Les plaines du Rukongaï. Un lieu où je me rendais énormément ces derniers temps. Pour chaque entrainement un peu poussé, pour ma course avec Aki’ et tant d’autre moment important ! Aujourd’hui en était un comme aucun autre. Une raison tellement importante que je n’en avais parlé à personne. Pas à Akihiko, pas à Taka ni Akiji, personne. J’avais disparu en laissant une simple note sur le bureau de mes deux bras droits que je reviendrais, qu’il ne fallait pas m’attendre avant un moment et que je reviendrais, plus puissant que jamais.

J’avais marché si loin, si longtemps, traversant des endroits dont je n’avais jamais imaginé l’existence. Des lieux inexploré, des lieux qui n’avaient pas ressenti l’empreinte de l’homme depuis bien longtemps. L’au-delà du Rukongaï était un endroit pour les solitaires, un endroit où personne ne viendrait vous embêter, jamais. Il était le lieu de prédilection des entrainements de la plus part des Capitaines, car ici l’on pouvait se laisser aller, libérer notre puissance sans la moindre hésitation, nous laisser aller à des déferlements d’énergie comme jamais. Oui, ici l’on avait tous les droits. Et c’était pour cette raison précise que j’étais venu ici aujourd’hui. J’étais calme comme jamais, mon visage détendu alors bien même que j’allais probablement traverser l’une des étapes - si ce n’est l’étape - la plus difficile de toute ma vie. Dans ma tête pas un bruit, pas une pensée ne venait dérangé cette paix intérieur. Chacun des trois entités qui vivaient dans ce crâne ne cherchait à dire quoi que se soit, sachant parfaitement ce qui allait se passer. Seul les bruits de mes pas venaient perturber l’harmonie de l’endroit. Je marchais sans bute, tel un mort-vivant, à la recherche de l’endroit parfait. J’étais sûr que je saurais le reconnaître lorsque je le trouverais, c’était après tout le but de ma visite. J’avais marché sans arrêt jusqu’en direction des montagnes, intimement convaincu que je trouverais là-bas ce lieu si parfait.

Ce fut après plusieurs heures de marches que finalement je découvrais l’endroit. Un rire nerveux s’échappa de ma bouche, comprenant parfaitement pourquoi l’endroit en face duquel je me trouvais était si « parfait ». Il était une réplique presque parfaite de l’endroit où tout avait commencé. De cette montagne sur terre où pour la première fois j’avais pris le dessus sur mon Démon intérieur, où j’avais vu pour la dernière fois mon mentor, le début de ma vie de déserteur.

Tu te fous de moi hein !

Je regardais le ciel, presque convaincu qu’il allait me répondre. Que le Destin, la chance, le hasard, peut importe qui que se soit. Que celui qui avait fait que je me retrouve ici me réponde, hilare, trop content de me faire un dernier pied de nez. Cette plaine, caché au milieu des montagnes, protégé par des arbres de l’autre côté. Un lieu qu’à Karakura j’avais chéri pendant de longues années, m’y rendant régulièrement tel un pèlerin. Aujourd’hui si je m’étais rendu si loin, seul, dans un tel endroit, c’était pour régler une histoire qui avait commencé ce jour noir il y a 205 ans de ça.



En face de moi se trouvait un être que je répugnais de toute mon âme. Un monstre blanc qui vivait à l’intérieur de mon corps et qui pourtant me ressemblait trait pour trait. Il était un Hollow et qu’une telle chose puisse vivre à l’intérieur de mon corps me répugnait. Comment alors que toute ma vie l’on m’avait appris qu’il était le mal, que nous devions les combattre, que jamais une alliance avec ces monstres ne seraient envisageable et que notre boulot était de maintenir la balance entre les mondes, qu’ils étaient là pour la détruire ? Comment pourrais-je donc accepter qu’une chose si impure puisse vivre à l’intérieur de mon propre corps. Qu’il essaye de me corrompre, ou pire qu’il prenne le contrôle de mon propre corps ? Tout cela m’était tout simplement insupportable ! Je n’avais jamais entendu parler d’un cas similaire de ma vie et bien que terrorisé par cette force étrange qui se répandait en moi je savais que je ne pourrais pas le faire disparaître si facilement que ça. Lorsque j’apparus en face de moi il ne m’observa un instant d’un regard sadique, accompagné d’un sourire carnassier. Il se mit à parler pour me dire qu’il allait me battre et qu’il prendrait soin de mon corps. Chose que je ne pourrais jamais permettre c’était évident, tout mon être criait de répugnance, le combat était inévitable ! Sans même savoir ce qui se passerait, ni même si je réussissais dans cette tâche qui semblait alors démesurée je m’étais lancé dans ce combat tête baissé.

Un combat terrible qui se termina malgré tout par ma victoire. Je ne comprenais pas ce qui se passait, les choses s’enchainant bien trop rapidement pour que je puisse prendre le temps de peser chacune de mes actions. Qu’allait devenir ce monstre qui me jura que si je ne faisait pas attention il deviendrait un jour ou l’autre le Roi. Qu’allais-je devenir ? Un déserteur voué a fuir toute sa vie ? Un fantôme errant sur terre pour l’éternité ? Je n’étais malgré mes années à la Soul Society pas préparé à une telle épreuve, moi qui imaginait ma vie tranquille à la Soul Society continuer sans encombre, le passage de flambeau de mon Mentor, ma promotion de Capitaine, tout était dans ma tête planifié, oui tout, tout sauf ça…

Mon Capitaine qui s’était chargé de me contenir avait aussi du s’occuper de ma « Mort » pour que je n’ai pas à vivre toute ma vie tel un fugitif. Et j’avais continué ma Vie ainsi, découvrant petit à petit mes nouvelles capacités, sans pour autant prendre le temps d’en apprendre plus sur cet être qui vivait à l’intérieur de moi, évitant consciencieusement tout contact avec lui. Ne lui laissant que rarement le contrôle. Au fil des années je réussissais à comprendre ce qu’il pensait sans même avoir à lui parler. Je ressentais ses émotions, son envie de sang, de combat, sans qu’il ne dise une seule parole. Je me contentais de lui offrir parfois la place principale lorsque le besoin s’en faisait sentir. Pourtant je ne partagerais jamais rien avec lui, pas même n’essayerais-je d’en apprendre plus sur lui, je ne savais tout simplement rien de cet être qui vivait à l’intérieur de moi, pas même son propre nom ! Une relation qui malgré mes efforts n’évoluera jamais en plus de 200 ans. Involontairement un coin de mon esprit ne pouvait accepter réellement cette part de moi-même, j’avais gardé en deux cents ans toute la haine enfouie à l’intérieur de moi sans jamais la laisser partir…



C’était pour cette raison que je me trouvais ici aujourd’hui. Laisser cette haine partir, disparaître ! Nous avions besoin de la force de tout le monde et si je désirais pouvoir utiliser ma puissance à son maximum j’avais le devoir d’être en parfaite harmonie avec moi-même. De surmonter un problème que j’avais laissé de côté depuis bien trop longtemps. J’aurais dû le régler immédiatement mais j’avais préféré m’enterrer dans mes propres convictions, trop sûr de moi que j’étais, tellement certains que j’étais assez puissant, que je n’avais pas besoin de ce monstre pour réellement en devenir un…

Je m’asseyais en tailleur, au centre de cette plaine qui évoquait en moi tant de souvenir. Toujours le silence n’avait pas été rompu et aucun mot d’aucune des deux entités vivantes en moi n’avait été lâché. Ils étaient l’un comme l’autre impassible. Je scrutais une dernière fois mon environnement, profitant de cette vue qui me rappelait tant de bon souvenir, un sourire béat se dessinant sur mon visage, avant que je finisse par relier mes deux poings devant moi et de fermer les yeux, une perturbation dans l’énergie sur place eut lieu, imperceptible, preuve que je venais de fouler les terres de mon monde intérieur. Je n’y venais pas souvent, le Jinzen n’ayant jamais été réellement mon fort. Pourtant notre entente était bonne, elle était un esprit joueur, vif, joyeux. Elle s’amusait de tout, mais malgré tout elle pouvait être aussi intransigeante que le feu lui même. Ne jamais essayer de la contrarier était un credo que je m’étais fixé depuis que j’avais une fois outrepassé mes droits… J’avais bien failli mourir brûler ce jour là. Raison pour laquelle elle serait la première étape de mon voyage, elle devait déjà m’attendre, elle savait que j’étais là, et je savais pertinemment que je n’obtiendrais rien en essayant de la chercher, comme d’habitude. 

Je pris la direction d’une plaine, verdoyante comme jamais, le soleil quand à lui rayonnait de toute sa chaleur, oui ce monde était après tout un reflet de mon âme et même si une partie de moi n’aimais pas l’autre être qui vivait dans ce monde la plus grande partie de mon âme était heureuse, calme, paisible ! Je m’asseyais cette fois-ci aussi au milieu de la plaine, ne prenant pas la peine de chercher à trouver celle qui ferait forcément son apparition. Elle était capable de me faire poireauter des heures ici, simplement pour son bon plaisir, une flamme capricieuse, c’était là aussi une de ses facettes ! J’attendais, impassible qu’elle daigne enfin venir. Les minutes défilèrent sans pour autant se transformer en heures. Elle se décida au bout d’une vingtaine de minute qu’il devait être temps, elle savait après tout qu’aujourd’hui était un jour important, elle me comprenait mieux que personne, elle me connaissait par coeur, elle était mon Zanpakutô.

Tu t’es finalement décidé.

Lâcha-t-elle d’un ton enjoué, elle virevoltait autour de moi, une flamme dessinée en femme, une femme aux courbes parfaites. Elle était superbe et n’avait pas le moins du monde le besoin de parler plus que cela, elle savait pertinemment pourquoi j’étais là. Elle s’arrêta finalement en face de moi, le bout de ses flammes chatouillant l’herbe sans pour autant les brûler, elle dirigeait ce monde à sa bonne convenance et tant que ses émotions restaient calme rien ici ne prendrait feu. Elle me regardais de ces yeux aux teintes d’orange, essayant de me rassurer d’un regard plein de compassion. Elle avait toujours été celle qui m’avait défendu et toujours à mes côtés elle avait combattu ! Ce fut sans une parole de plus elle se retourna et pris les devants, elle serait mon guide jusqu’à cette partie de son monde où je n’étais venu qu’une seule et unique fois, où je n’avais jamais osé revenir après ma victoire. Le monde de mon Hollow…

Au fur et à mesure que nous traversions le monde de mon Zanapakutô la végétation se dégrada, la météo en fit de même pour que l’on finisse par n’avoir plus qu’une ciel noir dans lequel des flammes rouges apparaissaient à intervalle régulier. Le sol était brûlé jusqu’à l’os et plus rien ne semblait pouvoir pousser ici tellement le sol était réduit à un état lamentable. C’était exactement ce à quoi ressemblait le monde de mon Zanpakutô lorsque celle-ci était en colère, lorsqu’elle était remplie de haine, de ma propre haine… Ce n’était que le reflet de cette partie de moi qui ne désirait pas que ce Hollow fasse partit de moi, cette mince partit de moi que j’essayais tant bien que mal de camoufler…

Voici le résultat de tes actes Shu… Voici dans quoi tu l’as enfermé depuis deux siècles…

Toute compassion avait disparu de sa bouche. Ce n’était plus que des paroles tranchantes, intransigeantes, un rappel à l’ordre, j’étais celui en faute ici, pas lui… Je n’osais soutenir son regard sévère, le regard déçu de quelqu’un qui vous aimait. Elle le faisait pour moi, elle savait que si je surmontais cette étape alors ce monde redeviendrait celui qu’il avait toujours été et que sa propre colère disparaitrait. Je savais que mon Zanpakutô c’était effacé, mais je n’avais jamais cherché à savoir pourquoi, aujourd’hui je le comprenais. Si j’avais eu de meilleur relation avec le Capitaine de la Neuvième celui-ci aurait peut être pu me dispenser des cours de Jinzen dont j’aurais eu le plus grand besoin, mais aujourd’hui j’allais devoir me reposer sur ma propre force pour dépasser mes propres sentiments ! Elle finit par tourner le dos, pour finalement disparaître. Lorsqu’elle me reverrait je ne serais plus le même, du moins elle l’espérait de toute son âme. Et je le ressentais.

Devant moi se trouvait maintenant un monde auquel j’avais trop longtemps tourné le dos, il était temps que je répare mes fautes. Je marchais donc à travers les plaines brûlées sans réellement savoir où me diriger. Observant tout autour de moi je finis par apercevoir un lieu que j’avais jamais découvert, une colline noire éclairé par un seul et unique rayon de soleil qui réussissait à transpercer les nuages noires, seul preuve qu’au dessus de cet enfer se trouvait le paradis… Il était là-bas j’en étais sûr et ce fût sans plus d’hésitation que je me mis à marcher en direction de l’endroit. Je me remémorais notre dernière altercation. Ce monstre qui avait essayé de prendre le contrôle de mon corps, et qui au fil des années c’était presque assagis sans pour autant que je lui offre plus de place dans mon esprit, que je le considère autrement que comme le monstre qu’il était. Un monstre emplit de folie.

La route dura un temps que je n’aurais pu mesurer. Une minute, une heure, un jour ou une semaine, je n’aurais pu le dire. Comme si je m’étais déplacé hors du temps un instant. Pour finalement me retrouver au pied de cette colline que je n’avais jamais vu. Un chemin se dessinait sur le sol, un chemin qui avait du être emprunté un nombre incalculable de fois par un monstre qui était le jumeau que je n’avais jamais accepté. La monté fût rapide, je gravissais à bon rythme le chemin qui se dessinait devant moi, jusqu’à ce que je ralentisse. Pour reprendre le rythme que j’avais jusqu’à maintenant. J’avais eu en venant tout le temps pour repenser à mes convictions, je faisais le bon choix, si je désirais devenir plus puissant je n’aurais d’autre choix que de surmonter mes vieux démons….

Il était là, au centre du seul rayon de soleil qui perçait le ciel me regardant d’un regard vide. Il était assis en tailleur et pour une fois pas une parole ne s’échappèrent de sa bouche lorsqu’il me vit, c’est tout juste s’il ne fit pas semblant de ne même pas me voir. Je le regardais d’un air calme, déçu de ma propre personne plus que de lui, qu’avais-je donc fait… Je m’asseyais en face de lui, en tailleur dans l’ombre. Sans un mot, lui laissant la première parole. Il s’était amusé toutes ses années à jouer au dur, à ne pas me montrer le moindre signe de sa situation, à jouer la carte de la folie à chaque visite, sans que jamais je ne me rende compte de mes propres erreurs.

Je te l’ai déjà dit lors de notre première rencontre, mais là c’est vraiment justifier ! T’en auras mis un putain de temps à venir ! Et tu crois que je sais pas pourquoi t’es là hein ! Monsieur se sent plus assez puissant alors il vient me voir ! Même l’autre flamboyante s’en est rendu compte ! Je te l’ai dit la dernière fois, tu te crois si supérieur que tu vaux pas mieux que les êtres comme moi, que tu détestes tant ! T’es qu’un pauvre gars qui se croit tout puissant et qui n’as jamais pris le temps d’essayer de se connaître ! Alors si tu crois que je vais te laisser revenir et faire copains copains tu te fous le doigt dans l’oeil jusqu’au coude mon pauvre !

Il se leva, et laissa toute sa puissance éclater, prouvant par la même occasion ce qui allait réellement se passer…Il allait me faire payer ces deux cents années enfermé ici, de la même façon qu’il avait essayé de prendre le pouvoir de ce corps la première fois, par la force…

Arrête ! J’suis pas là pour me battre !
Ta gueule ! Tu croyais quoi que j’allais te serrer dans mes bras et faire la paix ? Depuis le temps tu devrais me connaître ! Ah mais non j’oubliais, tu sais rien de moi ! Allez vas-y dit moi mon nom ducon !
Mais ! Tu…
T’en as pas la moindre idée hein ! J’vais reprendre ce corps par la force et que tu le veuille ou non tu va payer !

Et pour prouver ses paroles un Cero d’envergure monstrueuse me fonça dessus, une technique que je connaissais pour l’avoir déjà utilisé. Je l’avais découverte tout seul et c’était la plus puissante attaque dont j’étais capable avec le masque, et lui il l’a sortait si facilement comme si ce n’était qu’un simple Cero de base. Il était monstrueux, c’était le mot. Mais pas dans le mauvais sens du terme, il était un monstre telle que pouvait l’être Tenzen ou Shinjirô. Il était puissant, extrêmement puissant ! Je disparaissais alors qu’une image de moi se fit prendre par le Cero, malheureusement pour moi pas assez rapide pour éviter complètement l’assaut et même si la plus grande partie de l’attaque était passé à côté une petit partie venait d’attraper mon bras gauche, l’écorchant de toute part.

Et ça tu vois c’est que le début j’te l’ai dit tu va en bouffer !

Je dégainais mon Zanpakutô, sans même hésiter une seconde, il avait le siens dans la main et je savais pertinemment qu’Onibi ne désirait pas se mêler de nos affaires, elle nous laissa donc chacun son pouvoir. La différence se ferait donc sur le reste. Néanmoins je libérais mon Bankaï dans la seconde, suivi immédiatement par mon Hollow. Il me regardait d’un regard plein de haine, plus de deux cents ans qu’il devait attendre ce moment, il avait du se préparer et c’était donc évident que mon Bankaï ne ferais en aucun cas la différence lors de ce combat ! Je l’observais d’un regard calme, ne surtout pas m’emporter, garder le calme, et remporter la victoire, voilà tout ce que je devais faire, si j’en étais capable tout du moins…

Les minutes défilait et le combat s’éternisait toujours un peu plus. Chacun de nous deux usait d’arcane toujours plus puissantes que la précédentes. Des techniques qui aurait fait pâlir bien des Shinigami. Je ne descendais plus en dessous d’une arcane de N°90 ou moins, alors qu’il ne cessait de me balancer des techniques plus dévastatrice les unes que les autres. Chacun de nous faisait de son mieux pour prendre l’avantage mais le combat pendant un instant sembla être égal. Pourtant je le ressentais au plus profonds de moi-même, il se retenait, il ne désirait que rendre ma défaite plus cuisante, me faire croire que j’avais une chance pour me l’enlever des mains. Broyer tout espoir de victoire…

Le sourire sur son visage changea. Il allait passer à l’action, j’en étais sûr. Qu’il le croit ou non j’étais capable de lire en lui, de savoir ce qu’il allait faire. Il allait me démontrer qu’il était un monstre et que j’étais à des années lumières de son niveau ! Je le savais pertinemment ! Il accéléra la cadence, se déplaçant encore un instant plus rapidement que je le pouvais. M’attaquant de toute part de coup de Zanpakutô, je faisais mon possible pour parer ce que je pouvais mais il était clairement un brin plus rapide que moi, et si j’étais capable de bloquer une partie de ses coups une partie quant à elle passait encore. Des entailles, nombreuses et douloureuses se dessinèrent sur mon corps. Il usa encore d’un mouvement en ma possession, amélioré par sa propre puissance, comme pour me prouver qu’il était réellement plus fort que moi. Je l’avais compris. Sa lame se planta dans mon flanc gauche, ma main droite venant appuyer sur la plaie, douloureuse à souhait. Je posais un genou à terre alors qu’il réapparaissait à quelques mètres de moi. Cette fois-ci il n’allait pas m’épargner, je pus ressentir toute son énergie se concentrer dans ses mains, le voyant poser un genou au sol pour apposer ses deux mains sur celui-ci.

D’une main ardente ! Dans un enfer de flammes ! Le protecteur désabusé ! Brûlant d’un éclat sans pareil, que le bouclier flamboyant jaillisse d’un enfer de flamme !

Sans même essayer d’en savoir plus sur ce qu’il comptait faire, sur la technique qu’il allait utiliser j’incantais ma défense la plus puissante. Une technique monstrueuse il allait m’envoyer à la gueule c’était évident. Les mots s’échappaient de ma bouche aussi vite que possible d’un ton précipité, sans émotions j’étais encore au sol la main appuyé contre ma blessure alors que son énergie se répandait dans le sol prenant une forme que je n’avais jamais vu. Les flammes protectrices se dessinèrent autour de moi, traçant leur voies dans le sol tout autour de moi, ne laissant qu’un îlot de terre flottant au centre de cette défense flamboyante. Je récitais mon incantation à une vitesse incroyable, sûr qu’il allait utiliser une technique bien trop puissante à contenir, et je ne m’étais pas trompé… Un Cero d’une taille monstrueuse émergea du sol, juste sous moi, m’engloutissant complètement, moi et ma défense la plus parfaite. Une technique phénoménal que je découvrais en cet instant. Une technique assez puissante pour faire trembler ma propre défense. Un pilier d’énergie qui lorsqu’il fût terminé avait réussi à faire disparaître une bonne partie de ma défense. J’étais encore appuyé sur le sol, la main sur ma blessure, au centre d’un cratère dévasté, du sang s’étant répandu sur mes vêtements suite à ma blessure qui était plus profonde que je l’avais imaginé. J’étais en bien mauvaise état, et le combat n’était clairement pas terminé…

Tu sais très bien que t’as aucune chance Shû ! Tu le sais ! T’as pas la moindre idée de quoi je suis capable ! Si tu m’as battu la première fois c’était qu’un coup de chance, que tu réitérera pas une deuxième fois !

Plus un mot n’était sortit de ma bouche depuis le début du combat, hormis les incantations de mes sorts. J’étais concentré à l’extrême, sachant parfaitement qu’il disait vrai. Réfléchissant au possibilité qu’il me restait, j’étais tellement impuissant, là, accroupis dans mon propre sang, une main retenant mon sang de s’échapper et de vider mon corps. Je n’avais pas la moindre connaissance en soin, je n’avais rien pu faire jusqu’à maintenant et s’il était capable de sortir une technique plus puissante que la dernière je serais réduit en miette par l’impact. Il était un monstre qui allait peut être prendre possession de mon corps, il allait faire un carnage s’il retournait au Rukongaï. Il tuerait femme et enfant jusqu’à finalement trouver un adversaire digne de l’affronter. Il tuerait tout les Shinigamis qu’il trouverait pour finalement mourir tué par un ou plusieurs Capitaines. Ou alors il disparaitrait dans un Garganta sur terre ou je ne sais où et tuerais des millions de gens avant qu’on ne puisse ne serait-ce que l’arrêter. Les possibilités étaient catastrophiques et j’avais été un abruti complet de venir ici sans prendre personnes avec moi ! J’avais été un fou de partir seul jusqu’ici, j’aurais du faire venir une équipe pour s’occuper de moi s’il y avait un problème. Une équipe de Nécromanciens pour me contenir, plus une équipe d’homme puissant capable de m’anéantir si le besoin s’en faisait sentir !

J’allais mettre la honte sur toute la Dixième et ce pour des centaines d’années ! Mes hommes allaient devoir vivre avec le honte d’avoir été la Division d’un abruti incapable de se contrôler. Tenzen aurait sa satisfaction et qu’on le veuille ou non cela m’énervait au plus haut point ! J’avais travaillé pour en arriver là où j’en suis et tout perdre suite à une bêtise pareille me rendait fou ! Je ne pouvais définitivement pas le permettre ! J’avais des responsabilités et il était hors de question que j’échoue si prêt du bute. J’avais des hommes qui comptaient sur moi, des responsabilités au seins du Gotei 13, et encore tant de choses à réaliser ! Pas maintenant ! Définitivement pas maintenant ! Pas après tant de sacrifice, pas après avoir traversé tant d’épreuve. Pour tous ces gens qui avaient cru en moi je ne pouvais pas perdre ici ! J’étais bien décidé à gagner, à devenir plus fort, et à revenir à la Soul Society en tant qu’un Capitaine d’un autre niveau !

Le regard dans mes yeux changea, j’étais décidé à ne pas me laisser mourir sans avoir mon mot à dire ! J’allais lui montrer qu’il ne me faisait pas peur ! Que j’étais venu ici pour une bonne raison et qu’il le veuille ou non je resterais le maître de ce corps ! J’avais fait des erreurs et j’étais ici pour les réparer, pour rectifier mes tords, pour repartir sur de meilleurs bases et prouver que je n’étais définitivement pas n’importe qui ! Je me relevais, ma main chauffé au maximum par mon propre pouvoir se posa sur ma blessure qui fût cautérisé d’une façon archaïque. J’étais maintenant debout, mon regard planté dans le siens bien décidé à me faire comprendre !

Je suis là pour réparer mes tords ! Je compte bien réussir à payer pour tout le mal que j’ai causé ! Si j’ai merdé jusqu’à maintenant je ne suis pas resté l’homme que tu a connu il y a deux cents ans de ça ! Je ne te laisserais pas prendre le dessus sur ce corps ni même ruiner tout ce pour quoi j’ai travaillé depuis tant de temps ! Et comme seul les abrutis ne changent pas d’avis je vais te prouver que je ne suis plus le même !

J’avais haussé le ton ! Je criais presque, pourtant mes phrases ne sonnaient pas faux. Je ne perdrais pas sans me battre. Si je devais mourir aujourd’hui et bien soit, mais je le ferais debout, face à la mort, je ne comptais pas un instant baisser le regard ni même supplier qu’il m’épargne ! J’étais bien décidé à affronter ma sentence qu’elle qu’elle soit !

Il ne répondit pas, se contentant de dévoiler toutes ses dents, prenant une pause encore plus carnassière que précédemment. Il semblait bien décidé à aller au bout de se combat ! A en finir une fois pour toute ! Je n’avais probablement aucune chance de gagner ce combat, pourtant le regard dans mes yeux n’avait jamais été aussi décidé ! Je souriais face à la mort, il était trop tard pour changer mon destin, si c’est ce qui devait se passer, et bien soit !

Sur sa main droit cinq Balas furent créées, cinq minces et concentrées boules d’énergies. Une technique que je n’avais jamais vu mais que je redoutais pourtant déjà, elle était complètement différente de tout ce qu’il m’avait montré jusqu’ici et c’était bien ce qui me faisait peur. Il était trop sûr de lui, trop certains que je ne pourrais rien faire. Il allait en finir en une seule attaque et je n’allais absolument rien pouvoir y faire… Alors qu’il tendit la main pour tirer les cinq balas qui probablement allait annoncer ma mort, Onibi apparut à côté de lui, souriante. Et pourtant alors qu’un espoir nouveau se redessina dans mon coeur, un espoir qu’elle vienne à ma rescousse, les cinq Balas partirent et sur son autre main, ce qui ressemblait à cinq Ceros furent créés. Les boules d’énergies partirent à tout vitesse mais alors que je me dressais droit, fier sans esquisser le moindre mouvement elle continuèrent leur route loin derrière moi. Les cinq Ceros partirent en leur direction, finissant par toucher bien plus loin les cinq Balas qui explosèrent dans une explosion apocalyptique qui réussit à me souffler jusque devant mon Zanpakutô et mon Hollow. Ils me regardaient l’un comme l’autre souriant, content.

Bien joué le débile ! T’as passé le teste ! Tu m’as prouvé que t’étais vraiment là pour réparer tes tords ! Alors maintenant que je t’ai montré tout ça, t’as plutôt intérêt à me prouver que t’en est digne ! Pigé ducon ?! Oh et avant que j’oublie j’t’avais dit que je te le ferais payer.

Il s’avança jusqu’à moi alors que je les regardais encore avec des yeux incrédules, étendus sur le sol, il me regarda un dernier instant avant de venir me foutre un coup de pied monstrueux dans le ventre me faisant voler au loin. Un coup de pied qui devait probablement m’avoir cassé plusieurs côtes tant il était puissant. Aucun d’eux ne vint à ma rescousse. Avant de tomber inconscient au sol je pus discerner que les nuages dans cette partie de mon monde intérieur disparaissaient et le sol refleurissait à une vitesse incroyable. J’avais réussi !


Je me réveillais étendu au sol, le corps blessé au endroits où je m’étais fait frappé. Douloureusement j’essayais de me relever et d’observer autour de moi. Je découvrais les montagnes environnantes dans un état pitoyable, j’avais probablement perdu le contrôle de mon corps, néanmoins je n’avais pas bougé de l’endroit où j’étais, toujours dans cette plaine. Il avait probablement voulu me prouver qu’il était encore capable de prendre le dessus, que j’avais plutôt intérêt à me tenir droit maintenant et que si je ne trahissais ma parole un jour il me le ferait payer pour de bon…

Ma main passa sur mon visage, faisant apparaitre mon masque. Une sensation nouvelle de puissance s’empara de mon corps. Comme si je n’avais jamais utilisé ce masque à son plein potentiel comme si je n’avais eu le droit qu’à la version de base et que je venais de débloquer le pack de luxe… Deux traits rouges venaient d’apparaître sur mon masque, une bouche toujours plus grande qui offrait une gueule vraiment carnassière à mon masque alors que deux cornes avait poussé sur les côtés pointé vers l’avant. Et alors que ressentais une puissance nouvelle traverser mon corps un nom résonna dans ma tête, un nom qui m’était pourtant inconnue jusqu’à lors mais qui coulait tout simplement de source. Heyshiro.