>> T'es sérieux ?

Sur le coup, ce que lui avait dit son Vice-Capitaine, ça lui paraissait comme une blague. Pour le comprendre, il fallait déjà être au courant de la situation. Et ce qu'avait compris Kyôya était fort simple. Shinjirô avait confié à Noboru la tâche Ô combien importante de se charger de toute la paperasse incombant normalement au Capitaine. Mais, comme le second de la Onzième ne semblait pas vraiment appréciait non plus, ce dernier avait eu une super idée. Du moins elle devait certainement l'être à ses yeux.
Maintenant qu'il y avait un autre officier dans les rangs, pourquoi ne pas déléguer à son tour ? Manque de chance, le Troisième Siège, c'était le Kagura. Ce qui voulait donc dire une chose. Il était celui qui allait devoir se charger de tous les trucs chiants qu'étaient les documents administratifs. Et tout le bordel qui allait avec. Sauf qu'il y avait un soucis.

>> Nan mais t'm'as vu ? T'crois qu'j'suis l'mieux placé pour m'occuper d'ça ? Forcé j'vais faire d'la merde !
Puis c'pas l'taff' d'un Troisième Siège quoi. Cap' ou Vice-Cap', ouais, pourquoi pas. Mais pas moi. J'suis pas l'mieux placé. Tu d'vrais voir avec un autre. Ou convaincre l'Kenpachi d's'en charger. C'est son boulot après tout...

Instant de réflexion. Essayer de convaincre Shinjirô ? Quelque soit le truc dont il fallait le convaincre, cela pouvait paraître comme étant mission impossible. Et puis, vu la tronche de Noboru, nul doute qu'il avait déjà tenté de se défaire de ce boulot. Et que cela avait foiré comme pas possible. Et vu qu'il était certainement celui comprenant le mieux le dirigeant de la division, cela ne voulait donc dire qu'une chose. Que c'était pas la peine pour un autre d'essayer.
Donc, au final, quelque soit la façon d'essayer de voir les choses, Kyôya était dans la merde. Refuser comme ça, peu de chance que ça passe. Il était quand même sensé obéir. Shinjirô l'avait bien dit. La Division avait deux boss, et il était face à un deux.

Il croisa donc ses bras nus sur sa poitrine, réfléchissant un instant. Il fallait vraiment qu'il trouve un moyen de se sortir de ce merdier. Il était simplement hors de question qu'il se retrouve obligé de se farcir tout ça jusqu'à la fin de sa certainement longue période au sein de cette Division. Et comme discuter était quelque chose d'assez difficile en son sein, il lui vint une idée. Le genre qui faisait sourire.

>> Si on pariait ça ? On s'bat et l'perdant doit faire cette corvée ? Perso, ça m'semble un bon deal. Puis comme t'es Vice-Cap', t'as normal'ment pas trop à t'en faire...
Partant ?

- Nan mais il est fou c't'homme là?

Première réaction à chaud, alors que l'autre empaffé rechignait à suivre le cours naturel des choses. C'était un fait établi et accepté de tous! Le supérieur refilait ses tâches au subordonné, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'un des gars se retrouve coincé, ou s'avère être moins débrouillard que les autres...Kyôya avait beau être sur le papier un ancien de la Soul Society, il restait un petit nouveau, à la Onzième. Un petit nouveau décrété Troisième Siège par le Kenpachi, tout de même. Ce qui signifiait qu'il était sous les ordres directs du Kyuusei...

- Et si j'essayais de le convaincre de ne pas te refoutre en cabane? Sérieux, la Crevette, va falloir songer à payer ton gite et ton couvert! T'as passé trop de temps entre quatre murs, ça t'as rendu mou! Maintenant t'es revenu dans le circuit, alors tu prends ton pinceau, et tu rédiges. Point.

Y avait pas à tergiverser. Sur ce point, Shinjirô et son Lieutenant partageaient les mêmes idées claires. Quand ils parlaient, les autres obéissaient. Ou alors, ils se faisaient briser, littéralement. Généralement, les deux n'avaient pas à pousser le bouchons trop loin, leurs sous-fifres comprenant rapidement que le jeu n'en valait pas la chandelle, mas il arrivait que quelques fous furieux tentent leur chance en braillant jusqu'à ce que l'Argenté ou le Vif-Argent les fasse taire d'un bon coup sur la caboche. Comme c'était le cas, à présent.

- T'es sérieux?

Il lui retournait son expression estomaquée. Celui-là, c'était un vainqueur. Dans la droite lignée des inconscient que le Gotei semblait refiler exclusivement à la Treizième, ces temps-ci. Une autre preuve que ça n'allait pas, mais alors pas du tout.

- T'as quand même conscience que tu revient juste sur le ring, hein? Et que je ne te laisserais aucune marge de manœuvre, vu que t'as le siège juste en dessous de moi? Tu vas être un exemple, mon pauvre vieux, j'te plains déjà. Surtout que, si tu perds, t'as pas fini d'en chier!

L'esprit retors et vicieux du Fukutaisho n'était pas à prendre à la légère, ça non.