La pression était telle depuis quelques temps au sein de la Soul Society qu’elle affectait tout le monde. Même les Capitaines les plus endurcis. Il faut dire que la menace que faisait planer ces Mahô Tsukai n’y était pas étrangère. Les récents combats avaient clairement démontrés la supériorité de ces entités sur les membres du Gotei et même Shunsui était troublé. Ne pas se perdre en spéculation pour trouver réellement un point faible à exploiter, voilà ce sur quoi se penchait une partie des gradés. Mais pour ceux qui n’étaient pas réputés pour être des génies, il ne restait qu’une chose : l’entraînement. Le Kenpachi faisait évidemment parti de cette équipe. Et depuis quelques temps, il avait accentué ses entraînements, rendant ces derniers plus dur encore que par le passé. Selon lui, il n’y avait pas mieux à faire. C’est ainsi qu’il gérait son propre stress. C’est ainsi qu’il faisait bouger ses gars.

Il était temps pour lui de pousser plus encore ses recherches. Un véritable maître de guerre ne devait jamais rester sur ses acquis. Une leçon que connaissait Shinjirô à la perfection tant il poussait ses hommes à se surpasser au quotidien. Une leçon qu’il appliquait évidemment sur lui-même afin de rester ce Kenpachi redouté de tous. Ou peu s’en faut. Noboru avait d’ailleurs parfaitement saisi la raison qui poussait son Capitaine à affronter aussi souvent celui de la Neuvième : à ce jour, en dehors évidemment du Commandant en chef des armées du Gotei, Tenzen était sans doute le seul capable de contenir et de vaincre le colosse. Les autres faisaient pâle figure face à la puissance dégagée par Shinjirô et il le savait.

Mais cela n’était pas suffisant. Pas avec les adversaires qui seraient les leurs d’ici peu. Shinjirô savait que son propre destin reposait entre ses mains. Mais ne se voilait pour autant pas la face : il manquait aujourd’hui de force de frappe. Lui, l’expert en Hakuda, se trouvait encore trop faible pour porter une attaque susceptible d’annihiler purement et simplement les Mahô Tsukai. Il devait encore bosser pour élaborer ce sur quoi il travaillait depuis plusieurs semaines. Une attaque si puissante qu’elle serait capable de pulvériser sa cible, sans rien n’en laisser. Ces démons inclus.

Une fois encore, comme une sorte de tradition qu’il se bornait à respecter chaque semaine, il choisissait un jour plus ou moins tranquille pour quitter les quartiers de sa division tôt dans la matinée, et ce afin de se rendre à l’extérieur du Seireitei. Rester dans les locaux était une mauvaise idée pour qui désirait s’entraîner en toute quiétude. Surtout lorsqu’on avait dans l’idée de déployer toute sa puissance. Cela ne manquerait pas d’attirer l’attention sur lui et s’il y a bien une chose que le colosse ne voulait pas laisser filtrer, c’était la technique sur laquelle il travaillait depuis si longtemps. Il se savait proche du résultat souhaité. Proche de la perfection. Mais jusqu’à ce jour, il n’était jamais parvenu à finaliser cette attaque. La force lui manquait à chaque fois. Et c’était généralement en piteux état qu’il retournait dans ses quartiers. Bien sûr, ce manège ne passait pas inaperçu. Et la plupart de ses hommes se posait des questions. Mais la crainte que le Kenpachi inspirait à son unité lui permettait d’être tranquille. Même Noboru n’osait lui demander ce qu’il fichait, comprenant certainement à quel point cette mascarade était importante pour son ami.

L’endroit où il se recueillait était véritablement parfait. De nombreuses batailles avaient eu lieu ici-même, détruisant une grosse partie des infrastructures. Une sorte de quartier au sein du Rukongai mais qui avait été laissé pour abandon. Quelques manœuvres étaient effectuées par certaines divisions de temps à autre mais cet endroit servait essentiellement d’exemple. Pour montrer ce qui arriverait si le Gotei n’était pas préparé à une attaque d’envergure. Quelques vestiges se dressaient encore ça et là mais rien qui permettait d’identifier clairement ce qu’avait été cette zone. Poussant un large soupir, Shinjirô reprenait les habitudes qui étaient les siennes lorsqu’il se rendait ici. Kaimetsu tout d’abord, qu’il plantait dans le sol à proximité de lui. Une sorte de garde-fou qui lui permettait de se concentrer.

Car là où les autres Shinigamis excellaient pour la méditation, lui n’était qu’un enfant en comparaison. En de très rares occasions, il avait communiqué avec Kaimetsu. Il n’en éprouvait pas réellement le besoin. Et encore plus rares étaient les fois où il s’était seulement isolé pour se ressourcer. Il laissait ça aux autres. Mais grâce à l’âme de son Zanpakutô, il s’était aperçu que la contemplation de sa lame parvenait à le plonger dans une transe. Bien faible, évidemment, mais il ne souhaitait pas communiquer. Seulement canaliser sa force pour la projeter en une seule fois.

Car il ne s’agissait que de ça en réalité. Parvenir à rassembler toutes ses forces en un unique coup. Plus facile à dire qu’à faire bien sûr, surtout en plein combat. Mais aujourd’hui encore, il allait essayer. Et ce jusqu’à épuisement total. Et s’il avait exclu son ami de ses entraînements, ce n’était pas sans raison. Pour parvenir à maîtriser ce qu’il recherchait, il lui fallait être seul. Sans témoin. Sans risque. Noboru était un guerrier redoutable mais ne marchait pas autant à l’instinct que lui. Et ce n’était pas plus mal évidemment. Il était réputé pour être celui qui canalisait Shinjirô, celui qui empêchait son ami de se laisser aller à ses plus bas instincts. Mais aujourd’hui, ce n’était pas de ça dont il avait besoin. Mais bel et bien de laisser libre cours à ses pulsions. Un guerrier entièrement tourné vers la destruction des ennemis. Sans se soucier de ceux qui l’entouraient. Sans cette idée fixe, jamais il ne se surpasserait. Et aussi fort que soit Noboru, il ne pouvait se permettre d’être dans les parages pour l’élaboration de ce que Shinjirô considérait comme son chef d’œuvre. Puis il était toujours plus marrant de le surprendre…

Alors même que sa lame se dressait fièrement sur le terrain, l’Argenté se positionna face à elle, en tailleur. De la concentration. Voilà ce dont il avait besoin. Il devait comprendre le mécanisme, cerner ce qui lui échappait depuis tant de semaines et ce qui bloquait par conséquent l’élaboration de sa technique ultime. La théorie semblait bigrement simpliste, pourtant. On vise. On tape. Mais ça ne fonctionnait pas. Ou pas comme il l’espérait évidemment. Son but n’était pas seulement de détruire ce qu’il frappait du poing mais véritablement d’en annihiler jusqu’à la plus infime particule. Qu’il ne reste rien de sa cible. Le processus visait à libérer une terrible onde de choc en même temps que son assaut. A l’instar de ce qu’il faisait avec Kaimetsu lorsqu’il manipulait son pouvoir. Mais cette onde devait être plus dure, un pur produit de sa force physique et pas le mélange entre lui et ce que lui octroyait sa maîtrise de son Zanpakutô.

Sa maîtrise du Hakuda surclassait sans peine toutes les autres formes de combat qu’il pratiquait. Même lorsqu’il utilisait Kaimetsu, il n’était pas aussi dangereux. Et c’était précisément pour cette raison qu’il se vouait corps et âme à cette discipline, enseignant même avec ferveur cette pratique à ceux de son unité. Mais sans réellement mettre le doigt dessus, il savait qu’il passait à côté de quelque chose. Et il venait ici pour le découvrir. Vidant son esprit au mieux – les mauvaises langues auraient tôt fait de dire que ce n’était pas difficile pour lui – il se plongea dans la méditation. Yeux clos, Shinjirô ne se focalisait plus que sur une chose : sa respiration. Très vite, son souffle se calqua sur les battements de son cœur, ralentissant même à mesure qu’il se laissait happer par son monde intérieur. Lorsqu’il rouvrit les yeux, ce fut pour se retrouver en plein milieu d’un étrange champ de bataille. Armes éparpillées, corps sans vie, jusqu’à de la fumée qui s’échappait encore des quelques rares foyers présents. Et au milieu de tout ça, un trône. Gigantesque. Sur lequel se trouvait la représentation même de son Zanpakutô. Le géant le regardait avec amusement. Ils se connaissaient bien. Et pourtant, les visites étaient trop rares.

Qu’est-ce qui avait poussé Shinjirô à faire appel à son sabre pour remédier à la situation ? Les réminiscences de leur antique combat, celui qui avait fait de Shinjirô le véritable possesseur de Kaimetsu, celui qui lui avait permis de découvrir la toute puissance de son Bankai. Le géant qui se dressait face à lui s’y était pris étrangement à l’époque pour tenter de le terrasser. Faisant appel à un arcane particulier, un arcane au corps à corps qui avait presque disloqué à l’époque l’esprit du Kenpachi. Et aujourd’hui, il allait demander conseil. Ce qu’il se refusait de faire depuis tant de semaines. Il s’y résignait. Tout en se rapprochant de lui, Shinjirô se demandait comment il allait aborder la chose. Puisqu’il faisait parti de lui, nul doute qu’il savait déjà ce qui le poussait à venir en ce monde. Il n’empêche ! Il voulait faire forte impression.

- Hey, vieille branche. Ca fait un bail que j’suis pas venu te voir. Faut que tu m’aides, là ! Ca m’emmerde mais j’pense que tu peux me filer un tuyau ou deux, tu vois ?

Le rire du géant fit trembler ce monde si fragile en apparence. La terre craquelait à quelques endroits mais Shinjirô connaissait trop l’affaire maintenant pour s’en formaliser. Ici, il n’était pas le véritable maître. Ici, il partageait son pouvoir avec Kaimetsu.

- Pourquoi tu t’marres ? J’suis sérieux, tête de pioche. La dernière fois qu’on s’est foutu sur la tronche, tu m’as bien sonné. Grâce à une technique surtout… Tu vois laquelle dont j’veux parler, nan ? J’veux que tu m’expliques comment t’as fait. J’essaye d’arriver au même résultat. Mais j’dois m’y prendre comme un con en fait. J’veux que tu me montres comment tu fais pour projeter toute ta force dans un seul coup.

Conclure par un « fais pas ta tête de con » était tentant mais le géant l’enverrait chier, c’était une certitude. Ces deux-là possédaient le même caractère. Et le Kenpachi savait comme lui-même réagirait si on essayait de lui forcer la main. Projeter sa force dans divers objets, Shinjirô savait faire. Mais y mettre tout son potentiel, il n’y parvenait pas. Etait-ce une simple sécurité de son esprit, afin qu’il ne se vide pas de sa force ? Peut-être ! Mais quelle qu’en soit la raison, Kiryû désirait seulement parvenir à son but.

En tout cas, le géant cessa de rire. Pour finalement se redresser de toute sa hauteur. Grand, il l’était, pour sûr. Pour dire vrai, il avait même été surpris à l’époque de voir que Kaimetsu sous sa forme de sabre ne servait en réalité que de poing américain pour cette entité. La dérouillée qu’il avait prise la première fois. Ses os lui faisaient encore mal rien que d’y penser. Sans un mot, le géant s’écarta de son trône, faisant comprendre ainsi à Kiryû qu’il était préférable de le suivre. De toute évidence, Shinjirô l’avait compris d’instinct puisqu’il lui avait emboité le pas instantanément. Le trajet dura quelques minutes seulement. C’est là que le démon prit la parole. Sa voix avait toujours le même effet sur lui : elle le transperçait par sa toute puissance.

- Pour parvenir à ce que tu veux, tu dois réagir comme lorsque tu me libères, Kenpachi. Ton bras doit devenir le lien entre toi et ton énergie. Le fil conducteur qui te permettra alors de frapper. Une frappe unique qui anéantira ceux qui en seront la cible. Mais prends garde, Kenpachi. Car en utilisant cet art, tu prends le risque de te vider complètement de ton Reiatsu. Utilise ça à mauvais escient et tu le regretteras amèrement. Un soldat incapable de se battre vaut autant qu’un mort.

Ca, c’est pas faux. Sans Reiatsu, on ne vaut pas mieux qu’un cadavre. Mais l’heure n’était pas à plaisanter. Car joignant les actes aux paroles, le géant levait déjà son poing massif vers les cieux. En une poignée de secondes seulement, une intense lumière apparue, auréolant son bras. L’espace d’un instant, il resta figé dans les airs puis telle une massue, il laissa son bras s’abattre vers le sol. Le choc fut d’une telle violence que l’onde souffla tout ce qui se trouvait à proximité. Le corps de Shinjirô fut projeté plusieurs mètres plus loin. Armes, roches, terres… Rien ne restait au point d’impact. Les exemples représentaient plus que les simples mots. Et là, il venait d’avoir une sacrée explication.

Le choc passé, Shinjirô put se relever. Le cratère dénotait clairement de la puissance dégagée. Et comme le lui avait signifié ce démon, une fois utilisée, il ne restait plus grand-chose en réserve de celui qui employait cette attaque. Il n’était pas difficile d’en comprendre la raison. L’impact était si terrible qu’il nécessitait le restant des forces de l’utilisateur. Mais aussi risqué que cela semble être, Shinjirô voyait plus d’avantages que d’inconvénients à manipuler un tel pouvoir. Qu’importe qu’il soit obligé de ramper pour rentrer tant qu’il annihilait purement et simplement sa cible. Une victoire totale sur un être qui ne pourrait deviner l’ampleur de la catastrophe tant qu’il ne l’aurait pas subie. Oui, c’est avec des étoiles plein les yeux que Shinjirô reprenait position près du géant. Celui-ci s’était rassis, passablement mal en point mais dégageant toujours cette aura maléfique qui le caractérisait tant. Cette fameuse aura qui enveloppait l’Argenté lorsqu’il libérait lui aussi son pouvoir. En cela, ils étaient similaires. Pas étonnant en même temps.

C’est emprunt d’un profond respect qu’il attendit quelques minutes. Le géant semblait reprendre son souffle, comme si cette attaque lui avait littéralement coupée la respiration. La débauche d’énergie avait été exceptionnelle. Et ce monde porterait peut-être de manière indélébile les marques de cet exemple. Shinjirô était une grande gueule. Mais il savait reconnaître lorsqu’un pouvoir le surclassait. Et ce monstre face à lui était une véritable pointure en Hakuda. Il n’en avait jamais véritablement douté mais la confirmation était encore présente dans son esprit. Devinant que son alter ego serait enfin capable de comprendre ce qu’il avait à lui dire, Shinjirô reprit la parole. Sans la moindre parcelle d’ironie, cette fois.

- J’vois ce que tu veux dire… Mais j’ai besoin de maîtriser cet aspect du Hakuda. Nous sommes en guerre contre des êtres qui ont surclassés des Capitaines. Je ne peux pas y aller en me ménageant. J’ai capté le processus et j’t’en remercie, vieille branche. C’est ce qui me manquait. Revoir de mes yeux le phénomène. T’y as pas été de main morte hein ?

De nouveau ce rire, quoi que plus faible que précédemment, preuve de la force qu’il venait de perdre pour sa petite démonstration. Mais cela avait été instructif. Shinjirô était un guerrier-né et il savait analyser une technique lorsqu’il la voyait. Le petit déclic qui lui manquait depuis quelques semaines venait de se faire en observant son double. Et en s’inspirant de cette force brute, il se savait capable de faire mal. Très mal même. Et c’était tout ce qui comptait à ses yeux. Si l’on mettait toutes les chances de son côté, alors il était persuadé de pouvoir détruire ces maîtres du sang. Chacun se battait avec ses armes et celles que maniaient le mieux le colosse, c’étaient ses poings. Sa détermination était le point fort de sa personnalité. Et plus que tout, ce démon qu’il abritait et qu’il nourrissait depuis tant de siècles serait son chef-d’œuvre. Une brute assoiffée de sang, qui n’attendait que l’ordre ultime pour lâcher ses propres fauves sur la terre.

- Retourne là-bas et ne me dérange plus. Tu dois t’exercer maintenant et ma présence n’est plus indispensable. Hors de mon monde, Kenpachi !

L’aura du géant eut l’effet escompté. Elle emporta l’esprit de Shinjirô hors de ses frontières, ramenant ce dernier à la réalité. Ses yeux se rouvrirent. Un instant, il vacilla avant de se reprendre. Ici, rien n’avait bougé. Et pourtant, ce qu’il venait de voir était réel. Kaimetsu… Une fois encore, c’était son Zanpakutô qui le tirait d’un mauvais pas. Peut-être aurait-il du commencer par là. Une visite vers les tréfonds de son âme. Mais le Kenpachi savait que ces dernières semaines lui avaient été utiles, ne serait-ce que pour préparer son corps. Maintenant que le procédé lui était réellement connu, il se savait disposé à l’essayer. Aussi risqué que cela soit.

C’est avec une immense détermination qu’il se relevait. Combien de temps avait véritablement duré son introspection ? Il n’aurait su le dire tant le temps s’écoulait d’une toute autre manière là-bas. Mais maintenant, l’obsession revenait au galop. Celle de tester ses limites. Celle de créer ce que nul autre à ce jour n’avait élaboré. En quelque sorte, cela faisait des années qu’il entraînait son corps pour parvenir à ce qu’il s’apprêtait à découvrir en ce jour. Et il était temps de voir si le fruit de ce dur labeur serait récolté aujourd’hui. Shinjirô se recula de plusieurs pas, la mine renfrognée, en proie à une concentration qui ne lui était pas coutumière. Lentement, il serra le poing droit. Comme à chaque fois qu’il utilisait cette puissance enfouie en lui, une aura argentée l’enveloppait, recouvrant l’intégralité de son corps. Mais cette fois, il allait devoir rassembler cette force en un endroit unique. Ce poing fermé. Il n’était pas si facile d’unir l’intégralité de sa puissance comme cela. Mais un expert dans l’art des combats au corps à corps se devait de maîtriser ce talent. Un don pour qui souhaitait maximiser les dégâts. Le processus était long aux yeux de Shinjirô mais il préférait ne pas prendre de risque. Il fondait de gros espoirs dans ce qu’il s’apprêtait à accomplir.

C’est seulement une fois que son aura se fut estompée pour recouvrir seulement son bras qu’il sut qu’il était prêt. Ramenant son membre près du corps, il ressentait pleinement la puissance qui s’écoulait le long de son avant-bras. Il ressentait avec intensité le Reiatsu qui électrisait en quelque sorte sa main. Il allait tenter l’ultime assaut. La cible était d’ores et déjà toute trouvée : l’un des vestiges en pierre qui se dressait face à lui. Inspirant une dernière fois, il braqua son regard vers la zone qu’il allait frapper. Son poing ne devait pas atteindre la structure. Le but était tout autre : laisser l’onde générée par la propulsion détruire intégralement le morceau de bâtiment. Et si cela fonctionnait, alors sa quête toucherait à sa fin. Poussant puissamment sur ses jambes, le colosse se propulsa en avant. Son poing toujours près du corps. Juste avant d’arriver près du mur, il se stoppa net et il frappa dans l’air avec violence.

Un instant, rien ne se produisit. Puis ce fut le choc. Un flash illumina la zone, laissant apparaître temporairement la forme d’un gigantesque bras qui se fracassait sur sa cible. Un mirage qui était lié à la technique du Kenpachi. Un symbole représentant la véritable forme de l’âme de son Zanpakutô. La déflagration fut telle que l’onde percuta le centre du mur. Un impact apparut. Le bâtiment vola en morceau. Au point de collision, il ne restait rien. Rien d’autre que poussières. Mais l’onde n’avait pas fait que détruire sa cible. Elle avait également tracé un étrange sillon dans le sol, comme si une chose extrêmement lourde était passée par ici, laissant ses marques un peu partout. Il venait de réussir. Sans le moindre doute, il venait de mettre un point final à la création de sa technique. Ses forces disparues, il tomba au sol comme une loque. Non sans éclater de rire. Qu’importe la fatigue ! Il venait de trouver une arme susceptible de détruire ses ennemis.

Hrungnir venait d’être créé. Qui représentait à lui seul la véritable puissance du treizième Kenpachi de la Onzième division. De longues heures lui furent nécessaires pour se remettre de cet état dans lequel il venait de se mettre tout seul. Et même ainsi, il sut qu'il n'avait pas récupéré intégralement. Replaçant Kaimetsu dans son dos, il peina à retourner à ses quartiers. Le dos courbé, la sueur qui perlait sur son visage, tout en lui montrait qu’il était épuisé. Epuisé mais véritablement heureux d’avoir réussi là où il échouait depuis tant de temps. Les gardes à l’entrée ne posèrent aucune question. Pas plus que ses gars lorsqu’il arriva enfin à la Onzième. Ils le connaissaient trop bien et comprenaient qu’il était une fois encore parti à un endroit en solitaire. Mais la surprise était tout de même présente. Car si voir le Capitaine partir était assez courant, jamais encore il n’était rentré avec ce sourire béat sur les lèvres. Ils ne sauraient que bien plus tard la raison de cette joie non contenue. Sans doute lors d’un prochain combat… Car il tardait au colosse d’employer ce savoir face à l’ennemi. Oui, il lui tardait de les écraser sous la puissance brute qu’il possédait.

Citation :

RP d'acquisition de ma maîtrise Exceptionnelle en Hakuda terminée