AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion

CreativeJuiz

OuvrirFermer






Le forum est fermé. Vous pourrez nous retrouver sur notre nouveau projet ICI
Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

Partagez
 

 Salvador. [Terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Salvador
Salvador. [Terminé] Arr-ind
Salvador
Rang : Dernier des Arrancars Intéressants

Messages : 49
MessageSujet: Salvador. [Terminé]   Salvador. [Terminé] Icon_minitimeDim 2 Fév - 16:00

    Avatar : Pride de Full Metal Alchemist
    Parrain : Aucun.
    Comment avez-vous découvert le forum ? Topsite.

Salvator

    Âge : Inconnu (proche du millénaire) mais mort à 10 ans.
    Race : Arrancar issu d'un Vasto Lorde
    Localisation : Hueco Mundo
    Votre précédent rôle : Aucun, a toujours été indépendant.
    Rang demandé : Arrancar de base Vasto Lorde, indépendant. Enfin, si c'est possible bien sûr.

    Description de votre personnage :

    Bien souvent, on associe l’innocence à l'enfance. Du fait de son aspect général, on pourrait donc penser que Salvador est la plus pure et la plus innocente des créatures du Hueco Mundo. Et on se tromperait lourdement. C'est ce genre d'erreur de jugement qui a conduit une légion d'Hollows à la mort.

    L'aspect physique de Salvator est celui d'un garçon d'une dizaine d'années. Sa silhouette, fine, chétive, et petite taille l'indique clairement comme une proie de premier ordre. Ses bras, dont l'épaisseur est risible, semblent avoir été créés pour se blottir contre une mère aimante. Quant à ses jambes, aussi insignifiantes que le reste de son anatomie, elles semblent à peine capables de soutenir son poids si léger. Mais la ressemblance avec un rejeton d'humain ne s'arrête pas là : en toutes circonstances, Salvador est vêtu d'un smoking gris, qu'il porte par dessus une chemise aussi blanche que la neige. Et pour accompagner le tout, une paire de mocassins se charge de recouvrir ses pieds, dont l'utilité reste à trouver. Malgré son appartenance au Hueco Mundo, cet ancien Vasto Lorde semble accorder beaucoup d'attention à son apparence.

    Le visage de cette créature est au moins aussi paradoxal que son apparence : une épaisse tignasse noirâtre encadre un faciès plutôt olivâtre dont la capacité à exprimer des émotions aussi diverses qu'opposées n'est plus à démontrer. De discrètes oreilles se laissent timidement apercevoir mais n'accrochent pas plus le regard que ça. Des yeux, plutôt petits et constamment en mouvement, attirent tout de suite l'attention. Ils lui servent à épier et à analyser le comportement des Autres. Son nez, fin et retroussé, surplombe une bouche si minuscule qu'il n'est pas aisé de distinguer où commencent les lèvres et où finit la peau. Lèvres, fines mais charnues, qui esquissent la majorité du temps le sourire timide qu'un gosse peut servir à un adulte inconnu afin de passer pour un ange. Mais qui peuvent également se muer en une moue boudeuse ou une grimace de mépris. Le visage de Salvador prend dès lors une dimension bien plus sinistre.

    Mais revenons à ses yeux : leur particularité est leur capacité à changer de couleur. Ceci n'est pas due à des paramètres classiques tel que l'éclairage -de toute manière, le Hueco Mundo étant plongé dans le noir- mais bel et bien à l'humeur de l'ancien Menos, ce qui l'oblige à une certaine transparence. Rouge de la rage, noir du mépris, gris de l'indifférence, jaune de la satisfaction, bleu de l'assurance : c'est toute une palette de couleurs qui définit la profondeur du regard de Salvator.

    La couleur de la peau du démon à l’apparence enfantine est également variable : lorsque ce dernier est satisfait, irrité ou juste plein d’assurance, elle a la couleur et l’aspect de celle d’un pitoyable mortel, le faisant passer pour un vrai petit garçon. Néanmoins, lorsqu’il est en proie à un profond mépris, à une profonde indifférence ou même à de sombres pulsions meurtrières, sa peau peut alors devenir d’un blanc pâle, d’un gris cendre ou même d’un noir d’ébène. Ses mains sont protégées par des sortes de gantelets d'os, vestiges de ce qui fut son masque.

    Cette apparence juvénile cache toutefois un certain intellect : ses nombreux siècles d’existence et de survie dans le territoire hostile qu’est le Hueco Mundo ne sont pas dues à une quelconque force brute mais plutôt à ses facultés de raisonnement et à son expérience.

    Concernant son expérience avec les femmes ou les créatures de sexe opposé… Lors de sa mort, Salvador n’était qu’un tout jeune garçon ; il n’a donc jamais éprouvé d’intérêt particulier pour l’anatomie féminine et ses courbes majestueuses. Il est donc impossible d’utiliser ses charmes pour manipuler l’ancien Vasto Lorde ; il n’en serait qu’agacé. D'ailleurs, son trou se trouve là où devrait se trouver la preuve de son ancienne appartenance au genre masculin.

    Bien que peu sujet à tout sentiment bestial tel que la colère ou la rage, qu’il juge réservé aux êtres d’intelligence inférieure, il arrive que Salvador se laisse balayer par ce genre d’instinct primal. Mais cela reste très rare et est généralement le fruit de l’un de ses plus grands défauts : l’orgueil. La créature au visage enfantin se considère comme supérieure à tout autre être, dans un monde comme dans l’autre. Afin de ne pas briser cette illusion, Salvador n’hésite pas à embrumer ses propres facultés de jugement, ce qui l’a déjà mis dans des situations peu enviables. De plus, qu’un être le sous-estime ou le rabaisse a le don de le mettre hors de lui.

    Mais la patience et la prudence sont inhérentes à cet être millénaire, et il sait également quand le moment est venu de fuir ou de se cacher. S’il est capable de remettre en cause la supériorité d’un autre être, il n’en est pas de même pour sa puissance et l’on ne compte plus le nombre de fois où Salvador a échappé aux griffes d’un adversaire un peu trop redoutable. Le jour viendra où Salvador n’aura plus besoin de fuir devant quiconque. Il sera alors le chasseur, et les Autres les proies. Et l’ensemble des mondes sera alors le terrain de jeux de cet enfant qui n’en est plus un.

    Pourtant parler de chasse tout en décrivant Salvador reste paradoxal. Dans la plupart des cultures humaines, l’homme chasse afin de se nourrir et de nourrir sa famille. Il s’agit d’un cycle naturel qu’il est vain de rejeter. De la même manière, les Hollows chassent pour se nourrir et agrandir leur puissance. Bien que pour certains, l’admettre est difficile, il s’agit d’un cycle tout aussi naturel que le premier. Mais Salvador ne chasse pas pour se nourrir. Ni même par amusement. Il s’agit plutôt d’une occupation, d’une lutte désespérée contre l’ennui et la folie qui guette toute créature du Hueco Mundo, et également une manière d'affirmer, d'imposer aux Autres son existence.

    Car après un millénaire passé dans cet espace où la survie est synonyme de perte identitaire, Salvador n’a peur que d’une chose : que la folie le fasse retourner dans le gouffre béant de ténèbres duquel il s’est extrait, qu’elle le fasse retourner à l’état de simple âme parmi tant d’autres, dans le maelstrom de consciences et de peurs qu'est un Gillian.

    Le but final de Salvador n’est donc pas si complexe, bien qu’il soit difficile d’être tout à fait certain de sa réalité tant la créature sait se montrer versatile et secrète. Salvador n’a d’estime que pour un seul être : lui-même. C’est donc un être d’un égoïsme et d’un égocentrisme rare. Pour  lui, le monde se divise en deux catégories : Salvador et les Autres. Ces derniers ne sont que les marches d’un escalier menant à la domination suprême, symbole de survie éternelle.  Il serait donc stupide pour l’Arrancar de ne pas emprunter cette voie, de ne pas écraser ces marches douées de conscience.  Salvador souhaite perdurer éternellement et pour cela, il est conscient qu’il faut se dresser en haut de la chaîne alimentaire.

    Pour atteindre son but, Salvador manipule ses propres émotions comme il manipule les marches de l’escalier afin de les agencer de manière à arriver au sommet le plus rapidement possible. Tant qu’il n’a pas jaugé la puissance d’un inconnu ou sa possible utilité, il se montre sous son meilleur jour. Comme un caméléon sait s’adapter à son environnement, Salvador est capable de donner à ses éventuels interlocuteurs ce qu’ils veulent. Et n'allez pas croire qu'il n'a pas d'alliés, beaucoup d'Arrancars lui sont proches. Mais la frontière entre amis et ennemis est si mince...

    Et surtout, n’oubliez pas : malgré ce que son nom semble suggérer, le seul être que Salvador souhaite sauver c’est lui-même…

    Description de votre pouvoir :

    Son Zanpakutō se nomme « Sin Cara ». C'est un Zanpakutō de type maléfice un peu particulier. Dans son état scellé, il s'agit d'un fouet bien étrange : de couleur noire et plutôt long, il fait davantage penser au tentacule d'un poulpe plutôt qu'à une arme artificielle. Salvador le porte autour de la taille, comme s'il s'agissait d'une ceinture.

    Spoiler:

    Sa phrase de libération est : « ¡ Prolifera, Sin Cara! ». Une fois cette dernière prononcée, le Zanpakutō de Salvador se referme autour de son visage, jusqu'à recouvrir entièrement la moindre surface de peau. Le corps du garçon grandit alors, jusqu'à atteindre une taille adulte, et ses muscles se développent. De nombreux appendices (une dizaine) lui poussent alors dans le dos, d'une longueur bien plus grande que celle de son Zanpakutō et disposant des mêmes ventouses. Comme ces appendices font partie du corps du jeune homme, c'est son niveau de combat au corps à corps qu'il faut prendre en compte puisque mouvoir plus de dix membres voire plus en même temps n'est pas chose aisée.

    N'ayant plus de visage, Salvador perd l'usage de l'odorat et de la vue, mais aiguise ses autres sens et devient capable de percevoir distinctement son adversaire grâce à l'ouïe.

    Sous cette forme, Salvador récupère ses pouvoirs plutôt particuliers, qui lui permettent de parasiter les cibles de ses attaques. En effet, chaque plaie touchée par son Reiatsu va donner naissance à un appendice plus ou moins long et noirâtre, que la plaie se situe sur le corps de Salvador ou sur celui de son adversaire.

    Ce nombre aberrant de membres à manipuler peut sembler irréaliste, mais l'intelligence et la faculté de réflexion de l'arrancar millénaire est hors norme et lui permet de les contrôler sans le moindre problème de coordination. Il se bat autant à l'instinct qu'avec l'aide de son expérience.

    Histoire :

    Ais-je un jour été humain ? Cette question m'a longtemps tourmenté alors que je n'étais qu'un simple Adjuchas. Je n'avais alors que très peu de souvenirs de ma vie humaine, tant l'appartenance à un Gillian m'avait bouleversé. Au fil des années et en interrogeant ma mémoire, je suis parvenu à me souvenir de mon enfance. Pour devenir Vasto Lorde, il ne faut pas rester figé dans le présent. C'est là l'erreur des Adjuchas bestiaux qui se contentent de s'entre-dévorer, pensant qu'il suffit d'accumuler de la puissance pour évoluer.

    Ce qui sépare le Vasto Lorde de l'Adjuchas est la même chose qui sépare l'être humain (que nous étions) de l'animal : la capacité à se projeter dans l'avenir et à tirer des leçons du passé. Mais pour se projeter dans l'avenir, pour parvenir à un stade de conscience plus élevé, il faut savoir se perdre dans les méandres de sa propre conscience, revivre son passé et surtout, revivre sa mort. On raconte que le pouvoir d'un Vasto Lorde a un rapport avec la façon dont il est mort, mais ce ne sont là que des théories.

    Pour ma part, je me suis éveillé grâce à toute l'énergie récupérée sur d'autres Adjuchas, mais également du fait d'avoir forcé les souvenirs de mon âme à ressurgir petit à petit. Lorsque je fus capable de visualiser un visage et un corps à la mention du nom « Salvador », je pus enfin évoluer. Mais laissez-moi plutôt vous parler de mon passé et du garçon que j'étais alors.


    Le sauveur [vers l'an 915 après J-C]


    Dans une petite ville de l'Espagne médiévale naquit un jeune garçon. Il fut nommé « Salvador » en l'honneur du Christ par sa mère, qui espérait ainsi se voir accorder le pardon. En effet, la jeune et magnifique génitrice exerçait un métier qui ne s'accordait pas du tout avec la foi aveugle qu'elle vouait à Dieu. Elle était prostituée et, comme beaucoup de jeunes femmes de cette époque, n'avait aucun moyen de savoir qui était le père. Elle espérait que cet enfant serait sa Rédemption.

    Elle résolut donc d'arrêter ses activités nocturnes afin de se consacrer à l'éducation du jeune Salvador. La mère du garçon, Manuela, était issue de famille noble, même si elle avait été répudiée. Elle avait donc étudié avec des précepteurs et, même si ce genre de connaissances ne servaient pas lorsqu'on souhaitait survivre dans les ruelles sombres d'une ville, elle apprit à son enfant tout ce qu'elle savait.

    Ce fut une grave erreur. Car dans ce contexte de crise où les Maures menaçait l'Espagne catholique, il n'y avait que trop peu de nourriture. Tous les consommables étaient employés à nourrir les riches seigneurs qui, en bons chevaliers, allaient défendre leurs terres, le ventre bien rempli, pendant que leur peuple criait famine.

    Mais si Manuela ne savait pas qui était le père, ses clients, eux, n'avaient aucun moyen de le savoir. C'est ainsi qu'ils parvinrent à vivre plusieurs années dans une petite chambre, qui servait auparavant aux activités de Manuela. La cause de cette situation plutôt stable était un jeune et riche chevalier, persuadé et honteux d'être le père, qui payait Manuela en échange de son silence. En effet, un bâtard, ça faisait un peut tâche pour la réputation d'un jeune chevalier.

    Lorsqu'il eut cinq ans, le jeune garçon eut l'autorisation de jouer dans la ville avec d'autres morveux. Ce qu'il fit avec une grande joie. Parfois, des adultes les attiraient, lui et ses camarades, sur le côté et leur demandaient des services. Oh, ce n'était jamais grand chose : il s'agissait de voler de la nourriture sur le marché, ou de voler les badauds. Entraînés par eux, les gosses des rues excellèrent rapidement à ces petits larcins sans conséquences.

    Et Salvador fut trop rapidement heureux d'avoir été si attentifs aux leçons de ses sinistres professeurs quand sa mère et lui apprirent que leur bienfaiteur était tombé sous les coups d'un sarrasin. N'ayant plus aucun moyen de subsistance, Manuela tenta de reprendre ses anciennes activités mais ce fut en vain. Le fruit de la jeunesse avait été trop consommé, et les rondeurs de sa chair évoquaient désormais plus un gargantuesque verrat qu'un fruit délicat.

    Le jeune garçon repartit donc dans les rues qu'il n'avait jamais vraiment quitté, mais décida cette fois-ci de travailler à son compte. Il commença petit, se contentant de voler des fruits sur le marché, ou les bourses bien visibles de badauds. Il n'hésita pas également à mendier, mais attira rapidement l'attention d'un être sinistre. Il s'agissait d'un dénommé Tuco, qu'on appelait avec humour « Sa Majesté des mouches » (mais dans son dos seulement) tant le nombre d'insectes lui tournant autour n'avait de cesse d'augmenter.

    Tuco était un ancien mendiant mais vivait à présent du travail des autres, cultivant sa crasse dans un palais fait de torchis. Il avait formé et contrôlait tous les mendiants de la ville. Il demandait en échange de sa protection à ce que ses « sujets » lui fournissent une partie de leur recette. Mais Salvador n'avait jamais rien donné, tant le peu d'argent qu'il récoltait ne suffisant qu'à peine pour sa mère et lui.

    Il n'y eut ni avertissement, ni menace. Une nuit, la petite habitation dans laquelle Manuela et son fils vivaient prit feu. La mère était encore dedans et ses cris de détresse en réveilla plus d'un. Quant à Salvador, il n'eut pas la chance de périr par le feu : il fut arraché à sa couche et emmené, comme un simple ballot, jusqu'à la demeure de Sa majesté Tuco.

    La pièce dans laquelle se trouvait le garçon était sinistre et sombre. Les murs, constitués de torchis, était constellés de tâches plutôt sombres, témoignage de scènes bien glauques. Forcé de s'agenouiller au pied du despote vêtu de guenilles, Salvador peinait à respirer tant la puanteur était forte. Il sentit avant de l'entendre, le premier coup de fouet qu'on lui administra. Tenu fermement par deux adultes dont la peau et les vêtements étaient noirs de crasse, le garçon de dix ans ne pouvait que serrer les dents afin de ne pas hurler de douleur. La peau de son dos partit en lambeaux en même temps que la chair de ses lèvres.

    C'était douloureux, mais rien n'était pire que l'attente. Celle qui espaçait les coups, rendant incertain le moment où viendrait la douleur aussi soudaine que brutale. Le petit Salvador avait cessé de gémir : à force de subir les coups, il n'éprouvait qu'une sorte de détachement. Son visage perdit toute émotion et il ne fit plus la faveur d'offrir ses gémissements au meurtrier de sa mère. Ce n'était plus son sang qui coulait, mais celui de quelqu'un d'autre. Ce n'était plus sa chair qui se détachait mais celle de quelqu'un d'autre.

    Des applaudissements retentirent, provoqués par de vieilles mains jaunies par l'âge.


    - Parfait, parfait.. Vraiment parfait. Ce sont des serviteurs de ta trempe qu'il me faut. Tu as quoi... huit ? Neuf ans ? Et tu continues de me regarder droit dans les yeux alors que tu te fais fouetter... Tu m'plais, gamin ! J'aime ce regard que tu me lances.

    La gorge desséchée se dilata, mais il n'en sortit qu'un râle. Salvador revint dans son corps, acceptant toute la douleur qui alourdissait son corps comme s'il était lesté de plomb. Tremblant de tous ses membres alors qu'il s'empêcher d'hurler, il s'obligea à foudroyer le meurtrier de sa mère du regard, à graver dans sa mémoire le moindre de ses traits. Ce salopard devait payer!

    Inconscient de ce qui se tramait dans l'esprit de sa victime, Tuco se leva tranquillement de son trône improvisé (une simple chaise de bois) et s'approcha du garçon.


    - Dis-moi, jusqu'où serais-tu prêt à aller pour survivre ? Tu m'a l'air d'un gosse débrouillard... Serais-tu prêt à me rejoindre, gamin?

    Le garçon remuait les lèvres, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Pourtant, sans se décourager, il continua à remuer ses lèvres, patiemment, calmement, devant le regard intrigué du roi des mendiants. Interloqué par ce manège insolite, Tuco se pencha en avant et colla son oreille près des lèvres du garçon afin de recueillir sa réponse.

    Soudain, se jetant en avant, le gamin plongea ses dents vers la gorge de Tuco, visant la carotide. Il mordit comme un beau diable, de toute la force de sa faible mâchoire, jusqu'à ce que sa gorge s'emplisse d'un mélange amer au goût de fer. Tuco se jeta loin du garçon et tenta de compresser la plaie béante qu'il avait au cou avec sa main droite, tout en retenant à grand peine ses hurlements.

    Pendant ce temps, les deux gardes qui maintenaient le blessé le frappèrent sauvagement, mais tout ce qui sortit de la gorge du garçon furent une avalanche de mots.


    - Salvador... Je suis Salvador ! Pas « gamin », Salvador !

    Cela peut sembler étrange qu'un gamin se contente de corriger son nom alors qu'il s'apprête à mourir, mais il serait inconcevable pour le garçon de prononcer d'autres mots. Que devrait-il dire d'autres ? Des insanités ? Gueuler à Tuco qu'il va venger sa mère ? La seule chose que possède Salvador, la seule chose qu'il n'a pas volé, c'est son identité. Et cela, il ne laissera personne lui retirer.

    Calmé, Sa Majesté des Mouches fit signe à deux autres mendiants d'apporter une vieille bassine qu'ils avaient laissé dans un coin. Elle contenait de l'eau, mais également une espèce de créature visqueuse. Ils amenèrent la bassine juste devant Salvador, qui se débattit du mieux qu'il put. Mais ce n'était qu'un enfant et, pris en tenaille entre deux adultes, il ne pouvait rien faire.

    Lorsqu'on lui fit plonger la tête dans la bassine, Salvador se rendit compte que l'habitant des lieux n'était autre qu'un poulpe, dont les tentacules se refermèrent sur son visage. Malgré tout son courage, toute sa détermination, le supplicié n'était qu'un enfant et, dans l'intimité de cette eau viciée, il laissa libre cours à ses hurlements, faisant remonter à la surface un florilège de bulles. Un tentacule se glissa dans sa bouche, continuant son chemin jusqu'à sa gorge et, petit à petit, le manque d'air provoqua la mort du garçon.

    La tête flottant à la surface de l'eau trouble, Salvador n'était plus. Pourtant, une sorte de créature éthérée lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Relié par une chaîne au corps du garçon comme un fœtus l'est à sa mère, la créature observait Tuco avec haine, hurlant sa rage tout en tirant sur la chaîne afin d'atteindre le meurtrier de sa mère.

    Lorsqu'il eut enfin raison de la chaîne, l'ancien enfant profita de sa nouvelle condition de Hollow pour traquer son meurtrier et ses complices. Mais sa proie succomba finalement aux blessures que lui avait causé Salvador (la médecine n'étant pas très développé à cette époque) et devint également un Hollow. La proie devint chasseur et Salvador finit dans son estomac. S'ensuivit alors un cycle entier de cannibalisme qui conduisit à la création d'un nouveau Gillian et à l'arrivée de Salvador, perdu dans une grande diversité de consciences, au Hueco Mundo. Sauf que, malgré sa faiblesse, celui qui avait été un garçon possédait une volonté à toute épreuve...

    De son vivant, le monde était dirigé par les seigneurs et leurs sujets, et il n'y avait pas de place pour les êtres comme Salvador. Il n'y avait de la place que pour les Autres. Pourtant, le petit garçon n'avait comme seule ambition que celle de se faire une place parmi eux, de montrer au monde qu'il méritait d’exister. Mais ce rêve secret fut étouffé dans l’œuf, détruit par la cruauté d'un dénommé Tuco.

    Pourtant, le monde que Salvador a rejoint, le Hueco Mundo, ne semble pas obéir à des règles si différentes...


    Je suis Salvador ! [Xème siècle – XIVème siècle]


    Incompréhension. Stupeur. Consternation. Nous sommes des milliers à nous lamenter. « Je » n'existe plus, remplacé par « Nous », pour une durée qui semble infinie.De notre condition d'être humain, il ne nous reste plus qu'un sentiment. La Faim. Elle tiraille nos entrailles imaginaires. Nous ne sommes plus que des êtres éthérés, des voiles de soie gonflées par le vent qui se bercent d'illusions, tentant vainement de recouvrer leur apparence originelle. Nous ne sommes plus des êtres humains. Nous ne l'avons peut-être jamais été. Tout cela ne devait n'être qu'un songe. Il n'y a que cette existence dénué de sens, où nous formons un maelstrom de pensées, de consciences. La folie domine, résidant dans chaque élément nous constituant, répandant le désespoir parmi les plus jeunes et la résignation chez les plus anciens. Quelquefois, un pan entier de notre existence bascule et disparaît, quittant notre prison obscur, ou plutôt notre être.

    Nous avons conscience de notre unité : nous ne sommes qu'un, nous formons une entité. Parfois, cette entité se rappelle à notre souvenir et c'est un pan de notre être qui s'effondre, reconstitué petit à petit par d'autres anciens êtres humains. Autres. Ce mot ne signifie rien pour nous, mais l'un de nous semble réagir étrangement lorsque la pensée collective s'aventure dans la partie de la mémoire collective contenant ce terme.

    Pourtant, rien ne peut nous bouleverser. Nous étions, nous sommes, nous serons. Jamais notre unité ne se diversifiera. Jamais nous ne cesserons d'être une seule et même entité. Le temps ne s'écoule pas, ne s'écoule plus, ne s'est jamais écoulé. Dans notre univers, il n'y a que nous. Un vortex constitué des nouvelles et des anciennes consciences. Certaines disparaissent, d'autres apparaissent, c'est l'ordre naturel des choses.

    Il n'y a jamais eu d'humanité, pour aucun d'entre nous. Ce n'est qu'un songe, provoqué par une conscience défaillante. Il n'y a que Nous. Le vortex, l'espace obscur, la nuit aussi éternelle que notre propre unité. Nous employons des mots sans comprendre leur provenance. D'ailleurs, que sont les mots, d'où proviennent-ils ? D'où viennent les consciences et où partent-elles ? Pourquoi notre être se décompose-t-il ?

    Certaines consciences, parmi les plus anciennes, se ferment à notre communion et finissent par disparaître. Happées, avalées, digérées... Par qui ? Qui se posent toutes ces questions ? Il n'y a que Nous alors pourquoi une infime partie de notre être a-t-elle besoin d'exprimer de telles interrogations?


    Salvador...

    Un nouveau mot fait son apparition dans notre mémoire collective, se propageant comme une onde, parcourant les masses laiteuses et éthérées qui nous compose comme un vent particulièrement brutal. Il se déplace à contre-sens du maelstrom, et ce simple mot semble contenir davantage de pouvoir que Nous.

    Je... Je... Je suis.

    « Je » n'existe pas, n'existe plus, n'a jamais existé. Nous ne pouvons cautionner ça, nous ne pouvons renier notre existence. Nous devons admettre, durant quelques instants seulement, la diversité qui, paradoxalement, constitue notre unité et nous devons chasser l'élément perturbateur. Les masses laiteuses, infimes lucioles noyées dans un océan de ténèbres sans fin, profitent de cette accalmie dans leur tournoiement perpétuel pour se jeter vers une lumière qui brille de plus en plus, jusqu'à chasser sur une courte distance les ténèbres l'entourant.

    Je suis Salvador.

    La lumière brille de plus en plus, son éclat englobant toutes les minuscules lucioles osant nier son existence. Elle atteint son paroxysme avant de décroître soudainement. Un masque aux proportions gigantesques tombe au sol, le nez disproportionné et pointu se plantant dans la poussière comme un étendard.

    Il ne reste plus que moi, Salvador. J'existe. Je n'ai jamais cessé d'exister. Je ne suis plus un petit garçon. Je ne suis plus humain. Je ne suis plus un Hollow. Je suis l'égal des « Autres ». Je suis, comme je viens de le lire dans les consciences que j'ai dévoré, un Adjuchas. Je goûte le mot du bout des lèvres, le prononçant à plusieurs reprises. Seul le silence me répond. La sonorité de ce terme est agréable et sonne bien à mes oreilles.

    Avec l'insouciance d'un enfant, je me balade au milieu d'une forêt aux arbres gigantesques, que seule la lumière blafarde de la lune éclaire. Le sol est composé d'un sable plutôt fin qui a l'impudence de s'accrocher à mes tentacules. Le fait d'être devenu une sorte de calamar masqué ne me choque pas, bien que je caresse l'idée de retrouver mon apparence originelle avec un désir infini.

    L'endroit dans lequel je me trouve est sans nul doute l'Enfer... Je ne sais d'où vient ce terme, ni ce qu'il signifie. Lorsque j'y pense, je me remémore une figure féminine, maternelle... Mais cela fait partie de mon ancienne vie, aussi je n'y prête plus attention. La seule chose qu'il faut que je fasse, c'est me nourrir des Autres. Peut-être qu'ainsi atteindrais-je le stade supérieur ? De toute manière, il n'y a rien d'autres à faire, ici, et je m'ennuie. Ma faim n'a pas diminuée...

    Nous souhaitons évoluer mais nous ne sommes que des bêtes... [XVème siècle – XIXème siècle


    Un siècle... C'est le temps qu'il m'a fallu pour comprendre que la voie que j'empruntais était sans issue. Comme la plupart des Adjuchas, j'étais à la recherche de la puissance ultime : je voulais devenir Vasto Lorde. Et comme beaucoup d'autres Adjuchas, j'avançais à reculons. Mais tout d'abord, comment pouvais-je être au courant de l'existence des Vasto Lorde ?

    Après avoir nettoyé la forêt des Menos de bon nombres de Gillians, je commençais à être intimement persuadé de ma supériorité. Aussi, agacé par ces adversaires si prévisibles et si bestiaux, je décidais de parcourir le Hueco Mundo à la recherche d'autres êtres comme moi. Je n'eus pas longtemps à chercher. Première rencontre, première défaite. Il s'agissait d'un Adjuchas au physique évoquant un Rhinocéros, qui manipulait le sable. J'avais découvert que mes tentacules étaient de formidables armes mais cela ne m'était d'aucune utilité contre une force aussi bestiale. Je n'étais pas à la hauteur, je méritais d'être dévoré.

    Pourtant, il ne le fit pas et se présenta. Il se nommait Salomon et avait comme objectif de devenir Vasto Lorde. Dérouté par ce terme que je ne connaissais pas, je lui demandais de le clarifier, et également la raison pour laquelle il n'avait pas pris ma vie.


    - Il est difficile de survivre seul au Hueco Mundo. Tu serais un allié de valeur et, vu que je reste plus puissant, je n'aurais pas à craindre une quelconque traîtrise. Ma réponse te satisfait-elle?

    Je me sentis obligé d'acquiescer tant ses paroles sonnaient vraies. Il m'expliqua alors que les Vasto Lorde étaient les plus puissants des Menos et que rares étaient les élus capables de parvenir à un tel niveau de puissance. Cela faisait plus d'un siècle qu'il parcourait le Hueco Mundo, défiant et dévorant tous les Adjuchas qu'il rencontrait. Mais, récemment, il avait été contraint de fuir contre un Adjuchas plus puissant que la normale et avait décidé de se trouver un allié, craignant de succomber à une seconde rencontre.

    J'acceptai donc d'être son allié, et parcourais le monde à ses côtés. Ensemble, nous combattîmes et dévorâmes de nombreux Hollows et Menos, mais sans parvenir à ce stade idyllique de Vasto Lorde. J'en étais venu à apprécier Salomon. Il avait été un grand homme de son vivant, et l'était resté à sa mort : plein de sagesse, il me faisait part de sa manière de voir le monde et c'est ensemble que nous parvinrent, peu à peu, à tenter de réveiller nos souvenirs de nos vies de mortels.

    Enfin, j'avais l'impression d'avoir ce qui pouvait s'approcher le plus d'un ami. Enfin, je m'étais débarrassé de cette amie envahissante qu'était la solitude. La chute n'en fut que plus haute...


    - Désolé, Salvador. Mais je vais m'arrêter là. Il faut se montrer raisonnable : malgré toutes nos victimes, nous ne nous sommes pas rapprochés d'un pouce de notre objectif. Et puis, à quoi cela pourrait-il nous servir de devenir Vasto Lorde ? Non, je romps notre association. Je pense que le monde des humains a bien plus à nous offrir. Dévorer nos congénères me fatigue. déclara-t-il de sa voix grave et posée qui, habituellement, avait tendance à apaiser Salvador.
    - ...
    - Prends soin de toi, mon a...

    Il n'eut jamais le temps de finir sa phrase. S'il y avait une chose que j'avais retenue de notre première rencontre, c'est que ma première défaite en tant qu'Adjuchas n'était pas due à un quelconque manque de force. Elle était due à mon manque de vitesse. Et depuis ce jour, je n'avais eue de cesse de concentrer toute l'énergie récupérée sur le cadavre des Adjuchas à améliorer celle-ci afin de ne plus jamais perdre. Perdre, cela signifie mourir. Or, je devais survivre.

    Cette vitesse, que je ne comptais plus utiliser contre Salomon puisque j'en étais venu à le considérer comme le père que je n'avais jamais eu, fut mise à contribution pour lui porter le coup fatal. Un instant, j'étais à plusieurs dizaines de mètres de lui, en train de l'écouter annoncer sa traîtrise. L'instant d'après, l'un de mes tentacules se refermait autour de son cou , se resserrant jusqu'à séparer sa tête rugueuse de son corps.

    Cette tâche ingrate faite, je me détournais du cadavre et reprenais ma route. Salomon avait renoncé. Renoncer, c'était synonyme de défaite. Renoncer, c'était perdre. Perdre, c'était mourir.

    Les paroles de mon ancien allié n'avaient toutefois pas été prononcées en vain. Le doute m'effleura : peut-être avait-il raison. Peut-être n'était-il pas possible pour tout le monde de devenir Vasto Lorde en se contentant de dévorer ses congénères. Nous nous comportons comme de stupides animaux. Nous souhaitons évoluer, mais nous ne sommes que des bêtes. Comment la divinité pourrait-elle être accordée à des êtres aussi inférieures, tant d'un point de vue mental que d'un point de vue physique ? Il ne fallait pas se contenter de se nourrir de la chair des vaincus, il fallait absorber tout ce qui pouvait servir.

    Je changeais donc de mode de fonctionnement. J'approchais un groupe d'Adjuchas ou un Adjuchas isolé et, tentais de sympathiser après qu'ils se soient rendus compte de ma supériorité physique. Bien entendu, il m'arrivait parfois de tomber sur plus fort que moi, mais je me servais de ma vitesse pour fuir. Une fois que j'avais sympathisé avec les vaincus, je les questionnais sur la vie qu'ils avaient mené de leur vivant. Ceux qui étaient incapables de me répondre mourraient de suite et je me contentais de me nourrir de leur énergie spirituelle. Les autres gagnaient un sursis. Peu à peu, j'en appris de plus en plus sur le monde des humains, et même sur celui des êtres appelés Shinigamis. Je n'en avais jamais entendu parler avant mais, sans que je connaisse leur existence, ils semblaient être les pires ennemis de la race Hollow...

    Moi qui pensais que le plus grand ennemi du Hollow, c'était le Hollow lui-même...

    Ainsi, petit à petit, je me cultivais. Ces nouvelles connaissances me permirent peu à peu de m'éloigner de mon mode de pensée plutôt bestial, et je recouvrais peu à peu ma mémoire concernant ma mort et la vie que je menais auparavant. La forme originelle cessa de n'être qu'un simple désir immatériel pour prendre de la tangibilité : j'étais capable de me souvenir de mon apparence physique d'antan. Et peu à peu, je rétrécissais...

    Sans m'en rendre compte, je devenais un Vasto Lorde. En m'étant détaché de tout ce qui faisait de moi un être bestial, en développant peu à peu une conscience bien plus sage, bien plus divine, je m'approchais de plus en plus du stade vers lequel j'avais tant voulu évolué. Mais ce n'était que le début de l'évolution, seulement le stade larvaire. Il me fallut encore quelques siècles de collecte d'énergie spirituelle et d'informations concernant les autres mondes, pour dépasser le stade chrysalide.


    La déchéance d'un dieu [XXIème siècle]


     « Vasto Lorde ». Ce mot, que l'on ne prononçait qu'avec crainte et respect, me définissait enfin. Mais, contrairement à mes congénères (que je me gardais bien de croiser), je n'avais pas éprouvé le besoin de devenir propriétaire d'une terre. De mon vivant, j'avais toujours haï ces seigneurs orgueilleux qui vivaient paisiblement tout en exploitant leur peuple. Maintenant que je faisais partie d'une catégorie similaire, ma haine restait tenace.

    Non, je ne me contentais pas de mes nouvelles capacités. Je ne restais jamais bien longtemps au même endroit, voyageant incessamment. Je continuais de me nourrir des Adjuchas, même si ma tactique d'approche était quelque peu différente : je me présentais d'abord comme étant Vasto Lorde, leur accordait une démonstration de ma puissance, puis je leur faisais croire que j'allais les aider à atteindre mon niveau de conscience et ainsi, je leurs extorquais des renseignements sur l'actualité dans le monde des vivants.

    C'est ainsi que, sans sortir du Hueco Mundo, j'ai pu me tenir informé des événements les plus importants. Mais également des modifications subies par le monde des vivants, touché par la « modernité ». J'ai d'ailleurs renommé ma méthode particulière de chasser « El Mundo », en l'honneur d'un célèbre « journal » humain.

    Bien sûr, je pourrais me contenter de capturer mes informateurs, de les torturer afin d'obtenir mes informations puis de les dévorer. Mais où serait la subtilité, la satisfaction d'avoir montré sa supériorité physique et mentale ? Quelle gloire y a -t-il à obliger par la force un être à se confier ? Il y a beaucoup plus de mérite à le manipuler. Et c'est bien moins salissant.

    Et puis, il m'arrive même de laisser partir un Adjuchas lorsqu'il me révèle des informations vraiment intéressantes. Celui qui, par exemple, m'a révélé l'existence des arrancars et de Las Noches en est un bon exemple. Enfin, je connaissais déjà le palais de celui que je nommais avec crainte et respect le « Maître du Temps », et je m'en étais toujours éloigné, même une fois devenu Vasto Lorde. Mais j'ignorais que l'ancien roi du Hueco Mundo avait été destitué et faisait partie de l'armée de son remplaçant, qui n'était autre qu'un Shinigami !

    D'autre part, l'Adjuchas prétendait que ce même Shinigami était parvenu à retirer leur masque à de nombreux menos, ce qui, outre le fait de leur avoir rendu une apparence presque humaine, avait augmenté leur pouvoir. J'avais du mal à croire cette étonnante révélation mais ne fis aucun commentaire, et je laissais partir cet informateur. Cette histoire d'Arrancar aiguillait ma curiosité.

    Les années passèrent et les informations changèrent : Aizen avait disparu et c'était l'ancien Sexta Espada, un dénommé Grimmjow qui avait pris le pouvoir. Il semblait avoir découvert un pouvoir bien plus puissant que celui des Arrancars. Cela me choqua : Grimmjow n'avait jamais dépassé le statut d'Adjuchas. Comment pouvait-il être soudainement, alors qu'il n'était qu'un Arrancar d'origine Adjuchas, le roi d'une Espada constitué d'anciens Vasto Lorde ? Quelle était cette force qu'il avait découverte ?

    Cela me fit prendre conscience que mon évolution n'était pas achevée : je ne pouvais me contenter de rester un simple Vasto Lorde. Il fallait que je devienne un Arrancar. Il fallait que je découvre ce pouvoir étrange que maîtrisait Grimmjow. Je devais devenir encore plus fort, encore plus sage, encore plus intelligent. Il fallait que je dépasse une nouvelle fois mes limites. Je ne pouvais continuer d'éviter les autres Vasto Lorde ou les Arrancars. Je ne pouvais continuer de me sustenter avec de simple Adjuchas. Une nouvelle fois, il fallait que je trouve le moyen d'évoluer. S'il s'agissait simplement d'enlever son masque, n'importe qui serait capable de le faire. Comme toute expérience, elle avait des risques. Et je les devinais sans peine.

    Je ne voulais pas être un Arrancar raté. Je voulais retrouver l'apparence que j'avais jadis, celle de ce petit garçon qui était mort aux mains de mendiants et qui avait quitté la vie en maudissant l'injustice de ce monde si cruel. Sous cette apparence, j'accomplirais mon désir de toujours : me hisser au sommet, à une position où personne ne pourrait me menacer. Je serais le fléau de ce monde, comme de l'autre.

    Mais pour atteindre ce but, il me fallait faire des sacrifices. Mon reiatsu, tel qu'il était, ne me permettait pas de mener une opération aussi colossale que celle de m’enlever mon masque tout en me modelant selon mes désirs. Il me fallait plus de puissance spirituelle et je ne connaissais qu'un seul moyen d'en obtenir plus.

    Je marchais pendant plusieurs mois dans ce désert aride qu'est le Hueco Mundo, jusqu'à trouver un endroit vraiment isolé, qu'aucun Vasto Lorde ne contrôlait. Une fois le choix du terrain fait, je me débarrassais de tous les Hollows que je croisais et je laissais leurs têtes sur le sol, afin de décourager d'éventuels belligérants.

    Il était temps pour moi d'évoluer, même si ça devait passer par ma déchéance. Pour devenir Arrancar, il me fallait sacrifier mon être actuel. Pour augmenter ma puissance spirituelle, il me fallait me débarrasser de ce qui la consommait.

    Je me séparais en premier de mes tentacules après avoir concentré tout mon Reiatsu dans mes mains, me contraignant à ne plus pouvoir me régénérer. Les appendices blanchâtres tombèrent au sol, et s'éloignèrent de moi en filant sur le sol à toute vitesse, avant de s'arrêter définitivement.

    Mon masque ne recouvrait ni mes yeux, ni mon nez, ni mes lèvres. Il se contentait de les contourner. J'allais donc en profiter pour perdre la vue, l'odorat et la parole. Utilisant mes mains dans lesquelles j'avais concentré tout mon Reiatsu, j'arrachais tout d'abord mes yeux de leurs orbites. Ils tombèrent au sol, roulant comme deux énormes billes.

    Le monde était devenu noir. Je ne m'étais jamais senti aussi vulnérable, même quand j'étais encore vivant. La peur s'engouffra en moi comme l'eau dans la coque brisée d'un navire. Pourtant, je ne pouvais m'arrêter là. C'était à présent le tour de mes lèvres et de ma langue. Les arracher fut un peu plus difficile car, sans l'usage de la vue, je dus m'y reprendre à plusieurs fois.

    Je passais donc au nez, que je découpais d'un rapide coup du tranchant de la main, et m'occupais ensuite des oreilles de la même façon. Je n'étais plus capable de sentir, d'entendre ou même de voir ce qui m'entourait. Pour la première fois depuis un millénaire, j'étais sans défenses. Et si les Adjuchas m'avaient menti ? Et si les informations qu'ils m'avaient donnés étaient fausses ? Peut-être m'avait-il suivi et allait-il m'attaquer ?

    Une sensation de vertige me prit et je ressentis un choc sourd sur mon épaule : je venais de tomber. Je n'étais plus qu'une larve, vulnérable aux attaques du plus faible des Hollows. Et le pire restait à venir. Car je n'allais pas tenter d'enlever mon masque maintenant. Non, j'allais patienter autant de temps qu'il était nécessaire, pour concentrer le Reiatsu dont j'avais besoin pour mon arrancarisation. En attendant, il me fallait survivre.


    Salvador, l'être qui ne voulait pas mourir. [2010-2011]


    Au fil des mois, la perte de mes sens finit par ne plus m'affecter. Je percevais les Reiatsus et, même si les autres parties de mon corps ne s'étaient pas régénérés, mes tentacules étaient revenues. J'étais capable de ressentir la présence d'un Adjuchas à des kilomètres à la ronde (enfin, s'il ne dissimulait pas son reiatsu). Et je n'éprouvais aucun soucis à l'annihiler.

    Mais une menace considérable se dévoilait le long de mes frontières : il s'agissait d'un Vasto Lorde. Et pas de n'importe lequel. On l'appelait Rigald et il ne quittait jamais son territoire, bien loin à l'Est. Je le connaissais de réputation et m'étais toujours tenu éloigné de lui. Même à cette distance, son Reiatsu brillait de mille feux : il n'avait pas pris la peine de le dissimuler, il venait pour tuer.

    Il avait entendu parler de la rumeur qu'un Vasto Lorde était venu dépérir dans cette région du désert peu fréquentée. Il y avait vu un moyen de se repaître de la chair de l'un de ses semblables, sans faire d'effort. Mais il attendait le moment propice et se contentait de promener sa carcasse d'homme-lion titanesque le long de mes frontières, jouissant de la peur qu'il provoquait le long de mes entrailles.

    Pourtant, je n'étais plus le même être qui, un jour, était tombé sur le sol comme un vieillard grippé. Le combat serait rude, mais pas inégal. Et je ne combattrais pas en tant que Vasto Lorde.

    Mon masque tomba au sol, arraché par mes mains à qui le Reiatsu avait donné une force exceptionnelle. Manipulant l'énergie spirituelle qui parcourait mon corps avec délicatesse, je l'empêchais de quitter mon corps et d'aller se répandre dans les environs. Tel un père aimant, je la berçais, lui faisant prendre ma forme d'antan. Des éclats de masques recouvrèrent mes poignets, formant des gants.

    Je n'étais plus un Vasto Lorde. J'étais devenu un Arrancar. Et j'avais récupéré tous mes sens, perdant néanmoins celui de percevoir les Reiatsus.

    Un rire qui tenait plus du rugissement retentit, l'écho se répercutant sur les dunes de sable environnante. Malgré ma joie d'avoir récupéré mon corps, je n'en étais pas la source. Un gigantesque lion apparut soudainement derrière moi et tenta de me couper en deux d'une patte aussi grande que mon torse.

    Utilisant également un Sonido, je m'éloignais de lui.


    - Quelle est cette pitoyable apparence ? Est-ce là celle d'un Vasto Lorde ? Où est ton masque, chétive créature ? Je ne vais pas avoir à me forcer pour te dévorer...

    Me concentrant sur le combat, je fus obligé de lui donner raison. Je n'étais pas encore de taille à affronter un Vasto Lorde plurimillénaire. Bien que ma vitesse soit égale à la sienne, sa force et sa résistance me surpassaient. Et mon Zanpakutō, qui était apparu dans ma main, ne m'était d'aucune utilité contre un adversaire aussi rapide.

    Je ne pouvais le toucher avec ce fouet, le tentacule se contentant de claquer dans le vide. Mon adversaire était bien trop fort et le savait, se permettant le luxe de me railler. Pourtant, je sentais que mon corps n'était pas parvenu au bout de ses capacités. Un Adjuchas m'avait parlé de la Resurrección, cette technique qui permettait à l'Arrancar de fusionner avec son Zanpakutō pour devenir d'une puissance colossale.

    Pourtant, cela signifierait perdre mon apparence de jeune garçon et ça, je ne pouvais me le permettre. Après tous les sacrifices réalisés dans le but d'obtenir ce corps tant désiré, je n'allais pas prendre le risque de le perdre une seconde fois.

    Une griffe me transperça soudainement la poitrine, ressortant dans mon dos. Je regardais, incrédule, la gueule du lion qui formait à présent un indicible sourire.


    - Adieu, gamin!

    Je contemplais, incrédule, ce gouffre béant qui ne demandait qu'à se refermer sur ma tête. Je ne souhaitais plus qu'une chose : disparaître pour survivre. C'est alors que je sentis une vague de chaleur me parcourir, tandis que mon Zanpakuto prenait vie et venait se resserrer autour mon visage comme un boa constrictor.

    Dominé par mon instinct, je laissais les mots franchir la barrière de mes lèvres.


    - Oculta, Sin Cara !

    Je sentis que ma puissance spirituelle augmentait soudainement. Des tentacules blanchâtres s'étaient refermés autour de la fourrure douceâtre du seigneur léonin, l'empêchant de s'écarter de moi. Une lueur d'incompréhension passa dans les yeux dorés de mon ancien semblable, et il enfonça plus profondément encore son bras, jusqu'à transpercer complètement mon torse.

    Mais la chair se régénérait déjà autour de son bras, l'emprisonnant dans un cercueil de chair dont j'étais la matière première. Bloqué comme il était, il ne pouvait éviter ma prochaine attaque. Concentrant mon Reiatsu dans mes poings, je m’apprêtais à réduire sa tête en bouillie. D'une frappe précise, rapide, inesquivable, je me fendais.

    Mon adversaire disparut. Il se déplaçait à une vitesse considérable, enchaînant les Sonido avec l'énergie du désespoir. Il était déjà bien trop loin pour que je ne songe à le poursuivre, d'autant plus que j'avais son bras en travers de la poitrine... Mes tentacules n'avaient pas suffi à le retenir.

    L'animal n'avait pas hésité à s'arracher le bras droit d'un coup de sa puissante mâchoire pour s'extirper de ce piège mortel. Et il avait bien fait, car mon attaque lui aurait été fatale. De plus, son bras finirait très certainement par se régénérer. Me concentrant, je parvins à redevenir normal, enfin simple arrancar.

    Ce combat m'avait appris plusieurs choses : je ne pouvais combattre avec mon Zanpakutō comme s'il s'agissait d'une arme ordinaire. Je me contentais donc de m'en servir comme d'une ceinture, résigné à ne jamais l'utiliser.

    De plus, j'avais encore beaucoup de mois d’entraînement devant moi pour espérer manipuler ce corps convenablement. Cet état d'arrancar était tout récent pour moi, et il fallait que je m'y fasse. Mais j'avais encore de nombreuses années pour apprendre...


    Un gamin dérangeant [2017]


    Parmi d'immenses dunes de sable, seulement éclairé par la pâleur blafarde d'une lune timide, un jeune garçon à la chevelure d'ébène semblait se promener. Pourtant, le cadre était loin d'être idyllique puisqu'à bonne distance du garçon, de sinistres créatures patientaient.

    Elles n'avaient en commun qu'une seule chose : l'espèce de masque qu'elles arboraient pour Ocultar leur ignoble faciès. Le reste de leur apparence était aussi divers qu'effrayant. La première de ces créatures auraient pu être l’œuvre d'un peintre expressionniste ayant abusé de LSD : amalgame insensé de chair et d'écailles, il était impossible de retrouver la créature terrestre ou imaginaire qui avait pu inspirer une telle horreur. La seconde était une sorte de reptile masqué, à qui on avait greffé une bonne dizaine de paire d'yeux. Quant à la dernière, elle avait une apparence tout à fait humaine même si une moitié de masque recouvrait ses traits.

    Ils observaient le jeune garçon avec étonnement et... un soupçon d'appréhension. Pourtant, l'enfant n'avait rien de bien terrifiant. Avec ses grands yeux bleus qui observaient le paysage avec émerveillement, il était même touchant voire attachant, donnant envie d'apprendre à connaître ce petit bout de chou.

    La scène avait quelque chose d'irréaliste. Il était difficile de deviner pourquoi, mais on s'attendait presque à ce que l'un des monstres sorte de sa cachette pour proposer à l'enfant de le raccompagner chez lui. En effet, qu'attendaient les Menos pour sauter sur ce mioche et se repaître de sa délicieuse chair ?

    La réponse ne tarda pas à se laisser voir quand l'enfant disparut de leur champ de vision pour réapparaître derrière eux. Ils n'avaient même pas entendu le son de ses pas. Un geste de la main du garçon en direction de l'arrancar, et la ceinture disparut pour réapparaître autour de la créature, l'enserrant dans une forte étreinte.

    Quand à l'Adjuchas de forme reptilienne, l'enfant se matérialisa juste à côté de lui et lui rompit la nuque d'un geste expert. Ses adversaires ne parvenaient même pas à suivre la rapidité de ses gestes, d'où cette impression de déplacement instantané.

    Paniqué devant ses deux compagnons réduits à l'impuissance, l'Adjuchas restant tenta de fuir avec un sonido confirmé... Salvador apparut soudainement devant lui, lui bloquant le passage.


    - Où crois-tu aller ? Nous n'avons pas fini de nous amuser...

    Le ton du gamin était celui, joyeux, d'un gentil petit enfant, mais la prunelle de ses yeux avait pris une teinte noirâtre. Un poing miniature, recouvert d'excroissances osseuses, transperça le crâne de l'Adjuchas. Le gamin s'avança vers le seul survivant, l'Arrancar, qui était enfermé dans l'étreinte de Sin Cara.

    - J'espère pour toi que tu as des informations concernant les Maho Tsukaïs et Las Noches. Mais d'abord, qui vous a envoyé?

    Bien entendu, Salvador connaissait la réponse à cette question, mais il avait besoin d'évaluer la sincérité de sa victime. Si cette dernière mentait, elle mourrait. Si elle disait la vérité, elle gagnait un sursis. Salvador était un être miséricordieux, comme en témoignait son apparence juvénile...

    Pourtant, il en avait marre de rester dans l'ombre tandis que les diverses factions se déchiraient. Les informations apportées bon gré, mal gré par l'arrancar firent passer la couleur des yeux de Salvador du noir au bleu. Une nouvelle ambition venait de s'emparer de lui, celle de créer sa propre force...

    Pour cela, il lui faudrait se trouver des alliés, mais cela est de votre ressort...


Dernière édition par Salvador le Sam 15 Fév - 15:42, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
http://www.bleach-bsrpg.com/t2009-salvador#16664
Chikusa Heiji
Salvador. [Terminé] Shi-cap
Chikusa Heiji
Rang : Nana Bantai Taisho

Messages : 557
MessageSujet: Re: Salvador. [Terminé]   Salvador. [Terminé] Icon_minitimeDim 2 Fév - 20:22

    Yo & bienvenue Salvador !

    Je tiens à souligner que cette description est plus une technique qu'autre chose :

    Citation :
    Le reiatsu se condense autour de lui et de ses tentacules, formant une sphère noirâtre qui a les même propriétés que l'eau et qui permet également de Ocultar Salvador à ses adversaires. Tout être se trouvant à l'intérieur, , s'il n'est pas de nature aquatique, n'est plus capable de respirer et voit ses mouvements ralentis. Cela est vrai pour tout objet, arme ou autre d'origine autre qu'aquatique. Salvador est donc vulnérable aux êtres dont le pouvoir est basé sur l'eau.

    On va tout simplement dire que tu es un élémental d'eau.

    Il y a aussi quelques petites erreurs au niveau du fond, mais jvais pas chipoter. =)

    Tu es donc validé au niveau 4 en tant qu'arrancar indépendant. Tu bénéficies de 25 PC pour réaliser ta fiche technique.

    Bon jeu sur BBS !
Revenir en haut Aller en bas
http://www.bleach-bsrpg.com/t1639-chikusa-heiji#12702
Salvador
Salvador. [Terminé] Arr-ind
Salvador
Rang : Dernier des Arrancars Intéressants

Messages : 49
MessageSujet: Re: Salvador. [Terminé]   Salvador. [Terminé] Icon_minitimeDim 2 Fév - 21:09

Merci ^^ Et oui, c'est une technique dont je ferais une meilleure description dans ma FT. C'est juste que je ne savais pas vraiment ce qu'il fallait que je mette dans la partie "Pouvoir"... Bref, merci encore pour la validation !
Revenir en haut Aller en bas
http://www.bleach-bsrpg.com/t2009-salvador#16664
Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Salvador. [Terminé]   Salvador. [Terminé] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Salvador. [Terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Salvador
» Belial [Terminé]
» Vezze Ban [terminé]
» Tsunemi Ai [Terminé]
» Soma Kei [Terminé]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Bleach - Before the Shadows :: Archives :: Archives-