>> Merde, j'y suis p'tet allé un peu fort...

Kyôya lâcha ces paroles alors que son pied était en train d'écraser le crâne d'un Shinigami. Pour sa défense, il n'était pas celui ayant lancé les hostilités. Certes, il était quelque peu bourré et aurait donc pu entièrement le faire. Mais tout était de la faute de sa victime. Cette dernière n'était autre que l'un des deux gardes l'ayant escorté face à son nouveau Capitaine. Et qu'il avait clairement menacé avec qu'ils ne les laissent.
Alors évidemment, ils n'avaient pas perdu une occasion pour provoquer leur nouveau supérieur, pensant certainement qu'un mec venant de sortir de taule ne présentait pas grand danger. Ce fut donc en le croisant dans un bar au Seireitei qu'ils décidèrent de passer à l'action. Kyôya étant ivre, cela serait simple, mais en plus ils pourraient rejeter la faute sur lui. Pas trop de risque donc.

Sauf que même dans un tel état, le Kagura restait dangereux. Sans même sortir son Shikai, il avait réussi à gérer sans trop de soucis les agresseurs. Quelques poings bien placés et les deux finissaient à terre, l'un d'eux un pied sur la tronche donc. Rien de bien étonnant pour un expert en Hakuda comme lui. Le pire ? C'est que, toujours le pied en place, il s'était de nouveau assit et avait recommencé à boire.
Bon, il avait également quelque peu attiré l'attention. Les clients avaient la tête tournée vers lui, n'osant pas vraiment réagir. Le patron s'approcha alors de lui, l'air penaud et ne sachant pas vraiment par où commencer. Finalement, il prit la parole, le ton évidemment bien hésitant.

>> Euh, et pour les dégâts causés...

Kyôya tourna alors la tête, constatant les quelques tables brisées. Ouais, en effet, il y avait quelques réparations à faire. Et forcément, il fallait que quelqu'un paye. Sur le coup, son "prisonnier" laissa échapper un grognement, n'ayant comme seul effet que de faire en sorte que le brun renforce un peu plus le poids de son pied.
Puis il fixa de nouveau le barman, un immense sourire au visage.

>> Bah, ces gars sont d'la Onzième. Va d'mander à c'que celle-ci t'rembourse. J'suis sûr qu'ils s'ront heureux d'te voir !

Et il laissa s'échapper un rire. Evidemment, Shinjirô ne risquait pas d'apprécier, mais il s'en moquait quelque peu. Après tout, il n'était pas responsable, donc pourquoi s'embêter avec des détails de ce genre ?

En bon "Capitaine" de sa division, car oui il était le Capitaine pour tous les Shingami de la Treizième, il participait à la cohésion de son groupe et il est connu que la plupart des soldats ont un grand amour de la boisson. Il était donc en route avec cinq des sièges du Perce-Neige pour trouver un endrit où ils pourraient tous s'abreuver dans la joie et la bonne humeur, et ça le Vice-Capitaine en avait besoin pour se changer les idées, ouaip... Toujours embêté par cette satanée mission chaotique qui avait porté le déshonneur sur le Gotei Treize, indirectement... le 8ème siège B!heki était celui qui raffolait le plus de tous les alcools qui coulaient à flot dans le quartier qu'ils s'apprêtaient à arpenter, c'est donc lui qui guidait la petite troupe. Kireru lui n'était pas fan du saké, déjà, en fait tout ce qui s'approchait de rpès ou de loin à du riz l'écoeurait un peu... Sauf peut être le riz au curry, mais la nourriture est un domaine très particulier chez notre Rageux.

Le Hachiseki avait porté son dévolu sur une petite taverne qu'il connaissait bien dans laquelle il était possible d'avoir de quoi grignoter sans pour autant vider sa solde. Un endroit parfait donc pour se saouler, manger et surtout oublier pendant quelques instants les emmerdes qui trainaient. L'homme laissa entrer son Vice-Capitaine en premier, histoire de politesse et de respect. Normal quoi. En entrant Reisen fut immédiatement interpelé par la discussion qu'avaient établi le tenancier et un client et pour cause, ce dernier avait sous son pied la tête d'un Shinigami qui geignait. Le gars qui buvait tranquillement en écrasant le malheureux disait d'envoyer les frais à la Division de l'Achillée... Shinjirô, donc encore une fois les brutes de la Onzième n'avaient pas su se tenir semblait-il... A peine étonnant. Ce qui le troubla le plus, en dehors des dégâts occasionnés, c'était la tête du type. Il l'avait déjà vu ouais, et y'a pas très longtemps en plus mais quand, impossible de se souvenir. Il s'approcha de la table du bonhomme en faisant signe à ses hommes de s'assoir à une autre table.

> Hey, on s'est pas croisés y'a quelques jours... J'suis presque sûr de t'avoir vu à la Onzième...

Et là ça lui revenait, ouais, quand il était parti voir Shinjirô pour tester des trucs il l'avait croisé dans un couloir... Pourquoi ce type parlait de la Onzième comme s'il n'en faisait pas parti... Louche. Ouais.

Lorsque des personnes entrèrent dans le bar, Kyôya n'y fit pas vraiment attention à la base. Il faut dire, pourquoi s'occuper des allers et retours dans un tel lieu ? Des poivrots entraient, des poivrots sortaient. Rien de bien étonnant. Après, lorsqu'ils se mettaient à leur adresser la parole, là ça pouvait changeait quelque peu la donne. Difficile de les ignorer dans de tels cas. Ainsi, le Shinigami fut obligé de détourner son attention de son verre pour regarder celui ayant parlé.
Au niveau de la tronche, inconnu au bataillon. Et il n'y avait pas de doute possible, car une tête pareille se retenait assez facilement. Rien qu'au niveau de la couleur des cheveux. La seule certitude qu'il avait, c'était ce qu'il était. Un Shinigami. Suffisait de voir la tenue pour ne pas en douter. Par contre, l'intérêt de sa remarque, il ne savait pas trop. Et il n'avait pas vraiment envie d'y réfléchir. Donc il se dit qu'une réponse classique ferait l'affaire.

>> Troisième siège de la Onzième Division, Kagura Kyôya. Ça pose un blèm' ?

Après tout, il avait bien le droit d'être de la Onzième. Et peut être que ce mec était un fan. Ou alors il s'agissait d'un de ceux étant sous ses ordres, enfin si on pouvait vraiment dire ça, et qui le faisait savoir par une remarque totalement idiote. Oui, ça pouvait très bien être ça. C'était même plus probable qu'un quelconque fan en fait.
Ceci dit, cela n'apportait pas grand chose à la situation. En plus, si c'était bien ça, il était quelque peu étonnant qu'il ne s'intéresse pas plus à l'un de ses camarades prisonnier du pied de son supérieur. En fait, à bien y réfléchir, tout le monde semblait se moquer totalement de lui. Le patron ne pensait qu'à se faire rembourser et le nouveau venu à savoir si Kyôya était bien un membre de la Onzième. Le reste préférait rester silencieux, en ne manquant pas de le regarder.

Le brun laissa alors s'échapper un long bâillement, signe de son intérêt pour la situation. Reprenant son verre à la main, il le porta à ses lèvres et commença à boire... A ceci près qu'il n'y avait plus rien à boire. Il regarda un instant le fond en grimaçant et héla le patron, lui commandant une nouvelle tournée. Après tout, un verre vide était fait pour se remplir. Sinon, quel était son intérêt ? L'état dans lequel cela le mettait, ce n'était qu'un détail.
En attendant sa boisson, il tourna de nouveau la tête vers l'homme, le fixant un instant avant de prendre la parole.

>> Par contre, ta tronche m'dit rien... 'fin j'suis pas doué pour les ret'nir. T'es qui en fait ? Si t'étais à la Onzième, p'tet qu't'en es membre... Dans c'cas là, t'sais qu'tu peux dégager et éviter d'me faire chier ?
Sauf si t'veux finir dans l'même état qu'on copain...

Afin de rappeler sa présence, Kyôya enfonça un peu plus son pied, laissant le "copain" susnommé pousser un petit cri de douleur. Oui, il ne devait pas être dans une position très confortable...

Là c'était bizarre, le type était Troisième Siège de la Onzième mais semblait en être totalement détaché, au point de ne pas considérer son paillasson comme compagnon. M'enfin quand au pensait au laxisme de Shinjirô et l'autre abruti qui le secondait ça ne semblait vraiment pas impossible. Reisen restait debout, après tout il n'intervenait que pour assouvir sa curiosité pas la peine donc de s'asseoir avec lui surtout que ses hommes l'attendaient.

> Kireru Reisen, Vice-Capitaine de la Treizième. Moi j'm'en fous pas mal de c'que tu fais, du moment que c'est pas un des gars de chez moi...

Ouais, étonant qu'il n'ait pas réagit à la désinvolture totale dont faisait preuve le bonhomme d'en face, mais après tout il ne parlait qu'à un hypothétique membre de l'Achilllée alors oui, au final il ne relevait pas. Des gars qui se donnaient un genre au Seireitei en étant vulgaires y'en avait des tonnes et s'il devait leur répondre à tous il n'aurait pas fini et surtout aurait déjà été évincé et foutu en taule...

> Après, j'veux pas te donner d'conseils hein, mais même si Shinjirô laisse passer arrange toi pour pas foutre le bordel chez les autres.

Il pointait les quelques débris, Shinjirô était laxiste quant aux combats entre membres de sa Division le Rageux ne doutait pas de sa colère lorsqu'il s'agissait de la réputation et de l'argent de son groupe. Les autres avaient beau dire, le Colosse d'Argent se donnait un mal fou pour que les Shinigami qu'il représentaient soient pris plus au sérieux par les autres et ce pour une seule raison, il le savait : éviter les ennuis. Ni plus ni moins. Pas facile avec tous ces abrutis qu'il recevait... Celui d'en face en était-il un ?

Kyôya regarda un instant le mec aux cheveux bleus, et laissa échapper un sifflement. Un Vice-Capitaine. Un supérieur donc. Normalement. Mais la mentalité du Shinigami de la Onzième était telle que cela ne changerait pas grand chose. lorsqu'on voyait comment il agissait avec celui de sa propre Division, il était évident qu'il n'allait pas se mettre à lécher les bottes à celui d'une autre. Et il doutait que cela lui soit réellement reproché, tant qu'il ne faisait pas n'importe quoi. Chose qui pouvait bien évidemment arriver.
Pourtant, il allait faire tout son possible pour se contenir. Heureusement, il n'avait pas l'air d'être face à un chieur. Le mec le laissait faire plus ou moins ce qu'il voulait du moment que ce n'était pas à un de ses hommes ? Tant mieux, comme ça il pouvait gérer à sa façon. Cependant, trouvant que la position commençait à devenir quelque peu inconfortable, il se décida à finalement écarter son pied du crâne de sa victime du jour. Qui n'en demandant pas plus pour se relever et s'éloigner.

>> Eh toi, j'manqu'rais pas d'faire un rapport au boss. J'suis sûr qu'il va aimer comment t'agis avec tes supérieurs.

Large sourire. Peut être que Troisième Siège, ce n'était pas le nirvana, mais il y avait quand même de quoi s'amuser. Reprenant son verre à la main, il le vida d'une gorgée, fixant son interlocuteur du jour. Mine de rien, Kyôya percevait comme une légère menace dans les dernières paroles qu'il avait prononcé. Fais ce que tu veux du moment que tu le fais chez toi ? Difficile de prendre ça d'une autre façon.
Et il y avait une chose de certaine. L'ancien prisonnier n'aimait pas qu'on le menace. Vraiment pas. Pourtant, il avait raison. Il fallait qu'il se calme. Et peut être qu'il se justifie quelque peu. Sinon il allait finir par passer pour une grosse brute sans cervelle foutant la merde partout où il passait. Hors, il ne se considérait pas comme quelqu'un de sans cervelle. Simplement que réfléchir était quelque chose de plutôt chiant.

>> Bah, c'pas d'ma faute. C'mec a pas trop kiffé qu'un taulard d'vienne un d'ses chefs. C'con hein ? Si on m'remet dans l'armée c'est qu'j'le mérite nan ?
'fin moi c'comme ça qu'j'considère les choses...

Et il omettait évidemment la partie où il considérait qu'il méritait encore plus que ça. Comme il l'avait si bien dit à Tenzen, qui ne partageait certes pas son avis, il trouvait qu'il porterait bien le Haori. Dommage que tout le monde ne pense pas pareil, tout simplement.
Observant son verre vide, il se décida à héler le patron. Après tout, il était de ceux ayant une philosophie bien simple. Verre plein, je te vide; verre vide je te plains.

>> Ça t'dit d'boire avec moi ? C'ma tournée ? T'as l'air d'connaître l'Kenpachi en plus, certain'ment plus qu'moi. J'suis sûr qu'tu pourrais m'dire des trucs pouvant m'servir !

Les histoires de la Onzième étaient en général assez peu banales et pourtant à chaque fois qu'une d'elle parvenait aux oreilles du Fukutaishō il ne s'étonnait pas, sachant très bien que tout ce qui se passait là bas était particulier. Là par exemple, le nouveau Troisième Siège de la Division, celui qui faisait face au Kireru quoi, sortait de prison. Ni plus ni moins. Sortir de taule au Seireitei ne pouvait dire qu'une chose : une longue incarcération, sinon le terme prison ne s'appliquait pas. On parlait plus d'arrêt ou de mise à pied.

> Ah bah j'dis pas non ! La même pour moi !

Il se tourna avant de prendre place sur le siège libre de la table, faisant signe à ses hommes de commencer sans lui. Connaitre un peu plus le nouveau Sanseki de Shinjirô ne serait pas une mauvaise chose et puis Reisen était intrigué par cette histoire de prison... Mais ce n'était pas lui qui allait ouvrir le bal, posant ses fesses sur la chaise il empoigna me verre que l'on venait de lui amener.

> Bof... Je l'ai connu quand il était un grand boxeur au Rukongai, une bête. Il m'a détruit ce jour là haha ! Je crois qu'à par le Sotaishō y'a pas un seul Shinigami qui pourrait frapper plus fort que lui.

Il avala une nouvelle gorgée d'alcool avant de reprendre sa phrase.

> Comme ça là j'sais pas quoi te dire sur lui... A par qu'il est de pair avec l'autre abruti, il s'est exilé avec lui pendant longtemps avant de revenir et prendre sa place. Ouais, j'crois qu'ils sont restés seul pendant des dizaines d'années. T'imagine, rester cent piges avec Kyuusei, j'le plains sérieux...