Dark était blasé. Purement et simplement. Même pas en rogne, non ; c'aurait été trop beau, et on ne pouvait pas dire qu'il n'en avait pas l'habitude. Ses traits n'étaient que l'expression d'une profonde lassitude. Celle qu'il éprouvait envers de ce monde qui l'abritait depuis beaucoup trop longtemps. C'était pour cela qu'il s'était tant réjoui à l'idée d'enfin s'en échapper en compagnie de Borick et de leurs autres compagnons. Trouver un Shinigami de préférence d'un grade élevé pour lui arracher ce qu'il savait sur le monolithe était une idée fort séduisante, du moins sur le papier. Cela aurait le mérite de le faire changer d'air, ce qu'il n'avait plus fait depuis des années tout en lui donnant l'opportunité de s'exercer. Il n'en avait après tout plus eu l'occasion depuis que son bras avait récupéré des blessures reçues face au Maho Tsukai.

Mais même si son corps n'en gardait plus trace, il n'avait pas oublié sa rancoeur. Sa vengeance devait être accomplie et ce quel qu'en soit le prix. C'était d'ailleurs tout l'intérêt de cette excursion programmée peu de temps auparavant. Et depuis lors, il n'avait eu de cesse de s'entraîner pour être certain d'avoir recouvré sa pleine mobilité quand l'heure du départ enfin sonnerait. Mais les choses ne s'étaient pas passées comme prévu, et c'était bien là la raison de son déplaisir. Car c'était à présent les Shinigami qui débarquaient au Hueco Mundo et non pas l'inverse comme prévu initialement. Certains y verraient sans doute une facilité : leurs victimes faisant le trajet d'elles-mêmes, ils n'auraient donc pas à aller les chercher. Une économie et de temps et d'énergie.

Mais pas lui.

Lui qui rêvait d'enfin changer de décor, de visiter – et détruire – autre chose que des étendues de sable blanc à perte de vue ! Il n'en pouvait plus de tout ce quartz dans les yeux et dans les chaussures à longueur de journée, de cette nuit qui n'en finissait plus de régner. On ne pouvait pas même parler de broyer du noir tant celui-ci lui sortait par les yeux, à tel point qu'il venait à souhaiter renouveler sa garde-robe pour quelque chose de plus diapré. Mais c'était là un cercle vicieux, car il lui était impossible de s'en procurer sans aller les chercher... On utilise souvent à tort l'expression « décrocher la lune », mais combien ont envisagé de le faire au sens premier du terme pour la briser de leurs mains ? Non, il n'en pouvait plus et se réjouissait par avance à l'idée de prendre des vacances.

S'il avait eu une valise, celle-ci aurait été prête dès l'instant où Borick et lui avaient décidé de faire cette sortie. Qu'ils n'y aillent que tous les deux ou en plus grand nombre n'avait aucune espèce d'importance tant que cela lui permettait de sortir d'ici et de voir d'autres horizons. Le fait même de ne pas obtenir satisfaction ne l'aurait pas tant dérangé s'il avait au moins eu droit à cette promenade pour se reposer – du moins était-ce ce qu'il croyait, si improbable que ce soit tant il en fallait peu pour l'irriter. Mais leurs beaux projets venaient d'être contrariés, le comble étant qu'on l'avait réveillé pour le lui annoncer. Dire du messager qu'il n'en restait plus que des cendres était encore loin de la vérité – et sans doute plus édulcoré.

Ayant reçu ses ordres du roi, il avait émis le désir de garder sa Fraccion à ses côtés.

Ce n'était bien sûr pas pour apprécier sa compagnie qu'il avait fait ce choix. Mais en l'ayant auprès de lui, si sa déception venait à se changer en exaspération, il était assuré d'avoir quelqu'un sur qui se défouler. Car si cela devait arriver, il n'était pas dit que les envoyés de la Soul Society soient en mesure de lui résister. En étant pour l'heure toujours au stade de la déprime, il se contenta de continuer à manger une pomme au sommet de sa dune. Lorsque Naezka prit les devants en allant s'enfouir sous le sable, il se contenta d'acquiescer paresseusement, la mine abattue. Un soupir franchit la barrière de ses lèvres quand les touristes furent assez proches pour qu'il soit à même d'entendre ce qu'ils avaient à dire – ce qui n'était pas d'un grand intérêt. Mais dans un tel état, il s'en foutait.

Ce que vous avez là ? De belles tête de cons, pour commencer. Bon, vous m'excuserez mais je compte pas rester là toute la journée alors on va passer aux formalités. Qu'est-ce que vous venez foutre ici ?

Le simple fait d'avoir eu à poser cette question semblait le fatiguer au plus haut point. Au fond, la réponse n'avait que peu importance. Il l'aurait sans doute oubliée aussitôt après qu'il l'aurait entendue et n'en garderait aucun souvenir. « Pour se battre » était tout ce qu'il y avait à savoir et c'était la seule fin possible dans tous les cas. Il n'avait pas besoin d'en savoir plus. Et lui qui habituel sautait sur la moindre occasion d'en découdre n'y voyait cette fois qu'une corvée dont il avait hâte d'être débarrassé. Si ce n'avait été par décret royal, il serait volontiers resté dans son lit à se lamenter plutôt que d'être ici à attendre une menace qui même sans son concours aurait tôt fait d'être écrasée. Il fit tournoyer au bout de son index le trognon de la pomme qu'il avait finie entre-temps pour l'envoyer vers le plus gros des deux d'une simple pichenette. Sait-on jamais que cela lui permettrait d'en évaluer les réflexes.

Ouais, non... Je m'en fous en fait. Amenez-vous, qu'on en finisse.

- T'as vu ça, Noboru ? La danseuse est toute seule et elle ose nous menacer... Sans déconner, j'crois que tu sais pas trop à qui tu t'adresses. Tu devrais pas jouer les bonhommes alors que t'es seul mon gars. Elle est où ton armée ? Non parce que, j'veux pas être méchant mais on va te faire du mal si t'es tout seul.

- Tu sais quoi, comme j'suis un mec cool et que j'ai peur de m'emmerder, j'te laisse quelques minutes le temps d'appeler des potes. Nobo ? On fait un p'tit pari mon pote ? J'suis sûr que je le touche avant toi. Si t'as une autre idée, balance là. Mais j'me sens en veine. J'vais te rafler ta thune mouhahahaha ! Quand j’expliquerai ça aux autres, tu seras juste la risée de la division.

« Festivités »

→ Les pas s’approchaient : leur démarche étaient lourdes, et la jeune femme devinait mieux leur gabarit imposants qu’elle ne l’avait fait au par avant en en distinguant simplement les silhouettes au loin. Bien qu’il l’ai lui-même sollicitée –fait qui avait contribué a sa bonne humeur- Dark semblait tout sauf guilleret, et la serpente sous le sable soupirait en l’entendant si peu enthousiaste. Fort heureusement, les deux Shinigamis venus à leur rencontre s’annonçaient tout sauf ennuyeux, si ce n’était par leur suffisance.
Entre traiter Dark de danseuse et ouvrir des paris sans se soucier nullement de l’adversaire, ces deux montagnes semblaient manquer grandement d’éducation. Enfin, on ne pouvait pas dire pour autant que Nae méritait le titre de reine de la bienséance, mais bref. Deux brutes épaisses, si l’on en croyait les apparences… Certes, elle et son Espada ne faisaient pas dans la finesse non plus, mais il y avait brute et brute. Rien n’empêchait de tout détruire sur son passage tout en ayant du charisme ! Ca, ils ne semblaient pas avoir eu l’occasion de l’assimiler. En temps normal, Naezka serait fort probablement restée sous le sol pour les attaquer par là sans même se montrer, mais au vu de la situation elle n’en prenait même pas la peine. S’ils étaient redoutables ? Vu l’énergie que dégageait au moins l’un deux, ils l’étaient sans doute, mais cela ne l’effrayait pas outre mesure. Qu’importe : au coté du Primera, elle se sentait invincible. (C’était à nuancer bien sur, car la Demoiselle était loin d’être une idiote.) D’autant qu’elle ne ferait pas drame de quelques cotes cassées ou d’un simple membre coupé. Qu’ils viennent ! Elle les attendait de pied ferme.

→ Qui vous as dit qu’il était seul ? |

La serpente avec une vitesse surprenante avait émergé du sol juste derrière les deux hommes, et sa tête s’était glissée entre leurs épaules à un souffle de leurs visages respectifs. Une part seulement de la partie basse de son corps émergeait du sol, tandis que son buste de femme au dessiné délicat était presque entièrement dénudée, à l’exception des deux fins serpents à son cou qui tels des ornements préservaient un tant soit peu sa pudeur. Elle affichait un sourire carnassier.

→ C’est très grossier de vous amuser sans nous ~ |

Elle faisait référence aux paris. Tout de même, ils pouvaient partager un peu de leur amusement ! L’humeur de Dark était morne, et elle comptait sur eux pour arranger ca. Au moins aussi bien que l’aurait fait une paire de jouet.
Une lueur passa dans son regard, alors que soudainement, ses bras s’évanouissaient. Sa chair frémis et en quelques fractions de seconde se sépara de son corps d’une part et d’autre de l’ex Adjuchas pour former des serpents épais qui se jetèrent sur les deux messieurs pour faire prisonnier leur membre. Ce n’était pas une véritable offensive bien sur, un simple amuse gueule ! Et ces jolis serpents, qu’elle avait volontairement « fait » épais au nombre de deux par membre étaient on ne peut plus mignons. De prime abord, ils feraient le même effet que des pythons vigoureux, et leur étreinte serait puissante. Mais cette force n’était que passagère, et servait tout au plus à créer une ouverture. Considérant le gabarit des joyeux lurons, l’Arrancar avait jugé bon de ne pas créer des serpents trop faibles, pour être sure qu’ils feraient effet : des brutes de force physique auraient moins de mal à déchirer ses pauvres mignons que d’autres adversaires moins portés sur le combat à main nue. (Du moins était ce qu’elle supposait, ne pouvant pas avoir de certitude.) Au moins, l’un des pythons prendrait soin de joindre les poignets de celui au teint basané, dans le but évident de l’empêcher de se saisir de l’arme qu’il avait dans le dos.

Alors que ses bras prenaient vie, Naezka avait prit soin de se reculer sans attendre, pour mieux s’élever au dessus du sol, faisant émerger d’un geste sec le reste de son corps en un large cercle autour des combattants comme s’il avait s’agit des bords d’une arène. Si elle se révélait, ce n’était que pour un bref instant : ses écailles plumes, tendues, formaient une crête bardée de pieux le long de l’intérieur du cercle. Une inflexion supplémentaire, et les longues échardes effilées fusaient, comme une pluie de fléchettes empoisonnées. Les projectiles visaient toute la surface du cercle, à un étroit angle mort près, qui bien sur visait à préserver Dark de leur morsure. Qu’ils se précipitent dans la gueule du Loup : ils apprendraient bien assez tôt qu’ils avaient tort de le sous-estimer.

Dark releva un sourcil quand le colosse avala tout rond les restes de pomme qu'il s'était permis de lui lancer. L'autre suivit le mouvement quand le même homme, après avoir dégluti, déclara qu'il les avait provoqués. Il ne voyait pas en quoi et n'avait pas le souvenir d'avoir proféré quoi que ce soit qui puisse prêter à confusion, mais s'en moquait au fond. Peu habitué à manifester si peu d'enthousiasme à l'approche du combat, il ne réalisait pas que cela pouvait se percevoir comme une bravade – alors qu'il aurait probablement été du même avis s'il avait été dans son état normal. Il soupira. Habituellement, les sarcasmes, c'était sa spécialité. Malheureusement, pour une fois qu'il trouvait des adversaires à sa mesure, c'était lui qui manquait de répondant. Preuve en fut qu'il se contenta de soupirer à pierre fendre alors que les importuns redoublaient d'efforts pour bien lui faire comprendre qu'ils n'avaient pas une très haute opinion de lui. Pendant ce temps, la nuée de sphères qu'il venait d'invoquer vint se placer de part et d'autre de son corps en vue du combat à venir. Et si en l'état cela ne lui faisait ni chaud ni froid, il avait tout de même une réputation à défendre : il se fit donc violence pour commencer à ouvrir les vannes de son reiatsu afin de leur donner une vague idée des maux qu'ils allaient réveiller...

Offrez le gite et le couvert à des clochards et voilà comment on vous remercie...

S'il avait gardé plus de souvenirs de sa vie terrestre, il y aurait probablement vu une analogie pertinente avec les personnes qui se rendent au zoo pour y nourrir les gorilles. Qu'importe. Sa main descendit rapidement à hauteur de sa ceinture pour dégainer son zanpakutō, en révélant l'aspect peu banal à la vue du monde. Là où était censée se trouver la poignée, il n'y avait rien de moins que la crosse d'un revolver – celui-là même qu'il avait coutume d'utiliser du temps où il était encore un Quincy. Vestige d'une époque révolue, d'un passé qui ne reviendrait plus. La lame n'en était pas moins aussi effilée que celle de n'importe quel trancheur d'âme, pas besoin d'être un expert pour s'en apercevoir. Ce n'était cependant qu'une diversion, car à peine l'eut-il sorti à l'air libre qu'il se ruait à l'assaut de son adversaire. Profitant du nuage de poussière qui avait envahi la zone et de ce que l'attention du plus petit des deux était focalisée sur Naezka, il le prit d'assaut. Après tout, ce n'était pas parce qu'ils avaient décidé de cette configuration que le Primera Espada et sa Fraccion devaient forcément s'y tenir. Il n'eut d'ailleurs pas même un regard pour celle-ci : compte tenu de ses facultés de régénération, elle s'en sortirait très bien sans lui.

La petite épicerie du coin là-bas, troisième dune au fond à gauche. Par contre on a pas de dentiste dans le coin donc j'espère que t'as pensé à amener tes molaires de rechange.

Ce n'était absolument pas le moment pour lui de se laisser distraire au risque d'y perdre l'avantage de l'effet de surprise. Avoir sorti son épée de son fourreau n'était pas anodin. Il était bien forcé d'admettre que contrairement à eux, son physique n'était pas des plus impressionnants. En toute logique, il était donc facile de leur faire croire que se servir de ses poings n'était pas sa spécialité. Les voir le sous-estimer n'avait fait que le conforter dans sa décision d'en tirer profit. Jaillissant comme un diable hors de sa boîte des volutes de fumée engendrées par le Bankai du vice-capitaine, il se paya le luxe de lui expédier son plein droit en pleine mâchoire. Le reiryoku dont il avait saturé ce dernier au moment de passer à l'action ferait sans doute plus que de lui faire sauter quelques molaires s'il l'encaissait de plein fouet. Et même si ce n'était pas garanti, Dark avait suffisamment foi en ses capacités que pour penser qu'il n'en sortirait pas indemne. Il avait été surpris de voir que malgré leurs airs rustres, celui qu'il venait de prendre pour cible bénéficiait d'une telle célérité. Cependant, la sienne n'avait rien à y envier. Et pour le plus gros des deux, qu'en était-il ? Il ne comptait pas attendre que celui-ci s'en prenne à lui pour vérifier.

T'as aimé l'apéritif ? Tiens, voilà le plat de résistance.

Sans plus se soucier du résultat de son offensive, et malgré les risques que la victime profite de sa proximité pour contre-attaquer, il fit passer sa main – armée – sous son bras toujours en extension. La lame pointée en direction de cette véritable obélisque de chair et d'os se souleva néanmoins pour laisser paraître le vrai danger : le Cero qui palpitait au creux de sa paume. À la différence de Naezka, qui malgré leur carrure de bodybuilders ne semblait pas s'être doutée une seule seconde que le combat rapproché pouvait être leur spécialité, l'ex-Quincy se devait d'être plus circonspect. C'était une chance qu'il ait commencé le combat en étant si peu motivé car il aurait sans doute oublié toute notion de prudence dans le cas contraire. Le faisceau jaillit de sa paume avec une intensité dérisoire comparée à celle qu'il pouvait produire pour peu qu'il s'en donne la peine. Ce n'était qu'un coup de semonce destiné à jauger ceux qui se tenaient en face de lui. Et bien qu'il n'ait pas fait dans la demi-mesure lorsqu'il était entré en collision avec l'octopode, il doutait fort avoir terrassé celui-ci d'un coup d'un seul – même si ce ne serait pas pour lui déplaire. N'ayant réussi par son offensive qu'à soulever un écran de fumée encore plus vaste, il en profita pour s'allumer une cigarette, n'étant plus à ça près. Il se tourna en direction du destinataire de ce tir de sommation.

À choisir entre la danseuse et l'orang-outan, c'est pas moi le plus à plaindre je crois... T'as jamais entendu parler d'armée d'un seul homme, tocard ? Allez va, j'vais être gentil, je te prends avec une seule main pour commencer. C'est un joli cure-dent que t'as là, j'suis curieux de voir s'il va pouvoir rentrer tout entier.

Le numéro inscrit sur sa main fut la première chose que l'on vit une fois la fumée retombée.

- 'Tain, sérieux j'ai rien capté à c'que tu viens de m'dire mon pote. Ta merde là, elle vient de me secouer. Répète un peu voir ?

- Zanshu !

- Tenohira !

« Festivités »

→ Que ses amours soient déchirés en lambeaux, cela n’avait rien de surprenant. Un souffle puissant irradia le corps de la serpente, qui pour s’en protéger se contenta de renforcer son Hierro et de soulever une part de sa queue afin de préserver son buste de l’onde ravageuse. Un sourire carnassier fendit ses lèvres alors qu’elle était immanquablement projetée au loin. Ce que leurs adversaires ignoraient certainement encore, c’était que la demoiselle ne serait pas du genre à se décourager sous le coup de la douleur, loin de là. Et cette offensive, malgré sa puissance, faisait à ce stade de leur affrontement encore office d’amuse gueule…
Se réceptionnant sur le sable blanc, ce fut donc non sans un certain plaisir que la demoiselle constatât l’ampleur des dégâts : Hierro éclaté ca et là certes, et par la même quelques lambeaux carbonisés, mais ca avait son charme non ? Rien de bien grave a ses yeux en somme, et la morsure fit naitre un frisson d’excitation le long de son interminable échine. Les festivités ne faisaient que commencer… Si ces deux là n’étaient que d’affreuses brutes, elle ne devait pas crier victoire trop vite pour autant. Elle se ferait une joie de leur offrir un peu de contact.


Un nuage de sable c’était soulevé sous le souffle du revers de main du molosse insectoide, nuage qui retombait à peine. Mais la demoiselle serpente n’avait pas besoin de cela pour percevoir au moins en partie les évènements : ses sens étaient plus proches de l’animal que de l’être humain, et elle percevait leur déplacements au sol par le contact de son corps avec les dunes. Ses pupilles dorées se figèrent pour percer l’écran de sable. Le plus lourd d’entre eux se précipitait vers elle, et le fil de sa lame faisait siffler l’air. Son pas lourd faisait vibrer le désert. Il restait quelques instants.

Ce que le poing de Shinjiro risquait d'atteindre en croyant viser Naezka n’était qu'un leurre. Une simple « mue » dont en un instant seulement elle c’était séparée pour faire croire qu’elle se tenait là ou elle n’était pas : leurre d’autant plus convainquant qu’il n’était pas seulement une enveloppe lui ressemblant, mais dégageant une aura semblable a la sienne, pour la simple et bonne raison qu’il était, comment dire, farci au poison ? Autant dire qu’un impact et

→ Boom ~ |

Bien sur il y avait du bon à être une colonne de muscles et une bête au combat rapproché. Mais autant dire que plus on tape fort sur une bombe à eau, plus les conséquences en sont prévisibles. La serpente ne se contenterait pas de cela pour autant : si elle usait de Doppelgänger, c’était toujours plutôt à titre de diversion. Elle ne prenait pas même le temps de surveiller son double, concentrant toute son attention sur la masse et la silhouette de son adversaire. Après tout, à peine celui-ci volerait-il en éclat qu’elle attendrait déjà le cou massif du basané.
Naezka avait à peine achevé son ersatz lorsqu’à toute vitesse elle c’était jetée au travers de l’écran de sable pour contourner celui qui se ruait sur « elle ». Bandant tout ses muscles, elle s’élançait grisée par la douleur et le souffle de l’explosion qu’elle présageait. Appuyant ses anneaux sur le sol, elle marquait un accroc pour se projeter sur le dos de l’insouciant. Un serpent lorsqu’il attaque peut atteindre des pointes de vitesses surprenantes, brandissant ses crochets vers sa proie. Propulsé par la force de ses anneaux, il s’élance et vise juste, inoculant son poison d’une seule morsure, souvent mortelle. Un sifflement avait franchit ses lèvres pour rappeler à elle la chair du serpent que le capitaine de la 11ème avait quelques instants au par avant jeté sur Dark, le poison le gorgeant répondant à l’appel de sa maitresse pour en reformer le bras. Mais elle ne s’en servirait pas pour frapper. Seulement pour enserrer le cou du colosse afin de mieux y enfoncer ses crochets.

Lorsqu’elle mordait, c’était quasiment toujours pour injecter abondance. Il s’agissait là sans doute de son poison le plus redoutable, bien qu’on ne s’en doutât pas de prime abord. Il était vrai que l’effet en était assez surprenant. Mais non moins dérangeant, et grandement handicapant. En gardant la tête penchée vers le bas et la bouche ouverte, à la rigueur, et encore…
Sans parler de l'onde que provoquait son mouvement qui ne manquerait pas de heurter quiconque essaierait de la retenir.

Juste que j'allais t'exploser la gueule.

Ballotté par le Cero, le colosse n'avait pas entendu un traître mot. Tant mieux dans un sens, ça prouvait que le tir avait fait son effet. Mais Dark n'allait quand même pas se fouler à répéter la même tirade mot pour mot. Ceci conviendrait bien assez, et cela ne changeait que bien peu de choses à l'idée véhiculé. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Après avoir tiré sur sa cigarette pour se donner du coeur à l'ouvrage, le Primera fit craquer sa nuque. Même s'il n'en avait pas envie, l'heure était venue de passer aux choses sérieuses – et il était bien forcé d'admettre que des adversaires de ce calibre avaient de fortes chances de lui donner l'envie de s'investir dans ce combat. Preuve lui en fut donnée très vite par l'intermédiaire du géant qui lui rendit la monnaie de sa pièce pour le faisceau qu'il avait reçu de plein fouet.

S'il ne se faisait aucune inquiétude quant aux « serpents » de Naezka – celle-ci saurait qu'il n'apprécierait que modérément d'en être victime alors qu'elle pouvait les rappeler à tout moment – l'enchaînement qui suivit le préoccupait davantage. Fort heureusement, il avait déjà pris quelques dispositions. Les sphères qui gravitaient autour de lui frémirent à l'unisson avant de se mettre en mouvement, prêtes à être sacrifiées pour garantir sa sécurité. Mais s'il pensait au début pouvoir prendre cette attaque à la légère, il prit conscience que ce n'était pas le cas à mesure qu'ils s'approchaient de lui. Les orbes d'énergie durent faire bloc pour leur opposer une résistance suffisante – et encore, puisque l'un d'entre eux réussit à passer leur barrage pour le toucher à l'épaule.

Ce n'était certes qu'une éraflure, mais s'il en avait été capable au mépris de son hierro – si modeste soit-il – Dark n'osait pas imaginer ce que cela aurait été s'il avait eu la négligence de les encaisser de plein fouet. Il comprit alors qu'il était face à de sérieux clients, et qu'il n'aurait pas la possibilité de se tempérer bien longtemps. Il ne fit pas deux fois la même erreur. Quand le mastodonte profita de sa charge pour lui expédier au passage ce qui semblait être une lame d'énergie à première vue, il n'y alla pas par quatre chemins et dut se résoudre à recourir aux fruits de son entraînement. Augmentant pendant un bref instant sa vitesse bien au-delà des frontières de la compréhensions humaine, son corps parut devenir comme transparent, ce qui eut pour conséquence de laisser l'onde passe à travers lui sans causer plus de dégâts. Pendant la durée de cette technique, son corps n'avait plus aucune consistance.

Raté ! claironna-t-il. Et moi qui croyais que je devrais me méfier...

Il n'était qu'un fantôme, témoin silencieux de toutes ces atrocités. Rien n'aurait pu le toucher, pas même le projectile que Noboru venait de lui envoyer qui s'écrasa quelques mètres plus loin sans même l'effleurer. En plus de cela, cet état lui procurait une sérénité qui n'avait sans doute rien à envier à celle dont sa première cible s'était parée pour l'éviter. Mais hélas, cela ne durerait pas. Quels que soient ses efforts, il ne pouvait maintenir cet état plus de quelques secondes. Mais tant qu'elle était encore active, il se devait d'en profiter. Momentanément plus léger que l'air, il était libre de se mouvoir à la vitesse de l'éclair. Sa main se tendit en direction du vice-capitaine. Aussitôt, une nuée de chaînes sortit du sol pour venir l'entraver. Il n'était pas dit que ça fonctionne mais cela le ralentirait sans doute assez pour que sa Fraccion n'ait aucun mal à se sauver. Ce n'était bien sûr pas pour cela qu'il s'était donné cette peine, mais uniquement pour le garder de côté en attendant d'en avoir terminé. Si toutefois elle souhaitait en profiter, elle n'aurait qu'à pas se priver.

Tu crois aller où, comme ça ? dit-il alors qu'il s'ancrait à nouveau dans la réalité.

Son regard se tourna alors vers celui qu'il venait de choisir pour être son adversaire désigné. Il n'avait qu'à bien se tenir, le gorille argenté. Même si la différence était subtile, son niveau était plus élevé que celui de son coéquipier : s'en débarrasser devenait par conséquent une priorité. Naezka saurait sans doute occuper son acolyte le temps qu'il en finisse avec celui-ci et Dark n'aurait alors plus qu'à venir l'aider. Un plan bien huilé sur le papier mais qui risquait de ne pas être si facile à appliquer... Qu'à cela ne tienne. Profitant de ce que le capitaine avait été envoyé dans les airs par son propre allié, il leva les deux mains dans sa direction et lui fit cadeau de ce que contenait chacune d'elle. Et si la première ne recelait qu'une légère entrave qu'il ne vouait qu'à parfaire le désavantage de sa position, la seconde lui fit quant à elle don d'une formidable déflagration sans commune mesure avec la précédente.

Je t'avais bien dit que j'aurais besoin que d'une seule main pour te tuer. fit-il dans un murmure.

- Bankai... KAIMETSU !!!!!!

« Festivités »

→ Keh. Naezka voyant l’ombre aux pieds de son adversaire se mouvoir pour finalement le projeter en l’air, elle fut contrainte de de dévier de trajectoire dans son mouvement, renonçant ainsi à son offensive. La vitesse de son déplacement était telle qu’une onde de choc se propageait autour d’elle, et se fut tout naturellement que celle-ci malgré son abandon se précipita vers Shinjiro : pour mieux se heurter à l’onde que ce dernier avait également provoquée dans son élan. Les deux vagues d’air se heurtèrent en une violente bourrasque, déferlant sur les deux adversaires. Le souffle brûlant déferla, plus agressif dans la direction de la demoiselle qui leva instinctivement le bras tandis que son Hierro encaissait le choc. Balayée en arrière, Naezka eut un mouvement de déséquillibre, mouvement qu’elle aurait pu amèrement regretter.

Trois rangées de poings fusaient pour s’abattre sur elle. La jeune femme se retournait encore un peu sous l’effet de son excès de célérité, mais le choc des ondes l’avait déstabilisé. A ce moment même, des chaines s’arrachèrent du sol pour enserrer le colosse. Dark. La surprise de l'étau permis à la serpente de se ressaisir, et ainsi de se décaler légèrement -même si elle l'avait voulu, elle n'aurait pu en faire d'avantage de toute manière-. Si le coup était venu moins vite, elle aurait pu éviter l'assaut. Mais là, il était trop tard, et le plus fulgurant des trois ne serait retenu par les chaines. Malgré tout, c'était un mal pour un bien : abondance perlait encore au coin de ses lèvres et elle était prête à administrer son pire poison a tout moment.

→ Tu crois sérieusement pouvoir te débarrasser de moi avec si peu ?! |

Le poing qu’elle avait choisit en partie de ne pas éviter effleura sa joue avec violence, de sorte qu'elle fut contrainte de contracter ses anneaux au sol pour ne pas être projetée au loin. Son Hierro fût aussitôt brisé sous le coup de la vitesse et de la puissance du coup. Sa joue s'ensanglantait, et son sang maculait désormais le poing du géant. Un sourire fendit ses lèvres alors qu'elle goutait son propre sang. Chaque blessure faisait vibrer le corps de la serpente, et la douleur la ravissait. Et s’il y avait contact, ça n'était pas qu'un mal… L’épiderme du serpent était recouvert de poison.
Ses muscles se bandèrent, ses anneaux se mirent en mouvement. Les chaines fermement s’étaient emparées du colosse et la serpente profitait de l’instant de surprise qu’elle créait pour entrer en action. Ni une ni deux, mue à nouveau par une vitesse surprenante, la demoiselle s’élançait. Elle ne se contenterait pas de cet effleurement : se jetant vers le vice-capitaine, elle projetait ses crochets vers l’un de ses avant-bras, avant d’y faire courir une part de son corps, tentant de ses chevilles puis généreusement deux de ses bras droits avant de remettre de la distance entre eux. Pour elle, passer par-dessus la corpulence massive de son adversaire n’avait rien de différent du fait de se hisser momentanément au dessus d’une branche d’arbre. Elle ne le sous-estimait pas : elle savait qu’elle pouvait s’infliger de sérieux dégâts en faisant cela, mais là encore le faisait à raison. D’autant plus que ce contact n’avait duré qu’une fraction de seconde, pour mieux permettre ensuite de remettre de la distance entre eux. Pouvait-il se douter que chaque effleurement, s'il était mené à bien, était pleinement voulu ?

Un sifflement franchit ses lèvres alors que le serpent s'élevait de plusieurs mètres au dessus du sol du haut de ses anneaux pour avoir un aperçu global de la situation. L’autre Montagne se jetait sur Dark, et elle ne le laisserait pas faire. Ou du moins ferait elle tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher que l’on fit trop de mal a son maitre, même si cette offensive ci lui semblait encore dérisoire… Mieux valait prévenir que guérir. Les restes de deux de ses serpents gisaient encore au sol, et son poison gorgé de Reiatsu palpitait encore dans leurs veines tranchées. Si elle sifflait, c’était dans deux buts :
Le premier, faire réagir le venin qui avait potentiellement êté injecté dans les chevilles et les bras de Noboru. Le contact aux chevilles avait été léger, celui au bras moins. Mais dans les deux cas la toucher et voir sa peau frotter ses écailles blanches comme sa peau claire était dangereux, et il avait de grandes chances d'avoir été infecté. Auquel cas… Le poison répondrait à son sifflement, provoquant l'implosion. En dose réduite comparée à ce qu’elle pouvait faire, ce n’était pas après ses organes vitaux qu'elle en avait, mais après l'articulation de son épaule pour essayer de mettre au moins ses 3 bras droits au tapis, et dans ses chevilles pour mettre fin à la vélocité qui était la sienne. Oui… faire exploser ses vaisseaux sanguins de l’intérieur et endommager les muscles des articulations, s'il lui en laissait la possibilité. Le reste ne tarderait pas, sans compter sur Abondance.
Le second, faire entrer justement en scène ces restes de serpents pour en faire des charognards. Instantanément, les bouts de chair prenaient vie pour se mouvoir avec la même vélocité que leur maitresse, et se jeter non seulement sur monsieur l’insecte mais aussi sur son acolyte, avec pour but évident de le gêner au passage dans son offensive sur l’estomac. La chair avait faim, et elle n’avait pas encore pu se rassasier. Pour peu que rien ne les en empêche, ils se feraient une joie de mordre la peau de leur victime des écailles hérissées qui les recouvrait, entaillant pour mieux dévorer.

Bankai, avait-il dit. Pour avoir déjà assisté à la libération de celui de Noboru, Dark savait à quoi s'en tenir. Si la puissance dégagée lors de son déploiement était la même pour tout le monde, sa maigre entrave ne tiendrait pas longtemps. Alors qu'il pensait pouvoir compter sur son Gran Rey Cero pour compenser, le Primera eut la mauvaise surprise de le voir en sortir indemne, ou peu s'en faut. Le bouclier que lui avait fourni la forme ultime de son zanpakutō lui avait, selon toute vraisemblance, permis d'absorber la majeure partie si ce n'est la totalité des dégâts. Un rien déconcerté, Dark prit cependant soin de n'en rien laisser paraître. Pas maintenant. Non, ce n'était pas le moment de montrer le moindre signe de faiblesse. Son esprit entra en ébullition, tentant d'élaborer une réplique qui rentabiliserait au mieux ses forces restantes. La Première Lame laissa ses bras retomber le long de son corps.

À compter de maintenant, chaque once de repos qu'il pourrait prendre valait son pesant d'or. Ses réserves n'étaient pas encore épuisées, mais cela ne saurait tarder... Et ayant survécu à son attaque, le colosse allait à présent pouvoir contre-attaquer. Il fit bien de se tenir prêt, puisque l'ombre immense que projetait le capitaine sur le sable du Yermo ne tarda pas à l'englober. Il lui tombait droit dessus, et Dark n'avait rien d'autre à faire que de s'y préparer. Le choc fut moins rude qu'il n'aurait pu le croire, mais il eut désormais la preuve que la silhouette de son antagoniste n'était pas que de la poudre aux yeux. Il pèse son poids l'animal... Pour un peu, j'aurais préféré être heurté par un rhinocéros. Au moins aurait-il su que c'était de la corne qu'il devait se méfier, alors qu'il n'avait ici aucune idée d'à quoi s'attendre.

Alors, qu'est-ce que t'attends ? lui dit-il dans l'espoir de le déstabiliser.

Un espoir qui devait être rapidement déçu, soit dit en passant. Il nourrissait même de sérieux doutes sur le fait que le Shinigami l'ait ne serait-ce qu'entendu. La véhémence avec laquelle il se jeta sur lui ne laissait aucun doute sur ses intentions : il frappait pour tuer. Tant de violence évoquait moins l'homme que l'animal. Ainsi Dark ne put-il que partir dans l'optique que c'était une bête sauvage qu'il avait en face de lui. Et à dire vrai, cette pensée lui conféra un semblant de second souffle, et avec lui une joie féroce. Perdu dans ce désert depuis des années il n'avait que rarement eu l'occasion de se mesurer à des adversaires de valeur. Voir qu'enfin il avait un adversaire à sa taille ne pouvait que l'enthousiasmer. Le rictus carnassier qui fendit ses lèvres saurait faire comprendre à son adversaire que ce choc des titans ne le laissait pas indifférent – loin s'en faut au demeurant.

Primera Espada, Dark Ezeckiel.

Plus que la violence de l'impact, c'est la lourdeur des coups de son opposant qui faillit l'envoyer à la mort. Fort heureusement, il eut le réflexe de lui opposer une défense consistante sans quoi c'en aurait été fait de lui. Indéniablement, cet homme méritait son titre de colosse. Toutefois, il se méprenait sur un point s'il pensait qu'en venir au corps-à-corps lui donnerait forcément cet avantage qu'ils s'arrachaient fébrilement à tour de rôle. Car même s'il avait souhaité ne pas en faire étalage – si ce n'est l'attaque infligée au vice-capitaine en début de combat – l'ex-Quincy était lui aussi rompu à l'art du combat à mains nues. Oui, le géant de la Soul Society allait être bien reçu, il n'y avait pas de doute à avoir là-dessus. Ayant pris son premier coup à la légère, il en paya le prix ; une vive douleur courut le long de son bras après l'avoir utilisé pour arrêter le poing censé lui couper la respiration.

Il ne pouvait se permettre un tel handicap. Pas à ce stade d'un combat qui, si expéditif qu'il ait pu sembler d'un oeil extérieur, n'avait déjà que trop duré. Cet affrontement était celui de deux supernova se percutant en plein ciel, il n'y avait ici pas de place pour la moindre once de subtilité. Cela ne perdurerait que jusqu'à ce que l'un d'entre eux vole en éclats, et la retenue n'avait plus sa place ici bas. Lorsque ce fut au tour de son pied de venir à sa rencontre, Dark était parfaitement préparé et n'eut aucun mal à l'arrêter. En revanche, cela n'empêcha point le choc entre les deux attaques de le faire trembler. Même lors d'une collision de force égale, son corps était trop frêle comparé à celui de son assaillant que pour prétendre que subir ses coups ne lui faisait rien. Du moins avait-il réussi à s'en préserver et profita-t-il de la grande confiance que le mastodonte devait avoir dans sa puissance physique pour l'agripper au vol.

C'est le nom de celui qui va te tuer !

Assurant sa prise, il projeta tout le poids de son corps en avant pour lui administrer un coup de tête mémorable. Il avait pu en juger par lui-même, le capitaine du Gōtei 13 avait la tête dure, mais il allait à présent pouvoir vérifier si c'était aussi vrai au propre qu'au figuré. Un tel assaut manquait cruellement de panache, mais si c'était le prix à payer pour gagner, il réglait ce tribut bien volontiers. Bien évidemment, il ne comptait pas sur cette seule technique pour l'emporter comme le prouvaient les sphères jaillies du néant qui revinrent graviter autour de lui sans qu'il n'ait eu ne serait-ce qu'un mot à prononcer pour cela. La polyvalence de Libera Me l'avait déjà sauvé plus d'une fois, aussi y avait-il recours sans hésitation même si les moyens venaient à manquer. Elle aurait son utilité en temps voulu, cela ne faisait aucun doute.

Son installation s'étant déroulée en parallèle de l'attaque qu'il venait de mener, il put reprendre sans délai sans même se soucier de son efficacité. Il n'en avait pas le temps. Au point où ils en étaient, chaque instant de relâchement était susceptible d'entraîner la mort. Il devait continuer d'attaquer, jusqu'à vider son corps de sa dernière goutte d'énergie s'il le fallait. Pour l'heure, il devait profiter d'en être aussi proche pour porter un coup décisif et il lui semblait avoir pour cela le moyen tout trouvé. Ce n'était pas parce que les sont habituellement réalisés avec les mains que cela en fait le seul moyen de les exécuter... Ce n'était certes pas ce qui se faisait de mieux pour paraître civilisé, mais qui s'en souciait ? Ouvrant grand la bouche, Dark concentra un Cero à la vitesse de l'éclair et le relâcha en direction du visage de son adversaire et ce sans réellement s'être donné le temps d'en doser la puissance.

C'est moi qui régale, goûte-moi ça mon pote ! Ça te changera des régimes de banane ! Mais pour obtenir une réponse, il aurait fallu que l'autre soit encore en état de l'entendre.

Même à posteriori, le Primera n'eut pas réellement l'occasion de se poser la question : le vice-capitaine lui non plus n'était pas encore fini et il venait d'opérer un retour gagnant dans la partie. S'il se félicita intérieurement d'avoir pensé à prendre ses précautions, il déchanta en voyant les orbes du Libera Me éclater tour à tour telles des bulles de savon. L'impact des cent-huit perles, du moins de la portion qui lui était impartie, en fut quelque peu réduit – mais à quel prix ? Subissant le contrecoup de ses propres arcanes, l'ancien Quincy manqua de liberté de mouvement pour l'esquiver et s'en trouva projeté, si bien qu'il roula dans le sable quelques dizaines de mètres plus loin. Son bras droit se trouvait dans un sale état, sa réactivité lui ayant permis - sans que lui-même sache trop comment - d'y concentrer la majeure partie des dégâts.

Ce n'était toutefois pas sa seule blessure apparente. Le sang qu'il se retrouva à cracher sur le sable blanc ne fit qu'en souligner toute la gravité. Chance dans son malheur, cela lui avait au moins permis de s'éloigner du titan – et lui d'ailleurs, comme s'en était-il sorti ? N'importe quel individu doué de bon sens se serait fait passer pour mort pour mieux se reposer et revenir à la charge au moment où ils s'y attendraient le moins, mais...

Même pas mal.

...Ce n'était décidément pas dans son tempérament.

- Kiryû Shinjirô. Kenpachi de la Onzième Division. Passons aux choses sérieuses maintenant.

- Nobo ? Regarde plutôt comment les grandes personnes combattent. Tu m’en diras des nouvelles ! METSUBOU !

« Festivités »

→ Elle avait beau faire la fière, son visage la lançait affreusement. Et si elle désirait ardemment rapporter la victoire à Dark, la situation semblait de plus en plus compromise au fil des secondes… Autant dire qu’ils n’étaient guère tombés sur du menu fretin, et ce alors même que son Espada n’était pas dans sa meilleure forme. Elle-même n’avait été face à de pareils adversaires depuis longtemps, si ce n’est toujours, et la période de sa vie ou elle se battait au quotidien lui semblait très lointaine… Peut être avait elle un peu rouillé depuis son arrivée à Las Noches ? Il s’était écoulé deux années de calme, après tout.
Une fois de plus, son adversaire lui glissait entre les doigts en plus de révéler un fabuleux potentiel. Jusqu’ici, il avait été un Shinigami : désormais il se montrait à moitié Hollow, et autant dire que cela ne promettait rien de bon. Sans compter sur un changement de tempérament certain. Il était temps de réparer un peu les pots cassés… La chair de son visage était à nu, certains de ses muscles déchirés. Il lui manquait un bras, et à de nombreux endroits sa queue était balafrée de brûlures. Et pourtant, elle arrivait encore à sourire. Oui, parfois Naezka était un putain de zombi. On pouvait lui arracher la tête qu’elle trouverait encore moyen d’en rire et de faire des restes éparpillés de son corps un charognard ! Mais elle n’était pas immortelle pour autant, et à trop jouer les fanfarons dans sa joie, elle en oubliait certains impératifs.

Son ombre, massive par la longueur de sa colonne vertébrale, se détachait du sol pour s’élever devant elle sous forme de billes d’énergie. A son cou, Natrix et Naer partaient se réfugier sous sa chevelure, laissant son torse complètement à nu. Ils avaient le mérite d’être tout de même plus craintifs qu’elle, et il fallait se rendre à l’évidence : ca sentait le roussis.

Mais lorsque la pluie commença à s’abattre sur eux, ce ne fut plus le principal souci de Naezka. Tout les sens de la serpente s’étaient portés sur l’affrontement du colosse et de son Espada, et son organisme tirait la sonnette d’alarme. Ses écailles frissonnaient sur son corps, répondant à ses instincts d’auto-régénération, alors que répondant au gong d’une inquiétude sourde, le serpent à plume s’éveillait. Sous ses yeux, tout se déroulait à toute vitesse. Et dans le tumulte du combat, tout s’était déroulé pour éloigner bien plus qu’elle n’aurait voulu le permettre la Fraccion de son espada. Dans un sifflement lugubre, les 108 projectiles d’ombre fusaient, transperçant la peau de la serpente pour s’y ficher. Chacun d’eux était comme une arme blanche qu’on enfonçait profondément entre ses entrailles, mais coutumière à la douleur, Naezka arrivait presque a les ignorer. Les nerfs et les veines se refermaient sur le passage des funestes invités, dévorant ses réserves d’énergie sans même qu’elle ne s’en rende compte.
Seuls ses instincts premiers lui parlaient, et la sommaient de réagir. Elle ne souriait plus. Bandant à nouveau ses muscles, elle préparait une nouvelle inflexion en direction des deux combattants, ignorant presque celui qui pourtant était presque en train de la déchiqueter. Répondant à ses ordres, son corps s’élançait presque immédiatement. Mais elle comprit aussitôt qu’elle n’aurait pas le temps d’empêcher ce qu’elle voyait.

Ses écailles qui avaient commencée à s’allonger pour la contre-attaque qu’elle avait entamée se mirent à frémir, et même s’entrechoquer dans un bruit cristallin qui s’imposait malgré le tumulte du combat. Son poison recouvrait son épiderme et se posait sur ce qu’elle touchait. Si Dark n’était pas concerné, le sol l’était grandement. Que ce soit le sable sur lequel elle s’était déplacé, ou celui qui l’avait entouré toute entière alors qu’elle y était tapie. Bien que ses prunelles dorées ne quittent pas le colosse argenté pour mieux viser la trajectoire qu’il empruntait, les explosions devraient s’élever partout. Partout en proximité directe du Primera, même si elle était prête à enclencher une déflagration a 20 centimètres de lui si c’était ce qu’il fallait pour le préserver un tant soit peu. Mais l’énergie lui manquait, et la matière qu’elle avait semé comme d’innombrables bombes a retardement ne s’embrasa que sous les deux colosses qu’ils combattaient, et principalement entre le plus imposant de deux et la silhouette familière. Peut être l’insecte en avait il également encore un peu dans son sang ? peu probable.

L’élan de la serpente fut stoppé net alors qu’elle atteignait presque son maitre avec en tête une seule idée : s’interposer.
Plus qu’un tiers de la distance la séparait encore d’eux, et la rage qui lui tordait le ventre avait étouffé ce qu’il lui restait de prudence. Naezka avait vu l’Anéantissement fondre sur elle, mais n’était plus en mesure de lui résister. Elle aurait voulu se porter jusqu’à son objectif d’un dernier tressaut, mais ses muscles ne répondirent pas, perforés. En somme, elle avait eu les yeux plus gros que le ventre.
Répondant à l’appel des charges négatives, les charges positives se précipitaient, et inversement. Rien ne les déviait de leur trajectoire, pas même le corps épais et recouvert d’écaille de l’Equidna. Stoppée net dans leur élan, ses anneaux se retrouvés cloués au sol, et sa silhouette massive heurtait la dune. Son visage avait pu se régénérer peu de temps au par avant, et même son bras, charognards qu’elle avait perdu au par avant, lui revenir, mais sa main, son épaule, sa hanche et bien d’autres parties de son anatomie encore subissaient désormais le joug de Metsubou, creusant des trous béants qu’elle n’était pas en mesure de refermer. Pas pour l’instant.
Et après, il serait trop tard. Plus exactement, il était déjà trop tard… Elle avait été inutile.


Comme un écho aux sifflements qui avaient retentis plus tôt, une rumeur sourde s'élevait. Doucement, le sable coulait. Il avait commencé a le faire depuis plusieurs longues secondes à vrai dire, mais désormais, les grains de Quartz se précipitait de plus en plus vite, et à chaque instant c'était une rumeur plus grave et profonde qui enflait. Les explosions, provoquées sous le sol, avaient fait gronder la dune. Celle ci avait beau être un peu plus chétive que les autres, elle n'en faisait pas moins une bonne poignée de mètres de haut, et le glissement de terrain se faisait sentir : surtout du coté de Noboru, et de la serpente elle même. Encore consciente, mais de peu, la jeune femme sentait son appendice caudal être lentement tiré vers le bas, déjà engloutit en son extrémité par le sable mouvant. En contrebas, l'insecte devait subir lui aussi ce déplacement... A l'exception que lui pouvait tout a fait le surmonter, pour peu qu'il ai le réflexe de se méfier.
Le flot se fit soudain plus puissant, et le corps de la reptile grièvement blessé glissa, emporté par les anneaux qui avaient succombé les premier. Elle n'y opposa pas de résistance particulière, malgré la morsure du sable. Quelques instants plus tard, elle se trouvait en contrebas là ou c'était tenu le second des deux colosses, en grande majorité recouvert. Son corps avait été retenu par une roche enfouie sous le sable. Les paupières closes, la jeune femme tentait tant bien que mal de ne pas perdre connaissance...

Ce n'était pas suffisant...

Dark ne l'avait compris que trop tard. Malgré tous ses efforts, le colosse était toujours debout et plein de vie. Il l'avait salement amoché, et c'était toujours ça de pris, pas que ça le change beaucoup de d'habitude cela dit. Étonnamment, la première pensée qui lui traversa l'esprit fut de se demander s'il avait toujours été comme ça ou si d'autres avant lui avaient contribué à le gratifier de ce visage disgracieux. Son sens du danger reprit rapidement le dessus et l'informa que n'ayant pas réussi à l'avoir, il devait à présent s'attendre à une contre-attaque. Toutes les réserves de reiatsu qu'il lui restait se mobilisèrent pour lui permettre d'en faire rigoureusement l'inventaire et de comprendre qu'il n'en aurait pas assez pour tout encaisser. Ce qui néanmoins ne l'empêcherait pas de s'y essayer.

Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, à ce qu'on dit : la question était maintenant de savoir si c'était aussi valable pour un individu supposé être déjà mort. Encore qu'à ce compte-là, il était une exception et espérait voir là son salut, sa porte de sortie. N'écoutant que son instinct, il se projeta en arrière du meilleur Sonido dont il soit encore capable dans le seul but de laisser à son esprit plus de marge de manoeuvre pour trouver une solution. Sans grand succès jusque là, mais la chance pouvait encore lui sourire. Non mais sérieux, de qui je me fous... songea-t-il en voyant déferler sur lui la pluie de balles et le tireur à qui il devait chacune d'elle. C'est dans ces moments-là qu'il se disait que Grimmjow avait mal calculé son coup, car personne au sein de l'Espada pas même lui n'était capable de faire face à ça.

Tu veux jouer à ça ? Okay, amène-toi ! vociféra-t-il pour couvrir le vacarme.

Conscient que chaque instant était crucial et qu'il n'avait pas droit à l'erreur, le Primera fit le vide dans son esprit. Accédant à un stade de conscience supérieur l'espace d'une poignée de secondes, il décomposa son corps pour le rendre immatériel avant que les premières billes de Metsubou ne l'atteignent. Celles-ci ne rencontrèrent que du vide, traversant de part en part la silhouette fantomatique qu'il avait laissée derrière lui. Il s'en était fallu de peu mais par chance cette technique lui avait épargné de finir criblé d'impacts par ce qui paraissait n'être rien de moins que l'arcane suprême du colosse. La maintenir sur toute la durée initialement prévue le mit au supplice, cependant.

Bien qu'il ait rationné ses réserves de reiatsu, il y avait déjà puisé trop d'énergie pour résister aux assauts précédents pour que ce soit sans incidence. Plus d'une fois, il faillit se relâcher avant que l'averse métallique n'ait fini de s'abattre, si bien qu'il préféra fermer les yeux pour ne pas voir arriver sa propre fin. Cela n'avait duré que quelques fractions de seconde, mais pour lui, ça avait tout l'air d'être une éternité. Lui-même ne comprenait pas comment il avait pu s'en sortir, mais toujours était-il que cela avait été le cas. Il n'eut toutefois pas le temps de s'en féliciter. À peine avait-il rouvert les yeux que la masse monumentale de Shinjirô le percuta pratiquement de plein fouet, tout juste minimisée par le repli tactique qu'il avait tant bien que mal essayé d'opérer. En vain.

Merde.

Il sentit sa cage thoracique ployer littéralement sous le poids de l'impact et plusieurs de ses côtes se briser – le bruit affreux qu'elles venaient de produire d'un commun accord ne laissait planer que peu de doute à ce sujet. Si le précédent coup de poing n'avait pas eu l'effet escompté, il eut cette fois bel et bien le souffle coupé. Que son sternum n'ait pas été enfoncé tenait du miracle, à moins qu'il n'ait sous-estimé sa propre résistance. Être doté d'un hierro si négligeable avait tendance à lui faire surévaluer la puissance des coups qu'il aurait à encaisser. Néanmoins, compte tenu de la douleur cuisante qui lui embrasait le torse, il se fit la réflexion qu'il serait grand temps de chercher à l'améliorer... Était-ce que le Kenpachi l'avait mal jugé ou qu'il n'avait plus lui non plus la force nécessaire pour l'achever ? Quoi qu'il en soit, il était resté conscient.

J'y crois pas, t'es pas foutu de m'avoir même comme ça... Hey mon pote, on t'a déjà dit que t'étais mauvais ?

Lui-même ne l'avait réalisé qu'au bout d'un certain temps. Les maigres forces qu'il avait encore furent aussitôt mises en oeuvre pour l'aider à se relever - ce qui, d'un seul bras, n'était guère aisé. Il y parvint néanmoins, sa fierté ne l'autorisant pas à laisser tomber. Plus mort que vif, il cracha d'abondantes gerbes de sang on ne peut plus visible au milieu de tout ce sable blanc. Dark avait été sérieusement touché, il n'était plus permis d'en douter, mais pas encore assez pour l'achever. Il se plaqua la main contre le torse et fut saisi d'une violente quinte de toux qui lui fit ruisseler un filet écarlate au bord des lèvres. Contusionné de toutes parts, il avait grande à trouver son équilibre – et Noboru ne fit rien pour l'y aider.

S'il avait eu tout le loisir de le voir venir, son corps ne lui répondait plus – en tout cas pas aussi rapidement qu'il l'aurait voulu. Le dernier coup d'éclat du vice-capitaine l'atteignit en pleine tête. Contre toute attente, il réussit à tenir sur ses jambes et ce bien que le tir l'ait encore repoussé de quelques mètres en arrière tout en traçant dans le sol deux profonds sillons démontrant combien ses pieds étaient solidement ancrés. Il ne tomberait plus. Lorsqu'enfin l'afflux finit par retomber, l'ex-Quincy oscilla sur ses jambes mais put rapidement se stabiliser et leur adresser un splendide doigt d'honneur. Haletant sans jamais être apte à reprendre son souffle, il suait à grosses gouttes, ne comprenant pas lui-même quelle était cette force qui lui offrait la chance de les narguer une toute dernière fois en refusant de bien vouloir s'effondrer. Le large sourire qu'il affichait démontrait que bien que la victoire soit désormais hors de portée il n'en fallait pas plus pour qu'il soit satisfait.

Quoi, vous croyiez que c'était terminé ? Il en faudra plus que ça pour m'étaler. Attendez un peu que je récupère et je vous jure que je vais vous... Écla... Ter... Et merde.

Sa vue se troubla et son corps entier bascula en arrière, s'écrasant lourdement au beau milieu du désert blanc. Tout à coup, il avait l'impression de peser une tonne, si pas deux. S'il avait pu tomber sur Shinjirô dans cet état, celui-ci aurait eu une idée de ce que cela pouvait faire d'être confronté à sa propre technique. Allongé de tout son long, il tenta bien de se hisser encore une fois sur ses deux jambes mais ne put qu'attraper le quartz à pleine main sans jamais réussir à s'y appuyer. Force lui était d'admettre que quelle que soit sa détermination il ne pourrait plus leur faire quoi que ce soit – et leur faire mordre la poussière, certainement pas. S'en rendant compte, il abattit son poing sur la dune la plus proche, ce qui eut pour l'effet de la disséminer aux quatre vents. Le regard perdu dans ce firmament obscur qu'il n'avait déjà que trop longuement scruté par le passé, il poussa un soupir de résignation à fendre l'âme avant de lever la main en signe d'abandon.

Okay, j'ai perdu.

Il ne se souvenait pas que ce ciel lui ait jamais paru aussi beau.

- T’es un marrant, toi. T’as pas pigé que si tu respires encore, c’est seulement parce que je t’ai trouvé drôle ? Tu te débrouilles bien pour un putain de Hollow mais t’as encore deux ou trois choses à capter avant de pouvoir rivaliser avec moi, tu vois… Mais j’suis un mec cool. Alors j’vais te laisser vivre encore un peu, au moins jusqu’à notre prochaine rencontre. Comme ça, lorsque je reviendrais – et crois-moi quand je te dis que je le ferais – je pourrais écraser ta grande gueule de con une fois encore. Et tu s’ras gentil : la prochaine fois, laisse ton serpent dans son trou. Ecraser des moustiques, ça m’emmerde plus qu’autre chose.

- Notre mission, c’était de faire du nettoyage mon pote. Les questions et tout le toutim, on laisse ça aux autres. Puis bon, vu l’état dans lequel je viens de laisser l’autre danseuse, pas sûr qu’il puisse encore me répondre. Et j’sais pas toi, mais j’ai pas super envie de parler à la gonzesse. Trop bizarre pour moi. D’ailleurs, j’sais pas si t’as fait gaffe mais y’a un des nôtres qui a balancé une sorte de message. Parait que Tojo est resté sur le carreau. Donc maintenant, on bouge.

Citation :

RP terminé.

Shinjirô : Blessé mais encore apte à combattre.

Victoire de l’escouade « Onzième division ». Prenez en de la graine, vous autres :p

Citation :

Ceci est un post « bonus » et ne change rien au fait que je sois bel et bien hors-circuit.

Quand Shinjirô menaça de l'achever, Dark n'eut pas même un battement de cils. S'il s'en était donné les moyens, il aurait pu rouler sur le côté pour l'esquiver. Mais il ne se donna pas cette peine. Il savait que ce n'était que du bluff. Il avait une nature en commun avec cet homme, et savait qu'à partir du moment où il avait piqué au vif son intérêt, le mettre à mort ne serait pas dans le sien. Parce que tout comme lui, celui qui s'était présenté comme le capitaine de la onzième division voudrait refaire le match. Voir si, à un moment différent, dans des conditions différentes, il serait tout aussi capable de gagner. Le résultat était faussé, les dés étaient pipés. Appelez ça comme vous voulez. Toujours était-il que le colosse ne tolérerait pas que le Primera cesse d'exister avant d'avoir pu s'en assurer. Et puis, l'ex-Quincy ne redoutait pas la mort... Au contraire.

Tu veux me tuer ? Bah vas-y, qu'est-ce que t'attends ? On laisse pas la vie sauve à un ennemi et je te jure que si tu m'épargnes, tu finiras par le regretter. T'en fais pas, la prochaine fois c'est moi qui viendrai te voir et je te jure que y'a pas que ton nez que je vais briser. Ah, et dernière chose... J'suis pas un Hollow.

Personne à part lui ne pourrait comprendre le sens profond de ces paroles, mais cela n'avait pas d'importance. S'il combattait de manière aussi risquée, c'était avant tout pour tester sa survie. Voir jusqu'où celle-ci pourrait l'emmener. En un sens, c'était une chance qu'il ait fini par atterrir au Hueco Mundo. Il n'était pas sûr qu'il aurait pu supporter la vie citadine. Même s'il avait souvent à se plaindre des conditions de vie ici, en particulier des Hollows et de leur harcèlement incessant, il ne pouvait s'en passer réellement. S'il avait à vivre dans le monde réel, comment ferait-il pour se défouler sans personne à massacrer ? Ce serait toujours possible, mais pas sans raison. Or, s'il y avait bien quelque chose qui le caractérisait, c'est qu'il n'en avait pas toujours besoin. Ici, il pouvait être qui il voulait. Il n'avait pas à se cacher. La seule loi qui prévale au Hueco Mundo était celle du plus fort. Et le Kiryû venait de lui rappeler combien il pouvait l'apprécier.

Puisant dans ses ultimes ressources, Dark réussit à produire de tout son corps un mouvement de balancier. C'était là le seul moyen qu'il ait trouvé de se relever – ou plutôt de se redresser assez que pour s'asseoir en tailleur. S'il lui arrivait de dormir en plein coeur du Yermo, le faire à même le sable n'était de toute façon pas recommandé. Même s'il n'y avait à priori que du rien à perte de vue, il ne savait que trop bien, pour en avoir maintes fois fait l'expérience, que des créatures peu sympathiques se cachaient sous ces dunes à quelques strates de profondeur. Si du moins les coups échangés ne les avaient pas concassés avant qu'ils n'aient eu l'occasion de pointer le bout de leur nez. Tout Primera qu'il soit, Dark n'avait aucune envie d'avoir à faire à eux, surtout dans cet état. D'autant plus que les trouvailles que l'on faisait de cette manière pouvaient parfois être surprenantes...

Se propulser en avant comme il venait de le faire l'obligea à serrer les dents, grimaçant. S'il récupérait relativement vite, ce n'était pas ce qui empêcherait la douleur de s'installer, à son grand regret. Qu'importe la vitesse à laquelle ses plaies allaient cicatriser, ce n'était pas ce qui lui rendrait l'énergie qu'il avait dépensée. Perclus de douleurs, c'est à peine s'il pouvait bouger. Qu'il ait pu se redresser si rapidement était déjà surprenant mais c'était là tout ce qu'il pouvait faire. Ses bras refusaient obstinément de lui répondre et il en allait de même pour ses jambes. De plus, l'adrénaline étant retombée, il ressentait désormais pleinement la douleur qui irradiait de son bras droit. Celui-ci était hors d'état. Même avec les meilleurs soins, le restaurer allait lui prendre un temps qu'il n'avait pas. Il avait perdu, aucun doute là-dessus. Mais il égaliserait les scores la prochaine fois.

J'aimerais bien le savoir figurez-vous. Un de ces enfoirés m'a pété le bras la dernière fois. D'ailleurs, vous devriez le remercier, sans lui je vous aurais explosé. Tout ce que je peux te dire c'est que cet enculé était encore plus gros que toi et qu'il m'a renvoyé mon Cero à la gueule. Si vous le trouvez, vous serez gentils de me le laisser. Lui et moi, on a un compte à régler.