La ville avait été dévastée... Pas d'autre mot pour définir ce carnage, ces gravats, ces cratères. La somme des forces qui s'étaient opposées en cette cité était tout simplement énorme, et cela se marquait très clairement sur le décor ambiant. Éventrée la belle Karakura, purement et simplement. Divers tentatives d'explications avaient été données par les médias et les autorités, mais aucune ne se rapprochait même un tant soit peu de la réalité. Des êtres aux pouvoirs surnaturels qui se livrent une guerre sans merci, ce n'est certes pas le genre de révélation à laquelle quiconque est prêt à souscrire.

Est-ce que ça le gênait vraiment ? Non, du tout... Mais un point tout de même vient à le chatouiller : l'état de son commerce. Le quartier dans lequel son « salon de thé » avait pignon sur rue avait heureusement été épargné. Par contre, le nombre de décès avait été assez énorme, et ralentissait donc forcément les ventes. Moins de consommateurs égal moins de ventes, forcément, et ce même si ceux restant avaient tendance à augmenter les doses après un tel désastre. Karakura risquait cependant de se déserter peu à peu. Des événements inexpliqués, il en arrivait un peu trop souvent par ici, et de plus en plus dernièrement. Pas vraiment un endroit paradisiaque où l'on souhaite faire grandir ses enfants, clairement. Le tourisme allait vraiment avoir du mal à se relancer, voilà qui est sûr.

Lui en tout cas ne compte pas fuir. Son dévolu est porté sur cet endroit, et si au final il parvient à botter le cul de tous les êtres qui viendront éparpiller sa clientèle en pluie sanguine, il s'imposera forcément comme le maître des lieux et n'aura plus qu'à veiller à la tranquillité des lieux pour qu'on ne fasse plus que lui lécher les pieds, remplissant ses poches de liards au passage. Pour cela cependant, il restait encore beaucoup à faire... Car si les récents événements avaient pu lui montrer une chose, c'est que même s'il s'affichait parmi les plus puissants des êtres croisés, il ne pourrait pas arriver à grand chose seul. Il n'a d'autre souhait donc que de retrouver dans cette ville certains de ceux qu'il a croisé, et de les faire rejoindre ses rangs.

Il a quelques noms en tête... Crixus, Snö, Fuan,... En tout cas, pas la peine qu'il compte sur Imari, Terumi, Shu ou encore Kamui. En dehors de l'archère, ceux là ne portaient pas Koshiro dans leur coeur, c'est là une évidence. Mais surtout, ils font tous partie de la même organisation, et il ne devrait pas être aisé de leur faire changer d'allégeance, même si un jour ou l'autre il devra forcément en passer par là. Et puis, peut-être qu'ils étaient morts, tout simplement ? Après un carnage pareil, ça ne serait pas particulièrement étonnant.

Toutefois, le voilà marchant dans les rues en quête de cette sensation étrange au fond de ses tripes, et qui l'informerait qu'il y aurait un être à pouvoir non loin qu'il pourrait tenter de débaucher. Boitant toujours de ses blessures, il se remettant néanmoins assez rapidement. Il se savait en tout cas capable de mener n'importe lequel des combats qui pourraient se présenter à lui, si cela était nécessaire. Et dans sa recherche hasardeuse, il espère... une bonne rencontre, n'importe laquelle, tant qu'il y avait un minimum à en tirer...

Elle en était désormais persuadée : elle devait s’améliorer si elle souhaitait abattre les Capitaines de la Soul Society. Ces derniers déployaient une puissance hors norme et elle devait admettre avoir été dépassée par les enjeux. Son combat contre Reisen avait été extrêmement compliqué et même si elle était parvenue à lui tenir tête quelque peu, elle devinait qu’elle n’aurait jamais pu survivre sans son compagnon d’infortune, compagnon dont elle ne connaissait évidemment rien puisque lui aussi avait été appelé par une force surnaturelle. Un événement que la jeune femme ne comprenait toujours pas… Certes, sa haine envers les Shinigamis était forte mais dans ce contexte très précis, elle savait qu’elle avait été manipulée. Par qui, pourquoi ? Elle n’en avait aucune idée. Mais les faits étaient là.

Ses blessures avaient été nombreuses, bien que superficielles. Et la présence dans les parages d’Elias lui avait permis de s’en sortir sans trop de séquelles. Le sort que lui avait lancé Reisen lui avait perforé l’épaule et elle ressentait encore la douleur de l’impact. Mais au vu du désastre qui avait touché Karakura, elle savait qu’elle s’en tirait bien. Ses employeurs ne l’avaient pas encore recontacté, cherchant sans doute à savoir ce qui se passait dans cette ville particulière. Et paradoxalement, Elias se montrait plus réservé depuis ce combat. Evidemment, Real en connaissait la raison. Pour appâter les Shinigamis, elle avait exécuté des âmes innocentes. Elle ne le regrettait pas bien sûr, mais elle connaissait les réserves de son ange-gardien sur ce point précis. Il avait beau être un Quincy, il partait du principe que les âmes méritaient une vie meilleure.

Alors qu’elle parcourait les rues de la ville, pensive, elle perçut la silhouette de l’homme qui avait combattu à ses côtés. Elle le vit avant même que ses sens ne capte sa signature énergétique. Elle n’avait pas eu le loisir de savoir qui il était, Elias lui ayant seulement donné une information quant à son activité. Les rumeurs allaient bon train sur certaines âmes évoluées de la ville et il semblait que le manipulateur de feu en fasse partie. Il était dangereux, sur ce point elle n’avait aucun doute. Et il semblait posséder une alliée Arrancar. Traversant la route rapidement, elle gagnait déjà le trottoir d’en face pour se dresser face à lui. L’avait-il repéré ? Saurait-il la reconnaître ? Vigilante, elle se savait en mesure de réagir s’il l’agressait. Le feu était certes un élément qui pouvait la perturber mais en tant que manipulatrice de la glace, elle saurait gérer. Du moins l’espérait-elle.

- Alors comme ça, tu as survécu… Pas mal.

Pas de bonjour, pas de salutation inutile. Elle ne le remerciait d’ailleurs pas de l’avoir aidé, supposant que lui aussi avait été manipulé pour se dresser face à ces créatures. Pour autant, elle sentait une aura agressive émaner de lui. Typiquement le genre de personne dont elle se méfiait d’ordinaire. La voix d’Elias se fit alors entendre. Il se réveillait lui aussi ?

- Ne tentez pas le diable, mademoiselle Mayer. Je ne pourrais pas vous aider face à lui.

Elle le savait et ne comptait pas sur lui pour ce genre de travail. Restait à voir ce que l’autre aurait à dire maintenant.

Elle ! Voilà qu'il localisait la source de cette énergie spirituelle. Un visage connu. Elle semble d'ailleurs l'avoir remarqué en premier, le regardant déjà au moment où Koshiro la vit à son tour. Peu d'importance, le principal est qu'il l'ait trouvé. Elle pourrait l'aider... Certes, son comportement ainsi que son pouvoir tendaient tous deux à croire qu'ils étaient de simples opposés. Le feu et la glace. Leur tempérament semblait aller clairement de paire avec l'élément qu'ils utilisaient lors de leurs combats. Comment croire donc qu'ils pourraient s'entendre ? Cependant, le Jimushi ne se posait pas autant de question. Elle avait pu montrer sa puissance, et il savait donc qu'elle pourrait être utile. C'était là la seule chose qui comptait. Et puis, pour une fois qu'il rencontrait un être disposant d'un pouvoir sans que cela s'achève par l'ajout d'un nouvel ennemi à sa liste déjà longue... Il n'avait pas d'autre choix que de tenter le coup donc, c'était ça ou rien après tout...

Tu l'as dit ouais ! Et j'ai même fait mieux qu'ça... Suis-moi, faut qu'on cause !

Maintenant qu'il avait trouvé quelqu'un à démarcher, il estimait comme préférable de s'écarter du centre ville. Il ne lui demanda d'ailleurs pas son avis sur la question, et espérait juste qu'elle le suive sans chipoter. Mais quelle raison avait-elle de le faire ? Ils ne se connaissaient pas vraiment, ignorant même le nom l'un de l'autre. Le mieux était donc de tenter de la rassurer, de lui expliquer les raisons faisant qu'il était désireux d'obtenir un entretien privé avec elle. Pas son genre de s'expliquer, mais là c'était dans son intérêt après tout.

J'vais t'raconter... et puis... j'ai un truc à t'proposer qui pourrait p't'être te brancher...

Voilà qui restait encore très peu clair sur ses intentions, mais au moins y avait-il de quoi attiser une curiosité et peut-être la mener à le suivre. Un petit coup d’œil derrière lui alors qu'il prend les devants l'informe que son hameçon semble fonctionner. Partir à l'écart de la ville, donc. Trop lent à son goût, mais il n'a pas vraiment le choix. Tant qu'il est seul et encore légèrement blessé, mieux vaut donc ne pas user ses ressources inutilement... et marcher ! Pas besoin d'arriver à destination cependant pour tout de même prendre la peine de se présenter. Sa main s'élève, son pouce pointant son torse.

Moi, c'est Koshiro ! Et toi la goumiche, c'est quoi ton blase ?

Le suivre ? La curiosité la poussait à le faire même si une part d’elle lui criait que c’était une très mauvaise idée. Elle l’avait vu combattre, elle l’avait vu s’amuser avec un Capitaine, rendant coup pour coup ce qu’il avait encaissé. Une masse, une brute, voilà ce qu’il était. Mais il dégageait aussi autre chose. Elle devait admettre également qu’elle ne comprenait pas ce qu’il pouvait lui proposer. Ils ne s’étaient rencontré qu’une seule fois après tout et ils n’avaient pratiquement pas échangés un mot du combat. Pour tout dire, ils ne s’étaient même pas aidés, agissant seulement de concert pour vaincre un ennemi commun. Du moins c’est ainsi qu’elle l’avait interprétée. La voix d’Elias lui résonnait aux oreilles, lui demandant de ne pas le suivre. De prendre garde. Mais elle ignorait déjà ses remontrances, s’engageant derrière l’homme.

Son nom vint rapidement répondre à l’interrogation muette de la jeune femme. Koshiro donc. Telle était donc l’identité de celui qui avait tout brûlé lors de leur combat, mêlant même à la fête une Arrancar ailée. Elle avait longuement interrogé Elias à son sujet. Mais l’homme lui avait tût l’essentiel de ce qu’il savait. Il lui avait dit ne rien connaître de lui mais elle avait deviné qu’il mentait. Il faut dire qu’il était impressionnant, le Koshiro. Montagne de muscles, l’allure mauvaise, une assurance extraordinaire. Il avait un certain charisme. Mais il portait sur son visage le mot « emmerdes ». Un aimant à problèmes, voilà ce qu’il était véritablement.

- Real Mayer. Et si tu tiens à rester un homme, évite de m’appeler la goumiche.

Elle avait répondue directement, lui faisant comprendre qu’elle n’acceptait pas ce genre de qualificatif. Se laisser ainsi faire n’était pas dans son état d’esprit et elle s’appliquait à faire ravaler ce genre de propos aux malheureux qui osaient la sous-estimer. D’ailleurs, afin d’appuyer clairement ses propos, elle sortit de sa manche un couteau-papillon, avec lequel elle se mit à jouer quelques instants, visiblement adroite.

- Tu peux m’en dire plus sur ce que tu attends de moi ?

Ils marchaient tranquillement et elle était assez impatiente d’en apprendre plus. Faut dire qu’il avait attisé sa curiosité en lui demandant de le suivre ainsi. Quelques regards se tournaient vers eux mais le physique peu engageant de Koshiro les aidait à détourner immédiatement le regard. Et elle, sereine, continuait de s’amuser avec son papillon.

Un ricanement de l'incendiaire. La jeune femme n'avait pas apprécié la manière dont il l'avait appelé ce qui n'avait au final rien pour l'étonner tant ce genre de réaction était courante. Sa manière de jouer avec son couteau l'amusa également. Ce genre de lame ne parviendrait même pas à traverser son Soul Burn, ce n'était donc pas comme s'il pouvait craindre ce genre d'allusion gestuelle.

Ca pourrait franch'ment m'amuser d'te voir essayer, mais j'ai aut' chose à foutre là. Encore un peu d'patience...

Pas particulièrement l'envie de lui narrer par le menu en pleine rue les raisons le poussant à lui réclamer une entrevue. Il reste sur son souhait de sortir de la ville. Trouver un endroit où personne ne pourra les déranger. Où personne ne pourra les entendre. Une façon de faire qui ne lui est pas innée, la discrétion n'étant tout de même pas son fort et ne l'ayant jamais réellement été. Et ce même s'il en est capable lorsque la nécessité est là. Mais l'instant arrive bien vite lorsque finalement ils en sont arrivés à l'un des nombreux terrains vagues que l'on peut trouver en bordure de la ville. Des endroits qui devraient voir naître de nouveaux bâtiments, mais dont les chantiers avaient lourdement été retardés compte-tenu des différentes catastrophes ayant frappé Karakura Town ces derniers mois.

Sur place, il se retourne alors vers elle muni d'un sourire éclatant. Le Jimushi prend encore le temps de se sortir un cigare et d'en tirer quelques bouffées, libérant alors une odeur qui ne contenait pas que du tabac... Le moment de parler vient enfin...

Comme j'te disais, j'ai pas fait qu'survivre... J'ai même pu rencontrer l'type qui nous a chamboulé la tête pour qu'on s'mette tous à se mettre sur la gueule sans raison. Très sympa... mais l'en est pas ressorti qu'ça et... et... et merde !

Le voilà interrompu à point nommé. Un portail qui s'ouvre dans le ciel, par lequel se présente en premier un long appendice blanc. Juste un nez, il le sait, il le reconnaît parfaitement. Voilà qu'un autre de ces pantins se présentait à lui... Le Gillian finit par se forcer un passage, dominant les deux humains de toute sa hauteur. Un beuglement inarticulé suivi d'une luminescence qui n'annonce rien de bon.

J'm'occupe de ça. Essaie juste de rester en vie quelques secondes de plus...

Dans sa voix, pas de tension, pas d'énervement, pas de crainte. Juste une petite pointe d'amusement, comme s'il ne s'agissait que d'une petite blague. Une routine. Comme un message d'un ami peut faire sourire, en somme...

D'un bringer light il se retrouve devant le visage du Menos. Koshiro est légèrement penché en avant, la jambe droite surélevée derrière lui dans une posture que les amateurs de foot devaient bien connaître. Lorsque son pied soudainement s'avance avec une vitesse et une force monstrueuse, c'est tout son corps qui suit, le faisant basculer volontairement dans un salto arrière. Au même moment, le Cero que le Pinocchio s'apprêtait à tirer lui explose en bouche, sa force s'ajoutant alors à celle du coup donné pour faire exploser son masque. Le reste de cette silhouette démesurée s'évanouit simplement sans autre heurt, alors que le portail s'est déjà refermé... D'un nouveau déplacement rapide, il en revient vers la jeune femme.

Bon, j'en étais où déjà ? Ah ouais... Comme j'disais, j'me suis pas fait que des potes. Et ça, c'était un message attentionné d'un type qu'a pas kiffé notre rencontre ce jour là... Un gros mytho qu'a rien dans l'froc, mais qu'aime bien m'envoyer ses potes pour faire mumuse...

J'en arrive à la proposition que j'voulais t'faire... J'peux sans doute t'apprendre pas mal de choses que j'ai pu apprendre, mais ça s'ra pas gratuit. Le truc, c'est que j'cherche à m'monter une équipe. Y a un peu trop d'clampins qui s'pensent en terrain conquis quand y s'pointent dans l'coin. C'est l'moment d'leur montrer à tous que cette putain d'ville, elle est à moi et à personne d'autre...

Pour la première fois, voilà qu'il venait de révéler ses ambitions à une autre personne. Et celle-ci, il l'a connaissait à peine, pour dire à quel point il jugeait nécessaire de s'entourer sans se faire chier à mener une sélection drastique...

Les Arrancars, les Shinigamis... Y pensent tous qu'y peuvent se mêler d'nos affaires sans l'moindre souci. Mais les temps changent, pas vrai ? Moi j'compte bien démonter l'prochain qui marchera sur mes terres. Mais c'est qu'ils sont nombreux ces fumiers, tu m'suis ? Tout seul, j'peux sans doute en exploser pas mal... s'ils avaient la décence de s'mettre en file indienne et d'attendre leur tour, mais z'ont pas l'air du genre à vouloir respecter cette petite règle de savoir-vivre. Ouais, m'faut une équipe... et toi, tu pourrais avoir l'insigne honneur d'en faire partie, et ouais ! Alors, t'en dis quoi Real ? Prête à changer les choses ? À r'prendre notre place légitime dans c'putain d'monde ?

Elle n’avait pas espéré l’intimider, toutefois elle fut surprise de ne voir que de l’amusement. Soit il ne la prenait pas au sérieuse, soit il avait une telle foi en lui qu’il ne pouvait imaginer être vaincu par elle. Real optait pour la seconde solution : il portait une confiance absolue en ses capacités. Et pour l’avoir vu à l’œuvre, elle en comprenait évidemment les raisons. Lui adressant un petit sourire, elle rangea son arme. Son message était passé, elle n’avait pas besoin d’autre chose. En tout cas, il ne dérogeait pas à sa première proposition : il ne parlerait qu’après être arrivé là où il désirait la conduire. Dommage…

Ils arrivèrent enfin sur place. Un terrain comme celui-ci ne payait pas de mine et il n’y avait donc rien de surprenant à le savoir vide. Alors que le Jimushi sortait un cigare, visiblement ravi de pouvoir enfin entrer dans le vif du sujet, Real ouvrit ses écoutilles en grand. Il n’était pas question de passer à côté d’une info importante, ce lascar n’étant certainement pas le genre de personne à se répéter. Mais alors qu’il débutait ses explications, il fut interrompu par l’apparition d’une créature gigantesque. D’abord surprise, posant par réflexe sa main sur son pendentif afin d’en libérer le pouvoir, elle fut devancée par les propos de la brute. Il s’en chargeait ? Seul ?

Apparemment oui… Et l’affaire fut réglée en seulement quelques secondes. L’explosion suite à la combinaison entre le coup et le Cero eut raison du Gillian, neutralisant ce dernier. Quelle facilité dans le mouvement, Real en était assez impressionnée. Koshiro revint rapidement vers elle, comme si ce n’était que routine pour lui. Abaissant enfin le regard dans sa direction, elle en restait sans voix, comme si quelque chose lui avait échappé dans cette scène. Selon ses dires, il ne s’agissait là que d’un cadeau d’un ami attentionné. Délicate attention. Son oreillette se mit en marche immédiatement après, alors que Koshiro s’expliquait sur la proposition qu’il avait à lui faire.

- Menos Grande. Ces créatures sont difficiles à abattre, même pour des Shinigamis… Méfiez-vous de cet homme, Mademoiselle Mayer. On ne se fait pas ce type d’ennemi sans raison. Je patrouille au cas où d’autres créatures de ce genre souhaiteraient s’en prendre à vous.

Cette fois, elle ne pouvait nier être impressionnée par cet homme. Sa petite mascarade forçait le respect. Malgré l’intervention d’Elias, la jeune femme n’avait pas perdue une miette des propos de cet homme. Les ambitions qu’il affichait étaient assez énormes. Mais elle se retrouvait dans certaines de ses remarques. S’il souhaitait faire main basse sur la ville mais qu’il lui facilitait sa propre mission, alors elle ne voyait pas pourquoi elle refuserait de l’aider. Donnant-donnant. Ses employeurs n’avaient rien dit sur la manière qu’elle pouvait employer pour abattre ces Shinigamis. Ainsi, entrer au service de Koshiro pourrait s’avérer utile en temps voulu.

- Prête, je le suis. Ils n’ont pas leur place ici, là-dessus je te rejoins. T’aider pourrait donc bien servir mes intérêts personnels. Je veux voir ces Shinigamis mourir. Je suis prête à tout pour ça. Comprends-moi bien, Koshiro. Je n’ai que ce but en tête, rien d’autre ne compte.

Elle s’exprimait clairement sur ses motivations alors même qu’elle les taisait d’ordinaire. Mais pour que Koshiro comprenne qui il tentait d’embaucher, elle devait se montrer franche quant à ses ambitions propres. Prendre la ville risquait d’être compliqué entre ces Arrancars et ces Shinigamis. L’homme semblait savoir où il allait et possédait la force nécessaire pour parvenir à son but. S’en faire un ennemi était clairement déconseillé. Mais en le suivant, elle pourrait donner une toute autre ampleur à son projet.

- J’en suis tant que je peux voir crever ces soi-disant protecteurs. On fait comment… Patron ?

L’appeler ainsi la fit sourire. Elle n’appréciait pas plus que ça ce terme mais elle l’avait prononcée volontairement pour lui montrer qu’elle ne plaisantait pas. Elle souhaitait aussi savoir si Koshiro avait un but précis en tête ou si ce serait l’anarchie la plus complète. Ils étaient désormais deux. Mais même ça, ce ne serait pas suffisant. En comptant Elias, cela rajoutait une personne en plus dans ce groupe. Le Quincy avait beau se montrer discret, il restait une arme compétente et d’une rare efficacité. Il l’aiderait plutôt que de voir son atout se jeter à corps perdu dans les ennuis. Il n’avait pas le choix. Et Real n’oubliait aucunement la présence de l’arrancar qui avait aidé Koshiro à vaincre ce capitaine. Quatre… Ce n’était pas négligeable pour une organisation naissante. Il y avait de fait quelque chose à faire. Quelque chose de grand.

Une gêne dans le genou tout de même après le coup qui vient d'être donné, qu'il tente de chasser en tapant à deux ou trois reprises du pied droit sur le sol. Sa petite prouesse avait été efficace mais avait malheureusement relancé ses douleurs. Il devrait faire attention à l'avenir, s'il ne souhaitait pas prolonger son léger handicap. Se ménager un peu serait sans doute nécessaire, mais pourrait-il seulement se le permettre ? Il espérait que oui, mais l'expérience lui avait montré que dans cette ville, il ne fallait compter sur rien. En arrivant ici, il pensait être la seule personne au monde dotée de pouvoirs surhumains. Mais depuis, combien en avait-il rencontré ? De bien nombreux, oui, et même certains qui s'affichaient comme aussi puissants que lui, si ce n'était plus dans de plus rares cas. Alors, de là à parier sur un temps d'accalmie suffisant pour que sa jambe se remette entièrement, ça...

Quoi qu'il en soit, il avait une affaire bien plus urgente à régler pour l'instant. Real venait de soumettre son accord à la proposition qui venait de lui être faite. Soit une excellente chose ! Une grande marque d'intelligence pour elle, vraiment, que de reconnaître la puissance de Koshiro et la pertinence de son plan. Ni laide ni conne, comme quoi, y avait encore des gens bien sur cette planète !

Mes félicitations ! Tu viens d'prendre une excellente décision, vraiment ! T'vas voir, on va bien s'marrer. 'fin, pour le moment, on va surtout s'contenter d'attendre qu'y s'pointent... Mais ils finissent toujours par le faire, et là, BAM ! On les démonte et on s'fend la poire. Bon programme nan ?

Il jubilait tout simplement, son cigare toujours calé entre ses dents. Le Jimushi venait tout simplement d'effectuer son premier recrutement, et il comptait bien en faire d'autres encore !

Bon, après, j'ai quelques idées hein... mais viens, j't'en caus'rai sur le ch'min. J'vais t'montrer notre QG, tu vas voir, c'est la classe.
Par contre, faudra qu'on s'trouve un nom aussi... Genre, un truc qui claque, qu'inspire le respect et qui file un peu la trouille aussi... Un peu comme les motards là, tu vois ? Ouais... J'crois qu'j'ai trouvé...
Sons of Inferno... Ça l'fait nan ?

Bien sûr, il ne tenait pas compte du fait qu'elle ne pouvait être « un fils », mais cela il n'en avait que faire. Le nom choisit n'était en vérité pas réellement classe, mais pour lui qui était un grand amateur de films de série B, que pouvait-on attendre de mieux ? Enfin, tant que lui en était content... C'est ainsi que joyeusement, il partait en direction de sa demeure, où il aurait l'occasion de présenter Real à Paloma et inversément. Son Arrancar de compagnie n'était pas encore au courant qu'il souhaitait rassembler une troupe autour de lui, et attendait donc de voir sa réaction face à cette nouvelle...

Citation :

RP terminé pour moi ! La naissance des Sons of Inferno est officielle !