- Oh Bonsoir Nakatato-Taisho cela fait bien longtemps qu'on ne vous avez pas vu ! Comment allez-vous?

La femme au chignon impeccable et la robe aux motifs floraux, s'inclina pour la saluer lorsqu'Otsu passa le palier du luxueux établissement de bains publics. Elle poussa un petit cri d'effroi lorsqu'elle vit l’œil bandé de la jeune femme.

- Mais que vous est il arrivé?

Otsu soupira un peu agacée par la réaction de l'hôtesse.

- Et bien pour répondre dans l'ordre à vos questions: Je ne suis plus Taisho, on m'a destitué. Ensuite cette blessure me viens d'un combat d'entrainement avec le Kenpachi où j'ai lamentablement échoué. D'autres questions Naoki-San?

La femme s'inclina, visiblement gênée.

- Oui pardonnez-moi.

Réalisant qu'elle avait été un peu dure, la Vizard sourit à son interlocutrice. Après tout, on lui posait souvent la question. Dans un autre contexte, elle se serait emportée, mais elle été ici avant tout pour se détendre.

- Ce n'est pas grave.

Celle qui s'appelait Naoki, se redressa, un sourire radieux aux lèvres, contente d'être pardonnée. Elle lui fit signe de la suivre, pour la mener dans un petit vestiaire.

-Votre cabine Nakatoto-Taish...heu San pardon.

Otsu lui adressa un regard sévère de son unique œil mais se ravisa de sermonner de nouveaux la femme. Détendre, elle était là pour se détendre. Elle rentra donc dans la petite cabine faite de bambous tressés et de bois où une serviette blanche s'y trouvait. Elle se déshabilla, déplia le linge et s'entoura dedans. Elle poussa l'autre porte coulissante de la cabine et la vapeur lui parvint déjà au visage. Elle marcha jusqu'au bassin d'eau chaude, enleva la serviette, et la posa sur le bord. Elle se laissa mollement glissé dans l'eau et s'adossa tranquillement. Il n'y avait personne a part elle dans le bain, normal il était déjà tard.

Elle ferma les yeux, enfin son unique œil valide et savoura l'instant. La jeune femme aimait particulièrement les bains pour leur vertu apaisante. Cela lui permettait de se ressourcer et de reposer son corps. Elle aurait du y retourner plutôt pour calmer le feu des contusions suite au duel avec Shinjiro. Elle mis sa tête en arrière, rouvrit l’œil et contempla le plafond.

- Bordel, comment j'en suis arrivée là?

Ce qu'elle voulait dire par là? Et bien a peu près tout. Le meurtre brutal de sa sœur, l'éveil de son Hollow intérieur, son combat contre les deux lieutenants de la onzième, sa destitution, sa réintégration à la sixième. Il semblerait que tout lui soit tombé dessus en même temps. Elle réfléchissait et partit d'un petit rire à la fois joyeux et nerveux.

- Au moins, ça ne peut pas être pire.

Elle était absorbée dans ses pensées, quand des bulles lui parvinrent à la surface de l'eau. Un bambou coupé sortit suivi d'une petite tête blonde visiblement masculine. Otsu cria, s'extirpa du bain, attrapa sa serviette et s'enroula dedans tandis qu'un homme complètement nu, faisait lentement surface.

- Mais... Putain qu'est ce que vous foutez là?

Midorima remonta lentement vers la surface. Accroupis au fond du bassin, il s'était englouti de lui-même dans les eaux chaudes. Tout son corps avait alors été entouré, touché par cette chaleur, le plaçant dans un état proche de l'extase. Le shinigami avait trouvé cet établissement quelques semaines plus tôt et y était retourné assez régulièrement depuis. Dans ces conditions, sa folie semblait refluer de son esprit, le laissant dans un étrange état où rien ne se passait à par l'écoulement du temps. Des temps morts fort appréciables pour la tête blonde. Toujours était-il qu'il n'était pas encore un poisson et qu'il lui fallait remonter à un moment ou à un autre. Au début, il avait bien tenté de pouvoir respirer avec un bout de bambou mais bien vite, cela l'avait ennuyé de devoir rester près de la surface. Aussi avait-il, bambou toujours dans la bouche, atteint le fond.

-J'AI FAIT DEUX MINUTES !

Bras levé vers le ciel, poing fermé dans une attitude victorieuse, le membre de la Kyuubantai avait crié à la nuit sa réussite !
Que pour mieux observer une jeune femme effrayée et enroulée dans une serviette blanche non loin. La tête du shinigami se pencha légèrement sur le côté, signe de son incompréhension. Sa peau blanche était rose voire rouge par endroits après le temps passé dans l'eau chaude. La situation et le peu de sens qu'elle formait dans son esprit le firent baisser ses bras. Les dernières paroles prononcées par l'étrangère semblèrent flotter dans l'air le temps de s’insuffler dans l'esprit du dieu de la mort.

-Bah je retenais ma respiration.

Cela lui semblait tellement évident, à lui comme aux voix. Toutes rigolèrent de sa remarque, se moquant de la jeune femme. Un visage perturbé vint se peindre sur les traits de Teippei. Sa main se leva pour passer dans ses cheveux, les égouttant vigoureusement et en chasser les quelques gouttes d'eau. Un grand sourire vint se placer sur ses lèvres tandis que sa folie habituelle venait reprendre son territoire. Désormais hors de l'eau, le côté extase s'enfuyait en de longues fumerolles dans l'air de la nuit fraîche. D'un léger schupo, il se rapprocha de l'inconnue, emmenant avec lui de grandes gerbes d'eau chaude.

-Je suis Midorima Teippei ! Je viens de la neuvième division parce que je suis un shinigami, Oui, oui, oui, un shinigami !

Le débit avait été rapide comme souvent avec la tête blonde lorsqu'il s'excitait, rencontrait de nouvelles personnes ou poursuivait un papillon. Ses deux mains encore trempées se déplacèrent telles deux pinces, deux menottes qui virent récupérer celle de l'étrangère.

-T'as vus ? T'as vus ? T'as vus ? J'ai fait deux minutes ! J'ai retenu ma respiration pendant deux minutes ! Les voix se moquaient de moi, elles disaient que je n'y arriverais pas mais je l'ai fait ! En plus sous l'eau ILS ne peuvent pas le trouver. Je suis super bien caché, t'as vus ? T'as vus ? T'as vus ?

- Hein quoi?

Ce qui semblait être une évidence pour l'homme au visage angélique et à la magnifique tête blonde et bouclée ne l'était visiblement pas pour Otsu, qui se tenait là, sur le bord du bassin, la mine déconfite et tentant de couvrir son intimité avec la large serviette blanche.

- Vous retenez votre respiration? Mais...Mais...POURQUOI?

Elle avait presque crié d'indignation le dernier mot, ne comprenant toujours pas le but de cet homme dans la vie et sur le moment présent. Elle l'observait d'un œil méfiant, qui batifolait dans l'eau, si elle avait fait preuve de pudeur, lui était nu comme un vers et ne semblait pas se souciait de la gêne que cela provoquait pour la jeune femme. Il chassa l'eau de ses cheveux dans un mouvement parfait et effectua un shunpo engendrant une grande gerbe d'eau. Otsu recula par réflexe et sa serviette glissa partiellement. Elle la remise en place, rouge de honte. Enfin le blondinet ne sembla pas s'en soucié le moins du monde. Il était maintenant à 30 cm de la Vizard ce qui la mettait dans une situation particulièrement inconfortable. Néanmoins il ne semblait pas avoir de mauvaises intentions à son égard et cela la rassurait un peu... enfin, autant que peu l'être une jeune femme nue en la présence d'un jeune homme lui aussi nu, dans un bain public pour femmes. Il se présenta et Otsu poussa un petit glapissement de surprise.

- Un Shinigami? A la justice en plus?

Ce dégénéré était vraiment un ange de la mort, tout comme elle? Elle doutait fortement qu'il y est des énergumènes comme cela dans la division de Tenzen. Elle réfléchit un instant pendant que l'autre lui parlait de voix, de quelques choses qui le menaçait.

- Quelles voix? Qui ILS? Il n'y a personne hormis nous deux dans ce bassin et je dois avouer que l'un de nous deux me semble de trop.

Il lui attrapa les mains faisant alors glisser une nouvelle fois sa serviette. S'en était trop pour Otsu qui se dégagea des pinces de l'homme concentra son Reiatsu dans sa main pour administrer une claque à l’intrus qui perturbait sa quiétude. Elle n'était pas douée en Hakuda et le coup ne mettrais pas en danger l'établissement où l'homme. Rouge de colère, de honte et un peu à cause de la vapeur ambiante, elle enroula sa serviette autours de son corps.

- Vous n'avez rien à faire ici, c'est un établissement réservé au femme et au vu de ce qui se ballade entre vos jambes vous n'en êtes pas une.

Elle effectua un shunpo vers l'arrière, attrapa une serviette qui se trouvait sur un des bancs en bois dispersés en bordures de la salle et la lança à Teippei.

- Enroulez vous la dedans...et vite.

Otsu avait atteint la limite de ses nerfs, le Reiatsu de son Hollow se fit sentir à travers le sien et ses dernières paroles avaient été dites d'une voix légèrement plus sombre. Une énergie noire qu'elle avait laissé volontairement filtré pour que l'homme obéisse et couvre sa nudité. Elle n'allait pas aller plus loin, après tout il ne semblait pas avoir toute sa tête.

- Maintenant, expliquez moi qui sont ILS? Et quelles sont ses voix dont vous parlez Midorima-San?

Mais avant qu'il n'est pu répondre à sa question elle se rendit compte qu'elle ne s'était pas présentée alors que l'autre l'avais fait. Elle se calma un petit peu et s'inclina poliment.

- Excusez moi je ne me suis pas présentée. Je suis Nakatoto Otsu, 3 ème siège de la sixième division.

Inutile de dire qu'elle avait été Capitaine, cette époque était révolue et de toute façon, la folie du blondinet ne permettait probablement pas qu'il se souvienne d'elle en tant que telle. Du moins elle l'espérait.

Midorima reçut une serviette propre droit dans la figure. N'importe qui l'aurait tout simplement attrapé au vol mais le blondinet, trop pris dans son excitation, n'avait pas eu le temps de comprendre ce qui se passait. Sa main droite s’éleva dans l'air pour empêcher le tissu de tomber mais ne s'en servit pas pour camoufler les parties génitales du shinigami. Derrière le masque essuie-tout, il continuait à sourire béatement, comme si de rien n'était. À peine se contentât-il de s’asseoir sur les rochers créant un mini-jardin entourant la source d'eau chaude. Genou replié dans une vague position du lotus, la serviette négligemment posée sur sa cuisse, couvrant par hasard son sexe, il reprit la parole, ignorant totalement les questions qu'il lui avait été posé.

-Elle est marrante votre voix, elle devient super grave d'un coup. C'est fait exprès ?

Un autre shinigami que lui auraient probablement détecté les particules d'hollow autour de la jeune femme. À dire vrai, lui-même, à une autre époque les aurait détecté également. Seulement, dans son cerveau embrumé par son esprit brisé, cela n'avait pas d'importance. S'il avait une tendance à la paranoïa, encore plus en combat où sa maladie était exacerbée, les différences de reiatsu devenaient inutiles. Tout se mélangeait dans une étrange définition d'existence. Être, choses . Il n'y avait plus dans son monde que des entités, peu importe la race, la puissance ou les capacités. Sa bouche s'agrandit en un petit cercle lorsqu'il comprit enfin.

-Hoooo... vous aussi vous entendez des voix ? C'est l'une des voix qui a parlé à votre place ? C'était vachement bien fait, on aurait presque dit que c'était vous.

La tête du blondinet hocha vigoureusement en assertion de sa déclaration. Déclaration qui montrait qu'il avait finalement, pas comprit les événements récents. Il n'en restait pas moins impressionné par la jeune femme, Otsu donc. Une espèce de shinigami ventriloque, ça n'avait pas son pareil.

-Vos voix ne vous l'ont pas dit ? Moi elles me parlent beaucoup, souvent, elles me préviennent ou m'indiquent des choses. Parfois quand je fais pas attention, ce sont elles qui me disent qu'Ils ne sont pas loin. Parce qu’il fait rester sur ses gardes, Ils nous observent tout le temps. Ils pourraient même nous attraper et nous emmener ! C'est pour ça que j'étais caché dans l'eau. Oui, j'étais caché dans l'eau.

Tout sourire, Midorima était fier de savoir tout ça sur ces « Ils », fier de montrer qu'il les connaissait bien et pouvait rendre service à la ventriloque. Pour lui, rendre service à quelqu'un de si doué était une joie, presque un honneur.

-C'est pour ça aussi qu'il ne faut pas parler trop fort. Parce que là, Ils sont passés mais Ils pourraient revenir. Des fois Ils reviennent alors il faut repartir et se cacher ailleurs. Ce n'est pas facile, ils sont partout ! Partout !

À grand renfort de geste, le shinigami tenta de faire comprendre à son homologue qu'Ils étaient partout. De longues secondes passèrent avant que le jeune homme ne se calme. Il attrapa ses pieds sur la roche rafraîchissante et se mit à se balancer légèrement d'avant en arrière, s’apprêtant à reprendre la parole.

-Tu es donc un shinigami toi aussi ? Je connais personne de la sixième. Vos faites quoi là-bas ? Nous on est la police. Oui, oui, la police. Je suis le cinquième siège ! Mais je ne sais plus depuis quand...

Embarrassé, le blondinet se frotta le menton, tentant vainement de retrouver dans ses souvenirs quand il avait été nommé à ce poste. Le fait est qu'il n'avait quasiment pas de souvenirs précis qui dépassaient les trois dernières années. Son incorporation à la Kyuubantai, ses promotions, ... tout ceci était enfermé dans le labyrinthe de son esprit. À l'heure actuelle, il faisait surtout de la paperasse. Remplissant des rapports, servant de scribe à d'autres officiers à l'occasion. Son insanité ne lui permettant aucune mission d'importance sans surveillance. Il y a quelques mois, il en avait fait quelques-unes avec le vice capitaine ou le troisième siège mais il ne les avait pas vu depuis longtemps.

En temps normal et devant une personne normale, Otsu aurait certainement perdu le contrôle de ses nerfs. Mais outre le fait que Teippei soit selon les critères de la jeune femme, très agaçant, il n'en demeurait pas moins attachant, sa folie avait quelque chose de joviale, bien loin des névroses que l'on pouvait développer lorsque l'on était dans une époque de "semi-guerre" comme l'était la Soul Society en ce moment même. Elle s'assit donc sur un banc, face au blondinet.

- Oui j'entends une voix...Elle me parle, mais j'arrive à la contrôler, sauf quand je ressens une forte émotion. Et si je suis vraiment en colère alors elle peut se matérialiser ici dans ce monde. Je peux décider de la faire apparaître ou non. Mais elle ne m'a pas prévenue d'EUX. Qui sont-ils? Pourquoi vous font ils si peur?

Ce n'était certainement pas le meilleur moyen de discuter avec une personne peu saine d'esprit que de la conforter dans sa folie mais Otsu était persuadée que chaque déficience mentale avait un fond de vérité.

- La sixième? Et bien nous ne faisons rien de particulier. Une division banale. Je viens d'y arriver à vrai dire, donc je n'y connais pas vraiment de monde non plus. J'ai seulement un ami là bas et c'est pour ça que j'ai choisi d'y venir. Avant j'étais Capitaine de la huitième division.

Elle ignorait pourquoi elle choisissait de raconter tout ça, c'était certainement une façon pour elle de vider son sac. Elle s'enfouit la tête dans ses mains.

- J'ai vraiment déconné.

Elle se redressa et vit que Teippei était en état de grande réflexion. Avait il était toujours fou ou n'était-ce que par crises?

- Dites moi. Est-ce que vous avez pensé à chercher quelqu'un qui peut faire disparaître les voix?

Il existait forcément un moyen pour soigner l'insanité de cet homme. La quatrième ou la douzième avait forcément une solution. Elle trouvait également bizarrement le fait que le Gotei enrôle des personnes mentalement instable sans tenter de les soigner au préalable. Elle réfléchit un moment en jouant avec la mèche de cheveux qui se glissait devant son œil invalide.

- Avez-vous toujours entendu ces voix? Si ce n'est pas le cas elles disparaîtront peut-être d'elles mêmes.


Otsu lui adressa un clin d’œil rassurant, elle se leva du banc et se dirigea vers la cabine par où elle était rentrée. Après tout, elle n'allait pas resté plus longtemps à moitié nue devant un inconnu aussi fou soit il.

- Je reviens.

Elle pénétra dans la cabine, se saisit des affaires et commença à se rhabiller. Elle en ressortit avec le strict minimum, la chaleur ambiante des bains ne permettant pas de porter les vêtements usuels des Shinigamis. Teippei était toujours là, en position du lotus, en train de barboter dans une flaque d'eau. Otsu s'attacha les cheveux avec l'élastique qu'elle tenait dans la bouche.

-Bon où en étions nous?

La jeune femme sortit le petit fou de ses pensés en lui apprenant qu'elle était une ancienne capitaine. Cela aurait fait un choc à n'importe qui. Chez Teippei, cela ne fit qu'attiser une curiosité naïve. Aussi, par un certain hasard, les autres questions de du shinigami eurent plus d'attention que les autres. Juste assez pour remployer le blondinet aux cheveux humide de nouveau dans une intense réélection. Ce fut cette fois le départ puis le retour d'Otsu qui le ramena à la réalité.

-Je...Je... je ne me souviens pas d'un jour sans qu'elles soient là. Je crois qu'avant, peut-être qu'elles étaient moins...fortes ? Mais je ne saurais être sûrs.

Le timbre de voix du jeune homme tranchait vraiment par rapport à quelques minutes plus tôt. Posé, réfléchit, aucune surexcitation ni de voix suraigus. Les voix dans son esprit ricanaient de la réflexion de leurs hôtes mais pendant un moment s'étaient légèrement repliées, se faisant moins présente, moins influente.

-J'ai pas mal d'aides de la quatrième division en fait. Chaque semaine, j'ai une voir deux rendez-vous là-bas pour discuter. C'est tout ce qu'on fait, « discuter ». Je crois que c'est un ordre qu'on m'a donné pour que j'y aille mais je ne m'en souviens plus trop exactement.

De fait, la notion de temporalité était dure à mettre en œuvre pour le membre de la neuvième division. C'était une autre conséquence de la corruption de son zanpakuto. Même si celui-ci n'était pas présent en cette douce soirée, il laissait son manieur dans un État brisé en quasi-permanence. Pour le jeune homme, il était aussi difficile de se souvenir de ce qu'était le menu du mess des officiers il y a trois jours que la personne l'ayant accueilli trois années auparavant à la neuvième division.

-Ils me font noter mes rêves aussi. Parfois, il y a des éléments qui reviennent d'un rêve à l'autre. Des visages souvent. J'ai déjà noté une salle avec plein de tubes et de liquides colorés alors je crois...je crois que j'ai déjà dû allez à la douzième division. Je crois....

Le jeune homme secoua vigoureusement sa tête comme pour faire disparaître l'apathie qui s'abattait sur lui. Se forçant à arborer un grand sourire comme à faire disparaître les marques de ses soucis mentaux. Un instant, il nota qu'Otsu s'était rhabillé mais son esprit ne fit pas le lien jusqu'à lui et le fait qu'il soit toujours nu. Son rire sortit de nulle part. Aussi inattendu pour lui que probablement, pour la jeune femme. Ce n'est qu'une fois calmé, que son esprit remonta le cours de ses pensées plus profondes, apportant la raison de son hilarité.

-Mais t'es vachement bizarre, toi ! T'entends qu'une voix ? Une seule ? Je veux dire, c'est presque...dommage non ? C'est comme si tu ne te baignais que les pieds dans la source d'à coté. Peut-être veux-tu que je t'en donne ? J'ai beaucoup de voix moi.


Elles n'étaient d'ailleurs pas très contentes que Teippei les propose à quelqu'un d'autres. Précisément, elles s'offusquaient dans l'esprit du jeune homme, frappant de leurs mains imaginaires la paroi mentale du garçon. Chose qui fit aussi rire le shinigami malgré la migraine qui émergeait en conséquence. Il dut attendre plus longtemps cette fois-ci avant de pouvoir retrouver son calme, profitant de la serviette cachant ses parties génitales pour essuyer ses larmes et ne cachant donc plus rien.

-Pourquoi avoir changé de division ? Tu ne te plaisais plus à la huitième ? C'était quoi comme genre ? Nous on est la poli...hum...je l'ai déjà dit je crois.

Midorima se gratta la tempe perturbée pendant quelques instants. Il tenta de se souvenir avec exactitude de ses paroles prononcées voilà quelques minutes mais il n'y avait qu'un brouillard dans sa mémoire. Aussi haussât-il ses épaules, abandonnant l’entreprise et considérant ses questionnements peu important.

-Nous à la neuvième on est la police ! T'es le chef de la sixième maintenant . Avant t'étais à la huitième division... mais t'as pris une flèche dans le genou c'est ça ? C'est ça ?

Quand elle était revenue de la cabine où elle s'était revêtue, l'attitude de Teippei avait radicalement changé, ce qui intrigua fortement Otsu. Ainsi donc il était suivi par la quatrième... C'était déjà une bonne chose même si ces séances de paroles n'étaient visiblement pas très efficaces, le comportement du blondinet étant fortement soumis au grès de sa folie et au bon vouloir des voix qu'il entendait. Elle s'assit sur un banc non loin d'elle mais assez loin de lui et écouta attentivement le jeune homme qui n'avait plus rien à voir avec la personne qu'il avait été il y a cinq minutes.

- La douzième division vous dites? Cela m'en a tout l'air effectivement. Vous devriez peut-être allez voir là bas. Peut-être que la Capitaine Ai aurait quelques éléments d'informations sur vous dans ses dossiers.

Mais le moment de lucidité de Teippei ne dura point, il secoua la tête et redevint l'homme dérangé qu'il était. Otsu, sursauta à son rire cristallin mais en même temps si inquiétant. Au fond d'elle, elle le plaignait. Le pauvre était sans cesse dans un état instable, oscillant entre folie et raison, quoi que, la raison semblait être de moins en moins présente, du moins pour ce qu'elle avait pu observer depuis le début de leur rencontre.

- En fait j'entends qu'une voix oui et elle déjà bien assez embêtante comme ça. Laissez moi vous expliquer, à moins que vous n'ayez déjà entendu parler de mes semblables. Je suis une Vizard, tout comme votre Capitaine, c'est-à-dire que la voix que j'entends est celle d'un Hollow qui a élu domicile dans mon monde intérieur, là où trône, pour les simples Shinigamis, l'esprit de leur Zanpakuto. Je peux interagir avec lui, je peux également emprunter ses pouvoirs en revêtant son masque, je vous montrerais si vous le souhaitez.


Après tout, elle contrôlait suffisamment Suto, pour faire une démonstration, courte bien entendu, à son interlocuteur. Son but était qu'il comprenne que leurs voix n'avaient rien en commun... Même si elle doutait que cela est beaucoup d'impact sur lui. Elle soupira de nouveau, fermant les yeux lorsque Teippei s'essuya ses larmes d'hilarités, découvrant ainsi son engin.

- Cachez-ça...

Et le moment fatidique qu'elle attendait que le Shinigami aborde arriva. Elle inspira d'énervement.

- A vrai dire j'ai été dégradée. J'adorais la huitième mais certaines personnes ont trouvé bon de m'en retirer le commandement, j'avoue moi même ne pas comprendre très bien les raisons qui les ont poussé à faire ça, certainement mon jeune âge et mon caractère sont en partis responsables de cette décision. Et non, je ne suis que troisième siège de la sixième division.

Elle fondit en larmes et se prit la tête entre les mains. Elle n'arrêtait pas de penser à cela, jours et nuits. Elle regrettait amèrement les erreurs qu'elle avait faite mais ne se sentait nullement responsable d'une quelconque déchéance de la huitième division. Elle avait été plutôt une bonne chef. En fait, c'est sa puissance qui avait pêché, mais pouvait on vraiment l'en blâmer? Elle se posait souvent la question et sa réponse avait été toujours la même: non.

Midorima resta interdit face à la jeune femme qui pleurait devant lui. Son front se plissait de perplexité et ses lèvres firent une petite moue d'incompréhension. Il eut beau se gratter le front et tenter de faire marcher la machinerie de son esprit, les rouages tournaient dans le vide. La situation ne s'arrangeait même pas alors qu'il repensait aux paroles précédentes d'Otsu. Tout ceci passait par son oreille que pour mieux ressortir de l'autre.

-Je comprends pas.

Les mots sortirent de sa bouche comme un simple courant d'air. Une expiration similaire à un murmure. De fait, le shinigami s'était relevé et dans le même geste rapproché de son homologue d'un schupo. Toujours nu, le blondinet avait fini sa marche rapide accroupie devant l'ancienne capitaine. Ainsi, il pouvait l'observer à peu près directement dans les yeux en levant son visage. Jambes écarté, appareil sexuel pendant dans l'humidité ambiante, il ne faisait pas si froid que ça, un grand sourire naïf avait éclot sur les lèves du jeune homme.

-Faut pas pleurer. Faut pas pleurer. Moi je suis cinquième siège alors c'est ENCORE PIRE !

Midorima avait levé les bras autour de la jeune femme en même temps que sa voix montait de plusieurs octaves dans l'air. Sans attendre, il se releva, croisant les bras sur son torse imberbe. Une attitude confiante et particulièrement rare chez lui e se peigna sur ses traits.

-Moi je sais, je sais. Ne faut pas pleurer !

Son cerveau embrumé avait finit par trouver une petite raison pourquoi son homologue avait laissé coulées ses larmes. N'avait plus les retenir exactement mais le membre de la neuvième division n'était plus à une erreur près. Le jeune homme se détourna d'Otsu après ses paroles, lui montrant ses petites fesses musclées. Son regard se perdit au loin tandis que ses mains venaient se poser sur ses hanches dans la même attitude qu'il avait vu des héros de « bande d'Éssiné ». Une bande redoutable qui sauvait la terre dans des aventures extraordinaires. Il ne manquait plus que la cape.

-Quand tu es cinquième siège, c'est plus difficile de te trouver. Tu es caché dans la nuée de shinigami. Ainsi, Ils ne peuvent pas te trouver !

Le blondinet était fier et cette fierté ressortait dans le timbre de sa voix quoique ses paroles ne correspondaient pas vraiment. Il ne s'en rendait même pas compte, exhibant un large sourire aux dents blanches illuminant la nuit et son sexe à la vue de tous ceux qui passerait dans le coin.

-Tout le jour. Toute la nuit. Ils nous surveillent. Nous traque mais nous résistons, nous nous cachons. Ainsi jamais Ils nous attrapent.

Une superbe déclaration de courage. Enfin pour Midorima. Pour les autres....

Otsu arrêta de sangloter, même si les paroles de Teippei étaient celles d'un fou, elles n'en demeuraient pas moins rassurantes. Même s'il ne pouvait comprendre ce que ressentait la jeune femme il faisait de son mieux pour la rassurer, lui un inconnu. Cela la rassurait et la réconfortait, elle qui avait tant besoin de soutient dans la période de turbulences qu'elle traversait. Elle l'observa faire son show en séchant ses dernières larmes. Alors qu'il avait adopté une posture de conquérant, regardant au loin dans l'avenir et prononçant une phrase pleine de courage, elle se leva et lui déposa une bise sur la joue.

- Merci tu as raison.

D'un Shunpo elle se déplaça jusqu'à la serviette que le jeune homme avait fait précédemment tombé, au grand damne d'Otsu qui n'était que peu désireuse de voir exhiber une anatomie masculine dans un moment pareil, et la lui lança. Elle croisa les bras sur sa poitrine, un air faussement énervé.

- Par pitié, enroule-toi dedans ce linge.

Elle n'attendit pas qu'il s’exécute et tourna les talons pour se diriger vers la cabine et finir ainsi de se revêtir. Elle en était à remettre son kimono lorsqu'elle sentit une présence dans la petite pièce. Elle se retourna pour découvrir un Teippei souriant de toutes ses dents et encore entièrement nu. Comment avait il fait pour atterrir ici? Elle n'en savait rien et à vrai dire, elle s'en fichait. Pour elle, c'était la goutte d'eau qui fit déborder le vase de la pudeur. Elle passa la main sur son visage, un masque à cornes aux motifs verts et avec deux rangées de trous apparu sur son visage.

- Tu voulais voir ma voix?

Elle administra un formidable coup de pied au jeune homme qui traversa les cloisons successives du bâtiment, occasionnant des dégâts non négligeables. Elle repassa la main sur sa face et le masque disparu. Elle se retourna et vit que la propriétaire la regardait à travers le trou ainsi fait, médusée. La belle soupira, les yeux mis-clos.

- Je paierais pour ces dégâts ne vous en faites pas Naoki-San.

L'autre s'évanouit à ces paroles, mais Otsu ne s'en soucia guère. Elle sourit, regardant l'orifice béant qu'elle avait créé en catapultant le blondinet. Elle avait crut entendre un rire dans le lointain, mais peut-être n'était ce que le fruit de son imagination. Elle finit tranquillement de se vêtir, attacha son Zanpakuto à sa hanche, enjamba le corps inerte de la tenancière mais s'arrêta. Elle fouilla dans la petite besace qui se trouvait dans son kimono, en tira une petite statuette de jade représentant un dragon, largement de quoi rembourser ce qu'elle devait et tourna les talons en sifflotant.