea fut de voir Otsu non loin de lui. Même si elle semblait toujours inconsciente, la dernière offensive n'avait pas l'air de l'avoir touché. Il perçut également son zanpakutô à sa droite, de retour à sa forme initiale. Il se releva en grognant, traînant des pattes jusqu'à lui. Lorsqu'il l’eut de nouveau en main, le petit shinigami retomba, adoptant cette fois une pose assis définitive.

Il lança un regard fatigué aux deux argentés s'avançant vers lui. Le vice-capitaine avait une mine déplorable. Ses cheveux mêlés de sueur et de sang lui collaient au visage par endroits. Son uniforme était en lambeaux, roussi d’hémoglobine. Prenant fébrilement le petit boîtier de métal miraculeusement resté enfilé dans le nœud de sa ceinture. Il farfouilla ses feuilles et son tabac d'un air absent, éreinté et maladroit. Il parvint au bout d'un temps qui lui sembla interminable, à rouler sa clope avant de l'allumer d'un coup d'allumette. Alors, il leva la tête et interpella les deux types de la onzième en expirant une bouffée mentholée, visiblement fatigué.

« Et bien... C'est ça que vous appelez un entraînement à la onzième ? Dites-moi... c'est pas de tout repos... »

Il tituba dangereusement en soupirant un rire qui lui fit réprimer une toux au goût âcre de sang. A l'entendre, tout ceci n'avait bien été qu'un entraînement, mais peut-être n'était-ce là que l'effet du choc et de la fatigue qui embrumaient son esprit. Une fois remit sur pieds, son avis sur ce qu'il s'était passé ici serait peut-être différent...

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Pour ceux qui aiment se mettre sur la gueule. [Shinjiro & Noboru Versus Otsu & Haiko]

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